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les installations de stockage des déchets : conséquences sur les eaux souterraines

36,22Calcul RFU AD

6 C ONCLUSIONS SUR LA MISE EN É VIDENCE DES INFILTRATIONS DES LIXIVIATS

Ancienne Décharge (Figure 37) :

L’étude géophysique nous montre qu’il y a un panache issu de la décharge s’étendant vers le Nord-Ouest (N325/335). L’identification de ces fluides comme étant des lixiviats dilués a été démontré par l’estimation des conductivités électriques. Le calcul du bilan hydrique nous renseigne sur le pourcentage de la pluie efficace non-restitué au collecteur, il atteint probablement entre 31 à 43 % et confirme la potentialité d’infiltration. La disposition du réseau de surveillance piézométrique aux abords des sites de stockage est capitale puisqu’elle permet de suivre la pollution issue de la décharge. Dans notre cas, l’absence de piézomètre à l’ouest du site ne nous a pas permis de réaliser les suivis qualitatif de ce panache, et piézométrique de la nappe, et de ce fait aucune analyse statistique n’a pu être réalisée. L’implantation prochaine de nouveaux piézomètres dans cette zone permettra ce suivi. La structuration du sous-sol révèle une seconde shistosité orientée Nord-Ouest (N315/325), réorientation due au jeu sénestre, et correspond à la même direction que celle du panache. On peut avancer le fait que les infiltrations sous l’ancienne décharge doivent suivre ce second réseau de schistosité et leurs fracturations associées, pour se disperser dans le sous-sol. La schistosité sub-verticale orientée N255/260 (parallèle aux failles principales du décrochement régional), semble guider quand à elle le sens générale d’écoulement de la nappe.

Figure 37 : Figure de synthèse sur les infiltrations de lixiviats issues de l’Ancienne Décharge

Schistosité secondaire

II. Mise en évidence des infiltrations de lixiviats 6. Conclusions

Nouveau Casier (Figure 38) :

Les deux panneaux électriques nous ont permis de soupçonner des circulations par le biais de « puits » verticaux fortement conducteurs (minimum de 750 à 850 µS.cm-1). Le calcul du bilan hydrique réalisé en estimant les arrivées provenant de la PDQT indique qu’entre 45 et 75 % d’infiltration de la pluie efficace est observé pour des conditions hydriques de saturation des déchets. Les traçages semblent indiquer qu’il y a bien des circulations à travers la géomembrane du nouveau casier mais pas seulement, puisqu’on a également décelé le passage de colorants entre la plateforme du quai de transfert/décheterie et le nouveau casier. Les résultats des traçages et les analyses en composantes principales montrent que ces circulations se retrouvent ensuite dans le piézomètre 30, qui est le seul piézomètre à être influencé par ces circulations superficielles qui proviennent majoritairement du collecteur de la PDQT. Sa position proche des zones d’infiltration minimise les phénomènes de dilution et ce piézomètre capte donc les eaux de surface qui circulent à travers la zone altérée, dont la perméabilité est supérieure aux zones de roche mère. Cependant la circulation rapide entre le nouveau casier et le PZ 30 ne peut être expliquée par le seul fait de cette différence de perméabilité, et est certainement favorisée par la fracturation du massif selon la direction de schistosité et par de possibles circulations le long des réseaux de drainage. En effet l’axe (centre du NC/PZ 30) est parallèle à cette direction. Les ACP révèlent des modifications physico-chimiques concernant essentiellement les majeurs (NO3, SO4, HCO3, Na, Cl,), et

donc la CE, ainsi que le TOC, et dans une moindre mesure les paramètres suivants : NH4,

Mg, MES, T°.

La Figure 38 schématise les écoulements souterrains et les infiltrations sur le site

d’Étueffont. La nappe des schistes est alimentée par la nappe des grès depuis le SE par l’intermédiaire d’une faille et de la différence de porosité et de perméabilité. Cette nappe des schistes a un écoulement général vers l’Ouest guidé par la schistosité principale du massif sous le NC, expliquant pour partie la contamination du PZ30 (une partie provenant des écoulements de surface amené par la plateforme-décheterie. Au NO de la décharge, il semble que suite à la déformation sénestre, l’orientation de la shistosité change, et permet aux infiltrations issues de l’AD de suivre cette autre direction, expliquant ainsi les observations des panneaux électriques (panache issu de l’AD se dirigeant vers l’Ouest).

Figure 39 : Figure de synthèse sur les infiltrations de lixiviats issues de l’Ancienne Décharge et du Nouveau Casier, guidées par la fracturation du substratum

Conclusion générale sur la méthode globale utilisée :

L’utilisation complémentaire de la géophysique, des traçages d’essais, du calcul de bilan hydrique, d’une connaissance approfondie de la structure géologique et de la dynamique des eaux souterraines permet une meilleure compréhension des circulations au sein des déchets, à travers les interfaces déchets/substratum et dans le milieu souterrain environnant, et enfin, une analyse statistique des données physico-chimiques permet d’identifier les eaux

II. Mise en évidence des infiltrations de lixiviats 6. Conclusions

contaminées et de caractériser les conséquences des infiltrations sur la qualité des eaux souterraines environnantes.

Cette approche interdisciplinaire répond à certaines questions mais néanmoins, malgré l’emploi couplé de ces méthodes d’investigations, les conditions locales de chaque site sont déterminantes pour la compréhension totale du système étudié. Car même si nous avons cerné le parcours général de l’eau à travers le site, il reste difficile de quantifier et de localiser précisément les pollutions engendrées par l’infiltration des lixiviats. Un site en système fermé où l’on contrôle toutes les entrées et sorties, accompagné d’un réseau de piézomètres adapté permettrait une étude plus complète.

Si les conditions locales le permettent, cette méthode d'investigation complète est adaptable à tous les sites potentiellement polluants. Elle permettra la mise en évidence des infiltrations qui en sont issues, l’étendu de la zone contaminée, et l'impact du panache sur la qualité des eaux souterraines.