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Néphrotoxicité des produits de contraste iodés et informations des patients

C. Q UESTIONNAIRE

1. Néphrotoxicité des produits de contraste iodés et informations des patients

Question 1 : Combien de délivrances de produits de contraste iodés ont été réalisées par votre officine sur l’année précédente (2012) ?

- Résultats

Concernant le nombre de délivrances de produits de contraste iodés réalisées par les différentes officines sur l’année 2012, sur les 50 pharmaciens, 22 pharmaciens ont délivré moins de 100 produits de contraste iodés, 13 pharmaciens en ont délivrés entre 100 et 300, 7 d’entre eux en ont délivrés entre 300 et 500 et aucun pharmacien n’a délivré plus de 500 produits de contraste iodés sur l’année 2012. Huit pharmaciens ne savent pas combien de délivrances de produits de contraste iodés ont été réalisées par leur officine sur l’année 2012.

Madame D., 56 ans, diabétique de type II, vient dans votre officine, comme tous les mois, chercher son traitement habituel. Celui-ci comprend : metformine 1000 mg, gliclazide 30 mg, kardegic 75 mg, atorvastatine 40 mg. Depuis une semaine, Madame D. prend du voltarène® LP 75 mg (diclofénac) pour une lombalgie aiguë.

Moins de 100 44% Entre 100 et 300 26% Entre 300 et 500 14% Plus de 500 0% Je ne sais pas 16%

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Ce mois-ci, elle vous présente une ordonnance avec IOMERON® 400, elle vous dit qu’elle doit passer un scanner la semaine prochaine.

Question 2 : Selon vous, existe-t-il un risque de néphrotoxicité pour Madame D. ?

- Résultats

Sur les 50 pharmaciens interrogés, 40 pharmaciens pensent qu’il existe un risque de néphrotoxicité pour Madame D. Deux d’entre eux pensent qu’il n’existe pas de risque de néphrotoxicité pour Madame D. et 8 pharmaciens ne savent pas si ce risque de néphrotoxicité existe pour Madame D.

- Données théoriques

Madame D. est une patiente diabétique de type II, donc à risque de détérioration de la fonction rénale déjà élevé, associant un AINS (diclofénac) à un produit de contraste iodé et de la metformine. Il existe bel et bien un risque de néphrotoxicité pour Madame D. En effet, le diabète, à lui seul, est un facteur de risque de détérioration de la fonction rénale. A cela est ajouté un AINS et un produit de contraste, deux médicaments à fort potentiel néphrotoxique pour Madame D. De plus, l’association concomitante de la metformine avec un produit de contraste iodé est formellement contre-indiquée en raison du risque d’acidose lactique et d’atteinte rénale.

Oui 80% Non 4%

Je ne sais pas 16%

94 Question 3 : Lorsque vous délivrez un produit de contraste iodé, demandez-vous au patient si une prise de sang lui a été faite au préalable ?

- Résultats

Lorsque les pharmaciens délivrent un produit de contraste iodé, parmi les 50 ayant répondu à notre questionnaire, 6 d’entre eux demandent toujours au patient si une prise de sang lui a été faite au préalable. Sept pharmaciens posent souvent cette question. Dix-huit d’entre eux interrogent parfois le patient sur cet examen et 19 pharmaciens ne demandent jamais au patient si une prise de sang lui a été faite au préalable.

Toujours 12%

Souvent 14%

Parfois 36% Jamais 38%

95 Question 4 : Lui expliquez-vous l’intérêt de ce bilan sanguin ? (évaluation de sa fonction rénale avant l’injection de produit de contraste iodé)

- Résultats

Sur les 50 pharmaciens de notre enquête, 7 d’entre eux expliquent toujours au patient l’intérêt de ce bilan sanguin, 8 pharmaciens lui expliquent souvent. Neuf pharmaciens expliquent parfois l’intérêt de cette prise de sang et 18 pharmaciens n’expliquent jamais l’intérêt de ce dosage sanguin. Pour 8 pharmaciens, l’explication de l’intérêt de ce bilan sanguin dépend des patients.

- Données théoriques

Avant l’injection d’un produit de contraste iodé, une prise de sang est faite au préalable au patient afin d’évaluer sa fonction rénale avant l’injection du produit néphrotoxique. Cette mesure de précaution est prise pour s’assurer que le patient ait une fonction rénale normale afin de réduire les risques d’insuffisance rénale aiguë liés à l’injection de produit de contraste iodé.

- Discussion sur la néphrotoxicité des produits de contraste iodés et des

informations aux patients

Dans un premier temps, les résultats de notre enquête montrent que la majorité des pharmaciens pensent qu’il existe un risque de néphrotoxicité pour Madame D. Quatre pourcents d’entre eux pensent que ce risque n’existe pas pour Madame D., mais nous

Toujours 14%

Souvent 16%

Parfois 18% Jamais 36%

Cela dépend des patients 16%

96 aurions pu nous attendre à ce qu’aucun pharmacien ne réponde non à cette question au vu du potentiel élevé de néphrotoxicité pour Madame D. Nous pouvons nous interroger sur le nombre de pharmaciens qui n’ont pas su s’il existait un risque de néphrotoxicité pour Madame D. Ils représentent 16 %, une part importante au vu du cas clinique présenté. Ce défaut de connaissances est-il dû à un oubli de la part des pharmaciens ? Ou est-ce parce qu’ils délivrent peu de produits de contraste iodés ? En effet, 44 % des pharmaciens ont délivrés moins de 100 produits de contraste iodés dans leur officine sur l’année 2012. Peut-être est-ce également un manque d’informations sur les médicaments néphrotoxiques ? Il serait peut-être utile pour les pharmaciens d’avoir des rappels sur ces interactions afin de sécuriser la délivrance de ces médicaments.

Rappelons que le DPC (Développement Professionnel Continu) est obligatoire pour tous les professionnels de santé. Nous voyons l’importance de cette formation pour rappeler des points importants aux pharmaciens.

Dans un second temps, les résultats de notre enquête montrent que les pharmaciens n’interrogent pas systématiquement le patient pour savoir si une prise de sang lui a été faite avant l’injection de produit de contraste iodé. Ils sont seulement 26 % à interroger toujours ou souvent le patient sur cet examen. Quand bien même ils le questionnent, ils n’expliquent pas systématiquement l’intérêt de ce bilan sanguin au patient. Nous observons une disparité dans les résultats avec une grande partie des pharmaciens, 36 % d’entre eux, qui n’expliquent jamais l’intérêt de ce dosage. Ces résultats montrent un manque d’information donnée au patient sur ce point.

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