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2 Matériel et méthode

2.2 Objectifs secondaires

2.2.1 Évaluation des freins et des motivations à la pratique d’une activité physique ou sportive

Nous avons choisi d’utiliser l’Échelle de motivation dans les sports (EMS-28) pour évaluer les motivations à la pratique d’une APS (annexe 1) car elle est l’une des seules à bénéficier d’une validation en langue française. Elle a été mise au point en 1995 par Brière et al. La version anglaise dénommée Sports motivation scale (SMS), élaborée par Pelletier et al, a été publiée la même année. Ces deux versions ont été validées sur plus de 500 athlètes pratiquant des sports variés (60–62). Ce questionnaire comprend 28 items qui explorent différents aspects de la motivation. Chaque question amène le sujet à se positionner sur une échelle de Likert à 7 points allant de « Ne correspond pas du tout » à « Correspond fortement ». Au total, l’échelle permet de mesurer les 7 types de motivations selon la théorie de l’autodétermination : la motivation intrinsèque à la connaissance, la

motivation intrinsèque à l’accomplissement, la motivation à la stimulation, la régulation identifiée, la régulation introjectée, la régulation externe et l’amotivation.

Pour compléter notre questionnaire patient, nous nous sommes inspirés du questionnaire de l’enquête Eurobaromètre (63) évaluant les APS des Européens. Nous avons pu élaborer des questions portant sur les freins et les motivations à la pratique d’une APS non explorés par le BAPAC et l’EMS-28. Nous supposions que les motivations à la pratique d’une APS étaient les mêmes que dans la population générale.

2.2.2 Évaluation du niveau d’activité physique et de la sédentarité

Nous souhaitions évaluer la sédentarité et le niveau d’APS des personnes en situation de handicap moteur, pratiquant une APS ou non. Le questionnaire Dijon physical activity scale ou Score d’activités physiques de Dijon (DPAS) a été choisi pour évaluer le niveau d’APS (annexe 1, partie niveau d’activité physique, question 5 à 13). Le DPAS a été développé en 2004 par Robert et al, dans l’objectif d’évaluer le niveau d’APS de larges populations de sujets adultes grâce à un score simple. Il a été initialement validé chez 57 sujets âgés de 77 ans en moyenne ne présentant pas de pathologie neurologique ou ostéo articulaire chronique invalidante. C’est un outil simple, rapide et validé pour quantifier le niveau d’APS (64,65).

Nous supposions que le niveau d’APS était inférieur à celui des personnes dites valides ; mais pas inférieur à celui d’autres pathologies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires. De même, le niveau de sédentarité devrait être supérieur à celui de la population générale.

2.2.3 Rôles du médecin de médecine physique et réadaptation

Nous souhaitions connaitre la place du médecin de MPR dans la pratique sportive des personnes en situation de handicap moteur : quel est son rôle dans l’orientation et le suivi des patients sportifs ? Quelle importance accorde-t-il à l’APS dans la prise en charge de ses patients ? Quelles stratégies sont mises en place pour favoriser la pratique d’APS ? Enfin, quelles connaissances les médecins ont-ils du Handisport ? Existe-t-il des liens entre les centres de rééducation et les clubs sportifs ?

Un questionnaire à destinée des médecins de MPR (Annexe 2) a donc été construit de manière à rechercher un potentiel frein à la prescription d’APS pour les personnes en situation de handicap moteur. Celui-ci a été proposé à tous les médecins de MPR de la région Nord Pas de Calais Picardie, ainsi qu’aux internes du Diplôme d’études spécialisées (DES) de MPR de Lille. Le questionnaire a été diffusé par internet, transmis aux internes par l’intermédiaire de l’association du Groupement des internes de rééducation lillois (GIRL) et transmis aux médecins par l’intermédiaire de l’association de médecine physique et réadaptation Nord Picardie (AMPR). Les réponses étaient anonymes.

Nous supposions qu’il existait un probable manque de connaissances théoriques sur les possibilités de pratique d’APS chez les personnes en situation de handicap, sur les rôles et la structure des différentes fédérations, et qu’il n’y avait pas assez de relations entre les structures de soins et les structures associatives.

2.2.4 Étude de la démographie Handisport dans le Nord Pas de Calais

Nous souhaitions étudier l’offre Handisport au sein du Nord Pas de Calais. L’objectif était de déterminer si les facteurs environnementaux pouvaient être un frein à la pratique sportive.

Pour répondre à cette interrogation, notre travail consistait à imaginer la démarche d’une personne en situation de handicap moteur souhaitant débuter une APS. Plusieurs situations sont possibles. Soit la personne est orientée vers une association ou un club par un professionnel de santé, ce qui suppose une bonne connaissance de l’offre Handisport ; soit elle part à la recherche elle-même de l’association répondant à ses objectifs. Dans le deuxième cas, Internet semble être aujourd’hui le meilleur outil. Nous avons donc recherché « Sport et Handicap » sur le moteur de recherche Google. Nous avons interrogé les sites internet de la FFH, de la fédération française sports pour tous (FFSPT), de la fédération française des sports adaptés (FFSA) ainsi que le site internet du ministère des Sports.

La démarche proposée était celle qui pourrait être effectuée par un patient. Les différents onglets proposés par ces sites permettent de rechercher une structure proposant une APS selon sa localisation géographique, selon le public visé et selon le type d’APS souhaité. Nous avons décidé de ne retenir que les associations sportives qui faisaient la mention expresse d’une APS adaptée à un public en situation de handicap physique.

De plus nous avons jugé opportun de contacter directement la FFH afin de mieux connaitre leurs pratiques et leur implantation dans le Nord Pas de Calais.

Nous avons supposé que les freins environnementaux à la pratique d’une APS étaient importants et que les clubs de sport ou associations étaient probablement concentrés dans les grandes villes.