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La motivation extrinsèque ou l’intérêt des élèves pour les opportunités offertes par les sciences

ÉLÈVES EN SCIENCES

CULTURES GENETIQUEMENT MODIFIEES

2.3.2. La motivation extrinsèque ou l’intérêt des élèves pour les opportunités offertes par les sciences

Avant d’entrer à proprement parler dans l’analyse des indices de motivation extrinsèque, il est intéressant d’analyser brièvement la première dimension retenue par l’Ocdé, qui se présente sous la forme d’un simple questionnement portant sur le degré d’importance que les élèves accordent à l’obtention de bons résultats en sciences.

Seuls les élèves qui ont encore au moins un cours de sciences à l’école ont répondu à cette question, ainsi qu’à celles portant sur la motivation instrumentale puisque les items font explicitement le lien avec ces cours. Par contre, la question portant sur la motivation prospective a été proposée à tous les élèves.

Pour relativiser les résultats, il convient de les comparer aux réponses fournies par les élèves face aux cours de mathématiques et de langue maternelle. Pour chacune de ces trois disciplines, les élèves étaient invités à se positionner sur une échelle d’attitudes en 4 niveaux allant de « c’est très important » à « ce n’est pas important du tout ». Les réponses présentées ici regroupent les catégories « important » et « très important ».

Tableau 5.11. : Importance d’avoir de bons résultats en sciences, en mathématiques et langue maternelle

Ocdé Communauté française Communauté flamande germanophone Communauté Cours face auxquels se

positionner

% d'élèves déclarant important ou très important de bien réussir dans les différentes matières

Les cours de sciences 78 %(0,2) 72 %(1,5) 59 %(1,0) 59 %(2,1) Les cours de

mathématiques 92 %(0,1) 91 % (0,7) 90 %(1,0) 87 %(1,3) Les cours de langue

maternelle 90 %(0,2) 90 %(0,6) 77 %(1,0) 82 %(1,4) Tant en moyenne pour l’Ocdé que pour chacune des trois communautés belges, les élèves semblent accorder moins d’importance à l’obtention de bons résultats en sciences que dans les autres disciplines proposées. La différence est particulièrement marquée en Communauté flamande et en Communauté germanophone, où moins de 60 % des élèves déclarent important de réussir dans ces matières. Au contraire, malgré des résultats sensiblement moins bons à l’échelle globale de culture scientifique de PISA 2006, les élèves francophones sont nettement plus nombreux (plus de 70 %) à déclarer important de bien réussir dans cette matière…

Pour cerner la motivation extrinsèque des élèves, deux indices synthétiques ont été construits : le premier s’intitule « motivation instrumentale pour l’apprentissage des sciences » et le second « motivation prospective pour l’apprentissage des sciences ». Les résultats sont présentés dans les deux tableaux qui suivent.

Cahiers des Sciences de l’Education – Université de Liège (aSPe) – 29-30/2009 179

Tableau 5.12. : Motivation instrumentale

Ocdé Communauté française Communauté flamande germanophone Communauté Propositions face

auxquelles se positionner % d'élèves d'accord ou tout à fait d'accord Cela vaut la peine de

faire des efforts dans le(s) cours de sciences que je suis, car cela m'aidera dans le métier que je veux faire plus tard.

63 %(0,2) 58 % (1,1) 54 %(0,9) 47 %(2,1)

Ce que j'apprends dans le cours de sciences que je suis est important pour moi, car j'en ai besoin dans les études que je veux faire plus tard.

56 %(0,2) 50 % (1,4) 46 %(1,0) 43 %(2,1)

J'étudie les sciences parce que je sais que cela m'est utile.

67 % (0,2) 68 % (1,4) 49 %(0,9) 53 %(1,9) Cela vaut la peine

d'étudier pour le(s) cours de sciences que je suis, car ce que j'apprends améliorera mes perspectives de carrière professionnelle.

61 % (0,2) 61 % (1,2) 50 %(1,0) 50 %(2,0)

Dans le(s) cours de sciences que je suis, je vais apprendre beaucoup de choses qui m'aideront à trouver un emploi.

56 %(0,2) 51 % (1,3) 45 %(1,0) 44 %(2,1)

Tableau 5.13. : Motivation prospective

Ocdé Communauté française Communauté flamande germanophone Communauté Propositions face

auxquelles se positionner % d'élèves d'accord ou tout à fait d'accord J'aimerais exercer une

profession dans laquelle interviennent les sciences.

37 %(0,2) 40 %(1,5) 37 %(0,9) 30 %(1,7) J'aimerais étudier les

sciences après mes

études secondaires. 31 % (0,2) 31 % (1,4) 25 %(0,9) 23 %(1,5) J'aimerais passer ma vie

à faire des sciences à un

niveau avancé. 21 %(0,1) 18 % (1,0) 22 %(0,7) 20 %(1,3) J'aimerais travailler sur

des projets de sciences

à l'âge adulte. 27 %(0,2) 26 % (1,2) 26 %(0,9) 23 %(1,4) Indice moyen 0,0(0,00) -0,05 (0,03) -0,02(0,02) -0,32(0,03) Alors que les élèves de la Communauté française se montraient plus motivés que la moyenne Ocdé pour les indices de motivation intrinsèque, cette différence n’est plus marquée pour la motivation extrinsèque (les deux indices sont même légèrement négatifs). Par ailleurs, la divergence de point de vue avec la Communauté flamande reste toujours de taille pour l’indice de motivation instrumentale, mais aucune différence significative n’est à pointer pour la motivation prospective. La Communauté germanophone, quant à elle, dénote des tendances négatives fortes pour les deux indices.

Une comparaison des réponses aux différents items montre que les taux de réponses positives sont nettement plus faibles pour le second indice que pour le premier, et ceci tant en moyenne pour l’Ocdé que pour les trois communautés belges. Ces divergences témoignent d’une plus faible proportion d’élèves voulant se lancer dans des études ou dans une carrière scientifique que d’élèves qui déclarent estimer l’importance de cette discipline. Autrement dit, il semble encore y avoir un pas à franchir entre le fait de reconnaître l’importance d’une discipline donnée (motivation instrumentale) et le fait de déclarer souhaiter s’engager dans des études ou dans une profession directement liée à cette discipline (motivation prospective). En bref, les élèves seraient conscients de l’importance des sciences, mais pour diverses raisons pouvant aller

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difficultés escomptées, ils seraient moins enclins à imaginer de s’engager dans une voie scientifique.

Il est par ailleurs intéressant de pointer quelques résultats très positifs : 31 % des élèves francophones déclarent vouloir étudier les sciences après leurs études secondaires et 40 % se déclarent d’accord avec la proposition selon laquelle ils aimeraient exercer une profession dans laquelle les sciences interviennent.

Encadré 5.6 – Les liens entre la filière d’enseignement fréquentée