MISE EN PLACE DE LA COMMUNICATION

Communiquer. Étape décisive. C’est passer de sa confortable micro-sphère personnelle à une réalité violente et cruelle. C’est comme attendre une grosse vague sans bouger. Soit elle vous fouette le visage et vous ébranle tout entier soit elle choisi simplement de vous passer dessus sans autre forme de procès.

C’est aussi se mettre sur le devant de la scène, sans aucun filtre. Plus aucun prétexte ne vous sépare alors de la réalisation. Pas de sujet, pas de consigne. C’est vous et vous seul. C’est un peu comme se livrer tout entier. Pour la première fois, de A à Z, c’est moi.

Maintenant loin de Riga, l’appréhension de dévoiler mon travail au grand jour s’intensifie. Pourtant tout est prêt. Mais le regard des autres se fait de plus en plus oppressant. Le jugement et la peur qu’il est capable de procurer. La bande de copains. Mais aussi et surtout l’aura de rencontres faites au cours des années d’étude depuis l’enfance. C’est montrer à toutes ces personnes qui vous êtes aujourd’hui et par une certaine digression, celui que

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vous voulez devenir. Tout cela basé sur une publication. Immortalisées sous leur plus beaux jours. Mes premières créations prennent place dans des univers tout droit inspirés des magazines que je feuillette. Élégant, épuré et coloré. À mes début sans grande personnalité.

Jaune moutarde. Bleu Klein.

Juste une pointe de rouge. Souvenirs de Crête. Promenade nocturne.

Je souhaite transporter. Un voyage qui s’opère par l’image mais aussi le texte. Une proximité avec les mots. Passer par le titre. Leur donner un nom, les apprivoiser. C’est leur donner du corps, une personnalité. Le souhait d’imaginer un monde. Un univers qui leur est propre.

Instagram. Réseau social le plus en vogue du moment.

Véritable fléau d’une société image. Flux incontrôlable. Tremplin incroyable. La création de mon compte constitue un premier pas incontournable vers la communication.

Ugo. Un patronyme que j’agrémente de crafting, le nom

seul n’étant plus disponible sur la toile. Naissance d’une page Facebook. Des environnements virtuels d’une prise en main ridiculement aisée. Une facilité déconcertante, qui s’efface cependant très vite face à l’immensité de son contenu.

Porte ouverte vers un public toujours plus large. Entrée vers une sphère sans réelle limite. Y entrer est une chose, y faire sa place en est une autre. Étudier les heures et les jours d’affluence. Rechercher les hashtags optimums. Publier des photos à un rythme régulier. Poster des stories pour entretenir une activité dynamique. Chaque jour de la semaine amène avec lui son lot de caractéristiques. Chacun y va de son interprétation.

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20 humeur»

«Le Mardi c’est bien ! Les gens ils aiment bien le Mardi, ils sont de nouveau motivés par la semaine»

«Le mercredi, bof. Les gens sont souvent trop occupés.» «Ah le jeudi c’est le top ! Les gens sont encore dans leur semaine mais voient le week-end arriver à grand pas, ils sont contents, ils vont aimer»

«Le Vendredi ça dépend. T’as ceux qui vont lâcher leur portable et ceux qui vont passer leur soirée sur les réseaux»

L’humeur semble alors avoir un impact sérieux sur l’engouement d’une publication. Le fait est que je n’éprouve pas un tel systématisme. Mobilisant parfois un enthousiasme certain un Lundi comme un recalage sérieux un Jeudi. N’étant cependant pas d’une grande patience au sein des réseaux sociaux je fais appel à une amie dont le nombre d’abonnés s’est vu augmenté d’une centaine à plus d’un millier en l’espace d’une année.Touche finale. La vitrine virtuelle. Le E-shop. La multitude de possibilité me noie quelque peu. L’impossibilité d’obtenir un site vendeur de manière gratuite me conduit vers l’hybridation de deux plateformes. Wixx pour l’image,

Etsy pour la vente. L’un renvoyant à l’autre. Le premier

s’apparente à une plateforme proposant des templates prêt à l’emploi. Me renvoyant à l’époque où je tenais mon

Skyblog au collège, je m’amuse de la flexibilité de son

agencement. Le deuxième, site de vente en ligne spécialisé dans les créations personnelles. Maillon démesuré de créateurs en tous genres, le faible investissement nécessaire pour pénétrer cette sphère révèle aussi très vite le peu de visibilité qu’elle vous confère.

19.09.18 Création Instagram

https://www.instagram.com/ugo.crafting/

24.09.18 Création site Esty

https://www.etsy.com/fr/shop/Ugocrafting?ref=seller-platform-mcnav

02.10.18 Création site Wix

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Permettre l’évasion. Ecrire. Donner à voir. Le roman, la bande-dessinée, le théâtre. Autant d’univers sensoriels qui ont aiguisé mon regard jusqu’alors. Usages détournés. Inspirations orphelines. Être happé le temps d’un instant, plongé dans une histoire. C’est raconter.

Une fois l’objet façonné, produit fini, regarder ce qui l’entoure. Observer l’objet dans l’espace. Confrontation brutale. Dépendance non négociable. Comment veut- on donner à voir cette interaction ? La matière réagi à la lumière ; les couleurs s’accordent d’un environnement ; une identité dialogue indéniablement avec un contexte. C’est être attentif au détail. Mais c’est aussi regarder la globalité. L’objet dans l’espace est un tout. Duo indissociable. Tandem inséparable.

Se retrouver dans la peau du photographe. Immortaliser un instant. Cristalliser le moment. Complexe mise en œuvre à laquelle je n’ai que très rarement été confronté. Et là : comment mettre en valeur? Ma réponse se tourne vers la mise en scène.

Je m’invente un studio. Étirer un drap et le punaiser au mur. Mais quel mur ? Pas n’importe lequel. Les ombres. Le soleil. Face à mon objet, cela réduit leur portée et

III