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E0

b

(

E

)

/E

2[s

1]

hBi= 1µG

Thomson ref

IC

Sync

Full

Thomson ref

IC

Sync

Full

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Figure2.6 –Taux de perte d’énergie Compton inverse et synchrotronobtenu pour une valeur de Bsync

égale à 1µG et le modèle d’ISRF M1 [9].

2.4.2.2 Annihilation des positrons

Les positrons peuvent interagir avec les électrons du gaz interstellaire en s’annihilant. La

section efficace totale associée se met sous la forme [23]

σa ' πre2

γ

ln 2γ−1. (2.32)

2.5 Le modèle de diffusion

Le rayonnement cosmique est caractérisé par sa remarquable isotropie avec des fluctuations

angulaires relatives du flux au TeV inférieures à 10−3 [4]. Les mécanismes liés à sa propagation

dans la Galaxie effacent toute information de son origine. Par ailleurs, la densité surfacique de

ma-tière (ou grammage) que doivent traverser les noyaux cosmiques afin de permettre la production

des noyaux Li-Be-B et subFe/Fe indique qu’ils ne se propagent pas de manière rectiligne. Enfin,

nous avons donné dans la Sec.2.3des preuves expérimentales du confinement des électrons dans

le halo magnétique. Ces considérations ont poussé les astrophysiciens à l’instar de Parker [31] à

proposer des modèles de diffusion afin de rendre compte du transport des rayons cosmiques dans

la Galaxie. Nous utiliserons un modèle de diffusion à deux zones identique à celui de [26].

2.5.1 Géométrie de la Galaxie

Le halo magnétique de la Galaxie est modélisé par un cylindre de rayonRégal à 20 kpc et de

demi-hauteurLcomprise entre 1 et 15 kpc. Toute la matière est distribuée de manière homogène

au sein du disque galactique de rayon R et de demi-hauteur h ∼ 100 pc avec une densité de 1

atome/cm3. La distance du Soleil au centre galactique est notée R et vaut 8.5 kpc. Lorsque la

distribution des sources de rayons cosmiques primaires ne dépend que de la cordonnée radiale, la

densité des particules ne dépend que des coordonnéesretzen raison de la géométrie cylindrique

du domaine de diffusion. C’est la raison pour laquelle nous appellerons cette configuration le

modèle 2D. Par ailleurs, la portée finie de la diffusion couplée à une distribution homogène des

sources impliquent que, dans certains cas, nous pouvons étendre le bord radial à l’infini sans

perturber outre mesure le modèle. La densité des rayons cosmiques ne dépendra alors que de la

coordonnée verticale et nous nommerons cette configuration le modèle 1D.

Figure2.7 –Géométrie de la Galaxiedans le modèle de diffusion 2D à deux zones.

2.5.2 Equation de transport phénoménologique

Nous présentons ici l’équation de transport des rayons cosmiques dans le cadre d’un modèle

de diffusion homogène et isotrope. On note ψ la densité volumique et en énergie des rayons

cosmiques définie par

ψ(E,t, ~x)= d4N

où N est le nombre de particules. L’équation de transport se construit à partir de l’équation de

continuité

∂tψ+∇ ·~ J~+∂EJE =Q−S, (2.34)

où QetS sont les termes de source et de destruction des rayons cosmiques, respectivement. Le

courant volumiqueJ~s’exprime comme

~

J= Vc~ ψ−K~ψ, (2.35)

Vc~ représente la convection due au vent galactique etK le coefficient de diffusion spatiale.

L’intensité et la structure du vent galactique sont loin d’être bien déterminées [8]. Nous

considérerons tout au long de cette étude un vent dont la direction est perpendiculaire au plan

galactique de la formeVc~ = sign(z)VC~ez.

Le coefficient de diffusion spatiale supposé homogène et isotrope est donné par

K(E)= K0β R

1 GV

(2.36)

où β = v/c avec v la vitesse du cosmique etR = p/qsa rigidité. Dans le cas d’une turbulence

magnétique de type Kolmogorov, on montre queδ=1/3 [21].

Le courant en énergieJE est quant à lui donné par

JE =bψ−D∂Eψ, (2.37)

oùb= hdE/dtiest le taux moyen de perte d’énergie etDle coefficient de diffusion en énergie.

Aux mécanismes de pertes d’énergie discutés dans la Sec.2.4nous devons ajouter une

contri-bution liée à l’expansion adiabatique des rayons cosmiques due au vent convectif. Celle-ci est

donnée par l’expression

badia(E)=−∇ ·~ Vc~

3 Ek

2mc2+Ek

mc2+Ek

!

, (2.38)

oùEk est l’énergie cinétique du rayon cosmique [26].

Les centres diffuseurs se déplaçant à la vitesse des ondes d’AlfvènVa, les rayons cosmiques

subissent une diffusion en énergie par le mécanisme de Fermi du second ordre. Le coefficient de

diffusion en énergie (ou réaccélération diffusive)Dest relié au coefficient de diffusion spatiale et

à la vitesse d’Alfvèn par

D(E)= 2

9V

2

a

E2β4

K . (2.39)

En principe, la réaccélération diffusive des rayons cosmiques peut avoir lieu dans tout le halo

magnétique. Néanmoins, l’analyse [32] montre que ce processus se produit majoritairement dans

le disque galactique. Remarquons que dans le modèle de diffusion proposé par Strong et

Moska-lenko [34], un terme de gain d’énergie apparaît dans l’équation de transport. Nous continuerons

cependant à utiliser le modèle de [26] car il permet également de rendre compte des résultats

expérimentaux.

Le rapport entre la demi-hauteur du disque galactiquehet celle du halo magnétiqueL

typi-quement inférieur à 101nous incite à négliger l’épaisseur du disque galactique et à le considérer

comme étant infiniment mince. Dans ce cas tous les processus qui ont lieu uniquement dans le

disque galactique seront accompagnés d’un facteur 2hδ(z). L’équation 2.34 peut finalement se

réécrire sous la forme

∂tψ+∇ ·~ h~VCψK(E)~ψi

2.5.3 Les paramètres de propagation

Le modèle de diffusion décrit plus haut dépend principalement de cinq paramètres de

propa-gation :δ,K0,L,VCetVa. Ces paramètres peuvent en principe être reliés à des quantités

microsco-piques caractérisant le plasma galactique mais la méconnaissance du milieu interstellaire ne nous

permet pas d’en tirer des informations suffisamment précises. Ils peuvent cependant être estimés

à partir des mesures des rayons cosmiques détectés sur Terre. Gardons néanmoins à l’esprit que

la valeur de ces paramètres n’a de sens que dans le cadre de notre modèle effectif de propagation

et qu’ils ne reflète au mieux que des valeurs moyennes des paramètres associés aux mécanismes

microscopiques complexes à l’oeuvre dans la Galaxie.

Les paramètres de propagation des rayons cosmiques peuvent être estimés et/ou contraints

à partir d’analyses impliquant des espèces différentes. En effet, chaque espèce aura sa propre

histoire lors de sa propagation dans la Galaxie. En particulier, le rapport entre le flux d’une espèce

secondaire et celui de son parent primaire ne dépend que très faiblement de la forme du spectre

des primaires à l’injection. C’est la raison pour laquelle le rapport entre les flux des noyaux de

bore et de carbone (B/C) est largement utilisé pour estimer les paramètres de propagation [26,

33, 34]. Les analyses [11, 26] ont permis de définir un espace des phases couvert par environ

1600 jeux de paramètres à l’aide du code USINE [25] dans lequel le modèle de la Fig.2.7 et de

l’équation2.40 est implémenté. Parmi ces jeux on trouve les modèles de référence Min Med et

Maxprésentés dans le Tab.2.1. Le modèle Medoffre le meilleur ajustement aux mesures du B/C

utilisées par [26] tandis que le modèle Min et Maxcorrespondent au flux minimal et maximal

d’antiprotons primaires issus de l’annihilation de particules de matière noire dans la Galaxie [10].

Gardons à l’esprit que ces analyses ne sont pas sensibles aux paramètresK0etLindividuellement

mais plutôt au rapport K0/L. Cette dégénérescence peut être levée en utilisant, entre autres, les

noyaux radioactifs [30] ou encore les positrons de basse énergie [22]. Finalement, ces paramètres

peuvent être associés à de grandes incertitudes provenant par exemple des sections efficaces de

spallation des noyaux ou de la quantité de noyaux cosmiques secondaires produits au sein des

sites d’accélération [17].

L’avantage de ce modèle de propagation à géométrie simple réside dans le fait que

l’équa-tion de transport2.40peut être résolue de manière semi-analytique comme nous le présenterons

dans les prochains chapitres. Il est alors très rapide d’évaluer les incertitudes liées au modèle ou

de sonder l’espace des paramètres de propagation. Il permet par conséquent une compréhension

approfondie des mécanismes physiques de la propagation des particules chargées dans la Galaxie.

L’équation 2.40 peut également être résolue à l’aide de codes numériques à l’instar de

GAL-PROP [34] ou de son avatar DRAGON [24] qui permettent de prendre en compte des propriétés

géométriques de la Galaxie plus sophistiquées. Cela se fait néanmoins au détriment d’un temps

de calcul considérable.

Case δ K0 [kpc2/Myr] L[kpc] VC [km/s] Va[km/s]

MIN 0.85 0.0016 1 13.5 22.4

MED 0.70 0.0112 4 12 52.9

MAX 0.46 0.0765 15 5 117.6

Table 2.1 –Les jeux de paramètres de propagation Min, Med etMax dérivés de l’analyse du

rapport B/C [10].