La culture québécoise est née au fil des années et représente aujourd’hui une page de l’histoire de la Province de Québec. Bien que chaque ville ait eu, au cours
de la deuxième moitié du 20e siècle, sa spécificité en termes de discipline artistique,
il n’est est pas moins qu’en 2010, c’est à Montréal que se passe la majorité de l’effervescence culturelle. Ce dynamisme et cette richesse de création donnent à
37 EDDIE, Christine, Le XXe siècle de la culture québécoise : la quête d’une identité, Ministère de la culture et des communications
Montréal le prestige d’être reconnue dans le monde comme « métropole de la création et d’innovation, d’ouverture sur le monde. »
À Montréal, la culture est avant tout le fruit d’une masse critique de créateurs de diverses disciplines, interagissant et investissant leurs ressources dans leur travail. Cette diversité assure la vitalité de la création tout en y intégrant l’innovation technologique et médiatique, participant ainsi à la création de nouvelles formes d’expression dans le cadre d’échanges interdisciplinaires, interculturels et internationaux. Cette vitalité, appréciée tant des Montréalais que des visiteurs, se traduit par une multitude de créations, allant des grands succès populaires – Festival de Jazz, Francofolies – aux événements de pointe, plus ciblés – Festival TransAmériques, Festival de films du monde. Elle attribue à Montréal une authentique crédibilité artistique et contribue à son rayonnement, au Canada comme à l’étranger. La petite taille et le morcellement du marché québécois amènent les artistes à faire preuve de créativité afin de se renouveler sans cesse pour garder et accroître leur public. Organisés en diverses structures, regroupements créatifs, institutions, écoles, industries, organismes de représentation, les milieux culturels montréalais font toujours de la création une priorité, ce qui confère à Montréal une image de véritable laboratoire artistique et culturel. Pour la Ville comme pour l’ensemble de la société montréalaise, cette puissance créatrice, maintenant faisant partie intégrante de l’identité de Montréal, est un atout majeur pour son positionnement international dans le milieu culturel.
Toutefois, « pour qu’une ville soit en mesure d’attirer, de retenir et d’intégrer les individus de talent, il ne suffit pas qu’on y trouve une concentration d’activités technologiques et scientifiques; il faut également qu’il y règne une atmosphère
propice à la production et à la diffusion de nouvelles idées. »38
Pour ce faire, la Ville se doit de mettre en place divers moyens pour contribuer à ce que Montréal continue de se distinguer comme une métropole culturelle marquée par la créativité et l’innovation. En effet, les pouvoirs publics souhaitent plus que jamais mettre en avant et assumer l’image de leadership en termes de développement culturel, de la Ville de Montréal. Aussi, pour maintenir cette image et la développer, la Ville de Montréal a élaboré, depuis 2005, diverses politiques de développement culturel, ententes et plans d’action, énonçant des objectifs clairs et précis, et mettant en œuvre des moyens concrets de les réaliser.
En 2005, la Ville de Montréal s’est dotée d’une Politique de développement
culturel pour la Ville de Montréal, Métropole culturelle, 2005-201539. Son
objectif principal est l’accessibilité à la culture pour tous, non pas uniquement en
travaillant sur les tarifs, mais sur un développement de public40, employant comme
stratégie la médiation culturelle. Celle-ci propose de « valoriser l’innovation et le risque, qu’ils proviennent des artistes de la relève, des organismes culturels, des festivals ou des grandes institutions; [de] valoriser les échanges interculturels; [de] favoriser la synergie entre les milieux du savoir et de la recherche et les milieux culturels, de même que les échanges interdisciplinaires; [d’]encourager les projets liant les arts et les technologies; [de] favoriser la consolidation et le développement des festivals et événements axés sur la création actuelle; [d’]assurer un meilleur soutien aux nouvelles pratiques artistiques; [de] donner les moyens aux organismes d’accueillir des créateurs talentueux venus d’ailleurs pour travailler à l’élaboration d’œuvres originales dans tous les secteurs de la création; [de] favoriser, en rapport étroit avec le programme des relations internationales de la Ville, une meilleure connaissance de la création montréalaise en vue d’en élargir la visibilité, la diffusion
et l’accueil; [et enfin d’]accueillir de grands forums culturels internationaux. »41
Comme nous l’avons déjà souligné, la culture est au cœur de l’identité, de l’histoire et de la cohésion sociale de Montréal. En plus d’être porteuse de sens, d’identité et d’ouverture, la culture est également un moteur essentiel de développement de la Ville, de son dynamisme économique et de sa prospérité future. Ainsi, en proposant cette Politique de développement culturel, la Ville de Montréal souhaite développer l’accessibilité et le soutien aux arts et à la culture ainsi que provoquer un impact culturel sur le cadre de vie des montréalais. Depuis 2006, la Ville de Montréal possède également une Charte montréalaise des
droits et responsabilités42 dans laquelle est stipulé que l’ouverture, l’inclusion
sociale, la valorisation du risque et la recherche de qualité et d’excellence sont les valeurs de Montréal. Pour ce faire, la Ville a la volonté de placer citoyens, artistes et créateurs au cœur de son action culturelle, afin qu’ils y jouent un rôle majeur en étant partie prenante. Depuis cinq ans, la Ville a mis en place divers outils et a déployé des moyens humains et financiers afin de faire de la culture une priorité. Toutefois, pour assurer le succès de cette Politique de développement culturel pour
la Ville de Montréal, Métropole culturelle, 2005-2015, il est indispensable que les