4.3 M´ecanismes de m´elange, effet de l’´evaporation
4.3.1 Mise en ´evidence de l’effet de l’´evaporation
Au cours de l’´etude pr´ec´edente, nous avons isol´e plusieurs indices concernant une
forte ´evaporation du jet rond central par le courant annulaire: sur la Fig. 4.5, la
derni`ere occurrence d’une pr´esence de liquide d’au moins notre temps d’acquisition
(ici 20µs) a lieu `a 40 mm de l’injecteur, soit seulement 8 mm au dessus du maximum
de fluctuation. De mˆeme, la photo Fig. 4.17 montre un cˆone tr`es brillant, mais pas
de nuage de gouttelettes en aval: l’intensit´e diffus´ee d´ecroˆıt tr`es rapidement d`es que
l’on s’´eloigne de l’extr´emit´e du dard liquide.
Le but de cette section est de r´ealiser une cartographie du spray `a partir des
diff´erentes travers´ees du jet avec le thermom`etre. On s’attachera notamment `a identifier
deux r´egions importantes: la r´egion ne contenant que du liquide (cˆone potentiel
liquide), et la r´egion o`u est d´etect´ee au moins une goutte de liquide. Cette derni`ere
r´egion correspond au spray proprement dit (avant que le brouillard de gouttes ne soit
vaporis´e).
4.3.1.1 D´eplacement du capteur sur l’axe du spray.
La Fig. 4.20 pr´esente l’´evolution de la valeur moyenne ainsi que des extrema de
temp´erature sur l’axe du spray avec la distance `a l’injecteur. Tout comme pour la
Fig. 4.5, deux remarques s’imposent: pour des distances sup´erieures `a 27 mm, aucune
pr´esence de liquide n’est d´etect´ee; sur les 2
19points du fichier source de dur´ee 10 s,
aucun point de mesure n’indique la temp´erature du liquide, ce dernier a donc ´et´e
´evapor´e. On remarque aussi que la temp´erature maximale d´etect´ee sur l’axe du spray
n’atteint jamais la temp´erature d’injection du gaz annulaire: 90 K; cette temp´erature
varie de celle du liquide pr`es de l’injecteur, `a une temp´erature l´eg`erement inf´erieure
`a celle du gaz au repos dans l’enceinte exp´erimentale: 30 K. Ce r´esultat implique
que l’´evaporation a lieu d`es une courte distance depuis l’injecteur, le long du dard
0 10 20 30 40 50 x (mm)
0
8
16
24
32
T (K)
T
max
T
min
<T>
0 10 20 30 40 50 x (mm)
0
0.04
0.08
I
Fig. 4.20 – Variations des extrema de temp´erature, de la temp´erature moyenne et de
l’intensit´e de fluctuations sur l’axe en fonction de la distance `a l’injecteur
de liquide. Le gaz, en vaporisant des gouttes de liquide, se refroidit. Lorsqu’au del`a
du dard liquide ce dernier est dispers´e et que des incursions de gaz sur l’axe sont
possibles, ce gaz a d´ej`a c´ed´e son exc`es d’enthalpie.
Fig. 4.21, on trace l’´evolution du taux de pr´esence de liquide (TPL) sur l’axe du
spray avec la distance `a l’injecteur; conform´ement aux indications donn´ees par les
photographies, la proportion de liquide d´ecroˆıt d’abord lentement (jusqu’`a 13 mm)
puis tr`es rapidement.
4.3.1.2 Travers´ees du spray `a diff´erentes distances de l’injecteur.
Les trois travers´ees du spray (cf. Fig. 4.22) permettent de suivre l’´evolution de
la temp´erature maximale d´etect´ee `a l’int´erieur d’une de ces travers´ees, en fonction
10 x (mm) 0.01
0.1 1 TPL
Fig. 4.21 – Evolution du taux de pr´esence de liquide sur l’axe du spray avec la distance `´ a
l’injecteur
de la distance `a l’injecteur. A mesure que l’on s’´eloigne de l’injecteur, la temp´erature
maximale d´etect´ee sur une travers´ee diminue, `a 23 mm le gaz annulaire s’est suffisamment
refroidi pour ne plus ˆetre distingu´e du gaz ambiant de la chambre exp´erimentale. Ce
refroidissement du gaz rapide est un ph´enom`ene complexe dans la mesure ou l’´echange
thermique ne se fait pas seulement avec le liquide mais aussi avec le gaz ambiant. La
temp´erature de ce gaz `a l’arrˆet est elle mˆeme fonction des d´ebits liquides et gazeux
inject´es ainsi que de la temp´erature d’injection du gaz annulaire.
4.3.1.3 Cartographie du spray.
on peut maintenant rassembler les informations contenues dans les Fig. 4.20 et
Fig. 4.22 afin de construire une cartographie du spray.
On s’int´eresse d’abord au dard liquide c’est `a dire la r´egion o`u la temp´erature la
plus haute d´etect´ee est celle du liquide, les points noirs de la Fig. 4.23, extraits des
figures Fig. 4.22 et Fig. 4.20 correspondent aux fronti`eres de cette r´egion.
On peut aussi rechercher l’extension du brouillard de liquide. On appelle brouillard
la r´egion o`u, `a l’int´erieur d’un fichier source, on d´etecte au moins un ´ev´enement `a la
temp´erature du liquide: la temp´erature minimale du fichier source est celle du liquide.
les carr´es de laFig. 4.23, extraits des figures pr´ec´edentes correspondent aux fronti`eres
de cette r´egion.
Enfin on porte le point correspondant au maximum de fluctuation de temp´erature
sur l’axe du spray, lequel marque l’extr´emit´e du dard liquide.
On voit distinctement que tout le liquide est vaporis´e `a tr`es courte distance de ce
que l’on a d´efini comme le dard liquide, cette distance est de l’ordre d’un diam`etre
0 2 4 6 8 10 r (mm)
4
18
32
46
T (K)
T
maxT
min<T>
0 2 4 6 8 10 r (mm)
4
22
40
58
T (K)
0 2 4 6 8 10 r (mm)
4
22
40
58
76
T (K)
Fig. 4.22 – Variations des extrema de temp´erature et de la temp´erature moyenne sur
des travers´ees du spray, `a diff´erentes distances de l’injecteur: de haut en bas, x=23 mm,
x=12 mm, x=4.7 mm.
d’injecteur. Cette morphologie du spray explique que les r´esultats obtenus avec le
thermom`etre concernant la longueur de dard liquide aient ´et´e faciles `a comparer aux
mesures optiques: la distance `a l’injecteur pour le maximum de fluctuation est proche
de la distance `a laquelle est d´etect´ee la derni`ere goutte de liquide.
4.3.1.4 Conclusion.
Nous avons mis en ´evidence une ´evaporation du liquide par le courant annulaire.
Cette ´evaporation est d’une part tr`es importante, puisque la totalit´e du liquide est
vaporis´e, mais aussi tr`es rapide: le brouillard de gouttelettes est compl`etement ´evapor´e
`a une distance d’un diam`etre d’injecteur du dard liquide. La question de l’interaction
entre cette vaporisation et l’atomisation reste pos´ee.
injecteur
brouillard de
gouttelettes
maximum de
fluctuations
zone uniquement
liquide
traversée à 23mm
traversée à 12mm
traversée à 4.7mm
déplacement sur l'axe
Fig. 4.23 – Reconstruction des diff´erentes r´egions du spray `a partir de Fig. 4.22 et
Fig. 4.20. Les symboles repr´esentent les points de mesure. Le dessin reproduit les distances
relatives.
Dans le document
Atomisation et évaporation dans un jet mixte hélium liquide / hélium gazeux
(Page 69-73)