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CHAPITRE I: INTRODUCTION

1.6 MISE AU POINT DU MODÈLE

Plusieurs modèles animaux ont été développés dans le but de mieux caractériser et de mieux comprendre la pathologie du NASH. Dans la présente étude, un modèle in vivo, basé sur celui conçu par Lieber et ses collaborateurs en 2004, a été mis au point, afin de mimer les lésions typiques d’une stéatohépatite, par l’administration d’une diète riche en lipides à des rats [44]. Ce modèle attrayant proposé par ces chercheurs stipule le développement d’une stéatose hépatique et de dépôts de collagène accompagnés de lésions nécroinflammatoires, de la production accrue de ROS, de peroxydation lipidique, de résistance à l’insuline et de dysfonction mitochondriale dans le foie de rats Sprague-Dawley, suite à l’ingestion d’une diète liquide riche en gras, durant 3 semaines. Malgré plusieurs tentatives visant à reproduire ce modèle et tout en respectant scrupuleusement toutes les consignes suggérées personnellement par les créateurs mêmes du modèle en question, les lésions espérées d’une stéatohépatite n’ont pas été rencontrées.

Or, la mise au point de ce modèle s’est poursuivie en prolongeant la durée du traitement sur plusieurs semaines, voire mois, avant d’atteindre le degré de lésions hépatiques souhaité pour cette étude. Le résultat était tel qu’après six semaines et allant jusqu’à douze semaines d’ingestion de la diète liquide riche en gras, les rats développaient une stéatohépatite non alcoolique comprenant les traits mentionnés plus hauts, situation semblable à la réalité humaine de nos jours. Un aperçu de la condition hépatique des rats ayant reçu la diète riche en lipides pendant six semaines est illustré aux figures 5 et 6 afin de permettre une meilleure appréciation des résultats présentés dans les prochains manuscrits. En effet, un état général de stéatose macrovésiculaire et d’infiltration de cellules inflammatoires prédominait chez ces rats (Figure 5). De plus, quelques paramètres cardinaux, tels que la peroxydation des lipides, la production de GSH et la relâche de LDH mesurés dans ces foies, ont fourni des indices importants quant à la détermination du moment opportun pour commencer les traitements. Effectivement, l’élévation de ces paramètres reflète le début d’une stéatohépatite à la

sixième semaine (Figure 6). Par ailleurs, le prolongement de la durée de l’ingestion de la diète grasse jusqu’à huit, dix et douze semaines nous a indiqué que les lésions de la stéatohépatite s’aggravaient en fonction du temps (résultats non présentés). Or, sachant qu’avant la sixième semaine les lésions hépatiques étaient trop peu importantes pour invoquer une stéatohépatite et que notre intention initiale était de traiter la maladie, il était incontestable qu’il fallait commencer les traitements à partir de ce moment.

Figure 5 : Effets de l’ingestion de la diète grasse pendant 6 semaines sur les paramètres histologiques. Coupe histologique d’un foie de rat illustrant la présence de stéatose macrovésiculaire et d’infiltration marquée de cellules inflammatoires (Coloration HPS, agrandissement 10x)

Figure 6 : Effet de l’ingestion de la diète grasse pendant 6 semaines sur certains

paramètres tirés de la mise au point du modèle NASH chez le rat. Le

malondialdéhyde (MDA) et le glutathion (GSH) ont été mesurés dans des morceaux de foie frais alors que le lactate déshydrogénase (LDH) a été mesuré dans le plasma, tous provenant de rats ayant ingéré une diète standard (Groupe contrôle) ou une diète riche en gras (Groupe diète grasse) pendant 6 semaines. Les valeurs sont exprimées par des moyennes de n = 4 rats ± ES. * P < 0.05 versus le groupe contrôle.

MDA (nmol/mg protéine) GSH (mM) LDH (U/L *10) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Groupe contrôle

Groupe diète grasse *

* * Un it é s

1.7 BUT DE L’ÉTUDE

Dans les pays prospères, de nouvelles habitudes de vie ont conduit à l’émergence de l’obésité et des maladies reliées à la stéatose hépatique, qui peuvent évoluer en stéatohépatite chez certains patients. Malgré son caractère asymptomatique, la stéatohépatite non alcoolique touche plus de 3 % de la population générale et représente la maladie chronique du foie la plus répandue dans les pays de l’Ouest.

Plusieurs cercles vicieux impliquant la peroxydation des lipides, la formation de ROS, la dysfonction mitochondriale, la déplétion des antioxydants et la génération de cytokines inflammatoires peuvent induire la fibrose hépatique qui peut éventuellement aboutir en cirrhose terminale.

Bien que la dernière décennie ait connue un essor important des études portant sur les causes, la pathogénèse et les conséquences de la stéatohépatite non alcoolique, certains aspects pathophysiologiques de la maladie restent énigmatiques à ce jour. Une multitude de voies thérapeutiques a été investiguée pour le traitement du NASH mais aucun remède efficient, appuyé sur des études expérimentales et cliniques, n’a encore été généralement établi.

L’objectif de cette étude portait donc sur l’évaluation du potentiel bénéfique de certains agents antioxydants et cytoprotecteurs sur ce modèle expérimental de NASH chez le rat et se divise en deux sous-parties selon les composés à l’étude. La première concerne le traitement des lésions de la stéatohépatite avec l’UDCA et son dérivé le NCX 1000, qui possèdent des effets cytoprotecteurs connus sur le foie. Il importait ainsi de trouver la dose optimale de NCX 1000 à utiliser dans le contexte du NASH, en évaluant les paramètres histologiques et physiologiques en fonction de la dose et en comparaison avec les effets de la molécule-mère, l’UDCA. De plus, il était question d’évaluer l’effet de la combinaison d’une moindre dose de NCX 1000 avec la vitamine E, puissant antioxydant hydrophobe. La seconde sous-division implique le traitement des affections du NASH expérimental avec la silibinine, molécule polyphénolique

active du chardon-Marie, possédant des propriétés antioxydantes et hépatoprotectrices bien documentées, sous forme de phytosome, complexe de silibinine et de phosphatidylcholine servant à augmenter l’absorption de la molécule en question.

En conclusion, ces études pourraient fournir un rationnel thérapeutique intéressant pour de futures études cliniques afin de développer un traitement efficace de la stéatohépatite non alcoolique.

Le premier manuscrit sera soumis en novembre à la revue scientifique American Journal of Gastroenterology et le second manuscrit sera soumis en novembre à la revue scientifique Journal of Ethnopharmacology. L’ensemble des manipulations a été réalisé par l’auteure de ce mémoire avec l’aide précieuse de Diane Vallerand et d’Antoine Brault.

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