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Chapitre 2 Utilisation de nanoparticules comme vecteurs de produits nutritifs pour les

1. Aquaculture

1.4 Mise en culture des copépodes

Pour obtenir des copépodes afin de les utiliser en aquaculture, deux solutions s’offrent à nous, soit les collecter en milieu naturel ou bien les cultiver.

Très abondants sur les zones côtières, ils peuvent être collectés et triés par taille à l’aide de tamis. Ces derniers permettent de trier les nauplii (80-250µm), les copépodites (80-350µm) et les adultes (250-650µm). Il est aussi possible d'utiliser des pièges lumineux pendant la nuit pour les attirer.107 Les copépodes sont ensuite expulsés vers les tamis à l’aide d’un flux d’air avant d’être triés par taille.

Pour démarrer une culture de copépodes, il faut commencer par les adultes.108 Pour cela, il faut au minimum en moyenne 150 adultes de chaque sexe selon les espèces dans une colonne contenant au minimum 150 litres d’eau.109 Il est préférable d’utiliser des volumes d’eau de mer moins importants et les augmenter progressivement, suivant la croissance de la population.

Les copépodes se nourrissent principalement d’algues : des micro-algues (<5µm) comme le Isochrysis galbana ou des algues de taille supérieure à 10µm comme le Rhodomonas salina.110 Le fait que les copépodes aient besoin d’algues pour se nourrir peut être perçu comme un inconvénient car les cultures d'algues (Figure 2.4) n’ont pas été introduites dans la plupart des unités d’aquaculture. De plus, il faut bien sélectionner les espèces d’algues car leurs propriétés en acides gras, en acides aminés et leur valeur nutritionnelle sont variables.111,112 Les algues doivent également être maintenues dans des milieux spécifiques et leurs conditions de vie doivent être respectées pour garantir une qualité suffisante de leurs cellules.

Figure 2.4 – Installation d’une culture de Rhodomonas salina (photo J. Støttrup)

En raison de leur mode de nutrition, il est difficile d’obtenir une culture dense de copépodes calanoïdes. La densité maximale obtenue varie de 100 à 2000 individus par litre. Pour l’espèce Eurytemora affinis, la densité peut même atteindre 3000 individus par litre.113 Même si au début de la culture des copépodes, la densité peut être élevée, elle diminue au bout de quelques jours.

Selon les espèces, les copépodes calanoïdes pondent leurs œufs de deux manières. Dans la première, les œufs sont contenus dans un sac porté par la femelle, alors que dans la seconde les œufs sont pondus directement dans l’eau. En moyenne, les calanoïdes pondent entre 11 et 50 œufs par jour.

Figure 2.5 - Image de copépodes femelle de l’espèce Acartia tonsa avec le spermatophore.114

Il a été démontré que la reproduction des calanoïdes nourris d’un mélange des algues Chaetoceros et Isochrysis est inférieure à celle de copépodes soumis à un régime contenant une seule algue.115 Une ponte encore plus importante (31 œufs par femelle par jour) a été observée sur les copépodes Paracalanus crassirostris nourris avec les dinoflagellés Heterocapsa niei.116 La composition des algues influe donc sur la reproduction et la densité des copépodes.

Les taux de ponte et d’éclosion peuvent être améliorés si les copépodes sont nourris avec des algues de meilleure qualité. Toledo et al. ont utilisé une combinaison de Tetraselmis sp., Chaetoceros sp., et Nannochloropsis sp.117 Toutes ces algues ont une

n’ont pas les enzymes nécessaires pour convertir les EPA en DHA, or ils en ont besoin pour se développer et se reproduire.118 En remplaçant une ou deux de ces algues par une algue contenant une concentration élevée de DHA, nous pourrons améliorer la reproduction de ces copépodes.

Le taux de rencontre avec les larves de poissons dépend des densités de copépodes et des autres prédateurs présents dans les réservoirs de la culture. Il dépend également de la turbulence à l'intérieur du réservoir, de l'éclairage et des couleurs des proies. L’alimentation des larves de poissons au tout début de leur vie peut être relativement inefficace. C’est seulement au bout de quelques jours qu’ils deviennent capables de capturer leurs proies efficacement.113 Les nauplii de copépodes sont transparents pendant les premières étapes de leur développement. Il est donc plus difficile pour les poissons de les détecter (Figure 2.6).

Figure 2.6 - A gauche : image de nauplii Acartia tonsa sans nourriture - à droite image de nauplii nourris avec Rhodomonas sp

(apparente dans le tube digestif) (Photo S.R. Sørensen).

Si de nombreuses études existent concernant la culture des copépodes calanoïdes, il reste des progrès à faire. L'accent peut être mis sur la stabilisation des cultures pour atteindre une densité optimale. Pour ce faire, les copépodes ont besoin d’un régime alimentaire de qualité (notamment concernant la taille des nutriments) et de quantité optimale. Il est également nécessaire de maintenir une excellente hygiène de la cuve de la culture, et de récolter les œufs et les nauplii régulièrement. L’enjeu est donc de trouver une méthode répondant à ces exigences de manière efficace et facilement

réalisable. Nous trouverons ainsi un moyen d’augmenter la production de copépodes et ainsi de répondre aux besoins alimentaires des larves de poissons.

Les œufs qui n’ont pas encore éclos peuvent être collectés et stockés pour une utilisation ultérieure. Bien que la période de stockage soit limitée, les œufs stockés peuvent servir de supplément en cas de baisse de ponte ou en cas de besoin de créer un élevage de plus grande quantité. Il faut alors améliorer la qualité des œufs stockés pour optimiser le taux d’éclosion.

La photopériode (la durée des périodes éclairées et des périodes sans lumière) et le taux de ponte sont des paramètres à prendre en compte dans le développement de la culture.119 La plupart des espèces tolèrent une légère aération, ce qui est un avantage pour les espèces de copépodes se nourrissant de phytoplancton. En effet, l’aération permet de garder le phytoplancton en suspension.

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