AΓ=AΓA). Alors (A,Γ)est unD-algébroïde de Hopf et on a un morphisme de k-algébroïde
de Hopf :
f : (D, D)−→(A,Γ).
D’après le théorème 2.3.5, on a donc une adjonction :
f∗ :DMod⇆ΓComod :f∗,
avec f∗ =A⊗D−et f∗ =AΓ−. Ici A est muni de ses structures canoniques de (A,Γ)-(D, D)
et(D, D)-(A,Γ)bicomodule.
Rappelons que la catégorie des (D, D)-comodules est la catégorie des D-modules et que le
produit cotensoriel dans cette catégorie est juste le produit tensoriel sur D. Si on suppose que
(A,Γ) est unicursal, on a Γ ≃A⊗DA. Donc, si on a les hypothèse de coplatitude, le théorème
2.6.7 montre que la catégorie des Γ-comodules à gauche est équivalente à la catégorie des D
-modules à gauche et que l’adjonction(f∗, f∗)est une équivalence de catégories. Plus précisément,
on a la proposition suivante :
Proposition 2.6.12. Soit(A,Γ)unk-algébroïde de Hopf unicursal etD=AΓA. Les assertions
suivantes sont équivalentes :
– Les foncteurs de l’adjonction du théorème 2.3.5 sont des équivalences de catégories inverses
l’une de l’autre :
f∗ :DMod⇆ΓComod :f∗;
– A est une D-algèbre fidèlement plate.
Démonstration : Sif∗ =A⊗D−est une équivalence de catégories, il est en particulier exact et
fidèle. Donc A est une D-algèbre fidèlement plate. Réciproquement, supposons que A est une
D-algèbre fidèlement plate. A est naturellement muni de structures de (A,Γ)-(D, D) et(D, D)
-(A,Γ) bicomodule. Puisque f∗ = A⊗D− et f∗ = AΓ−, on peut utiliser le théorème 2.6.7, en
prenantW =T =A. Par hypothèse :
A⊗DA≃Γ,
AΓA≃D.
Comme A est unD-module plat, il est en particulier coplat à droite en tant que (A,Γ)-(D, D)
comodule. Il reste plus qu’à démontrer qu’il est coplat à droite en tant que (D, D)-(A,Γ)
bico-module. On sait que A est fidèlement plat surD et queA⊗DA= Γest unΓ-comodule coplat à
droite. On en déduit alors le résultat en utilisant le corollaire 2.6.11.
2.7 Morphisme d’anneaux Landweber exact
Soit(A,Γ)un algébroïde de Hopf etf :A−→B un morphisme d’anneau. La définition 2.1.5
a introduit la notion de morphisme Landweber exact. Nous allons étudier quelques-unes de leurs
propriétés dans cette sous-section.
Proposition 2.7.1. Soit f = (f1, f2) : (A,Γ) −→ (B,Σ) un morphisme d’algébroïdes de Hopf
avecf1Landweber exact pour(A,Γ), etg:B −→Cun morphisme d’anneaux. Sigest Landweber
exact pour (B,Σ), alors g◦f1 l’est aussi pour (A,Γ).
Démonstration : Cela vient du fait quef∗ est exact et que la composée de foncteurs exacts est
exact.
74 Chapitre 2. Catégories de comodules
Lemme 2.7.2 (G.Laures, [Lau99]). Si(A,Γ)est plat, alors le morphismef est Landweber exact
pour (A,Γ) si et seulement si B⊗AΓ est plat en tant que A-module à droite.
Démonstration : On considère une suite exacte deA-modules :
0 //M′ //M //M′′ //0.
Comme Γest un A-module plat, on obtient une suite exacte deΓ-comodules à gauche étendus :
0 //Γ⊗AM′ //Γ⊗AM //Γ⊗AM′′ //0.
Enfin, comme f est Landweber exact pour (A,Γ), le foncteur f∗ est exact sur la catégorie des
Γ-comodules à gauche, on a donc la suite exacte suivante qui démontre queB⊗AΓ muni de sa
structure à droite est unA-module plat :
0 //B⊗AΓ⊗AM′ //B⊗AΓ⊗AM //B⊗AΓ⊗AM′′ //0.
Pour la réciproque, on considère une suite exacte deΓ-comodules à gauche :
0 //M′ //M //M′′ //0.
On sait que f∗ est obtenu par rétraction du foncteur B⊗AΓ⊗A−. Si B⊗AΓ est un A-module
plat, on a alors le diagramme de modules suivants où les composées verticales donnent l’identité
et les lignes sont exactes :
B⊗AM′ //
B⊗ψ
M′B⊗AM
B⊗ψ
M//B⊗AM′′
B⊗ψ
M′′//0
0 //B⊗AΓ⊗AM′
B⊗ǫ⊗M
′//B⊗AΓ⊗AM
B⊗ǫ⊗M
//B⊗AΓ⊗AM′′
B⊗ǫ⊗M
′′//0
B⊗AM′ //B⊗AM //B⊗AM′′ //0.
Cela permet de démontrer facilement que B⊗M′ −→ B⊗M est injectif, et donc que f∗ est un
foncteur exact.
Proposition 2.7.3. Si (A,Γ) est plat et f est Landweber exact pour (A,Γ), alors (B,ΓB) est
plat.
Démonstration: Cela découle directement du lemme de Laures et du fait que pour toutB-module
M,
ΓB⊗BM =B⊗AΓ⊗AM.
Définition 2.7.4. Soit (A,Γ) un k-algébroïde de Hopf plat et f : A −→ B un morphisme de
k-algèbres. On sait que f induit un morphisme d’algébroïdes de Hopf f : (A,Γ)−→(B,ΓB). On
appelle foncteur de localisation par rapport à f, le foncteurLf =f∗◦f∗:ΓComod−→ΓComod.
Proposition 2.7.5. Soit (A,Γ) un k-algébroïde de Hopf plat et f :A−→ B un morphisme de
k-algèbres. Si f est Landweber exact, alors on a :
– Le foncteur f∗:Γ
BComod−→ΓComod est un plongement pleinement fidèle.
– La composéef∗◦f∗ est isomorphe à l’identité de Γ
BComod.
2.7. Morphisme d’anneaux Landweber exact 75
– le foncteur Lf est idempotent et exact à gauche.
Démonstration : Comme f est Landweber exact, on sait que f∗ est un foncteur exact. Or f∗
est exact à gauche puisqu’il admet un adjoint à gauche. La composée est donc bien exacte à
gauche. Montrons que Lf est idempotent. On considère pour cela un ΓB-comodule à gauche
étendu M ≃ΓB⊗BX pour un certainB-module X. On a alors :
f∗f∗(M)≃f∗(Γ⊗AX)≃B⊗AΓ⊗AB⊗BX ≃M.
La transformation naturelle ε : f∗◦f∗ −→ id est un isomorphisme naturel sur les comodules
étendus, et la composée f∗◦f∗ est exacte à gauche. D’après la proposition 2.2.12, on a donc
f∗◦f∗≃id. On en déduit donc que :
Lf ◦Lf = (f∗◦f∗)◦(f∗◦f∗) =f∗◦(f∗◦f∗)◦f∗ ≃f∗◦f∗ =Lf.
Il reste à montrer que f∗ est plein. Soit u :f∗M −→ f∗N un morphisme de Γ-comodules. Par
adjonction, il correspond à un morphismeΨ(u) :f∗f∗M −→N, et on a le diagramme commutatif
suivant :
f∗M η
f∗M//
u
%%
K
K
K
K
K
K
K
K
K
K f∗f∗f∗M
f
∗Ψ(u)
f∗N.
Comme εM est un isomorphisme, ηf
∗M = f∗(ε−M1), ce qui démontre que f∗ est un plongement
pleinement fidèle.
Remarque 2.7.6. Le théorème 2.2.19 permet de démontrer directement quef∗◦f∗ ≃id. SiM
est un ΓB-comodule, on a :
f∗◦f∗(M) = (B⊗AΓ)Γ((Γ⊗AB)Γ
BM).
Comme f est Landweber exact pour (A,Γ), B⊗AΓ est un Γ-comodule à droite coplat (cf.
l’exemple 2.2.14). On peut donc appliquer le théorème 2.2.19 et on obtient :
f∗◦f∗(M) = ((B⊗AΓ)Γ(Γ⊗AB))Γ
B