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4 Discussion

4.5 Comparaison de la population handicapée à la population valide

L’ANSES présente dans son rapport les chiffres de la sédentarité et du niveau d’APS des français : 25 à 37 % de la population a un niveau d’APS faible ; 24 à 37 % un niveau d’APS modéré, 27 à 45 % un niveau d’APS élevé. Chez les personnes en situation de handicap, les taux de pratique sont bien inférieurs et ce pour toutes les catégories d’âge et pour tous les types de handicap, aussi bien chez l’homme que chez la femme (6).

L’étude Eurobaromètre menée par la Commission Européenne en 2014 (63) présente les principaux freins des citoyens européens à la pratique d’une APS. Les plus fréquents sont présentés sur la figure 19.

Figure 19 : Principaux freins à l’APS des Européens, Eurobaromètre 2014

Il est à noter que les principaux freins avancés par l’étude Eurobaromètre sont des facteurs d’ordre personnel. Il s’agit du manque de temps et du manque de motivation. Ces barrières ne sont pas retrouvées par Jaarsma chez les personnes en situation de handicap. Les barrières environnementales ne sont évoquées que par 4 % des Européens alors qu’elles semblent être un sujet primordial dans la revue de littérature de Jaarsma. Les personnes en situations de handicap évoquent davantage les problématiques de santé, de handicap, et les facteurs environnementaux comme freins à l’APS. La motivation ne semble pas être la problématique principale évoquée (51).

Les raisons de pratiquer une APS de manière régulière des Européens sont présentées sur la figure 20. Ces facilitateurs ne diffèrent pas de ceux des personnes en situation de handicap d’après Jaarsma (51).

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Le manque de temps Le manque de motivation ou d’intérêt La maladie ou le handicap

Le coût trop élevé Ne pas aimer la compétition La peur de la blessure L’absence de relations sociales avec qui faire du … Le manque d’infrastructures accessibles proches … Autres Font déjà du sport

Figure 20 : Principales motivations à la pratique d’une APS des Européens

D’après les données de l’Eurobaromètre (63), la pratique sportive est la plupart du temps libre et non licenciée, et ce dans près de 74 % des cas. Seuls 12 % des Européens pratiquent du sport en club. Cette différence s’explique essentiellement par la pratique saisonnière et la souplesse horaire de la pratique libre. Dans seulement 30 % des cas c’est l’aspect financier qui guide ce choix. La pratique en club est souvent associée au désir de compétition.

L’évaluation du coût de la pratique d’un sport est difficile à déterminer. Elle regroupe le prix de la licence, l’inscription au club et l’achat du matériel qui sont très variables d’un sport à un autre. Il existe de nombreux préjugés sur les sports qui seraient soi-disant chers. 41 % des sujets d’Ile de France pensent que le coût est un frein à la pratique mais qu’il n’est pas le principal, le plaisir à pratiquer des APS semble supérieur à cette contrainte. Au total, le coût de la pratique sportive intervient plutôt comme un facteur discriminant le type d’APS pratiquée (69).

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

L’amélioration de la santé L’amélioration de la forme physique Se relaxer Prendre du plaisir Améliorer ses capacités physiques Améliorer son aspect physique Passer du temps avec ses amis Ralentir les effets du vieillissement Améliorer son estime de soi Développer de nouveaux talents Faire de nouvelles connaissances L’esprit de compétition L'intégration sociale Rencontrer des gens d’autres cultures Autres

Principales motivations à la pratique d'une APS des

Européens

D’un point de vue théorique, le financement du matériel des athlètes en situation de handicap est complexe. Celui-ci est particulièrement onéreux. Il existe plusieurs manières de se le procurer. Il est possible d’avoir recours à la mutualisation mise en place par certains comités départementaux et régionaux Handisport (CDH et CRH). Certains clubs ou associations Handisport sont amenés à prêter du matériel. C’est l’exemple de l’association « Lames de joie » créée par le docteur Charlaté de la Fondation Hopale à Berck sur Mer, qui fournit tout au long de leur croissance, des lames de courses aux enfants amputés, et ce grâce à un système de prêt.

Lorsque les progrès se font sentir, et que l’activité s’intensifie, il est possible d’acheter le matériel (neuf ou d’occasion) pour en devenir le propriétaire unique. Certains matériels, tels que les fauteuils et les prothèses peuvent être pris en charge par la sécurité sociale au titre de LPPR (liste des produits et prestations remboursables). La maison départementale des personnes handicapées (MDPH), les assurances et mutuelles peuvent participer au financement sur demande. Les personnes en situation de handicap peuvent bénéficier de multiples autres aides financières de la part des : CRH, du centre national pour le développement du sport (CNDS), voire de fondations d’entreprises. Souvent, l’acquéreur doit participer au financement avec ses ressources personnelles.

Cependant, un matériel spécifique n’est pas toujours nécessaire pour l’ensemble de ces activités. Rappelons que dans une grande majorité des cas, la pratique sportive des personnes en situation de handicap est une APS de loisir et que le matériel spécifique n’est obligatoire que pour la compétition. Les différentes aides mises en place permettent souvent au débutant de s’initier au sport.

De même les classifications n’ont aucun intérêt pour une pratique sportive en loisir, d’autant qu’il est parfois difficile pour les clubs de réunir suffisamment de sportifs Handisport.

Il s’est alors développé des séances de sport mixtes, de handicaps variés, associant souvent valides et non valides.