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C. Q UESTIONNAIRE

1. Adaptations posologiques

Question 1 : Vous est-t-il déjà arrivé de faire des adaptations posologiques pour un médicament néphrotoxique (aminoside, amphotéricine B, AINS…) ?

- Résultats

Parmi les 50 pharmaciens interrogés, pour 11 pharmaciens, il leur est déjà arrivé de faire des adaptations posologiques pour un médicament néphrotoxique (aminoside, amphotéricine B, AINS…). Pour 37 pharmaciens, cela ne leur est jamais arrivé. 2 pharmaciens n’ont pas répondu à cette question.

Si oui, pourquoi l’avez-vous fait ? (médicament, contexte physiopathologique du patient…) et comment avez-vous procédé ? (accord avec le prescripteur, recherche des schémas d’adaptation posologique, calcul de la dose…)

Pour les pharmaciens ayant déjà fait des adaptations posologiques, cela a été réalisé dans un contexte particulier, chez des patients âgés, pour des associations de médicaments néphrotoxiques, des interactions médicamenteuses, notamment avec de la metformine et du Iomeron®, ou du Spifen® 400 mg, ou pour du Rhinadvil® après évaluation du rapport

Oui 23%

105 bénéfice/risque pour un pharmacien. Les réponses détaillées à cette question sont présentées en ANNEXE 3.

Pour les adaptations posologiques, la plupart des pharmaciens le font sur accord du prescripteur après appel téléphonique. Un pharmacien a réduit une posologie trop élevée selon la littérature (DOROSZ (18)) et un autre professionnel de santé a rédigé une opinion pharmaceutique. Les réponses détaillées à cette question sont présentées en ANNEXE 4.

- Discussion sur les adaptations posologiques

Les résultats de notre enquête montrent qu’une grande majorité des pharmaciens n’a jamais fait d’adaptation posologique pour un médicament néphrotoxique. La petite partie (23 %) pour qui cela est déjà arrivé l’a fait en règle générale sur accord du prescripteur. Cela est intéressant d’observer que la coordination médecin-pharmacien est importante et que ces professionnels de santé sont complémentaires pour permettre au patient de recevoir les soins les plus adaptés. Notons qu’un pharmacien a rédigé une opinion pharmaceutique qui est un avis motivé portant sur la pertinence pharmaceutique d’une ordonnance. Cet outil fait partie d’une démarche qualité globale et permet d’évaluer les pratiques professionnelles.

2. Associations médicamenteuses

Question 2 : Diriez-vous qu’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë dans les situations suivantes ?

 Association avec un AINS ?

Oui 77% Non 23%

106 - Résultats

Parmi 50 pharmaciens interrogés, 36 pharmaciens diraient qu’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë en association avec un AINS. Onze d’entre eux ne diraient pas cela. Nous remarquons que 3 pharmaciens n’ont pas répondu à cette question.

 Association avec un diurétique ?

- Résultats

Concernant l’association d’un IEC avec un diurétique, 22 pharmaciens sur les 50 pharmaciens interrogés diraient que cette association peut entrainer une insuffisance rénale aiguë. Vingt et un pharmaciens pensent que cette association ne serait pas néfaste pour le rein. Sept pharmaciens n’ont pas répondu à cette question.

Oui 51% Non 49%

107  Déplétion hydrosodée ?

- Résultats

Parmi les 50 pharmaciens ayant participé à notre enquête, 33 pharmaciens diraient que la prise d’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë dans une situation de déplétion hydrosodée. Onze pharmaciens diraient que cette situation n’entraine pas de troubles rénaux avec la prise d’un IEC. Six pharmaciens n’ont pas répondu à cette question.

 Maladie rénale associée ?

- Résultats

Parmi les 50 pharmaciens ayant participé à notre questionnaire, 42 pharmaciens diraient que la prise d’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë chez un patient ayant une maladie rénale associée. Trois pharmaciens ne diraient pas que cette maladie rénale

Oui 75% Non 25%

Oui 93% Non 7%

108 associée à la prise d’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë. Cinq pharmaciens n’ont pas répondu à cette question.

- Données théoriques

La prise d’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë dans toutes les situations citées. L’association d’un IEC avec un AINS ou un diurétique constitue une association de médicaments néphrotoxiques pouvant être responsables d’insuffisance rénale aiguë. Cette association (IEC-AINS ou IEC-diurétique) est à utiliser avec précaution et nécessite la surveillance régulière de la créatininémie et de la kaliémie.

La prise d’un IEC chez un patient ayant une déplétion hydrosodée ou une maladie rénale associée est également contre-indiquée en raison du risque d’insuffisance rénale aiguë.

- Discussion sur les associations médicamenteuses

Les résultats de notre enquête montrent que la majorité des pharmaciens sont sensibilisés sur ces interactions et sur ces risques rénaux mais il reste quand même une petite partie d’entre eux pour qui ces risques d’atteintes rénales sont insignifiants. Notons que 49 % des pharmaciens, soit presque un pharmacien sur deux ne diraient pas qu’un IEC peut entrainer une insuffisance rénale aiguë en association avec un diurétique alors que cette association est à utiliser avec précaution voire déconseillée avec certains diurétiques hyperkaliémiants. Il en est de même pour la prise d’un IEC chez un patient présentant une déplétion hydrosodée, 25 % des pharmaciens, soit un quart d’entre eux ne pensent pas que cette situation présente des risques pour la fonction rénale alors qu’il s’agit d’une contre-indication.

Nous remarquons également que certains pharmaciens n’ont pas répondu à ces questions. Ont-ils ignoré ces questions par défaut de connaissances ? Ou était-ce par simple oubli ? Nous pouvons nous demander pourquoi les pharmaciens ne sont pas tous interpellés par ces situations à risque. La délivrance d’antihypertenseurs, notamment de la classe des IEC est très fréquente au comptoir. Le pharmacien a-t-il banalisé la délivrance de ces médicaments néphrotoxiques au point d’en oublier les risques ? Dans tous les cas, nous pouvons admettre que les connaissances des pharmaciens sur les médicaments néphrotoxiques peuvent être améliorées et nous rejoignons l’idée que la mise en œuvre du développement professionnel continu pour le pharmacien est essentielle.

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