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: Nature de la série

+

[ ]

Supposons donc 0 < a ≤ 1. L’idée est de sommer par tranches de signe constant.

En vertu du cours, la série est de même nature que la série alternée

+∞ Or l’encadrement grossier a

p

b est grossièrement divergente.

Si ½ < a ≤ 1, a

O est somme d’une série obéissant au critère des séries alternées et d’une série absolument convergente. C’est donc une série convergente.

Conclusion :

+

[ ]

obéit au critère des séries alternées. Mais pour cela il faut utiliser un encadrement intégral de bp. Exercice 96 : On rappelle que 1 − termes > 0 et q termes < 0. Montrer que la nouvelle série converge et a pour somme ln 2 +

2 1ln

q p. 3) Montrer comment réarranger les termes afin d’obtenir une série divergente.

Solution : cet exercice illustre les paradoxes de la convergence commutative.

1) Notons Tn la somme partielle d’indice n de la nouvelle série.

T3k+3 = 1 −

Les suites T3k+4 et T3k+5 ont même limite, car leur différence avec T3k+3 tend vers 0.

(Tn) converge comme panachée de trois suites de même limite.

2) Th(p+q) = 1 + 3 1 +

5

1 + … + 1 2 1

ph (

2 1 +

4 1 +

6

1 + … + qh 21 ) = H2ph

2 1( H

ph + Hqh ) → ln 2 + 2 1ln

q p .

Reste à montrer que (Tn) a même limite. Cela vient de ce que toutes les suites Th(p+q)+r , 0 ≤ r < p + q, ont même limite : leur différence avec Th(p+q) tend vers 0. Cela découle aussi, plus généralement, des propriétés de la sommation par tranches de signe constant.

3) Réarrangeons les termes de façon à obtenir une série divergente.

Choisissons 1 = k1 < k2 < k3 < … de façon que : A1 =

3 1 +

5

1 + … + 1 2

1

2

k > 1 , A2 = 1 2

1

2+

k + 2 3 1

2+

k + … + 2 1

1

3

k > 1 , etc.

Formons la série 1 − 2 1 +

3 1 +

5

1 + … + 1 2

1

2

k 41 + 1 2

1

2+

k + 2 3 1

2+

k + … + 2 1

1

3

k 61 + etc.

Considérons les sommes partielles d’indices convenables : 1 −

2 1 +

3 1 +

5

1 + … + 1 2

1

2

k 41 + … + 1 2

1n+

k + 2 3 1n+

k + … + 2 1

1nk 2n

1 ≥ 1 −

2 1 + 1

4

1 + … + 1 n 21 = n

1 (2 1 + 2

1 + … +

1 )n → +∞.

La série est donc divergente. Mieux même, toutes les sommes partielles tendent vers +∞. Remarque : Le théorème de réarrangement de Riemann (1851) améliore encore cela.

Exercice 97 : Soit σ une permutation de N*. Nature de la série

+∞

=1 ² ) (

n n

σn .

Solutions : 1ère preuve : Observons que σ(n+1) + σ(n+2) + … + σ(2n) 1 + 2 + … + n.

En effet, si l’on réordonne les σ(k), n < k ≤ 2n, dans l’ordre croissant, le plus petit est ≥ 1, le second est ≥ 2, etc. Minorons les tranches de Cauchy :

+

= n n

k k

2 k

1 ²

) σ(

² 41

n [ σ(n+1) + σ(n+2) + … + σ(2n) ]

² 41

n [ 1 + 2 + … + n ] =

² 8

) 1 (

n n n +

8 1. Les tranches de Cauchy ne tendent pas vers 0, donc la série diverge.

Remarque : Le même résultat vaut si σ est seulement injective.

2ème preuve, plus profonde, reposant sur l’inégalité de réordonnement :

Théorème : Soient a1, a2, …, an et b1, b2, …, bn des nombres réels. Lorsque σ décrit l’ensemble des permutations de {1, 2, …, n}, la somme S(σ) =

= n i

i b i

a

1 )

. σ( prend au plus n! valeurs ; S(σ) est maximum lorsque les suites a1, a2, …, an et bσ(1), bσ(2), …, bσ(n) sont rangées dans le même ordre, au sens large. S(σ) est minimum lorsque les suites a1, a2, …, an et bσ(1), bσ(2), …, bσ(n) sont rangées dans l’ordre inverse.

Pour une preuve, cf. mon chapitre sur les inégalités.

Il découle de ce théorème que, pour toute permutation τ de {1, 2, …, n},

= n

k k

k

1 ²

) τ(

= n

k k

k

1 ² =

= n k 1k

1 = H

n , suite qui, on le sait, tend vers l’infini.

Soit maintenant σ une permutation de N*. σ n’a aucune raison de laisser stable {1, 2, …, n}, mais, pour tout n, il existe une permutation τ de {1, 2, …, n} qui range les éléments dans le même ordre que σ. Visiblement

= n

k k

k

1 ²

) σ(

= n

k k

k

1 ²

)

τ( , donc

= n

k k

k

1 ²

) σ( ≥ H

n . Cqfd.

Exercice 98 : Natures des séries

+∞

=1

sin(

n

π (1 + 2)n) ,

+∞

=0

sin(

n

π(2 + 5)n) ,

+∞

=1

tan(

n

π(7 + 4 3)n).

Solution : Traitons le premier exemple.

Ecrivons, dans l’anneau Z[ 2] : ( 1 + 2)n = an + bn 2 , où (an , bn) ∈ Z×Z.

En conjuguant dans Z[ 2], il vient : ( 1 − 2)n = an bn 2. Donc ( 1 + 2)n = 2an − ( 1 − 2)n .

Du coup, sin (π(1 + 2)n) = − sin (π(1 − 2)n) ∼ (−1)n+1 π( 2 1 )n. Par suite, la série est absolument convergente.

Exercice 99 : Soit rn le nombre de points M(x, y) du plan à coordonnées entières tels que x2 + y2 n.

Equivalents de rn et de

= n k

rk 0

.

Solution : rn est une importante fonction arithmétique, au confluent de l’analyse et de la géométrie.

Pour trouver un équivalent de rn, voici deux méthodes : L’une, géométrique, procède par des calculs d’aires.

Associons à tout point M(x, y) de Z×Z le carré dont il est le coin nord-est, c’est-à-dire le carré plein C(M) de sommets (x−1, y−1), (x−1, y), (x, y−1), (x, y). Soit Rn = { (x, y)∈ Z×Z ; x2 + y2 n }.

La réunion

U

Rn M

M C

)

( est incluse dans le disque fermé de centre O et de rayon n+ 2. Passant aux aires, il vient : rn ≤ π ( n+ 2)2.

• A tout point (x, y) ∈ R×R appartenant au disque fermé de centre O et de rayon n 2 associons son point nord-est ([x] + 1, [y] + 1), et le carré qu’il définit. Ce point est élément de Rn, et l’on obtient un recouvrement du disque.

Passant aux aires, il vient : π( n 2)2 rn .

Finalement, π( n 2)2 rn≤π( n+ 2)2 , donc rn∼π n.

En vertu du théorème de sommation des relations de comparaison,

= n k

rk 0

= n k

k

0

π ∼ ² 2n π . Une autre solution passe par calcul et sommes de Riemann.

Commençons par évaluer R(n) = card { (x, y) N*×N* ; x2 + y2 n2 }.

=

n x

x n

1

²

² n R(n) =

[ ]

=

n x

x n

1

²

² ≤

=

n x

x n

1

²

² . Par sommes de Riemann

² ) ( n n

R

01 1t².dt = π4. Donc R(n2) π4n2 .

Les points situés sur les axes x = 0, y = 0 sont au nombre de 4n + 1, donc o(n2).

On en déduit que r 4R(n)

π

n2 , et un encadrement simple montre que rn

π

n .

Exercice 100 : Soit (zn) une suite de complexes non nuls vérifiant ∀(i, j) i ≠ j ⇒ | zi − zj | ≥ 1.

Montrer que la série

+∞

=1

1

n znα est absolument convergente pour α > 2, mais qu’elle peut converger ou diverger si α = 2.

Solution : Comme le précédent, cet exercice se trouve au confluent de l’analyse et de la géométrie.

1) Je dis que la suite (zn) tend vers l’infini en module.

En effet, associons à chaque zi le disque ouvert Di de centre zi et de rayon ½. Ces disques sont deux à deux disjoints. Si |zi| ≤ R, la réunion de ces disques est incluse dans D(O, R + ½). Passant aux aires, on voit que

π4card { zi ; |zi| R } π( R + ½ )2.

Du coup, le nombre de zi tels que |zi| ≤ R est fini, et à partir d’un certain rang, |zi| > R. cqfd.

2) Montrons que si α > 2, la série

+∞

=1

1

n znα est absolument convergente.

Découpons le plan complexe en couronnes CN = { z ; N ≤ |z| < N + 1 }.

U

N

i C

z

Di

⊂ { z ; N − ½ < |z| < N + 3/2 } . Passant aux aires, il vient

π4card { zi ; zi CN } π(N + 3/2)2π(N ½)2 = 4πN + 2π. Donc card { zi ; zi ∈ CN } ≤ 16 N + 8. Cela, si N > 0.

(Si N = 0, card { zi ; zi ∈ C0 } ≤ 9 ; dans tous les cas, card { zi ; zi ∈ CN } ≤ 16 N + 9 ) Par suite, pour N > 0,

N

i C

z ziα

1

NN 8α

16 + = O( 1 1

α

N ). Donc

>0 N

N

i C

z ziα

1 < +∞. Cqfd.

3) Nous allons montrer que si α = 2, la série

+∞

=1 2

1

n zn peut converger ou diverger.

• Fabriquer une série convergente est facile : il suffit de prendre zn = n.

D’une façon générale, si les zn sont réels, la série

+∞

=1 2

1

n zn est nécessairement convergente.

En effet, pour des raisons de longueur, chaque intervalle [k, k+1[ contient au plus deux zi . Donc

+∞

=1 2

1

n zn

= S +

∑ ∑

* <+1 2

1

N

k k zi k zi ≤ S +

*

N

k k < +∞ , où S =

<1 ² 1

zi zi .

• Placer les points zn de façon que

+∞

=1 2

1

n zn converge absolument peut se faire de bien des façons.

Soit A = { z = x + yj ; (x, y)∈Z×Z }. Si z ∈ A, |z|2 = x2 + y2 − xy ≥ 1, donc, A étant un groupe additif, ∀(z, z’) ∈ A×A z ≠ z’ ⇒ | z − z’| ≥ 1. Soit n → zn une bijection de N* sur A’ = A−{0}.

Montrons que

+∞

=1 2

1

n zn

= +∞ , i.e. que

{ }

² (0,0) + −

) ,

( ² 1²

Z y

x x y xy = +∞. Comme –xy ≤

2

²

² y x +

, il suffit de

montrer que

{ }

² (0,0) +

) ,

( ²2 ²

Z y

x x y = +∞, ou encore que

∑∑

+∞

= +∞

= +

1 1 ²1 ²

x y x y = +∞.

Or ce dernier point est facile à établir : pour tout x ≥ 1,

+∞

=1 ²+1 ²

y x y converge. Or, un encadrement intégral de la fonction t →

²

²1 t

x+ donne

+∞

=1 ²+1 ²

y x y

x

2

π

quand x → +∞. Cqfd.

On aurait aussi pu prendre A = { z = x + yi ; (x, y) Z×Z }, et une bijection n → zn de N* sur A’ = A−{0}. Les calculs sont les mêmes.

Exercice 101 : Montrer l’identité :

(x, a) C2 , |x| < 1 , |a| < 1

+∞

Solution : 1) Formellement,

+∞

Solution : Montrons la première relation. Formellement,

+∞ Solution : Formellement, par décomposition en éléments simples, il vient :

+∞

Il est facile de vérifier que l’on est sous le parapluie du théorème « de Fubini ».

Exercice 104 : Convergence et calcul de

∑∑

+∞

= +∞

= + +

1 1 ² 1² 2

m n mn mn mn .

Solution : C’est une série double à termes positifs umn =

mn

Deux approches sont possibles :

1) Fixer m, montrer que

+∞

7, après télescopage.

2) Sommer par diagonales m + n = s, autrement dit considérer

∑ ∑

+∞

nπ sont de même nature. Si elles convergent, elles ont même somme.

Solution : Cet exercice rentre dans le thème des procédés sommatoires, qui est approfondi dans les problèmes sur les séries et dans le chapitre sur les séries divergentes.

1) Formellement :

Encore faut-il trouver un parapluie convenable… Reprenons les choses plus élémentairement : 2) Notons Un et Vn les sommes partielles des deux séries.

Alors par ce qui précède, Vn = Un− +1 n

n

π

n (*).

Supposons que

+∞

=1 +1

n n

nπ converge, et montrons par absurde que πn → 0 ; (*) conclura.

Notons Sn =

= n k

k 1

ε = nπn . Si (πn) ne tend pas vers 0, il existe 0 < a < 2 et une suite extraite telles que (∀p) | πn(p) | ≥ a , i.e. | Sn(p) | ≥ a.n(p) . Soit n un indice de la forme n(p).

Pour tout k tel que n − 2

an k n + 2 an , | S

k− Sn | ≤ | k – n | ≤ 2 an . Du coup, | Sk | ≥

2

an, et les S

k sont de même signe, car | Sk+1 – Sk | ≤ 1.

Par suite,

| ∑

+

= +

2

2

1

n an

n an k

k

k

π |

=

+

= +

2

2

1

n an

n an k

k

k

π

+

= +

2

2

) 1 (

n an

n an k

k

k k

S ≥ 2 an

(

2 1 n−an

2 1 n+an

)

) 4 /

² 1 ( 2

² a

a .

Or quand p → +∞, n = n(p) → +∞. Cela nie le critère de Cauchy.

Exercice 106 : Montrer que l’équation x3− x − 1 = 0 a une unique racine réelle α. Natures des séries

+∞

=1

) 2 / sin(

n

n

n

π

α

et

+∞

=1

) 2 / cos(

n

n

n

π α

.

Solution : 1) Le premier point est laissé à Maple et au lecteur.

> p:=x^3-x-1;irreduc(p);plot(p,x=-2..2);fsolve(p=0,x);evalf(solve(p=0,x));

:=

p x3 − − x 1 1.324717957

, ,

1.324717958 -.6623589786 .5622795125I + -.6623589786 .5622795125I − 2) Soient α, β et β les racines de P(X) = X3− X − 1.

Je dis que un = αn + βnn ∈ Z pour tout n.

C’est vrai pour n = 0, 1 et 2 : u0 = 3, u1 = 0, u2 = 2.

Ensuite un+3 = un+1 + un .

De plus 1 < α < 2 et αβ β = 1, donc |β | < 1.

3) Je dis que les séries

+∞

=1

) 2 / sin(

n

n

n π

α et

+∞

=1

) 2 / sin(

n

n

n

uπ sont de même nature. Cela découle de ce que la série différence est absolument convergente, en vertu de :

n1 | sin(un

π2) − sin(αn π2) |

n

2

π

| βn +βn | ≤

π

n|β |n . 4) Notons pn = sin(un

π2). On constate que la suite (un) est de période 14 modulo 4, donc la suite (pn) est 14-périodique.

Lemme : Si la suite (pn) est T-périodique, la série

+∞

=1 n

n

n

p converge si et seulement si

= T n

pn 1

= 0.

Comme ici

= 14

1 n

pn = 0, on conclut que

+∞

=1

) 2 / sin(

n

n

n

uπ converge, donc

+∞

=1

) 2 / sin(

n

n

n π

α aussi.

Idem bien sûr pour les cosinus.

Exercice 107 : Convergence et calcul de

+∞

=12 −1 ) (

k k

ϕ k , où ϕ est l’indicateur d’Euler.

true

Solution : L’encadrement 0 ≤ ϕ(k) ≤ k − 1 assure la convergence de la série.

Formellement :

+∞

=12 −1 ) (

k k

ϕ

k =

k k

k

k

) 2 / 1 ( 1 1 2

) (

1

+∞

=

ϕ

=

∑ ∑

+∞

= +∞

=1 021 2

) (

m km k

k

ϕ

k =

∑ ∑

+∞

= +

+∞

= 0

) 1 (

1 2

) (

m m k k

ϕ k =

∑ ∑

+∞

= +∞

=1 1 2 ) (

m km k

ϕk

=

+∞

+∞

= kn n n

k 2

) (

1

ϕ

=

+∞

+∞

= kn n

n (k)

21

1

ϕ

=

+∞

=12

n n

n = 2 , si l’on fait x = ½ dans l’identité :

+∞

=

1

1 n

nxn = dxd

+∞

=0 n

xn = dxd

x 11 =

)² 1 ( 1

x pour |x| < 1 (dérivation des séries entières).

On a utilisé au passage la formule de Gauss

n d

d)

ϕ

( = n.

Justification : La famille

(

kmk

2 )

ϕ(

)

k,m1est sommable, en vertu de la 2ème partie du calcul précédent, ou de la première, comme on veut. Il reste à conclure en vertu de la propriété d’associativité générale de la somme des familles sommables.

Remarque : 1) Cette associativité générale a été au programme de taupe entre 1996 et 2004. Celui-ci ne contient plus que l’interversion des sommations dans les séries doubles. L’exercice a été posé à l’ENS Paris en 1989, c’est-à-dire avant 1996…

2) Dans la RMS mai 2008 (p. 175) on montre que

n

n)a

(1

ϕ

converge ssi a > 1 et que, si a, b et c sont des réels > 0,

n

c a

b

n n

n d

) (

) (

ϕ converge ssi a + c > 1.

Exercice 108 : Soit B = { (p, q) ∈ N*×N* ; p ∧ q = 1 }. Existence et calcul de

B q p,) pq

( 1² ² .

Solution : La famille

(

²

² 1

q

p

)

(p,q)B est sommable comme sous-famille de

(

²

² 1

q

p

)

(p,q)N*²

Pour calculer la somme, partons justement de cette famille.

D’une part,

*² ) ,

( ²1²

N q

p p q =

*

N

p p

*

N

q q = ζ(2)

2.

D’autre part, si l’on classe les couples (p, q) selon leur pgcd d,

) *² ,

( ²1 ²

N q

p p q =

∑ ∑

+∞

=1( ,); = 1² ²

d pq p q dpq =

∑ ∑

+∞

=1( ,); =1 41² ²

d ab a b d ab =

+∞

=1 (,); =1

4 ²1²

1

d d ab a b ab = ζ(4).S , où S est la somme cherchée. Donc

S = ) 4 (

)² 2 ζ( ζ =

90 /

36 /

4 4

ππ

= 2 5.

Exercice 109 : 1) Nature de la série

+∞

=1 (11,2,..., )

n ppcm n .

2) Soit (un) une suite strictement croissante d’entiers ≥ 1. On pose an = ppcm(u1, u2, …, un).

Nature de la série

+∞

=1

1

n an .

Solution : 1) peut être traité de deux manières :

a) On observe que pour n 2, n1 et n sont premiers entre eux.

Du coup (n1)n divise ppcm(1, 2, …, n), et 0 <

) ,..., 2 , 1 (1

n

ppcm (n11)n

pour n 2.

Donc la série converge.

b) Une solution plus longue consiste à étudier plus en détail la fonction an = ppcm(1, 2, …, n).

Cette importante fonction arithmétique est liée à la distribution des nombres premiers.

On peut montrer qu’elle tend vers l’infini beaucoup moins vite que la factorielle, à une vitesse grosso modo exponentielle.

En effet, p désignant un nombre premier, on a la formule an =

 

n p

p n

pln

ln

. Du coup, ln an = p

p n

n p

ln ln .

ln





=

Λ

n k

k)

( = ψ(n) , où Λ(n) = ln p si n = pk , 0 sinon.

Or le théorème des nombres premiers stipule que π(n) n n

ln et que ψ(n) n.

D’où ln an ≥ n/2 à partir d’un certain rang, donc 1/anen/2. On retrouve la convergence.

Remarque : La fonction ppcm(1, 2, …, n) est étudiée plus en détail, et plus élémentairement, dans le pb ENS P’ 1996 sur le nombre d’Apéry, et dans le pb Mines-Ponts MP 2000, 2ème composition. On peut montrer que ∀n 1 ppcm(1, 2, …, n) ≤ 3n .

2) La suite (an) vérifie : a1 | a2 | a3 | …, mais elle augmente par paliers au sein du monoïde multiplicatif engendré par les uk.

Soit ϕ l’extractrice associée : ϕ(0) = 1 et … < aϕ(n) = aϕ(n)+1 = … = aϕ(n+1)1 < aϕ(n+1) = … Comme aϕ(n) < aϕ(n+1) et aϕ(n) | aϕ(n+1) , on a 2 aϕ(n) ≤ aϕ(n+1) , donc aϕ(n) ≥ 2n a1 . Groupons les termes par paquets :

+

= 1 ) 1 (

) ( n 1

n

k ak

ϕ

ϕ =

) (

) ( ) 1 (

a n

n n

ϕ

ϕ

ϕ + − = T

n . Or ap = ap+1 ⇔ up+1 | ap .

Comme les uk sont distincts, ϕ(n + 1) −ϕ(n) d(aϕ(n)), nombre de diviseurs de aϕ(n). Par ailleurs pour tout m, d(m) ≤ 2 [ m ] ≤ 2 m (pourquoi ?)

Finalement Tn =

) (

) ( ) 1 (

a n

n n

ϕ

ϕ ϕ + −

) (

2

aϕn 1.2/2 2 a n .

Donc

Tn < +, et la série converge.

Exercice 110 : Pour tout entier n ≥ 2, soit qn le plus grand nombre premier divisant n.

Nature de la série

+∞

=2 . 1

n nqn.

Solution : 0) La fonction arithmétique n qn est très irrégulière. Pas de solution simple, donc.

1) Notons p1 = 2 < p2 = 3 < p3 = 5 < … la liste des nombres premiers.

On définit une partition de N’ = N−{0, 1} en ensembles Ak = { n N’ ; qn = pk }.

Dans R+ ∪ {+∞}, en vertu de la théorie des familles sommables à termes positifs, il vient :

+∞

=2 . 1

n nqn =

∑∑

+∞

= ∈1 . 1

k n A n

knq =

∑ ∑

+∞

=1

1 1

k kn A

k

p n.

Ak

n n1 = pk

1

Bk

m m1 , où B

k est l’ensemble des entiers m ≥1 dont les seuls facteurs premiers éventuels sont p1 , p2 , … , pk . Or

Bk

m m1 =

k

kk

p

α p

α α α

,..., 1

1

1...

1 =

=k

i

pi 11 1

1 = Ek.

Conclusion :

+∞

=2 . 1

n nqn =

+∞

=1( )²

k k

k

p E .

2) Admettons le théorème des nombres premiers, qui affirme que π(x) =

x p

1 ∼ xx

ln et pk ∼ k.ln k.

ln Ek =

= − −

k

i1 ln(1 p1i) ∼

= k i 1 pi

1 ∼

= k

i 2iln1i

2kxdxlnx ln ln k.

en vertu du théorème de sommation de relations de comparaisons et d’un encadrement intégral.

Donc ln Ek C.ln ln k pour une certaine constante C > 0.

Finalement )² ( k

k

p E ≤ A

²(ln ) (ln

k k

kC

et ( k

k

p

E = O( 13/2 k ). Conclusion : la série converge.

3) Autre solution, sans utiliser le théorème des nombres premiers, en majorant Ek élémentairement.

Je dis que (∀k) pk ≥ 2k − 1, par récurrence.

En vertu de ln(1 + u) ≤ u et d’une majoration intégrale classique : ln

2 Ek

=

=k − −

i 2 pi

1) 1

ln( =

=

k

i i

i

p p

2ln 1 ≤ 1)

( 1

2

− −

= k

i i

i

p

p =

=

k i 2 pi 1

1 2 1

= 1

1 k 1

i j 2

1 ) 1 ln(k− +

D’où Ek ≤ 2 e k−1 et )² ( k

k

p E

)² 1 2 (

1

2 − −

k k

e = O( 13/2

k ) derechef.

Remarque : pour une généralisation, cf. RMS 113/4, mai 2003, p. 442.

Exercice 111 : Etudier les suites Pn =

kn=1(1+ki) et | Pn | .

Solution : On a 1 + ki = r

k.exp(iθk) , où rk =

² 1 1

+k et θk = Arctan k 1.

|Pn| =

k=n1 1+k1² , ln |Pn| = 2

1

= +

n

k 1 k )

² 1 1

ln( est somme partielle d’une série à termes positifs et convergente (règles de l’équivalent ou de la majoration).

Ainsi, la suite |Pn| tend en croissant vers L = exp(

2 1

+∞

= +

1

²) 1 1 ln(

k k ) .

Sn =

= n k

k 1

θ =

= n

k Arc k

1

tan1 , somme partielle d’une série à termes > 0 divergente, tend vers +∞, de sorte que

= n k

k 1

θ =

= +

n

k O k

1 k

3)) (1

(1 = ln n + S + o(1).

La suite (Pn) est bornée, divergente, et a pour valeurs d’adhérence tous les points du cercle | z | = L.

En effet, soit α réel. Pour tout k N* il existe un unique entier nk tel que

nk

S α + 2kπ < +1

nk

S . La suite ( +1

nk

S

nk

S ) tend vers 0, donc la suite

nk

P tend vers L.exp(iα).

Références : Titchmarsh, The theory of functions, p. 17, Bourbaki, Top. Gén., VIII 26.

Exercice 112 : Nature et calcul des produits infinis :

+∞

= ++

1 ( 2)

)² 1 (

n n n

n ,

+∞

=

2

²) 1 1 (

n n ,

+∞

= − +

2

)) 1 ( 1 2 (

n n n ,

+∞

= +

2 3 3

1) ( 1

n n

n ,

+∞=

1

²) 41 1 (

n n .

Solution :

Pn =

kn=1k(k(k++12) = 2nn++12 2 ; Pn =

k=n2(1k1²) =

k=n2(k1k)(²k+1) = n2+n1 21;

Pn =

k=n2(1k(k2+1)) =

k=n2(kk1(k)(+k1+)2) = n3+n2 13 ;

Pn =

k=n2(kk33+11) =

k=n2((kk+11)()(kk2²+kk++11)) =

k=n2kk+11

k=n2kk²2+kk++11 = n(n2+1) n²+n3+132 ;

Pn =

n=

k1 k )

² 41 1

( =

n= +

k k

k k

1 4 ²

) 1 2 )(

1 2

( = 2 4

)

! ( 4

! 2 ).(

1 2 (

n n n

n

+

π2 par Stirling (mais Wallis suffit).

Exercice 113 : Nature et calcul éventuel des produits infinis :

n+∞=1(1+(1n)n1) ,

n+∞=2(1+(1n)n) ,

n+∞=1(1+(1)nn.lnn).

Solution :

Exercice 114 : formule d’Euler. Montrer que, pour tout n N, n! =

+∞= + +

1

. 1) (

k

n

k nk k

k .

Solution : Il suffit de montrer que :

Il reste à faire tendre N vers l’infini. La limite est finie non nulle, donc le produit infini converge.

Remarque : Cette formule est mentionnée par Euler dans une lettre à Goldbach du 13 octobre 1729.

Elle lui permet de prolonger la fonction factorielle à tous les réels x ∉ {−1, −2, −3, … } en posant : x! =

+∞= + +

1

. 1) (

k

x

k xk k

k . Euler ne se préocuppe pas de la convergence de ce produit infini. Peu après, le 8 janvier 1730, dans une nouvelle lettre à Goldbach, Euler propose de prolonger la factorielle grâce à la formule intégrale : x! =

01(lnt)x.dt.

Exercice 115 : formule de Jacobi. Montrer, pour tout 0 < q < 1 :

q +q

− 1

1

(

2

2

1 1

q q +−

)

1/2

(

4

4

1 1

q q +−

)

1/4

(

8

8

1 1

q q +−

)

1/8 … = ( 1 − q )2 .

à Lou Andreas Salomé et Jo Martynciow Solution : 1) Convergence. Il s’agit de montrer que la suite Pn =

=n +

k

k k k

q q

0

2 / 1 2 2

1 )

(1 tend vers ( 1 − q )2 . Passons au logarithme. En vertu de la règle de l’équivalent,

ln Pn =

= − − +

n k

k

k

k q

q

0

2

2) ln(1 ))

1

21(ln( est somme partielle d’une série convergente.

2) Calcul. Notons P le produit infini.

ln P =

+∞

=

+

0

2

2) ln(1 ))

1 21(ln(

k k

k

k q

q =

+∞

=

0

2) 1 21ln(

k k

q k

+∞

=

+

0

2) 1 21ln(

k k

qk = ln(1 − q) +

+∞

=

1

2) 1 21ln(

k k

q k

+∞

= +

0

2) 1 21ln(

k k

q k

= ln(1 − q) +

+∞

= +

+

0

2

1ln(1 )

21 1

k k

q k

+∞

=

+

0

2) 1 21ln(

k k

qk

= ln(1 − q) +

+∞

= +

0

2

1ln(1 )

21

k k

q k +

+∞

= + +

0

2

1ln(1 )

21

k k

qk

+∞

= +

0

2) 1 21ln(

k k

qk

= ln(1 − q) +

+∞

= +

0

2

1ln(1 )

21

k k

q k

+∞

= + +

0

2

1ln(1 )

21

k k

q k

= ln(1 − q) + 2

1ln P , donc ln P = 2 ln(1 − q) . 3) Voici une variante directe. Reposant sur l’identité

a +a 1− 1 =

² 1

)² 1 (

a

−−a appliquée à chaque terme de Pn, elle crée un télescopage naturel.

Pn =

=n +

k

k k k

q q

0

2 / 1 2 2

) 1

(1 =

=n +

k

k k

k k

q q

0

2 / 1 2

2 / 1 2

) 1 (

) 1 (

1 1

= n n

q q

2 / 1 2 ) 1 (

)² 1 (

+1

− → ( 1 − q )2 .

Remarque : Nombreuses variantes possibles.

Exercice 116 : Soit (an)nN* une suite sommable.

On suppose que, pour tout k ≥ 1,

+∞

=1 p

akp = 0. Montrer que (∀n) an = 0.

Solution :

[ Oral X 2008, RMS n° 263, Polya-Szegö, Problems and theorems in analysis, t. 1, ex. 129, chap 1 ] 1) Généralités. Notons L1 l’espace vectoriel des suites sommables.

Il s’agit de montrer que le « système linéaire infini »

a1 + a2 + a3 + a4 + a5 + a6 + a7 + a8 + … = 0  a2 + a4 + a6 + a8 + … = 0  a3 + a6 +

a4 + a8 + … = 0 

a pour unique solution dans L1 la suite nulle.

Formellement il s’agit d’un système de Cramer, mais attention, on est en dimension infinie et les choses ne sont pas si simples !

A toute suite sommable a = (an) ∈ L1 associons la suite r = (rn) définie par rn =

+∞

=1 h

ahn. Cette suite est bien définie et elle tend vers 0, car (∀n) | rn | ≤

+∞

=n k

ak. (*)

Il s’agit de montrer que l’application linéaire R : a = (an) ∈ L1 → r = (rn) ∈ C0 est injective, où C0 est l’espace des suites tendant vers 0.

Munissons L1 de la norme || a ||1 =

+∞

=1 n

an , et C0 de la norme || b || = supn | bn | .

Ce sont tous deux espaces de Banach, et il découle de (*) que || R(a) || || a ||1 , avec égalité pour les séries à termes positifs convergentes. Ainsi, R est continue de norme triple égale à 1.

2) Solution.

Notons qu’il suffit de prouver que a1 = 0. Appliquant alors le résultat à la suite (akn), on aura ak = 0.

r1 = 0 implique a1 = − ( a2 + a3 + … ) r1− r2 = 0 implique a1 = − ( a3 + a5 + a7 + … ) r1 − r2 − r3 + r6 = 0 implique a1 = − ( a5 + a7 + a11 + … ) Introduisons la fonction de Mobius µ : N* → { −1, 0, +1 } définie par :  µ(1) = 1,

 µ(n) = (−1)r si n = p1×…× pr est produit de r nombres premiers distincts  µ(n) = 0 si n est divisible par un carré.

On sait que

n d

d)

µ

( = 1 si n = 1 , 0 sinon.

Fixons n et calculons

n d

d)

µ

( r(d) =

n d

d)

µ

(

k d

ak =

+∞

=1 gcd((,)

) (

k dp nk

k d

a

µ

=

=1 ) , gcd( kn p

ak . Il s’agit d’une somme finie de séries convergentes, non d’une série double ! Du coup a1 = −

>

=1, 1 ) , gcd(nk k p

ak , et, par suite | a1 | ≤

+∞

+

=n1 k

ak . Il reste à faire tendre n vers +∞.

Remarques : 1) Polya-Szegö attribue ce résultat à Alfred Haar, et montre la nécessité de l’hypothèse de sommabilité, en invoquant la fonction de Liouville.

2) On peut multiplier entre elles les matrices triangulaires supérieures infinies.

Introduisons la « matrice infinie » du système A = (ε(i, j)), où ε(i, j) = 1 si i divise j, ε(i, j) = 0 sinon.

Le système R(a) = 0 s’écrit matriciellement A.a = 0.

Considérons la « matrice infinie » B définie par B = (m(i, j)) , où m(i, j) = µ(

i

j) si i divise j , m(i, j) = 0 sinon.

Je dis que A.B = B.A = I, où I désigne la matrice unité infinie. En effet si C = A.B, cik =

+∞

=1

) , ( ).

, (

j

k j m j

ε

i = 0 si i ne divise pas k et cik =

+∞

=1

) , ( ).

, (

j

k j m j

ε

i =

divisek idvisejetj j

k j m j i

;

) , ( ).

,

ε( =

) / (

) (

i j h

µ

h = 1 si i = j , 0 sinon.

De même B.A = I. On dispose donc d’une inverse formelle de A.

A toute suite sommable x = (xn) ∈ L1 associons la suite y = (yn) définie par yn =

+∞

=1

).

, (

j

xj

j n

m =

+∞

=1

).

(

h

xhn

µ h . Cette suite est bien définie, car la série

+∞

=1

).

(

h

xhn

µ h est absolument convergente, et elle tend vers 0, car (∀n) | yn | ≤

+∞

=n k

xk . Soit S l’application linéaire : x = (xn) ∈ L1→ y = (yn) ∈ C0 ainsi définie.

On a envie de dire que S est l’inverse de R. Hélas, ce ne sont pas des endomorphismes Si

+∞

=1

.

n

an

n < +∞. Je dis que la suite r = (rn) est sommable, et que, pour tout n : an =

+∞

=1

).

(

h

rhn

µ h . En effet,

+∞

=1

).

(

h

rhn

µ h =

+∞

=

+∞

=

1 1

).

(

h k

ahkn

µ h =

∑∑

+∞

= +∞

= 1 1

).

(

h k

ahkn

µ h . Or la famille (µ(h).ahkn)) est sommable.

Autrement dit, si E désigne le sous-espace de L1 formé des suites a = (an) telles que

+∞

=1

.

n

an

n < +∞, alors R(E) ⊂ L1 et S o RLE1 est l’identité de E.

Il en résulte que, si

+∞

=1

.

n

an

n < +∞ et si la suite r = (rn) est nulle, alors la suite a = (an) est nulle.

Mais c’est un résultat plus faible que celui annoncé, car on manie des séries doubles.

Exercice 117 : Soit (λn) une suite réelle ou complexe.

Montrer l’équivalence des propriétés suivantes :

i) La suite (λn) est « à variation bornée » en ce sens que

+∞

=+

1 1 i

i λi

λ < +∞ ; ii) Pour toute série convergente

+∞

=1 n

un réelle ou complexe, la série

+∞

=1 n

n nu

λ converge.

Solution : Le sens i) ⇒ ii) repose sur la transformation d’Abel. La réciproque va se montrer par contraposition, mais elle peut aussi se déduire du puissant théorème de Banach-Steinhaus.

i) ⇒ ii) Effectuons une transformation d’Abel via les restes Rn =

+∞

+

=n 1 k

uk. λ1u1 + … + λnun = λ1 (R0− R1) + λ2 (R1− R2) + … + λn (Rn1− Rn)

= λ1 R0 + R1 2−λ1) + R2 3−λ2) + … + Rn1 n −λn1) −λnRn . Or λn Rn→ 0 car Rn→ 0 et (λn) est bornée (et même convergente).

Et

+∞

= +

1

1 )

(

i i i

Ri λ λ est absolument convergente. Donc la suite n → λ1u1 + … + λnun est convergente.

Donc

+∞

=1 i

i iu

λ convergente, et

+∞

=1 i

i iu

λ = λ1

+∞

=1 i

ui +

+∞

= +

1

1 )

(

i i i

Ri λ λ . ii) ⇒ i) par contraposition.

Supposons

+∞

=+

1 1 i

i λi

λ = +∞, et construisons une série convergente

+∞

=1 n

un telle que

+∞

=1 n

n nu

λ diverge.

Notons λj−λj+1 = rjeiθj, rj = | λjλj+1 | , 0 ≤θj < 2π ( θj = 0 si λj = λj+1 ).

vj =

1 1 ...

1

) exp(

+

+ + −

j j

r r

iθ , u

1 = 0 , uj = vj vj1 .

• D’une part, la série

+∞

=1 n

un converge, car

= n j

uj 1

= vn → 0 .

• D’autre part,

= n j

j ju

1

λ

= λn vn−λ2 v1 + Sn , où Sn =

=1+

2

1) (

n k

k k

vk

λ λ

.

Or Sn =

= + + +

1

21 1 ... 1

n

k k

k

r r

r =

=

1

2 1

1 n

k k

k k

R R

R

−1

1

Rn

R dxx = ln R

n1 – ln R1 . Donc (Sn) tend vers l’infini. De plus, la suite (λnvn) est bornée, car |λnvn| ≤

1 1

1 1

1

...

1 ...

+ + +

+ + +

n n

r r

r

λ

r

→ 1.

Conclusion : La série

+∞

=1 n

n nu

λ

diverge. Cqfd.

Exercice 118 : Soit (λn) une suite réelle ou complexe.

Montrer l’équivalence des propriétés suivantes :

i) La suite (λn) est « à variation bornée » et lim λn = 0 ; ii) Pour toute série

+∞

=1 n

un dont les sommes partielles sont bornées, la série

+∞

=1 n

n nu

λ converge.

Solution : Mêmes commentaires que dans l’exercice précédent.

i) ⇒ ii) Effectuons une transformation d’Abel via les sommes partielles Sn =

= n k

uk 1

. λ1u1 + … + λnun = λ1 S1 + λ2 (S2 − S1) + … + λn (Sn − Sn−1)

= S1 1−λ2) + S2 2−λ3) + … + Sn1 n1 −λn) + λn Sn . Or λnSn→ 0 et

+∞

=+

1

1) (

i

i i

Si λ λ est absolument convergente, car (Sn) est bornée et (λn) est à variation bornée et tend vers 0. Finalement la suite n →λ1u1 + … + λnun est convergente.

Donc

+∞

=1 i

i iu

λ convergente, et

+∞

=1 i

i iu λ =

+∞

=+

1

1) (

i i i

Si λ λ .

ii) ⇒ i) La partie ii) ⇒ i) de l’ex. précédent reste valable, et montre que la suite (λn) est à variation bornée. Supposons que (λn) ne tende pas vers 0.

Alors, il existe un réel α > 0 et une suite extraite (λn(k)) tels que (∀k) |λn(k)| > α . Définissons la suite (Sn) par : Sn(k) =

) (

1

k

λ

n , Sn = 0 si n { n(k) ; k }.

On a (∀n) 0 ≤ | Sn | < α1 et (λn Sn) diverge, car λn.Sn = 1 si n = n(k) , 0 sinon.

Soit (un) la suite telle que Sn =

= n k

uk 1

. Alors

= n k

k ku

1

λ =

=1+

1

1) (

n k

k k

Sk λ λ + λn Sn diverge, comme somme d’une suite convergente (somme partielle d’une série absolument convergente), et d’une suite divergente.

Exercice 119 : Deux trains distants de 200 km se dirigent l’un vers l’autre à la vitesse de 100 km/h.

A l’instant 0 une mouche part d’un train et va vers l’autre à la vitesse de 200 km/h. Lorsqu’elle l’atteint, elle rebrousse chemin et revient vers le premier train à la même vitesse, et ainsi de suite.

Quelle distance la mouche aura-t-elle parcourue au moment où les deux trains se croisent ? Solution : Le lecteur est prié de faire un dessin.

Notons D la distance initiale des deux trains (ici D = 200 km, mais peu importe).

A l’instant 0, la vaillante mouche part du premier train et rencontre le deuxième à la distance D 3 2 . A ce même instant le premier train a parcouru la distance

3 D.

Lorsqu’elle effectue un virage sur l’aile, la mouche repart en direction du premier train situé à une distance de

3

D ; elle l’atteint après avoir parcouru la distance 3 2

3 D.

Lorsqu’elle effectue un virage sur l’aile, la mouche repart en direction du second train situé à une distance de

9

D ; elle l’atteint après avoir parcouru la distance 3 2

9 D, etc.

Au total la mouche parcourra la distance 3 2D +

3 2

3 D +

3 2

9

D + … = 3 2

3 / 1

1−D = D.

C’est logique, parce que, si l’on échange les deux trains au moment d’éviter les virages sur l’aile, tout ses passe comme si le train à atteindre ne bouge pas ; la mouche doit toujours parcourir le tiers de la distance restante.

Exercice 120 : Soient OA et OB deux vecteurs orthogonaux et de même norme dans le plan.

On abaisse de O la perpendiculaire OA2 sur BA, de A2 la perpendiculaire A2A3 sur OA1 = OA de A3 la perpendiculaire A3A4 sur A1A2, etc. Trouver la limite de la suite (An).

Solution : Le plan P est supposé affine euclidien orienté.

Posons A0 = O, A1 = A. Je dis que le triangle An1AnAn+1 est rectangle isocèle de sommet An+1 et de sens direct. Cela se montre par récurrence sur n.

Identifions P au corps C des complexes. Soit (zn) l’affixe de An. Soient i , 0 et 1 les affixes resp. de B, O et A.

On a, pour tout n : zn – zn1 = ) exp( 4 2

2 iπ .(zn2 zn1) = 2 1 i+

.(z

n1− zn2).

Donc zn – zn−1 = αn−1.(z1 − z0) = αn−1 , où α = 2 1 i+

.

La série de terme général zn – zn1 est géométrique convergente, de somme 1−1α = 5 3 i+ . Donc la suite (zn) tend vers

5 3 i+ .

Remarque : bien d’autres solutions sont possibles : coordonnées barycentriques, etc.

Exercice 121 : On pose des dominos l’un sur l’autre en créant à chaque nouveau domino un décalage vers la droite, de façon que l’édifice soit en équilibre. Montrer que l’on peut obtenir un décalage arbitrairement grand entre le premier et le dernier domino.

Solution : Supposons chaque domino de longueur 2 et de hauteur h.

Notons D0, D1, … , Dn les dominos en commençant par celui du bas, G0, G1, … , Gn leurs centres de gravité, et a1, …, an les décalages. Choisissons un repère d’origine O = G0.

Notons D0, D1, … , Dn les dominos en commençant par celui du bas, G0, G1, … , Gn leurs centres de gravité, et a1, …, an les décalages. Choisissons un repère d’origine O = G0.

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