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RECOMMANDATION D.1 : Gingembre, camomille, vitamine B6 et/ou acupuncture sont recommandés pour soulager les nausées au début de la grossesse, en fonction des préférences de la femme et des options disponibles. (Recommandée)

Remarques

• En l’absence de preuve plus solide, le GDG a convenu que ces options non pharmacologiques ne peuvent vraisemblablement pas avoir d’effets négatifs ni pour la mère, ni pour l’enfant.

• Les femmes devraient être informées du fait que les nausées et les vomissements disparaissent habituellement au cours de la deuxième moitié de la grossesse.

• Les traitements pharmacologiques contre les nausées et les vomissements, tels que la doxylamine et le

métoclopramide, devraient être réservés aux femmes enceintes qui éprouvent des symptômes douloureux, résistants aux options non pharmacologiques, sous la supervision d’un médecin.

Valeurs : ce qui compte pour les femmes

Un examen de cadrage sur les attentes des femmes concernant les soins prénatals et les résultats importants pour elles a servi de base à la directive sur les soins prénatals (13). Les preuves ont montré que, dans des contextes de revenu élevé, moyen et faible, les femmes attachaient de l’importance à une expérience positive de la grossesse. Il s’agit notamment de conseils centrés sur la femme pour le traitement des signes cliniques courants (confiance élevée dans la preuve).

Dans de nombreux pays à revenu faible et moyen, à cela s’ajoutent un soutien et le respect du recours des femmes à d’autres approches ou à des approches traditionnelles pour le diagnostic et le traitement des symptômes les plus courants liés à la grossesse (confiance modérée dans la preuve).

ommandations de l’OMS concernant les soins prénatals pour que la grossesse soit une expérience positive

Synthèse des preuves et éléments pris en compte

Effets des interventions pour le traitement des nausées et des vomissements par rapport à d’autres interventions, à l’absence d’intervention ou à un placebo (Tableau EB D.1 consultable en ligne)

Les preuves concernant les effets de diverses interventions pour traiter les nausées et les vomissements pendant la grossesse ont été obtenues à partir d’une revue systématique Cochrane (157). L’examen comprenait 41 essais impliquant 5449 femmes chez lesquelles une variété d’interventions pharmacologiques ou non ont été évaluées. Les essais ont été menés dans différents pays à revenu élevé et pays à revenu faible et moyen, et la plupart incluaient des femmes enceintes à moins de 16 semaines de gestation éprouvant des nausées et des vomissements faibles à modérés. Les autres traitements et les agents non pharmacologiques évalués comprenaient l’acupuncture, l’acupression, la vitamine B6, le gingembre, la camomille, l’huile de menthe et l’huile de citron. Les agents

pharmacologiques comprenaient des antihistaminiques, des phénothiazines, des antagonistes des récepteurs de la dopamine et des antagonistes des récepteurs 5HT3 de la sérotonine. En raison de l’hétérogénéité des types d’intervention et de la notification des issues, les examinateurs ont rarement pu regrouper les données. Le principal indicateur de résultat pour toutes les interventions était le soulagement des symptômes chez la mère

(habituellement mesuré en utilisant l’indice de Rhodes) et des issues périnatales faisant l’objet de la présente directive ont été rarement signalées.

Agents non pharmacologiques versus placebo ou absence de traitement

Des interventions non pharmacologiques ont été évaluées dans dix essais. Elles utilisaient du gingembre (préparé sous forme de sirop, de gélules ou en poudre dans des biscuits) (sept essais menés aux États-Unis d’Amérique, au Pakistan, en République islamique d’Iran et en Thaïlande), de l’huile de citron (une étude iranienne, 100 participantes), de l’huile de menthe (une étude iranienne, 60 participantes), de la camomille (une étude iranienne, 105 participantes), et de la vitamine B6 (deux études aux États-Unis d’Amérique et en Thaïlande ; 416 participantes) par comparaison avec une absence de traitement ou un placebo.

Gingembre : Un faible niveau de preuve obtenu à partir de plusieurs études individuelles de petite taille suggère que le gingembre peut soulager les symptômes de nausées et de vomissements. Une étude menée au Pakistan a montré que le gingembre atténue les scores de symptômes de

jour, IC 95 % : 0,03–2,73 de moins), et les scores de symptômes de vomissements (64 femmes ; DM : 1,14 de moins, IC 95 % : 0,37–1,91 de moins), et une étude iranienne a montré des améliorations des scores de symptômes de nausées et de vomissements au septième jour chez des femmes prenant des suppléments de gingembre par rapport à celles recevant un placebo (95 femmes ; DM : 4,19 de moins, IC 95 % : 1,73–6,65 de moins). Les données des études réalisées aux États-Unis d’Amérique et en Thaïlande ont montré une tendance similaire concernant les effets des symptômes de nausées en faveur du gingembre.

Huile de citron : Un faible niveau de preuve obtenu à partir d’une étude iranienne de petite taille suggère que, avec l’huile de citron, il n’y a pas ou peu de différence dans les scores de symptômes de nausées et de vomissements (100 femmes ; DM : 0,46 de moins au troisième jour, IC 95 % : 1,27 de moins à 0,35 de plus), ou de satisfaction maternelle (nombre de femmes satisfaites par le traitement) (un essai, 100 femmes ; RR : 1,47, IC 95 % : 0,91–2,37).

Huile de menthe : La preuve de la capacité de l’huile de menthe à soulager les symptômes de nausées et de vomissements est de très faible niveau.

Camomille : Un faible niveau de preuve obtenu à partir d’une étude de petite taille suggère que la camomille peut réduire les scores de symptômes de nausées et de vomissements (70 femmes ; DM : 5,74 de moins, IC 95 % : 3,17–8,31 de moins).

Vitamine B6 (pyridoxine) : Un niveau de preuve moyen obtenu à partir de deux essais (dans l’un, 25 mg de vitamine B6 étaient administrés par voie orale toutes les huit heures pendant trois jours et dans l’autre, 10 mg de vitamine B6 étaient administrés par voie orale toutes les huit heures pendant cinq jours) montre que la vitamine B6 réduit probablement les scores de symptômes de nausées (388 femmes, les essais mesuraient les changements des scores de nausées par rapport à la valeur de référence le troisième jour ; DM : 0,92 de plus, IC 95 % : 0,4–1,44 de plus), mais un faible niveau de preuve suggère qu’il n’y a pas ou peu d’effet sur les vomissements (deux essais, 392 femmes ; RR : 0,76, IC 95 % : 0,35–1,66).

Acupuncture et acupression versus placebo ou absence de traitement

Dans cinq études (601 participantes), l’acupression P6 (intérieur de l’avant-bras) a été évaluée versus un placebo ; dans une étude thaïlandaise (91 participantes),

utilisées comme clips d’oreille) a été évaluée versus l’absence de traitement ; dans une étude menée aux États-Unis d’Amérique (230 participantes), la thérapie par acustimulation P6 (stimulation nerveuse au point d’acupuncture P6) a été évaluée versus un placebo et, dans une étude australienne à quatre bras (593 femmes), l’acupuncture chinoise traditionnelle ou l’acupuncture P6 a été évaluée versus une acupuncture P6 placebo ou l’absence d’intervention.

Un faible niveau de preuve suggère que l’acupression P6 peut réduire les scores de symptômes de nausées (100 femmes ; DM : 1,7 de moins, IC 95 % : 0,99–2,41 de moins) et réduire le nombre d’épisodes de vomissements (DM : 0,9 de moins, IC 95 % : 0,74–1,06 de moins).

Un faible niveau de preuve suggère que l’acupression auriculaire peut également réduire les scores de symptômes de nausées (91 femmes ; DM : 3,6 de moins, IC 95 % : 0,58–6,62 de moins), de même que l’acupuncture chinoise traditionnelle (296 femmes ; DM : 0,7 de moins, IC 95 % : 0,04–1,36 plus faible). Un faible niveau de preuve suggère que, avec l’acupuncture P6, il n’y a pas ou peu de différence en ce qui concerne les scores moyens de nausées par rapport à une acupuncture P6 placebo (296 femmes ; DM : 0,3 de moins, IC 95 % : 1,0 de moins à 0,4 de plus).

Agents pharmacologiques versus placebo

Dans une étude, un antihistaminique (doxylamine) a été évalué et, dans une autre, un antagoniste des récepteurs de la dopamine (métoclopramide). Certains autres médicaments évalués dans l’examen (hydroxyzine, thiéthylpérazine et fluphénazine) sont décrits dans des études anciennes et ne sont plus utilisés chez les femmes enceintes en raison de risques de toxicité.

Un niveau de preuve moyen suggère que la doxylamine administrée avec la vitamine B6 réduit probablement les scores de symptômes de nausées et de vomissements par rapport à un placebo (une étude, 256 femmes ; DM : 0,9 de moins au quinzième jour, IC 95 % : 0,25–1,55 de moins).

Un faible niveau de preuve issu de cette étude suggère qu’il peut y avoir peu ou pas de différence concernant les maux de tête (256 femmes ; RR : 0,81, IC 95 % : 0,45–1,48) ou la somnolence (256 femmes ; RR : 1,21, IC 95 % : 0,64–2,27) entre la doxylamine plus vitamine B6 et un placebo.

Un faible niveau de preuve concernant le métoclopramide (10 mg) suggère que cet agent peut réduire les scores de symptômes de nausées (un essai, 68 femmes ; DM : 2,94 de moins au troisième jour, IC 95 % : 1,33–4,55 de moins).

Il n’y a pas de données sur les effets secondaires du métoclopramide dans l’examen.

Aucune étude ne présente une comparaison de

l’ondansetron (un antagoniste de récepteurs 5HT3) avec un placebo. Dans deux études de petite taille, l’ondansetron a été comparé au métoclopramide et à la doxylamine, respectivement, mais la preuve sur les effets relatifs n’est pas sûre.

Autres éléments pris en compte : n

n Un faible niveau de preuve obtenu à partir d’études uniques comparant entre elles différentes interventions non pharmacologiques, à savoir, l’acupuncture plus vitamine B6 versus l’acupuncture P6 plus placebo (66 participantes), l’acupuncture traditionnelle et l’acupuncture P6 (296 participantes), gingembre versus camomille (70 participantes), acupuncture P6 versus gingembre (98 participantes), et gingembre versus vitamine B6 (123 participantes), suggère qu’il peut y avoir peu ou pas de différence dans les effets sur l’atténuation des symptômes de nausées.

n

n Un faible niveau de preuve suggère qu’il peut y avoir peu ou pas de différence entre les scores de symptômes de nausées avec le gingembre et le métoclopramide (un essai, 68 femmes ; DM : 1,56 de plus, IC 95 % : 0,22 de moins à 3,34 de plus) ou les scores de symptômes de vomissements (68 femmes ; DM : 0,33 de plus, IC 95 % : 0,69 de moins à 1,35 de plus) le troisième jour après l’intervention.

n

n Les effets secondaires et l’innocuité des agents pharmacologiques sont mal indiqués dans les études incluses. Cependant, la somnolence est un effet secondaire courant de divers antihistaminiques utilisés pour traiter les nausées et les vomissements.

n

n Généralement, le métoclopromide n’est pas recommandé durant le premier trimestre de la

grossesse, mais il est largement utilisé (163). Une étude portant sur plus de 81 700 accouchements uniques en Israël indique qu’aucune différence significative n’a été trouvée en ce qui concerne le risque de malformations congénitales majeures, de faible poids à la naissance, de naissance avant terme ou de mortalité périnatale entre nouveau-nés exposés (3458 nouveau-nés) et non exposés au métoclopromide pendant le premier trimestre de gestation.

Valeurs

Voir « Valeurs : ce qui compte pour les femmes » au début de la section 3.D : Cadre général (p. 79).

Ressources

Les coûts associés aux remèdes non pharmacologiques sont variables. L’acupuncture nécessite une formation et des compétences professionnelles et est probablement associée à des coûts plus élevés. La vitamine B6

ommandations de l’OMS concernant les soins prénatals pour que la grossesse soit une expérience positive

(comprimés de chlorhydrate de pyridoxine) coûte environ US $2,50 pour 90 comprimés de 10 mg (74).

Équité

L’impact en termes d’équité est inconnu.

Acceptabilité

Des preuves qualitatives obtenues dans un ensemble de pays à revenu faible ou intermédiaire suggèrent que les femmes auront davantage tendance à se tourner vers des guérisseurs traditionnels, des remèdes à base de plantes ou des accoucheuses traditionnelles pour traiter ces symptômes (confiance modérée dans la preuve) (22). En outre, des preuves obtenues à partir de divers contextes indiquent que, bien que les femmes apprécient

généralement les interventions et les informations fournies durant les visites prénatales, elles ont moins tendance à avoir recours à ces services si leurs croyances, leurs traditions et leur situation socio-économique sont ignorées ou négligées par les prestataires de soins et/

ou les décideurs (confiance élevée dans la preuve). Ceci peut être particulièrement pertinent pour l’acupuncture et l’acupression, qui peuvent être culturellement étrangères et/ou mal comprises dans certains contextes.

Faisabilité

Un manque de personnel correctement formé peut limiter la faisabilité de certaines interventions (confiance élevée dans la preuve) (45).