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Chapitre 2 Utilisation de nanoparticules comme vecteurs de produits nutritifs pour les

1. Aquaculture

1.1 Inconvénients de l’aquaculture

 Au niveau local, l'aquaculture traditionnelle (ou les poissons sont cultivés en cages ou en bassins sur le littoral) peut dans certains cas causer plus de dégâts sur l'environnement que la pêche sauvage. En revanche, son impact sur l’environnement est minime au niveau mondial.84 Les problèmes locaux sont souvent relatifs au traitement des déchets et aux effets secondaires des antibiotiques utilisés. Ils peuvent aussi être liés à la concurrence entre l’élevage et la pêche d’espèces sauvages, ainsi qu’à l’utilisation de petits poissons pour nourrir les poissons carnivores commercialisables.

 L’aquaculture peut contribuer à la prolifération d’espèces envahissantes susceptibles d’endommager la faune, comme c’est le cas pour la perche du Nil.

 Les déchets produits par les poissons sont organiques et composés d'éléments nutritifs nécessaires à toutes les composantes de la chaîne alimentaire aquatique. Les déchets rejetés au fond de l'océan peuvent endommager, voire éliminer la vie benthique. Ils peuvent aussi diminuer les niveaux d’oxygène dissous dans l’eau et affecter la faune sauvage.85

 L'élevage du saumon demande une grande quantité de poisson sauvage utilisé pour le fourrage (c’est-à-dire la nourriture pour poissons d’élevage).En principe, les poissons ne peuvent ni produire les omega-3 ni les acides gras dont leur corps a besoin. Ils les accumulent soit en consommant des micro-algues (c’est le cas des harengs et des sardines), soit en consommant des poissons-proies (c’est le cas des saumons). Pour satisfaire cette exigence, plus de 50% de la production d'huile de poisson dans le monde provient du saumon d'élevage.86

 Les poissons carnivores comme le saumon ont besoin d’importants apports nutritionnels en protéines provenant du poisson de fourrage. Le problème, c’est que pour produire 1 kg de saumon d’élevage, plusieurs kilogrammes de poisson de fourrage sont nécessaires. Alors que la demande en saumon continue d’augmenter, le besoin en poisson de fourrage grandit davantage. Ainsi, 75% de la pêche dans le monde a dépassé ou est en passe de dépasser son rendement maximal durable.87

 Certains poissons d’élevage parviennent parfois à s’échapper, puis à se croiser avec leurs congénères sauvages. Les poissons croisés peuvent ainsi devenir envahissants sur les espèces sauvages.88 En effet, ils sont plus résistants aux maladies que les poissons sauvages, s’adaptent plus facilement à leur environnement et se nourrissent des mêmes ressources.

 L'aquaculture pratiquée d’une façon non durable est une menace grandissante pour les écosystèmes côtiers. En effet, près de 20% des forêts de mangroves ont été détruites depuis 1980, en partie à cause de l'élevage intensif de crevettes.89 Plus de 269.000 hectares de mangroves philippines ont été converties en fermes à crevettes. La plupart de ces fermes ont été abandonnées en une décennie en raison de l’accumulation de toxines et la

perte de nutriments. De plus, l’analyse des coûts a démontré que ces fermes n’étaient pas viables économiquement.

 Les fermes de saumon polluent les écosystèmes des littoraux ou elles sont installées. En effet, une ferme de 200 000 tonnes de saumon produit autant de déchets fécaux qu'une ville de 60.000 habitants. Ces déchets sont jetés directement dans la mer et ne sont pas traités.83 Il existe aussi une accumulation de métaux lourds (en particulier du cuivre et du zinc) sur le benthos (le fond marin) à proximité des élevages de saumon.

 La pêche sauvage est en déclin au niveau mondial, car l’habitat des poissons en particulier dans les estuaires est dans un état critique.90 L’élevage de poissons, comme le saumon, ne résout pas le problème, car ils ont besoin de consommer des produits provenant d'autres poissons, comme la farine et l'huile de poisson. Des études ont montré que la salmoniculture a des impacts négatifs majeurs sur le saumon sauvage.

1.2 Avantages de l’aquaculture et comment réduire son impact sur l’environnement

L’aquaculture peut cependant avoir des effets bénins voire réparateurs pour l’environnement : c’est le cas de la culture d’algues, de mollusques bivalves filtreurs (par exemple, les huîtres), de palourdes et de moules.91 En effet, les bivalves filtrent les polluants ainsi que des nutriments présents dans l’eau, ce qui améliore sa qualité.91 Les algues extraient les nutriments comme l'azote inorganique et le phosphore directement dans l'eau.92

Il existe également de nouvelles méthodes, comme la mise en jachère des enclos, qui diminuent les risques de pollutions biologiques et chimiques en minimisant le stress des poissons.

Les vaccins sont aussi de plus en plus pratiqués pour réduire l'utilisation d’antibiotiques pour le contrôle des maladies.93

La polyculture permet de pallier aux effets négatifs sur l’environnement. En effet, elle consiste à cultiver plusieurs espèces dans un même environnement et à les nourrir avec les mêmes ressources. Plutôt que d’être déversée dans le milieu naturel, la

Pour préserver l’environnement, il est également possible de créer des systèmes de recyclage de l'eau. Cela consisterait à la faire circuler à travers des filtres pour éliminer les déchets émis par les poissons et de nourriture non consommée. L’eau peut être économisée grâce à un système de recirculation dans les réservoirs. Les déchets recueillis pour faire du compost. Pour cela, plusieurs projets émergents se basent sur le principe de la ferme aquacole 100% RAS (Recirculating Aquaculture System). Son fonctionnement est le suivant : l’eau des bassins est filtrée de façon à ce qu'elle puisse être réutilisée dans les réservoirs (Figure 2.1). Cela réduit considérablement la quantité d'eau et d'espace nécessaire à la production intensive. Les étapes de RAS comprennent l’oxygénation de l’eau, et l'élimination des solides, de l’ammoniac, du CO2.94

Figure 2.1 – Photo de “Recirclating aquaculture” réservoirs à Freshwater Institute, Virginie, Etats-Unis.94

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