1.2 Modélisation du procédé de digestion anaérobie
1.2.3 Modélisation hydrodynamique d'un réacteur à lit uidisé
hydro-dynamiques dans un réacteur à lit uidisé sont plus complexes que dans un réacteur
parfaitement agité.
Dans [Otton et al., 2000], une étude approfondie a été faite pour modéliser le
compor-tement hydrodynamique d'un RLF pour avoir un modèle adapté au développement des
lois de commande. Le modèle hydrodynamique retenu à partir de cette étude correspond
à celui du type piston à dispersion axiale.
Sortie liquide Qs Sortie gaz Distributeur Qr Qe Substrat d’entrée Dégazage Substrat Biomasse Recirculation
Fig. 1.7 Réacteur à lit uidisé
Ainsi, le modèle hydrodynamique du RLF est représenté par 1.24. Il faut souligner
que dans cette équation on ne considère pas les réactions biologiques.
∂x(t,z)
∂t =−U
i∂x(t,z)
∂z +D
a∂
2x(t,z)
∂z
2(1.24)
avec U
ireprésentant la vitesse interstitielle et D
ale coecient de dispersion axiale.
Dans le cas du pilote particulier étudié dans [Otton et al., 2000] ces deux termes sont
calculés de la manière suivante :
U
i= Q/s
i;
D
a= 7.2e−5∗Q+ 5.6e−4
où Q est le débit total (la somme du débit d'entrée et celui de recirculation : Q =
Q
e+Q
r(voir gure 1.7)) et s
iest la section transversale du réacteur.
La dispersion axiale a une inuence sur les composants solubles (le substrat, les cations
et le carbone en solution). La biomasse a un comportement inniment mélangé comme
dans le RPA.
Vu qu'il s'agit d'un modèle à paramètres distribués de dimension innie dans l'espace
et dans le temps, une discrétisation spatiale a été nécessaire. Pour ce faire, dans [Otton,
1998], l'auteur a eectué une étude comparative des diérentes méthodes. La conclusion
de cette étude montre que la méthode de collocation orthogonale ([Georgakis et al., 1977;
Dochain et al., 1992]) présente plusieurs avantages par rapport aux autres méthodes. En
eet, la collocation orthogonale permet de transformer (au moyen d'une matrice de
collo-cation) un système à paramètres distribués en plusieurs systèmes à paramètres localisés
interdépendants. C'est une méthode bien adaptée aux procédés chimiques et
biotechno-logiques, car elle conserve la signication physique des variables d'état et elle permet de
conserver aussi les bilans de matière et de chaleur. En revanche, sa mise en ÷uvre
expéri-mentale demande une méthodologie rigoureuse pour éviter des faux résultats. De plus, la
dimension du modèle resultant est dépendante du nombre de points de collocation,
c'est-à-dire que plus le modèle est exact plus grande est sa dimension ce qui peut occasionner
des problèmes numériques. Dans le cas de notre pilote RLF, quatre points de collocation
ont été choisis de manière à retrouver les non-linéarités les plus fortes et à avoir un
mo-dèle numériquement stable. Le choix des points de collocation ainsi que la determination
expérimentale des paramètres du modèle et de la matrice de collocation sont décrits en
détail dans [Otton, 1998].
En eet, l'application de la méthode de collocation orthogonale en quatre points
conduit à avoir quatre modèles algébro-diérentiels (un pour chaque point) liés les uns
aux autres par la matrice de collocation. Pour simplier la manipulation et l'analyse du
modèle, seule l'étape de méthanogenèse (l'étape limitante) a été considéré. C'est-à-dire
que seul l'équivalent acide acétique du substrat et seule la biomasse X
2ont été
repré-sentés. De plus, le taux de croissance utilise la valeur moyenne de l'acide acétique sous sa
forme acide (HS
moy) car les bactéries suivent un comportement inniment mélangé tout
au long de la colonne, ce qui implique que le taux spécique de croissance est un taux
moyen sur l'ensemble du réacteur et il dépend donc du HS
moy. Même s'il s'agit d'une
hypothèse qui n'est pas toujours vériée vu la complexité des phénomènes
hydrodyna-miques, c'est une bonne approximation qui va nous permettre d'étudier le procédé dans
ce type de réacteur. Il sera raisonnable de complementer cette hypothèse lors de futures
études. Ainsi, la notation que nous allons utiliser pour modéliser la digestion anaérobie
en RLF est montrée ci-dessous :
i sous-indice pour représenter une variable au point de collocation i (i=1,2,3,4) ;
t variable représentant le temps ;
z variable représentant l'espace ;
ξ correspond à S
2, IC ouZ quand on représente la condition limite ;
ξ
ereprésente l'entrée du procédé dans la condition limite ;
ξ
0représente la condition initiale ;
r=Q
r/(Q
e+Q
r) est le taux de recyclage ;
t
rle temps de recirculation ;
Y
1et Y
2coecients de rendement ;
λ
lf icoecient pour représenter le rapport du gaz produit (CH
4/CO
2) ;
[S
2i(t) ]
T= [S
21(t) S
22(t) S
23(t) S
24(t)]
T;
[IC
i(t) ]
T= [IC
1(t) IC
2(t) IC
3(t)IC
4(t)]
T;
[Z
i(t) ]
T= [Z
1(t) Z
2(t) Z
3(t) Z
4(t)]
T;
l
ijest un vecteur ligne à quatre éléments, correspondant à la i
emeligne de la matrice de
collocation (j = 1,2,3,4) ;
l
0iest la i
emevaleur du vecteur d'entrée l
0;
∆V
riest le volume compris entre deux points de collocation.
Dans la partie diérentielle, la recirculation des composés dissous est prise en compte
par l'entrée du procédé. Elle est déterminée à partir des conditions limites et des conditions
initiales suivantes qui correspondent à un système à retard :
ξ(t,z = 0) = (1−r)ξ
e+rξ(t−t
r)
La partie algébrique du modèle à chaque point de collocation est donc dénie comme
suit :
HS
i(t) +S
i−(t) +S
2i(t) = 0
H
i+(t)S
i−(t)−K
aHS
i(t) = 0
CO
2Di(t) +B
i(t)−IC
i(t) = 0 (1.25)
H
i+(t)B
i(t)−K
bCO
2Di(t) = 0
Z
i(t)−B
i(t)−S
i−(t) = 0
La partie diérentielle du modèle au point i est décrite ci-dessous :
dX
2(t)
dt = (µ−K
d2)X
2(t)
∂S
2i(t)
∂t = −Y
1µX
2(t) + [l
ij][S
2i(t)]
T+l
0i((1−r)S
2e(t) +rS
24(t−t
r)) (1.26)
∂IC
i(t)
∂t = (1−λ
lf i)Y
1Y
2µX(t) + [l
ij][IC
i(t)]
T+l
0i((1−r)IC
e(t) +rIC
4(t−t
r))
∂Z
i(t)
∂t = [l
ij][Z
i(t)]
T+l
0i((1−r)Z
e(t) +rZ
4(t−t
r))
avec les équations intermédiaires :
HS
0(t) = (1−r) S
eH
+ eK
i2+H
+ e+rHS
4(t−tr) et z
0= 0
HS
moy= 1
z
4 4X
i=1(HS
i+HS
i−1)(z
i−z
i−1)
2
µ = µ
maxHS
moy(t)
K
s2+HS
moy(t) +
HS2moy(t) Ki2λ
lf i= CO
2diK
h−CO
2diConcernant les équations de sortie, il faut considérer la production à chaque point de
collocation et faire son intégration spatiale, c'est-à-dire, la somme du méthane produit à
chaque point. Les équations s'écrivent donc comme suit :
QCH
4i(t) = Y
1Y
2µX(t)∆V
ri(1.27)
QCO
2i(t) = λ
lf iY
1Y
2µX(t)∆V
ri(1.28)
et après l'intégration :
CH
4(t) = (QCH
41+QCH
42+QCH
43+QCH
44) (1.29)
Le modèle nal a été validé expérimentalement par [Otton, 1998]. Puis un travail
complémentaire a été réalisé par [Giojelli et al., 2001] avec l'objectif de caractériser le
coecient de dispersion axial et de construire un simulateur numérique du procédé.
Par ailleurs, comme pour le cas du RPA, des expériences additionnelles peuvent être
nécessaires pour la vérication des paramètres biologiques et physico-chimiques. De la
même manière, ceci ne remet pas en cause la structure du modèle mais la valeur des
paramètres.
Dans le document
Stratégies de commande intégrée intelligente de procédés de traitement des eaux usées par la digestion anaérobie
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