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4.2. M ODELISATION ET SIMULATION DES TRANSISTORS ORGANIQUES

4.2.1. Modélisation de nos transistors

4.2.3. Simulations sur le transistor ... 139 4.2.4. Conclusions de la modélisation et la simulation sur le transistor ... 144

4.3. CIRCUITS SUR SUBSTRATS FLEXIBLES ... 144

4.3.1. Principe de fonctionnement et structure du circuit ... 144 4.3.2. Travail sur les résistances... 147 4.3.3. Principe de fabrication (masques et techniques de dépôt) ... 153 4.3.4. Simulations sur le circuit ... 160 4.3.5. Démonstrateur : caractérisations et résultats ... 164

4.4. CONCLUSIONS ... 169 4.5. BIBLIOGRAPHIE ... 169

Chapitre IV. Simulation de transistors organiques à

canal p et élaboration de circuits amplificateurs sur

substrats flexibles.

Cette partie est relative aux travaux concernant l’élaboration de circuits flexibles à partir des transistors organiques à effet de champ à canal p développés dans les chapitres précédents. Une première section présentera les travaux déjà réalisés dans la littérature concernant les circuits en électronique organique. Ensuite le travail de modélisation et de simulation réalisé chez STMicroelectronics, grâce au modèle développé par l’équipe de E. Cantatore à l’université d’Eindhoven, sera exposé en détail. Enfin à partir des résultats des simulations, le design, la conception et la fabrication d’un détecteur d’amplitude et de ses composants sera montré et explicité.

4.1. Etat de l’art des circuits amplificateurs organiques simples

Certaines start-up en Europe comme FlexEnable ou ISORG [1], [2] développent et réalisent des prototypes performants issus de l’électronique organique. La commercialisation de ces produits est très probablement imminente.

La réalisation de ces prototypes passe toujours par l’élaboration de circuits organiques à base de transistors, on remarque que de nombreux groupes s’intéressent aux circuits analogiques et aux circuits digitaux. Toutefois, la simplicité de réalisation d’un inverseur ou d’un oscillateur en anneau, à condition de savoir également réaliser des transistors organiques à canal n, va pousser les groupes de recherche vers des expérimentations dans le domaine du digital [3]–[16].

Cependant, réaliser l'interface avec le monde extérieur est une tâche qui ne peut être accomplie que par des circuits analogiques. Dans ce cas, de nouvelles questions se posent, qui sont très différentes de celles du monde numérique. Les circuits analogiques posent un problème particulier aux concepteurs dans l’électronique organique. En raison de leur faible mobilité, les transistors organiques présentent des gains très faibles. Un autre aspect critique est la dispersion élevée des paramètres, ce qui rend les conceptions analogiques assez complexes pour être robustes à ces variations.

Dans ce projet, n’utilisant que des transistors organiques à canal p, notre but est de réaliser un démonstrateur simple basé sur une paire différentielle, pour montrer la viabilité de notre technologie.

Les recherches sur les circuits convertisseurs analogique/digital sont également très fréquentes [13], [17]–[23] et on peut voir dans la littérature des prototypes d’amplificateurs très complexes[19], [24]–[28].

Afin de ne pas s’éloigner du contexte de travail de ce projet, nous avons décidé d’exclure de cet état de l’art, les circuits organiques digitaux ainsi que les circuits analogiques complexes (comparateurs, « drivers », convertisseurs analogique/digital, etc.) pour nous focaliser sur les paires différentielles.

La Figure IV-1 présente l’état de l’art des paires différentielles organiques. Le groupe de Kane et al. [29] reste une référence de par la performance de leurs amplificateurs en termes de gain. En revanche, aucune information sur la consommation ou la bande passante de ce circuit n’est précisée. Kane et al. 2000 [29] Nausieda et al. 2011 [30] Marien et al. 2011 [31] Guerin et al. 2011 [7] Chang et al. 2014 [32] Processus de fabrication Photo-lithographie (PL) PL PL Sérigraphie ablation laser Sérigraphie Enduction à filière plate Charge p-OTFT zéro-VGS p-OTFT zéro- VGS p-OTFT Bootstrapped zéro- VGS c-OTFT p-OTFT VGS = VDS L (µm) 10 5 5 20 100 G (dB) 18,6 23,5 8 22,4 27 G×BW (kHz) n.a. n.a. 3 13 1,6 VDD (V) 20 5 15 40 30

Conso. (µA) n.a. 0,06 7 1 n.a.

Puissance (µW) n.a. 0,3 105 40 n.a.

Figure IV-1. Tableau comparatif de l’état de l’art de paires différentielles à base de transistors organiques. La charge représente la façon de polariser les transistors du circuit, G est le gain différentiel en dB, G×BW

est le produit du gain par la bande passante en kHz et VDD est la tension d’alimentation du circuit.

Cet état de l’art montre les différentes technologies qu’ont utilisées les groupes de recherche. Les travaux les moins récents utilisent la technique de photolithographie qui permet un travail de grande précision et une bonne résolution (la longueur de canal peut atteindre une valeur minimale L = 5 µm) mais qui n’est pas compatible avec les procédés d’impressions très rapide, ce qui est pourtant un des grands intérêts de l’électronique organique. On remarque en revanche que les groupes de Guerin et al. [7] et de Chang et al. [32] utilisent la sérigraphie. La résolution est moins grande, surtout pour les travaux de Chang qui utilise la technique de l’enduction à filière plate pour le dépôt des électrodes (procédé de fabrication intégralement par voie liquide) mais on remarque que le gain de l’amplificateur reste important avec une bande passante plutôt satisfaisante.

Le circuit de Guerin et al. montre la bande passante la plus importante avec un gain comparable aux autres en utilisant une faible consommation en courant. C’est le seul groupe dont nous avons pu relever, pour une paire différentielle, de telles valeurs en utilisant une technologie complémentaire (transistors à canal p et à canal n), les autres groupes n’utilisant que des transistors à canal p.

La paire différentielle présentée dans ce tableau par Marien et al. [31] montre des performances faibles comparées aux autres car nous avons décidé de ne montrer que les

On notera que ce groupe améliore son dispositif en ajoutant une boucle de contre-réaction de mode commun et une configuration de type « cascode ». Le gain de leur amplificateur à un étage est donc augmenté à 15 dB avec une bande passante de 10 kHz.

Deux autres groupes, ceux de Maiellaro et de Gay [33], [34], proposent des amplificateurs aux performances honorables. Toutefois, les résultats qu’ils présentent concernent des amplificateurs de type « cascode » à un ou plusieurs étages comme Marien et al. et leurs performances ne sont, selon nous, pas comparables à celles de simples paires différentielles.

Enfin, on peut également noter que la charge pour chaque paire différentielle présentée dans la Figure IV-1 est constituée de transistors. Ils sont connectés, soit en mode zéro-VGS, (la grille est connectée au drain du transistor supérieur constituant la paire différentielle) comme présenté en Figure IV-2. a), soit connectés en mode VGS = VDS (la grille du transistor de charge est connectée à la masse du circuit) comme on peut le voir en Figure IV-2. b).

a) b)

Figure IV-2. Schéma d’amplificateurs différentiels utilisant comme charges des transistors connectés a) en mode zéro-VGS, b) en mode VGS = VDS. Reproduction schématique modifiée provenant de Raiteri et al. [35].

Ainsi, aucune de ces paires différentielles n’utilisent de résistance comme charge, ce qui a l’avantage de faciliter la réalisation technologique car il n’est pas nécessaire d’entreprendre la réalisation d’autres composants que les transistors. En revanche, lorsque la résistance interne des transistors est très élevée, cela nécessite d’utiliser de nombreux transistors en parallèle pour constituer la paire différentielle, afin d’en augmenter le gain. On peut alors avoir un circuit d’une vingtaine de transistors, uniquement pour la paire différentielle comparé à un circuit d’une demi-douzaine de transistors avec seulement deux résistances pour les charges.

En ce qui concerne notre technologie, les transistors ont une très forte résistance interne (plusieurs dizaines voire centaines de MΩ), étant « normally Off », lorsque VGS = 0 V la résistance est quasiment infinie, de ce fait on ne peut pas les utiliser comme charge pour réaliser des circuits. Nous avons donc décidé d’utiliser des résistances que nous réalisons nous-même pour simplifier le dessin de notre circuit et réduire les risques de disfonctionnements dus à un transistor défectueux.

4.2. Modélisation et simulation des transistors organiques

Notre technologie p-OFET étant fixée, nous avons entrepris de réaliser un modèle de leur comportement électrique basé sur la mesure et l’extraction de leurs paramètres. Cette étape est un prérequis pour réaliser ensuite des simulations analogiques et élaborer la structure d’un circuit simple basé sur une paire différentielle.

4.2.1. Modélisation de nos transistors

De nombreux modèles ont été développé pour des OFETs à canal p [36], [37]. Nous avons effectué nos simulations en partenariat avec le groupe d’E. Cantatore à l’université d’Eindhoven en nous basant sur le modèle développé par D. Raiteri [38]. Ce modèle s’appuie sur la théorie de conduction par saut à distance variable (Variable Range Hopping, VRH) [39] qui est appliquée aux semi-conducteurs organiques. On notera que ce modèle utilise une double grille pour le transistor. La première se trouve en position basse tandis que la deuxième est au-dessus des contacts, séparée par un isolant. Lors de l’utilisation de ce modèle, nous avons rentré les paramètres nécessaires à la neutralisation de cette grille supérieure qui n’est pas présente dans nos dispositifs.

Dans la théorie VHR, il est démontré que le courant de drain dans un semi-conducteur organique peut être exprimé comme suit :

ID = W L β [VOD,Sγ − VOD,Dγ ] (1 + VDS EPL) + W L VDS R'sub IV.1 VOD,X = VSS ln [1 + exp (VG− VX− VFB+ η (VG− VS) VSS )] IV.2

Où W et L sont respectivement la largeur et la longueur de canal. β est le pré-facteur de courant (current prefactor) dépendant de tous les paramètres électriques caractérisant le transport, comprenant la capacité par unité d’aire de l’isolant entre le semi-conducteur et la grille. γ est le coefficient relatif aux pièges (traps coefficient) dépendant de la température de fonctionnement du transistor et de la température caractéristique lié au désordre du système. VOD,X est le potentiel d’overdrive (overdrive voltage) où X représente soit le drain, soit la source, Ep est le champ de pincement (pinch-off field) qui dépend de la tension précoce (early voltage) VP. R’sub est la résistance du canal sous le seuil (bulk resistance) directement liée au

courant Off, VSS est la pente sous le seuil (Sub-threshold slope), VFB est la tension de bande plate (flat-band voltage) qui est importante pour la neutralité des charges dans la structure métal-isolant/semi-conducteur organique. Enfin η est le couplage de la grille supérieure (top-gate coupling) auquel nous donnerons la valeur de 0 car nos dispositifs ne possèdent qu’une grille en position basse.