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Le nouveau-né

Dans le document Paternité au sein d'une maternité (Page 32-36)

3. Cadres de référence

3.5. Le nouveau-né

3.5.1. Le nouveau-né partenaire de la relation

« Le comportement du bébé et les relations nourricières instinctives des parents se réunissent au cours de la période néonatale pour alimenter le développement de leur attachement réciproque. »80 Plus le bébé réagit aux stimulations des parents, plus ils vont se sentir compétents. C’est pour cela qu’il faut, dès les premiers jours de vie, favoriser les moments de complicité entre parents et enfant.

« Les parents ont besoin des réactions du bébé comme confirmation continuelle de la justesse de leur comportement parental. »81 Si les capacités de l’enfant à réagir sont faibles, les parents auront le sentiment que leurs efforts ne servent à rien, ils pourraient se sentir impuissants.

Les cinq sens chez le nouveau-né

Les cinq sens du nouveau-né permettent les interactions possibles avec l’extérieur, avec ses parents. Ils sont primordiaux car c’est par eux que passe toute la communication.

La vue

« Tous les nouveaux parents désirent ardemment une interaction visuelle avec leur nouveau-né après l’accouchement. »82 Cette interaction est aussi importante que la première mise au sein.

« Un bébé semble être programmé pour apprendre à connaître les visages humains dès la naissance. »83 Il sera beaucoup plus intéressé aux sujets humains tridimensionnels qu’à une image colorée, bien qu’il soit plus stimulé par les couleurs vives et contrastées avec un léger mouvement pour attirer toute son attention. Le bébé suit du regard et tourne la tête pour chercher le contact visuel et apprend à reconnaître les visages familiers des autres. « La reconnaissance visuelle devient rapidement un signal gratifiant pour les deux parents. (…) Pour les soignants professionnels aussi bien que pour les parents, le comportement visuel du bébé est un des signes les plus fiables de l’intégrité du système nerveux central. (…) Vers

80 BRAZELTON, T.B., CRAMPER, B. Les premiers liens. Paris : Edition Stock/Laurence Pernoud et Calmann Lévy, 1991. 291 p. p.63

81 Ibid.

82 Ibid. p 73

83 Ibid. p.73

trois mois, un bébé peut voir au-delà de deux mètres cinquante et la capacité visuelle adulte semble être atteinte à six mois. » 84

L’ouïe

Le bébé a une préférence pour les voix féminines mais reste réceptif aux voix masculines. Cela va renforcer les liens d’attachement avec la mère lorsque celle-ci va s’en rendre compte. Ses capacités auditives sont manifestement présentes à la naissance. « Les mouvements du bébé s’accordent avec la voix de la mère qui, à son tour, adapte ses paroles aux mouvements du bébé. » 85

L’odorat

Il a été prouvé que les bébés reconnaissent l’odeur de leur mère et refusent par exemple de prendre le biberon de son lait maternel car ils veulent l’odeur qui l’accompagne généralement. « Lorsqu’une mère reconnaît une telle préférence, son attachement à son bébé a tendance à s’intensifier. »86 Il paraîtrait que les nouveau-nés reconnaissent également l’odeur de leur père si la mère a été en contact régulier avec lui durant la grossesse.

Le goût

« Lewis Lipsitt (1977) a prouvé que le bébé n’a besoin que de deux succions pour reconnaître les changements dans la douceur d’un liquide. Cela est démontré par de rapides modifications dans la force de tétée (qui augmente pour les liquides plus sucrés) aussi bien que par des modifications dans l’efficacité de chaque succion. »87 Le toucher

« Le toucher est le premier domaine de communication entre la mère et l’enfant. »88 Les longs mouvements caressants ont des vertus apaisantes et stimulantes.

Les états de conscience

« Non seulement l’état de conscience détermine la capacité du bébé à assimiler une information et à l’utiliser, mais il va également affecter sa réaction en genre et en intensité. »89 Il est important pour les parents de distinguer dans quel état de conscience le bébé se trouve pour constater sa disponibilité à l’interaction (repas, sommeil).

Les six états de conscience

1. Le sommeil profond : yeux fermés, respiration profonde, relativement inaccessible aux stimuli extérieurs, cycles d’environ 4 heures, permet au bébé de se ressourcer car il reçoit nombre de stimulations.

2. Le sommeil rapide ou paradoxal : vulnérable au monde extérieur, yeux fermés avec mouvements lents des globes oculaires, contorsions et

84 Ibid. p.75

85 Ibid. p.79

86 Ibid. p.81

87 Ibid. p.81

88 Ibid. p.82

89 Ibid. p.85

étirements, respiration régulière ou superficielle, grimaces, sourires, mouvements de la bouche.

3. Etat intermédiaire, somnolent : les yeux s’ouvrent et se ferment, mouvements lents des membres, en le stimulant dans cet état le bébé va passer dans un état d’alerte.

4. Etat de réveil alerte : calme et inactif, yeux brillants, réponses prévisibles aux stimuli.

5. Etat alerte mais furieux : transition avant les pleurs, peut être calmé car sensible aux stimuli, mouvements saccadés.

6. Les pleurs : plusieurs fonctions : attirer l’attention pour que les parents remédient à la douleur, la faim, l’ennui, l’inconfort.

Les parents sont très sensibles aux pleurs des bébés. « Les cris sont, évidemment, un important système de communication pour eux tous, un système complexe de signalisation par lequel le bébé s’exprime de façon différentielle dès le début. »90 La confiance en soi des parents va être renforcée si l'enfant se calme après leur interaction.

L'enfant dispose également d'un moyen appelé « habituation » afin de se protéger des sur-stimulations. Le bébé va s’habituer à une forte stimulation (ex : lumière intense, interaction) si celle-ci est trop prolongée pour lui et va changer d’état de conscience.

Il est important pour l’infirmière en maternité de connaître ces différents états de conscience du bébé afin de pouvoir les expliquer aux parents et ainsi favoriser la qualité des interactions.

Les différences individuelles91

Les bébés ont tous une individualité propre. « Ces différences affectent à la fois la façon dont le bébé va participer à une interaction et la façon dont les parents vont réagir. (…) Plus on peut encourager pères et mères à utiliser cette puissante énergie psychologique (établie au cours de la grossesse) pour reconnaître les qualités et les réactions caractéristiques de leur bébé, plus leur relation précoce sera solide. »92 Il ne faut pas oublier que les parents, eux aussi, ont leur individualité propre influençant automatiquement la relation. Il y a trois cas de figure parmi l’éventail des combinaisons possibles entre parents et bébé :

ƒ Un bébé bien organisé (réaction aux stimuli, passage d’un état de conscience à un autre de manière cohérente) → permet de rassurer les parents

90 Ibid. p.87

91 Ibid. p.98

92 Ibid.p.98

ƒ Un bébé difficile (à fleur de peau, qui sursaute, passe d’un état de conscience à l’autre brusquement, peut être dû à une insuffisance placentaire) → très déstabilisant pour les parents

ƒ Un bébé difficile et ces effets sur l’interaction (souvent avec insuffisance placentaire) → parents déstabilisés, avec un sentiment d’échec, peut entraîner des mauvais traitements à l’enfant et des désordres psychologiques.

Il est très important d’expliquer aux parents les causes biologiques de l’hypersensibilité de leur bébé (stress intra-utérin, hypoglycémie car pas assez de réserve, déséquilibre endocrinien, ...)

Un bébé peut être qualifié de désordonné ou de difficile, mais peut être canalisé par sa mère qui apprend des stimulations bénéfiques et rassurantes pour l’enfant (voix douce, emmaillotage, etc.)

Il est donc nécessaire pour l’infirmière travaillant dans un service de maternité de connaître les différentes capacités, les cinq sens, les états de conscience et les différences individuelles des nouveau-nés afin de les enseigner aux parents, de les valoriser dans leurs comportements et d’être attentive aux capacités de l’enfant durant les interactions parents - enfant.

Je liste ci-dessous l’offre en soins à la mère, au nouveau-né ainsi qu’au père dans un service de maternité lorsque la grossesse à été physiologique et l’accouchement eutocique afin d’identifier les différents soins qui pourraient représenter un support à la relation soignant - soigné.

3.6. Prestations infirmières post natales dans un service de

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