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Le terme eau potable, en usage jusqu’à présent, est de moins en moins utilisé, pour désigner la qualité de l’eau. Actuellement, certaines règlementations Européennes n’utilisent plus le terme eau potable ou potabilité des eaux, car il est admis, qu’une eau dans laquelle tous les critères de qualité ne sont pas requis, pourrait cependant être potable. Étant donné la marge de sécurité intégrée dans les normes de qualité de l’eau, un dépassement temporaire et modéré, d’un polluant est la plupart du temps sans conséquences, il doit tout de même déclencher la mise en œuvre d’un programme d’action et de surveillance. En revanche, la qualité bactériologique doit être assurée en toutes circonstances et faire l’objet d’une surveillance de tous les instants (Frioua, 2014).Le code de l’eau en Algérie, du 16 juillet 1983 (JO n° 30/83)qui stipule :

Art 50 : L’eau de consommation au sens de la présente 101, signifie l’eau destinée à la

boisson et aux usages domestiques, la fabrication des boissons gazeuses, des eaux minérales et de la glace et à la préparation et la conservation de toutes denrées et marchandises destinées à l’alimentation.

Art 51 :Toute personne physique ou morale chargée de fournir l’eau de consommation est

tenue de s’assurer que cette eau est potable.

Art 52 : L’eau est potable lorsqu’elle n’est pas susceptible de porter atteinte à la santé de

ceux qui la consomme. Elle ne doit contenir, en quantités nuisibles, ni substances chimiques, ni germes nocifs à la santé. Les conditions et normes de potabilités sont fixées par voie réglementaires.

Art 53 : Les lieux de prélèvement et la périodicité des analyses de contrôle pratique au niveau

des ouvrage de production, d’adduction, de stockage, de traitement et de distribution des eaux de consommation sont fixés par l’administration. Les modalités et méthodes d’analyse sont fixées par voie réglementaire.

Art 54 : Le contrôle bactériologique, physique et chimique de l’eau potable distribué sera

assuré au moyen d’analyse périodique effectuée par des laboratoires agréés par l’administration.

Art 55 : Lorsque les sources de prélèvement de l’eau de consommation comportent des

risques de contamination ou de pollution, l’administration compétente exige des organismes chargés d’assurer la distribution d’eau. De mettre en place des moyens appropriés de contrôle, en continu de la qualité de l’eau.

Art 56 : Les méthodes et produits chimiques employés pour le traitement et la correction des

eaux de consommation doivent être autorisés par l’administration (JO n° 30/83).

I-5-2-Normes Physico-chimiques de L’eau Potable

Les normes visent à fournir aux consommateurs une eau qui ne constitue pas un risque pour la santé. Dans les recommandations, on propose également des objectifs esthétiques. Une eau de mauvaise qualité esthétique fait naître un doute sur sa salubrité dans l’esprit du consommateur. Une mauvaise qualité esthétique découle souvent d’une contamination chimique ou bactériologique (Hamed et al., 2012).Les différents paramètres physico- chimiques et recommandations de ces derniers sont représentés dans le tableau N° V

Tableau N°V: Normes OMS et algériennes des paramètres physico-chimiques

pour l’eau potable (OMS, 2003).

Substances

Unités Normes OMS Normes algériennes

Turbidité NTU <2,5 <5 Température C° <25 <25 TA mg/l <15 <5 TAC mg/l <15 / Calcium mg/l <270 <200 Magnésium mg/l <50 <150 Chlorure mg/l <250 <500 Concentration en ions hydrogène pH ≥ 6,5 et ≤ 9,5 ≥ 6,5 et ≤ 9 Dureté mg/l de CaCO3 <500 <500 Conductivité à 20°C µS/cm <2100 <2800 Ammonium mg/l <0,5 <0,5

Potassium mg/l <20 <12

Aluminium mg/l <0,2 <0,2

Cadmium µg/l <3 <3

Cuivre mg/l <2 <2

Oxygène dissous O2 <6,5 Pas de valeur guide

Fluorure mg/l < 1,5 mg/l(jusqu'a10) <1,5 Fer mg/l <0,3 <0,3 Manganèse mg/l <0,4 <0,05 Nitrate mg/l <50 <50 Nitrite mg/l <0,1 <0,1 Oxydabilité (O2 en KMnO4) mg/l O2 <5 <5 Sulfate mg/l <400 <400 Zinc mg/l <3 <5 Phosphate mg/l <0,5 <0,5 Cyanure mg/l <0,07 <0,07 Résidu sec mg/l <1500 <2000

I-5-3-Normes de la qualité bactériologique de l’eau potable

Les deux groupes de micro-organismes les plus utilisés comme indicateurs de contamination bactérienne sont les coliformes totaux et les coliformes fécaux, l’objectif visé est l’absence de coliforme dans 100 ml d’eau, mais si cet objectif n’est pas atteint le règlement sur l’eau potable a proposé les limites maximales suivantes (Amirat et Neciri, 2017):

Tableau N°VI : Normes et recommandation pour la qualité bactériologique de l’eau potable

(OMS, 2003)

Paramètres bactériologiques Unités Recommandation (OMS)

Germes totaux Germe/ml 100

Coliformes fécaux Germe /100ml 0

Clostridium sulfito réducteurs Germe /20ml 0

I-6-Les risques liées à la mauvaise gestion de l’eau

L’eau contaminée par les excréta est susceptible de transmettre les maladies gastro- intestinales.

En effet la pollution fécale peut introduire dans l’eau de boisson des risques :

A court terme lorsque les sources de pollution sont urbaines, il s’agit du déversement incontrôlé de teinture, des eaux domestiques etc. Il peut arriver que ces eaux soient évacuées vers des puisards qui sont en communication directe avec la nappe.

A moyen terme lorsque les sources de pollution sont industrielles. Il peut s’agir des industries polluantes par leurs déchets.

A long terme avec le développement agricole, les produits utilisés dans le but d’améliorer les rendements agricoles. On peut citer : les engrais, les pesticides etc. Les différents risques de l’eau sont : le risque d’ingestion ou risque directe, le risque de contact et le risque indirect. Le péril fécal pollue l’eau par les excréments dans les ressources aquatiques, directement lorsque celles-ci sont de surface (rivière, lac, …), ou par infiltration de la nappe phréatique. Le ruissellement des eaux de pluies, lessivant les sols la collecte ou le stockage de l’eau de boisson peuvent aussi être des occasions de souillure fécale de l’eau. Les pathologies liées à l’eau peuvent être d’origine bactérienne, virale, parasitaire, liées au manque d’eau et liées à la présence de substance chimique dans l’eau (Kassim, 2005).

I-6-1-Evaluation des risques liés à la pollution fécale

Pour évaluer ces risques un certain nombre d’indicateurs de contamination fécale ont été retenus. On cite les organismes coliformes qui sont les Coliformes totaux et les Coliformes fécaux (thermo tolérant) (Ayad, 2016).

-Coliformes totaux : il s’agit de Citrobacter, Enterobacter et Klebsiélla. Il ne devrait pas y avoir de coliformes dans les eaux épurées. Si tel était néanmoins le cas, il faut envisager deux possibilités : soit un traitement inefficace, soit une contamination postérieure au traitement. -Coliformes fécaux (thermo tolérant) : ce sont des coliformes capables de fermenter à 44°C du genre d’Escherichia et, dans une moindre mesure des souches occasionnelles d’Enterobacter, la Citrobacter et de Klebsiella. Les coliformes fécaux sont intéressants car un très grand nombre d’entre eux vivent en abondance dans les matières fécales des animaux à sang chaud et de ce fait, constituent des indicateurs fécaux de la première importance. Par ailleurs, leur

résistance aux agents antiseptiques et notamment le chlore et à ses dérivés est voisine de la résistance des bactéries pathogènes vis-à-vis desquelles ce type de traitement est instauré. Il s’ensuit que la présence, de ces microorganismes soit considérée comme suffisante pour affirmer la nature fécale et leur présence dans l’eau de puits doit être interprétée comme l’indice d’une situation dangereuse. C’est pourquoi, du point de vue pratique, il faut considérer jusqu’à preuve de contraire que tous les coliformes observés sont d’origine fécale

(Kassim, 2005).

I-6-2-La gestion des risques liés à la pollution fécale

Afin d’éviter tous les risques qui sont liées à la mauvaise gestion de l’eau, ou bien qui sont causées par une pollution fécale, une surveillance de la qualité des eaux et l’enquête sanitaire doivent être mise en place.

Surveillance

La surveillance de la qualité de l’eau de boisson peut se définir comme étant «l’évaluation et la supervision continues et vigilantes du point de vue de santé publique de la salubrité et de l’acceptabilité des approvisionnements publics en eau de boisson» (Kassim, 2005).

L’utilisation de laboratoires accrédités permettra de garantir l’exactitude des résultats des tests d’échantillons. La surveillance des sources d’eau fournit des renseignements utiles sur l’approvisionnement en eau lorsque vient le temps de choisir une source d’eau potable. Les données recueillies permettent également d’influencer la conception de la solution de traitement puisqu’elles aident à déterminer le type de traitement nécessaire. Une fois le système de traitement mis en place, la surveillance continue à la prise d’eau permet aux opérateurs d’usine de modifier le traitement à chaque variation de la qualité de l’eau. La surveillance à d’autres endroits de l’usine de traitement sert à s’assurer que le traitement est efficace et que l’eau produite par l’usine est propre à la consommation humaine. La surveillance de la conformité faite dans le réseau de distribution permet de s’assurer que tout problème rencontré est réglé le plus rapidement et le plus efficacement possible afin de garantir la fourniture d’une eau propre, sûre et fiable aux consommateurs (CFPT, 2002).

Enquêtes sanitaires

L’enquête sanitaire c’est une inspection et une évaluation sur place par une personne qualifiée, de toutes les conditions d’installation et pratiques touchant le réseau d’approvisionnement en eau qui pourraient être à l’origine de danger pour la santé du consommateur. Tous les systèmes de distributions doivent être régulièrement inspectés par les

spécialistes. Les échantillons doivent y être prélevés notamment aux fins des examens microbiologiques et chimiques. Par ailleurs une enquête sanitaire s’impose pour permettre une interprétation valable des résultats de laboratoire (Kassim, 2005).

I-7-Les polluants et les maladies hydriques

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