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CANTON DE FRIBOURG

9 octobre. On évalue le produit de chacune à deux quintaux de fromage ;

en sorte que tout le revenu des vaches laitières se m onte à vingt-quatre m ille quintaux. On n’a compris dans cette évaluation que le fromage destiné à l’ex ­ portation 5 il s’en consom m e en o u tre , dans le canton , une grande quantité, surtout de l’espèce appelée vach erin , • qui n’est pas d’une longue conserva­ tion , et dont on fait un mets habituel, la fo n d u e . On fait en outre beaucoup de fromage de chèvres. C’est sur la chaîne des m onts de G ruyères, longue de dix lieues et large de q u a tre, que se font les fromages de ce nom . Les Alpes

de Charmey en fournissent les m eil­ leurs ; les pâtres louent souvent les pâturages et les vaches pour la belle saison ; les from ages, façonnés dans les chalets des hauls pâturages , s’envoient ensuite dans les vallées et régions infé­ rieures pour y être salés. Les A lpes les plus élevées, étant couvertes des plan­ tes les plus arom atiques, donnent aussi les fromages les plus savoureux. Les m ontagnes du Fribourg sont riches.en plantes; e t, sous ce rapport, elles cè ­ dent peu au x cantons les plus m onta­ gneux de la Suisse.

Q uoique les fromages soient m oins exquis sur les montagnes peu élevées, appelées dans ce pays G ile s , et en pa­ tois D g illie s , on aime néanmoins aussi les pâturages de ces m ontagnes, parce qu’on peut en faire usage plus long­ te m p s, et q u e, par conséquent, le produit en est plus considérable. La beauté du bétail fri bourgeois est

cou-nue; c’est là le principal objet de l’at­ tention et des soins des liabitans des cam pagnes, et mêrnç des villes. Pour le reste, il règne une négligence pres­ que générale. On fait du vin m édiocre, on ménage mal les forêts; les roules sont en m auvais élat : on ne tire qu’un faible parti des productions rurales qui pourraient alim enter les fabriques, telles, que les peaux de bestiaux, la laine, etc. Le peuple m ontre beaucoup d’inertie, n’a point d’esprit p u b lic, est intolérant; et su p er stitieu x , et tient à chômer toutes les l'êtes de l ’ancien ca­ lendrier; il perd par conséquent une bonne partie de l’année ; il est attaché aux vieux usages , et accueille mal toutes lés am éliorations, tou sles nou­ veaux procédés. Dans les derniérs tem p s, des amis de l’hum anité ont es­ sayé d’éclairer le p eu p le, en instituant de bonnes écoles; mais les jésuites ont réussi à s’emparer de nouveau de la

haute,instruction; il est probable que leur influence s’étendra jusqu’à l’ins­ truction prim aire; d’après une ordon­ nance du gou vern em en t, le clergé est d’ailleurs spécialem ent chargé de la sur­ veillance des écoles. En général, dans le canton de F ribourg, le clergé exerce beaucoup d’autorité. On a vu naguère l ’évêque faire la chasse à tous les ex em ­ plaires des œuvres de Voltaire et de R ousseau, qui se trouvaient chez les libraires ; celte persécution , qui ne serait pas tolérée dans un royaum e con stitu tion n el, est odieuse dans une république, telle que Fribourg prétend l ’être.

Le patriciat a usurpé le pouvoir à Fribourg com m e à Berne : les guerres de la révolution française avaient mis fin à son règn e, et introduit une éga­ lité parfaite des droils de louLes les com m u n es; m ais, depuis que l’acte de m édiation a été imprudemment détruit

en i3i4, le patriciat est ressuscité, et blesse de la manière la plus ouverte les droits des com m unes fribourgeoises. D ’après la constitution précédente, le grand conseil se com posait de soixante membres; c’était bien assez pour un aussi petit pays. Maintenant il e x iste , pour une population de soixan te-d ix m ille âm es, une légion de conseillers qui doivent leurs titres à quelques fa­ m illes électorales. La bourgeoisie de la v ille de Fribourg est d ivisée, com m e dans les temps féod au x, en gros et en petits bourgeois. Les prem iers jouissent des privilèges des patriciens ; pour cela il faut qu’ils possèdent cinquante m ille francs de biens. A l’exclusion du reste de la bourgeoisie, les patriciens seuls nom m ent cent huit m em bres du grand conseil; tout le reste du canton n’en nom m e que trente-six , encore cette dernière élection se fait-elle par les fonctionnaires nm nicipau x : en sorte

que le peuple est réellem ent exclu des

élections par la constitution de i8i4.

Le petit co n seil, com posé de vingt- huit membres , y compris les deux avoyers , se tire du grand conseil, et se divise en deux sectio n s, le conseil d’état et le tribunal d’appel. Ce petit conseil nom m e lui-m êm e les membres qui doivent en faire partie ; c’est encore un étrange privilège dans une rép u ­ blique. Le grand conseil nom m e les sept membres du tribunal de censure, obligé par le but de son institution à veiller à-la-fois sur le m aintien de la constitution et des bonnes m œ urs. A cet effet, il s’assemble tous les ans, le jour anniversaire de la bataille de Ado­ rât, pour exam iner la conduitepublique et m êm e privée de chaque membre du grand conseil j il a droit d’éliminer ceu x contre lesquels il s’élève de fortes plaintes. U n membre du grand conseil qui prendrait vivem ent la défense du

peuple con Ire les patriciens courrait grand risque d’être condamné par ce tribunal. Le droit de censure paraît plaire beaucoup au gouvernem ent fr i- bourgeois ; car le grand conseil se l ’est réservé aussi contre les membres du petit conseil. Au lieu de créer cette institution singulière, qui n’atteint pas du tout le but qu’on s’était proposé, on aurait m ieux fait d’établir la liberté des élections; la censure aurait appartenu alors au p e u p le , qui aurait puni les mauvais représentans, en ne les rééli­ sant pas.

Les patriciens uose sont pas contentés d’enlever au peuple ses droits civils : ils le gênent jusque dans ses réjouissances : ils lui défendent de danser en p u b lic , hors les n o c e s, le lundi et mardi gras, et la fêle de la dédicace des églises ; encore faut-il que toute joie cesse dès que huit heures sonnent. Ces jours, les pauvres habitans se dédommagent de

la contrainle absurde que leur im pose la rigidité du patricia t pendant le reste de l ’an n ée; tout le monde danse, tout le monde oublie les petits seigneurs q u i gouvernent ce p etit pays. L’idée de la danse s’est tellem ent associée dans l’es­ prit du peuple avec celle d e là fêle de la dédicace, qu’il 11e l’appelle que la

d édicace g é n é ra le des d a n ses ; effet

plaisant du décret bigot de ses m aîtres. Les noces s o n t, par la mêm e raison , des occasions de fêtes ; 011 y voit sou­ vent réunies plus de cent personnes; les musiciens jouent à ces noces une m arche, qu’on peut appeler lo ca le, puisqu’on 11e l ’entend que dans ce canton.

Q uant aux chansons fri bourgeoises, elles sont généralement sur des airs tristes et m o n o to n es, et les paroles valent encore m oins que les airs ; il faut en excepter quelques rondes en patois, ou c o ra u le s, où il y a du m oins

plus de gaîté et de rhythm e que dans les autres chansons , quoiqu’elles ne brillent guère par la richesse de la poésie. Mais elles serrent à égayer le p e u p le , surtout dans les soirées d’été ; c’est un grand m érite dans ce canton , où le patriciat n ’est rien m oins que gai.

Dans la partie du canton où l ’on parle

r o m a n d , il règne plus de vivacité et

d’activité chez les habitans que dans celle où l ’allemand est la langue do­ m inante. Le romand , qui ressemble sous plusieurs rapports au patois fran­ çais , peut se diviser en trois dialectes : celui du haut-pays ou le g r u y e r i n , celui du m o y en -p a y s ou lo q u e lz o , et celui du pays-bas ou lo b ro y a r. Le dernier, qui se parle le m ieux à Esta- v a y é , sur le lau d e N eufchâtel, est le plus d ou x. L o q u e tz o , qui désigne le patois de la partie m oyenne de Fri­ bourg , est le m ot que l’on donne aussi à l ’habitant de cette contrée ; il signifie

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littéralem ent, le tiède. Le langage des montagnards , surtout à Lessoc et M ontbovon, est le plus rude et le plus abondant en mots d’origine étrangère ; on y rencontre des restes de latin et d’ita lien , et des m ots qui ne se rappor­ tent à aucune des langues du voisinage.

N o s i r a n s , vos i r a s , g l ’i r a n t , raip-

pelle évidem m ent la conjugaison latine

e r a m u s , e r a lis , e r a n i; la plupart des

m ots fém inins sont term inés en a , com m e en latin , en italien et en pro­ vençal : d a m n a , du latin d o m in a , est la m ère; com m e s e g n a , de sen io r ou s ig n o r , est le père ; n io n , de n e m o , personne ; la vache est a r m a llie ou

erm a llie ; bacon est le lard, com m e beacon en anglais est le jambon. On

prononce le double l à peu près com m e dans quelques langues du nord on pro­ nonce le ili ou le d du milieu.

L a vie pastorale, qui est celle de ces m on tagn ard s, a beaucoup de mots

particuliers ; par exem ple : Lagne , petite vaclie ; d je in ih e , revenu que procure une vache; d ie tz o , vase la r g e , mais peu profond , pour conserver le la it ; înlzolQ itn azo , pâturage d’été ;

p o y i r , partir avec le troupeau pour le

faire paître; to u r a , vache de deux ans;

t c m m a , fromage m aigre; z a u , pâtu­

rage hoisé dans les montagnes ; z ig n o , valet des chalets.

Voici les premiers couplets d’une coraule ou ronde fribourgeoise en romand :

î. I n g r a t, te f i s déshonora , T'as tourna tot toun culs ; T e m ’aves tant et ta n t zoura D e m ’itre aiti fìttelo.

V a le t trompiau ! q u ’est devignn h o teiin d ’otrèvei que gl’ai y u ?

■i. Q u an d g l’allavo deso l'ormi

D ansir dessu I’h e r b e tta , Kein à tes c n ’ire p lie bi Q ue ta bouna N anctta. V a le t trom piau ! etc.

3. Q uand nos ivans basper staufins

Avuai n eu tres erm aillès , T e m è p a r la v è , ni’in so v in s, T o tè v i dû fcrm ailles. V a le t trom piau! etc.

C’est-à-dire littéralem ent :

I . In g r a t, tu t’es déshonoré ,

T u as versé to u te ton h u ile ( t u as tout gâté) : T u m ’avais tant et tan t jure

D e m ’étre toujours fidèle. Garçon trom peur! qu’est d ev en u Le tem ps d ’autrefois q u e j ’ai vu?

a. Q u an d j’allais sous l ’orme D anser sur l ’h c r b c ttc ,

ltic n à tes j e u x n ’éta it p lu s beau Q ue ta b o n n e N an ette.

G arçon trom peur ! etc.

3 . Q u an d nou s étions là -b a s dans ces prés

A vec nos v a c h e s ,

T u m e p a rla is, je m ’en so u v ien s, T oujours de fiançailles.

Garçon trom peur! etc.

Ces v a le ts tro m p ia u x ont l’habitude de faire à leurs N a n e tlc s des visites

n octurnes, ainsi que cela se pratique ailleurs en dépit de tous les réglemens de police qui contrarient cet usage. Us sont fiers de porter un chapeau, que leurs maîtresses ont couronné de fleurs artificielles.

Il règne aussi quelque variété dans la m anière dont on parle l’allemand. Au district de M orat, qui est seul de la religion réform ée, on lep arle com m e dans le pays de Berne; il est plus p u r dans le langage du pays de Bellegarde, où le peuple diffère sous plusieurs rap­ ports du reste des Fribourgeois. U ne tradition vague le fait dériver d’une co­ lonie saxonne. On remarque en général que beaucoup de Français, Allemands et Italiens, ainsi que des Suisses des autres c a n to n s, se sont établis dans celui de Fribourg.

Dans la partie allem ande, la parure des jeunes femmes consiste en une coif­ fure droite, entrelacée de fleurs artifi­

cielles et de fil d’argent, une fraise de loile bleue, un habillem ent noir et écar­ la te , un corset bigarré, une chaîne en argent avec un a g n u s D e i , etc. Leur costum e de deuil a aussi quelque chose de particulier : un drap blanc enveloppe leur tête et cache la partie inférieure du visage ; a u -d e sso u s d’un m antelet de drap n o ir , elles portent un jupon et un tablier de la m êm e couleur.

F rib ou rg, chef-lieu du ca n to n , est bâtie dans une vallée étroite sur les bords de la Sari n e , et en partie sur un rocher de pierre sablonneuse presque coupé à p ic dans divers endroits. Il en résulte que beaucoup de maisons sont pour ainsi dire sur le bord d’un abîm e, et qu’une des rues passe presque sur le toit des maisons d’une autre rue. L’élé­ vation graduelle et amphithéâtrale des édifices, les nombreuses églises, cou ­ vons et cloch ers, les murs flanqués de

escar-pés qui s’éten d , auprès de la v ille, de l’est à l’o u e st, et sur le haut desquels la v ille se term ine par la porte du Bourgil- lon ou Biirglen qu’on dirait suspendue danslesairs; tout cela forme un ensemble assez pittoresque et du m oins fort sin ­ gulier. Malgré le séjour des nobles pa­ triciens dont Friboug fo u r m ille ,la ville est m al b â tie, et encore plus m al pavée; et il y a à peu près autant de moines que de patriciens. C’est assez dire qu’il règne à Fribourg plus de morgue et de dévotion que d’industrie. Des plaisans ont prétendu que c’était par antipathie pour les lum ières que les magistrats de Fribourg éclairaient si mal le siège du gouvernem ent. Les pro­ menades ne sont pas m ieux entretenues que le pavé et l’éclairage : heureuse­ m ent la nature peut se passer, dans cette co n trée, des soins de la police. Les fontaines ne manquent point à la ville, et tous les quartiers sont au moins

bien arrosés. Si vous demandez à voir les établissemens publics et les curio­ sités de F ribourg, on vous indiquera la cathédrale, bâtie dans le style gothique, et surm ontée d’un clocher très-orné; le collège des jésuites dominant la ville et semblable à une citadelle; l’hôtel-de- ville dans leqqel on remarque la salle desDeux-Cents ; la chancellerie, puis les couvens des augustins, des franciscains, des capucins, des visitandines, des ber­ nardines, sans com pter d’autres églises et chapelles ; mais dem andez-vous à voir la bibliothèque pu b liq u e, on vous répond que Fribourg n’en a pas. A quoi bon u n établissement sem blable? Les Fribourgeois n ’o n l-ils pas des seigneurs patriciens et des jésuites pour diriger leur tem porel et leur spirituel ? Il s’é­ tait form é par le zèle des citoyens et d’un ecclésiastique, le respectable P. Gi­ rard, une grande école d’enseignement p u blic; les intrigues des jésuites et de

leur parli ont réussi à Ja faire fermer. U ne des familles les plus distinguées de Fribourg est celle des Maillardoz qui se sont fait quelque nom dans la car­ rière m ilitaire, administrative et d ip lo­ matique. Ils ont été é le v é s, par les rois d eF ran ce, an rang de marquis, titre que le gouvernem ent de F ribourg, tout r é­ publicain qu’ile s t, a pourtant reconnu. Je ne sais s’il est v r a i, com m e le pré­ tend un voyageur, que les gens du bas de la v ille , où Von parle allem and, n ’entendent pas le français de ceu x du quartier-haut. Les bourgeois portent toute l ’année des m anteaux de diverses couleurs; à les voir aller avec ce cos- lu n ieà Véglise, on dirait des Espagnols. Autrefois Fribourg avait des manufac­ tures de draps : elles ont disparu; mais les couvens sont restés en dépit des ré­ volutions. On s’occupe à Fribourg et dans les campagnes du canton à tresser des chapeaux de paille. Les tanneries

pourraient être florissantes, à cause de la quantité de bétail que l’on entretient; mais le gouvernem ent ne sait pas les encourager : aussi les peaux s’exportent pour la p lu p art, afin d’être tannées à l ’étranger. A une lieue de la ville on trouve l’ermitage de Sainte-Madeleine ; il a été creusé tout entier dans les roches de grès au bord de la Sarine, il y a un siècle et dem i, par un erm ite de Gruyè­ res et par un seul com pagnon : ils y ont em ployé dix ans. L ’erm itage, long de quatre cents pieds, consiste en une église surm ontée d’un clocher dequalre- vingts pieds de h aut, des cellules, une cuisine, une cave, etc.; au lieu d’un toit, c’est une forêt qui couvre la de­ meure des ermites.

Plus lo in , en rem ontant la Sarine, on trou ve un autre établissement religieux, l ’abbaye d’Hauterive; ce vaste bâtiment est situé dans une presqu’île de la r i­ vière, au fond d’un joli vallon : les

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m oines y sont bien logés et entretenus avec toute la recherche que l ’on con ­ naît à l ’ordre des cîteaux. De jolies allées de peupliers, aunes et sau les, serp en tén tle long de la Sarine; auprès du couvent on voit une forge, et un m oulin où le hlé tom be des greniers par un couloir dans la trém ie , se convertit en farine, et passe au four sans sortir du bâtim ent.

En continuantderem onler la Sarine, on rencontre le bourg de Corbières qui avait autrefois ses sires, appelés par le peuple les co rb ero ls; on voit ensuite la petite ville de Bulle, qui n ’a qu’un cou­ vent de capucins; et la T our-de Trèm e, autre lieu auprès duquel est la Char­ treuse de la Part-à-Dieu. A peu près v is-à -v is de la T our-de-T rèm e s’ouvre unejolie vallée arroséepar la Favre. Elle vaut la peine d’être visitée. La situation de C harm ey, bourg riche par son com­ merce de from ages, est belle à cause de

la vue étendue dont on y jouit. Ghar- m ey avait autrefois aussi ses seigneurs féodaux, com m e la plupart des lieu x de la contrée; une colline boisée porte les ruines du château de M ontsalvans, q u i appartenait à une branche cadette de la maison de Gruyères. On vante la fraî­ cheur des jeunes filles d eC h a rm ey , et en général la beauté des d eu x sexes ; on y trouve aussi, plus de politesse et de prévenance que dans d’autres parti'eS'du

can ton , ce que l ’on attribue au x r e l a ­

tions que les habilans ont aVec la France pour le com m erce des from ages. Le patois du pays n’est nullem ent désa­

gréable dans la bouche d e s jeunes filles

de Charmey.

Des prés et des vergers, des hameaux et des fermes entourent le village. Dans les environs la Jonne coule avec rapi­ dité et en bouillonnant entre les blocs de rochers qui resserrent son lit. Voici le conseil qu’un voyageur donne aux

habitans de cette charmante contrée : « N ’enviez rien a u s autres nations , laissez voyager vos fromages au-dehors ; m a is, v o u s, ne sortez pas de l’enceinte protectrice de vos rochers ; ou , si des affaires indispensables vousforcent d’al­ ler dans l’étranger , regagnez au plus vite vos simples foyers (*) ».

Plus en avantdansla vallée, au milieu des bois et des rochers, on trouve l’an­ cienne Chartreuse de Valsainte où au com m encem ent de ce siè c le , les trap­ pistes enfuis de France sont venus con­ tinuer leurs m acérations, et apprendre au x enfans du pays des m étiers utiles et des pratiques de dévotion qui ne l’é­ taient pas autant. Le Javroz , qui passe à la V alsainte, descend des hauteurs boisées au-delà de la C hartreuse, pour

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