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Modèles à effets mixtes

Sous l’hypothèse nulleH0000 précédente d’absence d’effet de l’interaction entre les facteurs A et B et lorsque les conditions de validité du modèle sont respectées, fAB est la réali-sation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à (I −1)(J −1) et IJ(K −1) degrés de liberté.

Les estimateurs µ,b σcA2, σcB2, σdAB2 , σc2 des paramètres µ, σA2, σB2, σAB2 , σ2 du modèle sont donnés par les formules suivantes :

µb =Y•,•,• =Y , Ce sont des estimateurs sans biais4.

Les estimations, obtenues pour la liste de donnéesyet notéesµ(y),b σcA2(y),σc2B(y),σd2AB(y),

3.3. Modèles à effets mixtes

3.3.1. Sans répétition

Un facteur contrôléA se présente sous I modalités, chacune d’entre elles étant notée Ai. Les βj représentent un échantillon de taille J prélevé dans une population importante.

Nous admettrons que les effets desBj, lesβj, sont distribués suivant une loi normale cen-trée de variance σB2. Pour chacun des couples de modalités (Ai, Bj) nous effectuons une mesure d’une réponse Y qui est une variable continue. Nous notonsn =I×J le nombre total de mesures ayant été effectuées.

Nous introduisons le modèle :

Yi,j =µ+αi+βj +i,j, i= 1. . . I, j= 1. . . J,

4. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 33

Yi,j est la valeur prise par la réponse Y dans les conditions (Ai, Bj). Nous supposons que :

L(βj) =N(0, σB2), ∀ j,16j 6J, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires :

Cov(βi, βj) = 0 si i6=j et 16i, j 6J.

Nous postulons les hypothèses classiques suivantes pour les erreurs :

∀ (i, j),16i6I, 16j 6J, L(i,j) =N(0, σ2),

Cov(i,j, k,l) = 0 si (i, j)6= (k, l) avec 16i, k 6I et 16j, l 6J, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires et des erreurs :

Cov(βi, j,k) = 0 si 16j 6I et 16i, k 6J.

Nous supposons que les conditions d’utilisation de ce modèle sont bien remplies, l’étude de leur vérification fait l’objet d’un paragraphe du chapitre 14.

Nous utilisons les quantités SCA, SCB, SCR, SCT OT, scA, scB, scR etscT OT introduites à la section 3.1.1.

Nous rappelons la relation fondamentale de l’ANOVA : SCT OT =SCA+SCB+SCR.

Nous introduisons les degrés de liberté (Ddl) associés à chaque ligne du tableau de l’ANOVA :

Source Degrés de liberté Facteur A nA=I−1 Facteur B nB =J−1 Résiduelle nR= (I−1)(J −1) Totale nT OT =IJ −1

Nous résumons ces informations dans le tableau de l’ANOVA ci-dessous :

3.3 Modèles à effets mixtes

Source Variation Ddl Carré Moyen F Décision

Facteur A scA nA s2A = scA

nA fA= s2A

s2R H00 ouH01

Facteur B scB nB s2B = scB

nB fB = s2B

s2R H000 ouH001

Résiduelle scR nR s2R = scR nR

Totale scT OT nT OT

Nous souhaitons faire les tests d’hypothèse suivants :

H00 : α1 =α2 =· · ·=αI = 0 contre

H10 : Il existe i0 ∈ {1,2, . . . , I} tel que αi0 6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH00 précédente d’absence d’effet du facteur A et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fA est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher àI−1 et (I−1)(J−1) degrés de liberté. Nous concluons alors à l’aide de lap−valeur, rejet si elle est inférieure ou égale au seuil α du test, ou à l’aide d’une table, rejet si la valeur fA est supérieure ou égale à la valeur critique issue de la table. Lorsque l’hypothèse nulleH00est rejetée, nous pouvons procéder à des comparaisons multiples des différents effets des niveaux du facteur voir le chapitre 9.

H000 :σB2 = 0 contre H001 : σB2 6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH000 précédente d’absence d’effet du facteur B et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fB est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à J−1 et (I−1)(J −1) degrés de liberté.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 35

Les estimateurs µ,b αc1, . . . , αcI, σcB2, σc2 des paramètres µ, α1, . . . , αI, σ2B, σ2 du modèle sont donnés par les formules suivantes :

µb =Y•,•,• =Y , αci =Yi,•,•µ,b 16i6I, σcB2 = 1

I

SB2SR2, σc2 = SCR

(I −1)(J−1) =SR2,SB2 = SCB

nB etSR2 = SCR nR .

Ce sont des estimateurs sans biais5.

Les estimations, obtenues pour la liste de données y et notées µ(y),b αc1(y), . . . , αcI(y), σcB2(y), σc2(y), des paramètres µ, α1, . . . , αI, σB2, σ2 du modèle se déduisent des formules ci-dessus :

µb =y•,•,• =y, cαi =yi,•,•µ,b 16i6I, σc2B= 1

I

s2Bs2R, σc2 = scR

(I −1)(J−1) =s2R.

3.3.2. Avec répétitions

Un facteur contrôlé A se présente sousI modalités, chacune d’entre elles étant notée Ai. Les βj représentent un échantillon de taille J prélevé dans une population importante.

Nous admettrons que les effets des Bj, les βj, sont distribués suivant une loi normale centrée de variance σ2B. Pour chacun des couples de modalités (Ai, Bj) nous effectuons K >2 mesures d’une réponseY qui est une variable continue. Nous notonsn=I×J×K le nombre total de mesures ayant été effectuées.

Nous introduisons le modèle :

Yi,j,k =µ+αi+βj+ (αβ)i,j+i,j,k, i= 1. . . I, j = 1. . . J, k= 1. . . K, avec les contraintes supplémentaires

I

X

i=1

αi = 0,

I

X

i=1

(αβ)i,j = 0, ∀j ∈ {1, . . . , J},

Yi,j,k est la valeur prise par la réponse Y dans les conditions (Ai, Bj) lors du k−ème essai. Nous supposons que

L(βj) = N(0, σB2), ∀ j,16j 6J,

L((αβ)i,j) = N(0, σAB2 ), ∀ (i, j),16i6I, 16j 6J,

5. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

3.3 Modèles à effets mixtes

ainsi que l’indépendance des effets aléatoires :

Cov(βi, βj) = 0 sii6=j et 16i, j 6J,

Cov((αβ)i,j,(αβ)k,l) = 0 si (i, j)6= (k, l) avec 16i, k 6I et 16j, l 6J, Cov(βi,(αβ)j,k) = 0 si 16j 6I et 16i, k6J.

Nous postulons les hypothèses classiques suivantes pour les erreurs :

∀(i, j, k),16i6I, 16j 6J, 16k 6K, L(i,j,k) = N(0, σ2), et Cov(i,j,k, l,m,n) = 0 si (i, j, k)6= (l, m, n) avec

16i, l6I, 16j, m6J et 16k, n6K, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires et des erreurs :

Cov(βi, j,k,l) = 0 si 16j 6I,16i, k6J, et 1 6l 6K, Cov((αβ)i,j, k,l,m) = 0 si 16i, k6I,16j, l 6J, et 16m6K.

Nous supposons que les conditions d’utilisation de ce modèle sont bien remplies, l’étude de leur vérification fait l’objet d’un paragraphe du chapitre 14.

Nous utilisons les quantitésSCA,SCB,SCAB,SCR,SCT OT,scA,scB,scAB,scRetscT OT introduites à la section 3.1.2.

Nous rappelons la relation fondamentale de l’ANOVA : SCT OT =SCA+SCB+SCAB +SCR.

Nous introduisons les degrés de liberté (Ddl) associés à chaque ligne du tableau de l’ANOVA :

Source Degrés de liberté

Facteur A nA=I−1

Facteur B nB=J−1

Interaction AB nAB = (I−1)(J−1) Résiduelle nR =IJ(K−1)

Totale nT OT =IJ K −1

Nous résumons ces informations dans le tableau de l’ANOVA ci-dessous :

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 37

Source Variation Ddl Carré Moyen F Décision FacteurA scA nA s2A= scA

nA fA= s2A

s2AB H00 ouH01

FacteurB scB nB s2B = scB

nB fB = s2B

s2R H000 ouH001

Interaction scAB nAB s2AB = scAB

nAB fAB = s2AB

s2R H0000 ouH0001

Résiduelle scR nR s2R= scR nR

Totale scT OT nT OT

Nous souhaitons faire les tests d’hypothèse suivants : H00 :α1 =α2 =· · ·=αI = 0

contre

H01 : Il existe i0 ∈ {1,2, . . . , I} tel que αi0 6= 0.

Sous l’hypothèse nulle H00 précédente d’absence d’effet du facteur A et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fA est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher àI−1 et (I−1)(J−1) degrés de liberté. Nous concluons alors à l’aide de la p−valeur, rejet si elle est inférieure ou égale au seuil α du test, ou à l’aide d’une table, rejet si la valeur fA est supérieure ou égale à la valeur critique issue de la table. Lorsque l’hypothèse nulleH00 est rejetée, nous pouvons procéder à des comparaisons multiples des différents effets des niveaux du facteur voir le chapitre 9.

H000 : σB2 = 0 contre H001 :σB2 6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH000 précédente d’absence d’effet du facteur B et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fB est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à J−1 et IJ(K−1) degrés de liberté.

3.3 Modèles à effets mixtes

H0000 :σAB2 = 0 contre H0001 : σAB2 6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH0000 précédente d’absence d’effet de l’interaction entre les facteurs A et B et lorsque les conditions de validité du modèle sont respectées, fAB est la réali-sation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à (I −1)(J −1) et IJ(K −1) degrés de liberté.

Les estimateursµ,b αc1, . . . ,αcI, σc2B,σdAB2 , σc2 des paramètres µ, α1, . . . ,αI,σB2,σAB2 ,σ2 du modèle sont donnés par les formules suivantes :

µb =Y•,• =Y , cαi =Yi,•µ,b 16i6I, σc2B = 1

IK

SB2SR2 σd2AB = 1

K

SAB2SR2 σc2 = SCR

(I−1)(J −1) =SR2,SB2 = SCB

nB , SAB2 = SCAB

nAB et SR2 = SCR

nR . Ce sont des estimateurs sans biais6.

Les estimations, obtenues pour la liste de données y et notées µ(y),b αc1(y), . . . , αcI(y), σc2B(y),σd2AB(y),σc2(y), des paramètres µ, α1, . . . ,αI,σB2,σAB2 ,σ2 du modèle se déduisent des formules ci-dessus :

µ(y) =b y•,• =y, cαi(y) = yi,•µ(y),b 16i6I, σc2B(y) = 1

IK

s2Bs2R σd2AB(y) = 1

K

s2ABs2R σc2(y) = scR

(I −1)(J−1) =s2R.

6. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 39

Chapitre 4

Analyse de la variance à deux facteurs emboîtés

Dans tout ce chapitre, nous utilisons les notations définies à la section .

Nous sommes dans la situation particulière où les effets des niveaux du facteur B n’ont pas de signification concrète, par exemple ces niveaux dépendent du niveau du facteur A considéré et une étude des effets principaux du facteur B n’a pas de pertinence.

Nous ne pouvons nous servir d’un modèle où les facteurs sont emboîtés1, que si nous disposons de répétitions. Dans le cas contraire où les essais ne seraient pas répétés, l’effet dû au facteurB ne pourra être étudié et le modèle que nous devrons utiliser pour analyser les données sera l’un de ceux exposés au chapitre 2.

Ainsi par exemple un fabriquant de détergents alimente plusieurs chaînes de distribu-tion : A1, A2, . . . , AI. Nous pensons que les boîtes de produit livrées à certaines chaînes de distribution contiennent une masse de détergent inférieure à celle des autres chaînes de distribution. Pour étudier cette situation, nous décidons de prélever K boîtes dans J magasins de chaque chaîne. Ainsi le second facteur Bj, associé au j−ème magasin dans la chaîne, est un repère qui n’a aucune signification réelle : il n’y a, par exemple aucune relation entre le magasin no3 de la chaîne 1 et le magasin no3 de la chaîne 4. Il n’y a donc aucun intérêt à introduire un terme dans le modèle caractérisant l’effet principal du facteurB. Pour indiquer la dépendance des niveaux du second facteurB aux niveaux du premier facteur A nous notons les niveaux du second facteur B : Bj(i), 1 6 i 6 I et 16j 6J.

1. Ces types de modèles sont également appelés des modèles hiérarchiques ou en anglaishierarchical ounested models.

4.1. Modèles à effets fixes

4.1.1. Avec répétitions

Un facteur contrôlé A se présente sousI modalités, chacune d’entre elles étant notée Ai. Un facteur contrôlé B se présente sous J modalités, chacune d’entre elles dépendant du niveau Ai du facteur A et étant alors notée Bj(i). Pour chacun des couples de modalités (Ai, Bj(i)) nous effectuons K >2 mesures d’une réponse Y qui est une variable continue.

Nous notons n =I×J ×K le nombre total de mesures ayant été effectuées.

Nous introduisons le modèle :

Yi,j,k =µ+αi+βj(i)+i,j,k, i= 1. . . I, j = 1. . . J, k = 1. . . K, avec les contraintes supplémentaires

I

X

i=1

αi = 0,

J

X

j=1

βj(i) = 0, ∀i∈ {1, . . . , I} oùYi,j,k est la valeur prise par la réponse Y dans les conditions (Ai, Bj(i)) lors duk−ème essai. Nous postulons les hypothèses classiques suivantes pour les erreurs :

∀ (i, j, k),16i6I, 16j 6J, 16k 6K, L(i,j,k) =N(0, σ2), et Cov(i,j,k, l,m,n) = 0 si (i, j, k)6= (l, m, n) avec

16i, l 6I, 16j, m6J et 16k, n6K.

Nous supposons que les conditions d’utilisation de ce modèle sont bien remplies, l’étude de leur vérification fait l’objet d’un paragraphe du chapitre 14.

Nous regroupons les valeurs que peut prendre la réponseY dans les conditions (Ai, Bj(i)) lors des K essais dans le tableau suivant :

A1 . . . AI

B1(1) . . . BJ(1) . . . . . . . . . B1(I) . . . BJ(I) Y1,1,1 . . . Y1,J,1 . . . . . . . . . YI,1,1 . . . YI,J,1

... ... ... . . . . . . . . . ... ... ... Y1,1,K . . . Y1,J,K . . . . . . . . . YI,1,K . . . YI,J,K

Nous rappelons que la variation théorique due au facteur A est définie par : SCA=J K

I

X

i=1

(Yi,•,•Y•,•,•)2.

La variation théorique du facteur B dans le facteur A est définie par : SCB|A =K

I

X

i=1 J

X

j=1

(Yi,j,•Yi,•,•)2.

4.1 Modèles à effets fixes

La variation résiduelle théorique est quant à elle définie par : SCR= Enfin la variation totale théorique est égale à :

SCT OT = Nous rappelons la relation fondamentale de l’ANOVA :

SCT OT =SCA+SCB|A+SCR.

La listey des données expérimentalesy1,1,1, . . . , y1,1,K, . . . , y1,2,1, . . . , y1,2,K, . . . , yI,J,K per-met de construire une réalisation du tableau précédent :

A1 . . . AI

B1(1) . . . BJ(1) . . . . . . . . . B1(I) . . . BJ(I) y1,1,1 . . . y1,J,1 . . . . . . . . . yI,1,1 . . . yI,J,1

... ... ... . . . . . . . . . ... ... ... y1,1,K . . . y1,J,K . . . . . . . . . yI,1,K . . . yI,J,K

La variation due au facteurA observée sur la liste de données y est définie par : scA =J K

I

X

i=1

(yi,•,•y•,•,•)2.

La variation du facteurB dans le facteurA observée sur la liste de données y est définie par :

La variation résiduelle observée sur la liste de donnéesy est quant à elle définie par : scR=

Enfin la variation totale observée sur la liste de données y est égale à : scT OT =

La relation fondamentale de l’ANOVA reste valable lorsqu’elle est évaluée sur la liste de donnéesy :

scT OT =scA+scB|A+scR.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 43

Nous reconnaissons parmi les quantités définies ci-dessus, des quantités similaires à celles, SCA,SCB,SCAB,SCR,SCT OT,scA,scB,scAB,scRetscT OT introduites à la section 3.1.2.

Nous remarquons également que les nouvelles quantités, SCB|A et scB|A, sont liées aux précédentes par les relations :

SCB|A=SCB+SCAB, scB|A=scB+scAB.

Nous introduisons les degrés de liberté (Ddl) associés à chaque ligne du tableau de l’ANOVA :

Source Degrés de liberté

FacteurA nA=I−1

FacteurB dans A nB|A=I(J−1) Résiduelle nR =IJ(K−1)

Totale nT OT =IJ K −1

Nous résumons ces informations dans le tableau de l’ANOVA ci-dessous :

Source Variation Ddl Carré Moyen F Décision

FacteurA scA nA s2A= scA

nA fA= s2A

s2R H00 ou H01

FacteurB dans A scB|A nB|A s2B|A= scB|A

nB|A

fB|A= s2B|A

s2R H000 ou H001

Résiduelle scR nR s2R= scR

nR

Totale scT OT nT OT

Nous souhaitons faire les tests d’hypothèse suivants : H00 :α1 =α2 =· · ·=αI = 0

contre

H01 : Il existe i0 ∈ {1,2, . . . , I} tel que αi0 6= 0.

4.2 Modèles à effets aléatoires

Sous l’hypothèse nulleH00 précédente d’absence d’effet du facteur A et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fA est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I −1 et IJ(K−1) degrés de liberté. Nous concluons alors à l’aide de lap−valeur, rejet si elle est inférieure ou égale au seuil α du test, ou à l’aide d’une table, rejet si la valeur fA est supérieure ou égale à la valeur critique issue de la table. Lorsque l’hypothèse nulleH00est rejetée, nous pouvons procéder à des comparaisons multiples des différents effets des niveaux du facteur voir le chapitre 9.

H000 :β1(1)=β2(1)=· · ·=βJ(1) =β1(2)=· · ·=βJ(I) = 0 contre

H001 : Il existe (i0, j0)∈ {1,2, . . . , I} × {1,2, . . . , J} tel que βj0(i0)6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH000précédente d’absence d’effet des facteursB dans le facteurAet lorsque les conditions de validité du modèle sont respectées, fB|A est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I(J −1) et IJ(K −1) degrés de liberté.

Nous concluons alors à l’aide de lap−valeur, rejet si elle est inférieure ou égale au seuilα du test, ou à l’aide d’une table, rejet si la valeur fB|A est supérieure ou égale à la valeur critique issue de la table.

Les estimateurs µ,b αc1, . . . , αcI, βd1(1), βd2(1), . . ., βdJ(1), βd1(2), . . ., βdJ(I), σc2 des paramètres µ, α1, . . . , αI, β1(1), β2(1), . . ., βJ(1), β1(2), . . ., βJ(I), σ2 du modèle sont donnés par les formules suivantes :

µb =Y•,•,• =Y , αci =Yi,•,•µ,b 16i6I, βdj(i) =Yi,j,•Yi,•,•, 16i6I, 16j 6J, σc2 = SCR

IJ(K−1) =SR2. Ce sont des estimateurs sans biais2.

Les estimations, obtenues pour la liste de données y et notées µ(y),b αc1(y), . . . , αcI(y), βd1(1)(y),βd2(1)(y),. . .,βdJ(1)(y),βd1(2)(y),. . .,βdJ(I)(y),σc2(y), des paramètresµ,α1, . . . ,αI, β1(1), β2(1), . . ., βJ(1), β1(2), . . ., βJ(I), σ2 du modèle se déduisent des formules suivantes :

µ(y) =b y•,•,• =y, cαi(y) = yi,•,•µ(y),b 16i6I, βdj(i)(y) = yi,j,•yi,•,•, 16i6I, 16j 6J, σc2(y) = scR

IJ(K−1) =s2R.

4.2. Modèles à effets aléatoires

4.2.1. Avec répétitions

Un facteur contrôléA se présente sous I modalités, chacune d’entre elles étant notée Ai. Les βj(i) représentent un échantillon de taille J prélevé dans une population importante

2. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 45

dépendant du niveau Ai du facteur A. Nous admettrons que les effets des Bj(i), les βj(i), sont distribués suivant une loi normale centrée de varianceσB|A2 . Pour chacun des couples de modalités (Ai, Bj(i)) nous effectuons K > 2 mesures d’une réponse Y qui est une va-riable continue. Nous notonsn=I×J×K le nombre total de mesures ayant été effectuées.

Nous introduisons le modèle :

Yi,j,k =µ+αi+βj(i)+i,j,k, i= 1. . . I, j= 1. . . J, k= 1. . . K

Yi,j,k est la valeur prise par la réponse Y dans les conditions (Ai, Bj(i)) lors duk−ème essai. Nous supposons que

L(αi) =N(0, σ2A), ∀ i,16i6I,

Lβj(i)=N(0, σ2B|A), ∀ (i, j),16i6I, 16j 6J, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires :

Cov(αi, αj) = 0 si i6=j et 16i, j 6I,

Cov(βj(i), βl(k)) = 0 si (i, j)6= (k, l) avec 16i, k 6I et 16j, l6J, Cov(αi, βk(j)) = 0 si 16i, j 6I et 16k 6J.

Nous postulons les hypothèses classiques suivantes pour les erreurs :

∀ (i, j, k),16i6I, 16j 6J, 16k 6K, L(i,j,k) =N(0, σ2), et Cov(i,j,k, l,m,n) = 0 si (i, j, k)6= (l, m, n) avec

16i, l 6I, 16j, m6J et 16k, n6K, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires et des erreurs :

Cov(αi, j,k,l) = 0 si 16i, j 6I,16k6J, et 1 6l6K, Cov(βj(i), k,l,m) = 0 si 16i, k 6I,16j, l6J, et 16m6K.

Nous supposons que les conditions d’utilisation de ce modèle sont bien remplies, l’étude de leur vérification fait l’objet d’un paragraphe du chapitre 14.

Nous utilisons les quantités SCA, SCB|A, SCR, SCT OT, scA, scB|A, scR et scT OT intro-duites à la section 4.1.1.

Nous rappelons la relation fondamentale de l’ANOVA : SCT OT =SCA+SCB|A+SCR.

Nous introduisons les degrés de liberté (Ddl) associés à chaque ligne du tableau de l’ANOVA :

Source Degrés de liberté

FacteurA nA=I−1

FacteurB dans A nB|A=I(J−1) Résiduelle nR =IJ(K−1)

Totale nT OT =IJ K −1

4.2 Modèles à effets aléatoires

Nous résumons ces informations dans le tableau de l’ANOVA ci-dessous :

Source Variation Ddl Carré Moyen F Décision

Facteur A scA nA s2A = scA

nA fA= s2A

s2B|A H00 ouH01

Facteur B dans A scB|A nB|A s2B|A = scB|A

nB|A fB|A= s2B|A

s2R H000 ouH001

Résiduelle scR nR s2R = scR

nR

Totale scT OT nT OT

Nous souhaitons faire les tests d’hypothèse suivants : H00 : σA2 = 0

contre H01 : σ2A6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH00 précédente d’absence d’effet du facteur A et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fA est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I−1 et I(J−1) degrés de liberté.

H000 : σB|A2 = 0 contre H001 :σB|A2 6= 0.

Sous l’hypothèse nulleH000 précédente d’absence d’effet du facteurB dans le facteurA et lorsque les conditions de validité du modèle sont respectées, fB|A est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I(J−1) et IJ(K−1) degrés de liberté.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 47

Les estimateurs µ,b σc2A, σdB|A2 , σc2 des paramètres µ, σ2A, σ2B|A, σ2 du modèle se déduisent des formules suivantes :

µb =Y•,•,• =Y , σcA2 = 1 J K

SA2SB|A2 , σd2B|A= 1

K

SB|A2SR2, σc2 = SCR

(I−1)(J−1) =SR2,SA2 = SCA

nA , SB|A2 = SCB|A nB|A

et SR2 = SCR nR . Ce sont des estimateurs sans biais3.

Les estimations, obtenues pour la liste de donnéesyet notéesµ(y),b σcA2(y),σd2B|A(y),σc2(y), des paramètres µ,σA2,σB|A2 , σ2 du modèle se déduisent des formules ci-dessus :

µ(y) =b y•,•,• =y, σcA2(y) = 1 J K

s2As2B|A, σdB|A2 (y) = 1

K

s2B|As2R, σc2(y) = scR

(I−1)(J−1) =s2R.

4.3. Modèles à effets mixtes

Pour le plupart des auteurs d’ouvrages sur l’analyse de la variance, voir [Dag98b] à ce sujet par exemple, un facteur emboîté dans un facteur aléatoire doit être considéré comme aléatoire4. Ainsi le seul modèle mixte possible est le cas où le facteurAest fixe et le facteur que nous emboîtons dans A, le facteur B, est aléatoire.

4.3.1. Avec répétitions

Un facteur contrôlé A se présente sousI modalités, chacune d’entre elles étant notée Ai. Les βj représentent un échantillon de taille J prélevé dans une population importante.

Nous admettrons que les effets des Bj(i), les βj(i), sont distribués suivant une loi normale centrée de varianceσ2B|A. Pour chacun des couples de modalités (Ai, Bj(i)) nous effectuons K >2 mesures d’une réponseY qui est une variable continue. Nous notonsn=I×J×K le nombre total de mesures ayant été effectuées.

Nous introduisons le modèle :

Yi,j,k =µ+αi+βj(i)+i,j,k, i= 1. . . I, j = 1. . . J, k = 1. . . K, avec les contraintes supplémentaires

I

X

i=1

αi = 0,

3. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

4. Il existe néanmoins certains cas où nous pouvons utiliser un modèle mixte où le facteur emboîté est à effets fixes tandis que le facteur dans lequel il est emboîté est à effets aléatoires.

4.3 Modèles à effets mixtes

Yi,j,k est la valeur prise par la réponseY dans les conditions (Ai, Bj(i)) lors du k−ème essai. Nous supposons que

Lβj(i)

=N(0, σB|A2 ), ∀ (i, j),16i6I, 16j 6J, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires :

Cov(βj(i), βl(k)) = 0 si (i, j)6= (k, l) avec 16i, k 6I et 16j, l6J.

Nous postulons les hypothèses classiques suivantes pour les erreurs :

∀(i, j, k),16i6I, 16j 6J, 16k 6K, L(i,j,k) = N(0, σ2), et Cov(i,j,k, l,m,n) = 0 si (i, j, k)6= (l, m, n) avec

16i, l6I, 16j, m6J et 16k, n6K, ainsi que l’indépendance des effets aléatoires et des erreurs :

Cov(βj(i), k,l,m) = 0 si 16i, k 6I,16j, l 6J, et 16m 6K.

Nous supposons que les conditions d’utilisation de ce modèle sont bien remplies, l’étude de leur vérification fait l’objet d’un paragraphe du chapitre 14.

Nous utilisons les quantités SCA, SCB|A, SCR, SCT OT, scA, scB|A, scR et scT OT intro-duites à la section 4.1.1.

Nous rappelons la relation fondamentale de l’ANOVA : SCT OT =SCA+SCB|A+SCR.

Nous introduisons les degrés de liberté (Ddl) associés à chaque ligne du tableau de l’ANOVA :

Source Degrés de liberté

Facteur A nA =I−1

Facteur B dans A nB|A=I(J−1) Résiduelle nR=IJ(K−1)

Totale nT OT =IJ K −1

Nous résumons ces informations dans le tableau de l’ANOVA ci-dessous :

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 49

Source Variation Ddl Carré Moyen F Décision

FacteurA scA nA s2A= scA

nA fA = s2A

s2B|A H00 ou H01

FacteurB dans A scB|A nB|A s2B|A= scB|A

nB|A

fB|A= s2B|A

s2R H000 ou H001

Résiduelle scR nR s2R= scR

nR

Totale scT OT nT OT

Nous souhaitons faire les tests d’hypothèse suivants :

H00 :α1 =α2 =· · ·=αI = 0 contre

H01 : Il existe i0 ∈ {1,2, . . . , I} tel que αi0 6= 0.

Sous l’hypothèse nulle H00 précédente d’absence d’effet du facteur A et lorsque les condi-tions de validité du modèle sont respectées, fA est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I −1 et I(J −1) degrés de liberté. Nous concluons alors à l’aide de la p−valeur, rejet si elle est inférieure ou égale au seuil α du test, ou à l’aide d’une table, rejet si la valeur fA est supérieure ou égale à la valeur critique issue de la table. Lorsque l’hypothèse nulleH00 est rejetée, nous pouvons procéder à des comparaisons multiples des différents effets des niveaux du facteur voir le chapitre 9.

H000 :σB|A2 = 0 contre H001 : σB|A2 6= 0.

Sous l’hypothèse nulle H000 précédente d’absence d’effet du facteur B dans A et lorsque les conditions de validité du modèle sont respectées,fB|A est la réalisation d’une variable aléatoire qui suit une loi de Fisher à I(J −1) et IJ(K−1) degrés de liberté.

4.3 Modèles à effets mixtes

Les estimateursµ,b αc1, . . . , αcI,σdB|A2 ,σc2 des paramètresµ,α1, . . . , αI,σ2B|A,σ2 du modèle sont donnés par les formules suivantes :

µb =Y•,•,• =Y , cαi =Yi,•,•µ,b 16i6I, σdB|A2 = 1

K

SB|A2SR2, σc2 = SCR

(I−1)(J −1) =SR2,SB|A2 = SCB|A

nB|A

et SR2 = SCR nR

. Ce sont des estimateurs sans biais5.

Les estimations, obtenues pour la liste de données y et notées µ(y),b αc1(y), . . . , αcI(y), σd2B|A(y),σc2(y), des paramètresµ,α1, . . . ,αI,σB|A2 ,σ2du modèle se déduisent des formules ci-dessus :

µ(y) =b y•,•,• =y, cαi(y) = yi,•,•µ(y),b 16i6I, σd2B|A(y) = 1

K

s2B|As2R, σc2(y) = scR

(I−1)(J−1) =s2R.

5. La notion de biais d’un estimateur est définie dans le chapitre 15.

Frédéric Bertrand et Myriam Maumy 51

Chapitre 5

Analyse de la variance à trois facteurs

Dans tout ce chapitre, nous utilisons les notations définies à la section .