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Mode de vie Mode de vie

Ressources et contraintes

différenciés, la mobilité résidentielle doit être étudiée comme un « processus unique de réaménagement des conditions d’existence », une « réorganisation plus large des conditions d’existence et des manières de vivre » (Grafmeyer et Authier 2011, p. 70, 73).

Contrairement à ce que laissent croire les injonctions à la mobilité, les questions posées par une mobilité résidentielle ne sont jamais formulées en termes binaires. Il ne s’agit jamais uniquement d’être mobile et en emploi ou d’être immobile et chômeur, d’être mobile et libre ou immobile et aliéné, d’être mobile et en phase avec le monde contemporain ou immobile et dépassé. Les transitions résidentielles, professionnelles et familiales s’articulent, s’imbriquent, suivent des logiques profondément ambivalentes et toujours en question pour les individus confrontés à la mobilité résidentielle. Penser la mobilité résidentielle comme un ensemble de transitions territorialisées nous semble être une façon efficace de dépasser les injonctions qui l’entourent. L’étude des mobilités résidentielles doit être celle des « marges de manœuvre individuelles » (Authier 2010, p. 5) qui s’expriment par la façon dont les individus s’adaptent, s’ajustent ou résistent aux événements et aux processus qui les confrontent à l’éventualité d’une mobilité résidentielle. Les mobilités résidentielles relèvent de choix individuels et ces choix doivent être traités comme tels (Authier 2010 ; Grafmeyer et Authier 2011). Ils n’en sont pas moins contraints, et imbriqués dans des logiques structurelles qui peuvent jouer un rôle déterminant (Bonvalet et Dureau 2000). En matière résidentielle, comme d’ailleurs dans tout raisonnement sociologique, le choix n’est jamais « absolu » (Authier, Bonvalet et Lévy 2010, p. 8) ni « le simple fait du hasard ou du caprice » (Grafmeyer 2010, p. 35). C’est d’une part parce qu’il se fait sous contrainte et à partir de ressources limitées, et d’autre part parce qu’il est toujours « en situation », « pris dans des processus » (Grafmeyer 2010, pp. 46-50). Une sociologie des mobilités résidentielles se doit aussi d’être une sociologie des processus sociaux par lesquels elle est produite (Merriman 2009, p. 135). Le changement de territoire est lié à un événement ou à une série d’événements biographiques dont il convient d’étudier la façon dont ils se déclenchent et donnent lieu à un déplacement et à une mobilité. Comme le propose Authier, il s’agit de « se positionner contre une vision téléologique des trajectoires résidentielles vues comme un parcours orienté vers un but implicite [...] dont chaque étape constituerait une façon de se rapprocher de ce but » (2010, p. 68). Les choix

résidentiels ont aussi un caractère « incertain et réversible » (Ibid, p. 68) que cette thèse

propose de prendre en compte par son objet : les mobilités résidentielles liées à l’emploi des salariés en France métropolitaine.

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Les mobilités résidentielles liées à l’emploi des salariés en France métropolitaine : construction de l’objet

Pour expliciter la délimitation de notre objet d’étude, on peut détailler les termes par lesquels on l’a formulé :

- « Les mobilités résidentielles… »

Par « mobilités résidentielles » on entendra toutes les situations dans lesquelles les individus sont confrontés à un choix résidentiel, quel que soit le choix qu’ils ont effectivement ou qu’ils vont effectivement faire. On prendra donc en compte les mobilités résidentielles en tant qu’elles se proposent aux individus, avant même que ceux-ci décident ou non d’être effectivement mobiles. L’immobilité fait partie de leur répertoire de choix possibles, quelles qu’en soient les conséquences sur leur vie professionnelle. De même, il nous semble que les stratégies d’évitement de la mobilité résidentielle doivent pouvoir être intégrées à ce travail. Car si les mobilités résidentielles sont bien le produit de choix individuels sous contrainte, alors l’univers des choix possibles doit aussi compter l’immobilité. En révélant l’existence d’un « ancrage de projet » chez des ouvriers confrontés à la fermeture de leur usine, Vignal (2005b ; 2006) a montré que l’immobilité peut être un choix à part entière et pas seulement une a-mobilité. Des arrangements comme la multilocalité résidentielle, le recours à des hébergements temporaires ou les migrations pendulaires sur longue distance font aussi partie de notre objet d’étude. Nous tenterons de faire en sorte de limiter le moins possible la situation résidentielle des individus à leur

« résidence principale », notion utile mais à de nombreux égards fragile et simplificatrice86.

On cherchera donc à étudier les choix résidentiels des individus quand ils sont confrontés à un événement mettant en question le choix de leur localisation résidentielle, sans se limiter aux changements effectifs de résidence principale.

- « Liées à l’emploi… »

Plus précisément, nous travaillerons sur des cas dans lesquels cet « événement déclencheur » est lié à la vie professionnelle des individus. On propose ici de considérer que la question de la mobilité résidentielle est toujours posée aux individus par un

86 Le traitement de l’enquête « Biographies et entourage » a ainsi montré, entre autres éléments allant en ce

sens, que la résidence « secondaire » peut jouer un rôle essentiel dans les trajectoires résidentielles des individus et dans l’organisation spatiale de leurs relations familiales (Bonvalet et Lelièvre 2012).

« événement initial » (Grafmeyer et Authier 2011, p. 70), un « événement déstabilisant » (Grafmeyer 2010, p. 48), une « bifurcation biographique » (Authier 2010, p. 68) auxquels ont peut accéder. Si isoler cet événement peut avoir quelque chose d’artificiel, tant les trajectoires professionnelles, résidentielles et familiales peuvent être liées, cette démarche permet de déconstruire les processus par lesquels les mobilités résidentielles se déclenchent et se déroulent pour mieux les comprendre. On a donc choisi ici de restreindre par construction le champ des questions ouvert par l’étude des mobilités résidentielles en mettant au cœur de ce travail les situations dans lesquelles la vie professionnelle des individus joue un rôle déterminant dans la confrontation des individus à une mobilité résidentielle. Il peut s’agir de la fermeture d’un site, mais aussi d’une mutation, de l’entrée dans la vie active, d’un changement d’employeur, de la perte d’un emploi ou d’une reconversion professionnelle. Ces événements professionnels peuvent se jouer sur de longues distances géographiques : sans préjuger des choix qu’il fera, un jeune diplômé de Brest qui trouve un emploi à Toulon doit se poser la question de la localisation de sa résidence principale. Ils peuvent aussi se jouer sur de courtes distances : un salarié muté de l’ouest à l’est de la région parisienne, soit quelques dizaines de kilomètres, sera confronté à un allongement qui peut lui paraître insupportable de ses temps de transport, et peut considérer qu’il ou elle n’a d’autre choix que de déménager.

Dans ce travail, on a choisi de ne pas lire les mobilités en termes de mobilité « choisie » ou de mobilité « contrainte ». Opposer mobilités « contraintes » et mobilités « choisies », c’est supposer qu’il existerait des contraintes qui ne « laissent pas le choix » tout comme il y aurait des choix sans contrainte. Or, toute action sociale est toujours le produit d’un choix sous contrainte, et de contraintes dépassées par les choix. D’ailleurs, opposer mobilités « contraintes » et mobilités « choisies » revient à exclure l’immobilité, qui est pourtant un choix à part entière (Vignal 2005b ; 2005c). Sur un plan plus opérationnel, il a été largement argumenté que l’opposition entre mobilités « contraintes » et mobilités « choisies » n’a pas de sens pour les salariés eux-mêmes. De leur propre expérience du monde social en général et de l’entreprise en particulier, ils connaissent eux-mêmes les limites d’une telle opposition (Gherardi et Pierre 2010 ; Schmidt et Robert-Demontrond 2012). Les salariés ont d’ailleurs tendance à largement sous-déclarer les situations de

mobilité « contrainte »87 (Eby et Dimatteo 2000). Postuler la distinction entre mobilités

87 Eby et Dematteo (2000) recueillent plus de 90% de mobilités déclarées comme « choisies », un pourcentage

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« contraintes » et mobilités « choisies » nous semble donc à la fois fragile sur le plan théorique et inefficace sur le plan pratique.

- « Des salariés… »

Ce point appelle trois précisions. D’abord, nous travaillerons sur les individus et non sur

des unités collectives comme par exemple les ménages. Cela ne veut bien entendu pas dire que les individus ne sont pas insérés dans de nombreux collectifs liés à leur vie sociale, familiale et professionnelle. On portera notamment une attention particulière aux négociations et aux tensions entre conjoints autour de la mobilité. Mais on étudiera

l’importance de ces collectifs à travers la façon dont les individus s’arrangent et composent

avec leurs appartenances quand ils sont confrontés à une mobilité résidentielle. Ensuite, nous travaillerons sur des actifs occupés, c’est-à-dire sur des individus en emploi ou entrant dans l’emploi. Les comportements des inactifs et des chômeurs pourront être évoqués et servir de points de comparaison, mais ils ne seront pas au cœur de nos terrains de

recherche. Enfin, nous travaillerons sur les salariés du privé. La vie professionnelle et la vie

résidentielle des indépendants suit des logiques qui leur sont profondément spécifiques (voir par exemple Bertaux-Wiame 1999) ; les intégrer à ce travail conduirait à une homogénéisation relative et artificielle des comportements des salariés. Quant aux fonctionnaires et aux salariés de la fonction publique, leur trajectoire professionnelle suit des règles et se joue dans une territorialité qui n’est pas celle des salariés du privé. Ils ont notamment accès à un marché de l’emploi relativement unifié à l’échelle nationale : le titulaire d’un concours peut trouver un poste partout en France et l’accès à ces postes suit un ensemble de règles administratives qui n’ont rien à voir avec les logiques de mise en mobilité des salariés du privé. La mobilité des fonctionnaires est un objet d’étude à part

entière et d’une grande actualité88, mais la prendre en compte aurait risqué de conduire à la

même homogénéisation relative et artificielle des comportements des salariés du privé. - « En France métropolitaine »

Enfin, on se limitera aux mobilités résidentielles qui se jouent à l’intérieur du territoire métropolitain. On exclut donc les mobilités en provenance ou à destination de l’étranger ou de l’outre-mer. Cette restriction nous paraît inévitable pour exclure les « migrations » du

88 Notamment depuis la loi du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique qui favorise la mobilité

des fonctionnaires. On peut aussi penser aux réflexions sur la mobilité spatiale des fonctionnaires de la fonction publique territoriale (Biland 2011).

champ de notre étude. Et si nous ne voulons pas présumer de ce que peut être une mobilité « courte » ou « longue » pour un individu, nous choisirons malgré tout ici de considérer que les mobilités hors du territoire métropolitain sont « trop longues » pour ne pas être des « migrations ».

Ce sont donc les mobilités résidentielles liées à l’emploi des salariés en France métropolitaine qui sont l’objet de ce travail. La définition de notre objet d’étude met au second plan les logiques non professionnelles comme les logiques économique ou « à

dominante familiale » (Bonvalet 2010)89. Il ne s’agit pas de nier ces logiques, qui d’ailleurs

peuvent avoir un impact sur la vie professionnelle des salariés. Mais il nous semble que se limiter à un angle de vue spécifique revient à une simplification du réel qui permet de rendre compte du phénomène complexe et multidimensionnel que sont les mobilités résidentielles. On n’étudiera pas non plus en tant que telles les mobilités résidentielles déclenchées par exemple par des changements de situation familiale, des politiques de rénovation urbaine, ou encore des catastrophes naturelles, déjà l’objet d’une épaisse littérature scientifique. On considèrera cependant que toute mobilité résidentielle, entendue ici comme toute situation dans laquelle la question de la mobilité résidentielle se pose à un individu, relève du cadre de ce travail si elle engage la vie professionnelle de ce dernier.

Contexte de recherche, travail de terrain et plan de la thèse

Pour étudier les mobilités résidentielles des salariés, on a donc cherché à croiser plusieurs perspectives et plusieurs terrains d’études. Un des objectifs de ce travail est de sortir des pensées de la mobilité sur lesquelles s’appuient les injonctions à la mobilité, et qui en font un phénomène autonome et auto-référentiel. On au contraire choisi ici de rendre compte de la dimension profondément transversale des mobilités résidentielles et de restituer la pluralité des acteurs sociaux qu’elles engagent. Il s’agit aussi de se servir des mobilités résidentielles des salariés pour faire une étude en coupe des différents mondes sociaux (privés, organisationnels, marchands…) qu’elles mettent en jeu.

89 Bonvalet (2010) identifie trois logiques principales à l’œuvre dans les mobilités résidentielles : la logique

économique (qui se décompose en quatre cas : les choix économiquement contraints, la recherche de marges de manœuvre par l’éloignement, l’ascension sociale par « petits pas » et la reproduction sociale), la logique « à dominante familiale » et la logique « à dominante professionnelle ». Nous avons donc ici essentiellement restreint notre objet à la dernière de ces logiques.

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L’ouverture des terrains abordés dans cette thèse est aussi liée au cadre dans lequel elle s’est déroulée. Une CIFRE a été signée avec l’entreprise CSE Mobilité au début de l’année 2010 jusqu’à la fin de l’année 2012. Alors filiale de Cilgere, l’un des plus importants « Comité Interprofessionnel du Logement » du mouvement paritaire « Action Logement »

qui s’appelait encore le « 1% Logement »90, CSE Mobilité est un prestataire de service

spécialisé dans l’accompagnement des salariés en situation de mobilité résidentielle, dit service de « relocation ». Initié par Christian Gitiaux, alors PDG de CSE Mobilité, le partenariat à l’origine de cette thèse a été pris sous sa responsabilité par Luc Moréna, Directeur Général Adjoint de CSE Mobilité. Tout le long de la convention, le pilotage du projet a été assuré par Raymond Steengracht, responsable RH et formations au sein de Cilgere et alors Responsable du Réseau de CSE Mobilité. Comme les premières rencontres précédant l’accord sur la mise en place de la convention CIFRE l’ont établi, l’intérêt de CSE Mobilité pour un tel partenariat venait d’abord du besoin de répondre à trois questions. Quelles sont les attentes des salariés mobiles ? Quelles sont les attentes de leurs employeurs, qui mandatent des sociétés comme CSE Mobilité pour les accompagner ? Qui sont les concurrents de CSE Mobilité et comment s’organise le marché de l’accompagnement à la mobilité ? À ces trois questions, on a proposé d’ajouter une quatrième perspective par une étude quantitative de la mobilité résidentielle et de ses publics en France depuis 1970. Ces quatre questionnements peuvent à certains égards donner une impression d’éclatement, mais ce risque nous semble avoir été compensé par la circonscription du sujet d’étude aux mobilités des salariés du privé au sein du territoire métropolitain. Notre parti-pris a été de multiplier les points de vue sur un objet délimité afin de saisir les différents processus sociaux mis en jeu par la mobilité résidentielle des salariés en travaillant sur quatre terrains d’enquête :

1. Un traitement original des enquêtes Emploi de l’INSEE de 1968 à 2011

L’accès à ces données s’est fait grâce au réseau Quételet et au Centre Maurice Halbwachs. Le chapitre 1 est consacré à détailler les questions méthodologiques, et l’exploitation des données est faite dans les chapitres 2 et 3.

2. Une campagne d’entretiens semi-directifs auprès de responsables des ressources humaines en charge de la mobilité des salariés

L’accès à ce terrain s’est fait grâce au réseau commercial de CSE Mobilité et de Cilgere. Les entretiens n’ont pas toujours été aisés à mener, les enquêtés étant fortement dotés en ressources sociales et culturelles leur permettant de contester au sociologue la conduite de l’entretien. Sur une quinzaine d’entretiens formels, dix nous ont semblé pleinement utilisables ; les autres ne seront mobilisés qu’à titre illustratif. La campagne d’entretiens a été complétée par l’observation de trois événements professionnels destinés aux responsables RH en charge de la mobilité des salariés. Tout au long de ce terrain, on a veillé à s’identifier et à être identifié par la dimension universitaire du projet, sans cacher le partenariat avec CSE Mobilité et Cilgere. Enfin, on a complété ce volet de l’enquête en travaillant trois autres sources : un corpus de manuels de gestion des ressources humaines, la littérature en science des organisations portant sur la disposition des salariés à la mobilité, et enfin le cadre juridique autour de la mise en mobilité des salariés par leur employeur. La mobilisation de ces trois matériaux complémentaires permet d’appréhender l’outillage des responsables RH en matière de mobilité, le cadre cognitif et juridique dans lequel s’inscrivent leurs discours et leurs pratiques. L’ensemble de ce terrain est exploité et présenté plus en détail dans le chapitre 4.

3. Le suivi du marché de l’accompagnement à la mobilité résidentielle des salariés (ou marché de la « relocation »)

On a commencé par établir une cartographie du marché de la « relocation » en exploitant la

base de données sur les entreprises « Diane » éditée par Bureau van Dijk91, qui donne des

informations comptables et financières sur les entreprises en provenance des tribunaux de Commerce. On a aussi observé la vie de la profession en suivant l’activité du syndicat professionnel du secteur en France et en Europe. Ces observations ont été l’occasion de mener des entretiens informels avec des dirigeants de sociétés de « relocation » et surtout d’observer les échanges entre eux. Si l’on a systématiquement mis en avant la dimension universitaire de l’étude, l’association avec CSE Mobilité, acteur bien connu dans ce marché, a pu être un handicap. Certains enquêtés se sont montrés ouvertement méfiants. D’autres sont restés inaccessibles. Mais l’ajustement par les enquêtés de leur discours et de leur attitude a aussi pu être riche en enseignements. On a parallèlement procédé à une étude détaillée de l’activité de CSE Mobilité, des équipes opérationnelles aux cadres dirigeants, par observation et par entretiens. Enfin, l’étude de ce marché a été complétée par l’étude

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du 1% Logement, un acteur paritaire qui joue un rôle déterminant dans la structuration de ce marché. Ce terrain est exploité et présenté plus en détail dans les chapitres 6 et 7.

4. Deux enquêtes auprès de salariés confrontés à une mobilité résidentielle liée à l’emploi

Pour travailler sur les individus mobiles, ou confrontés à une mobilité, on a d’abord créé un questionnaire d’une quarantaine de questions, passé par téléphone à 150 individus identifiés

grâce aux fichiers commerciaux de CSE Mobilité. Ce questionnaire ad hoc comportait de

nombreuses questions ouvertes et a été passé par téléphone, la consigne étant de ne pas chercher à écourter les entretiens et à laisser les enquêtés développer leurs réponses, quitte à alourdir le travail de saisie et de recodage. La passation des entretiens s’est faite en juillet 2011, grâce à la contribution de Paola Arroyo, alors étudiante en M2 de sciences politiques à l’Université Paris-Dauphine et stagiaire chez CSE Mobilité. Ce terrain est exploité et présenté plus en détail dans les chapitres 5 et 6.

Pour compléter le travail de terrain, on a eu l’occasion de contribuer à une enquête lancée par l’IAU ÎdF (Institut d’Architecture et d’Urbanisme de la région Île-de-France) et dirigée par Anne-Claire Davy, chargée d’études Habitat et modes de vie. Cette enquête visait à interroger les choix de salariés du privé franciliens confrontés au déménagement de leur établissement en Île-de-France, sous la forme de 26 entretiens semi-directifs menés au printemps 2013 auprès de salariés et de représentants syndicaux. La campagne d’entretiens a été menée par Julia Velluz, alors étudiante en M2 de sociologie à l’Université

Paris-Dauphine et stagiaire à l’IAU, et Anne-Claire Davy92. On a collaboré activement à la

construction de la grille d’entretien, participé à la campagne, contribué au suivi et à l’interprétation des entretiens, et pu exploiter les enregistrements des entretiens. Ce terrain permet d’apporter une nouvelle perspective à notre étude en interrogeant des individus qui ont été confrontés à un changement d’ampleur dans leur mode de vie, suite au déménagement de leur établissement, mais qui n’ont pas tous choisi de déménager pour y faire face. Il est exploité et présenté plus en détail dans les chapitres 5 et 6.