4. Contexte général du stage
4.3 Les milieux de stage
4.3.1Centre de récupération et d’éducation en nutrition(CREN) St-‐Martin
Paramètres de fonctionnement du milieu
À l’arrivée au dispensaire, des informations sont recueillies auprès du patient. Parmi ces informations, le poids, la température, la pression artérielle ainsi que le nom de la mère sont notées. Tous les patients consultant au dispensaire sont enregistrés dans le système informatique pour assurer le suivi. Les informations récoltées peuvent servir de statistiques afin de mieux connaître la clientèle desservie. Les données étudiées servent à déterminer vers où le patient doit se diriger par la suite.
Dans le cas des jeunes patients malnutris, ils sont référés au CREN.
Ressources humaines et matérielles
À la tête du Dispensaire St-‐Martin se trouve Sœur Marie-‐Madeleine Ndour. Elle coordonne l’ensemble des services offerts. Plusieurs employés travaillent au dispensaire dont : une pédiatre, deux médecins généralistes, des agents de santé polyvalents, des aides soignants et deux sages-‐femmes. Au CREN, Bernadette Diabaye est habituellement en charge des activités en nutrition. Par contre, lors de notre passage, elle était remplacée par Angèle Thiaw, normalement assignée à la pharmacie.
Présentement, l’aménagement physique du CREN est en processus de changement.
Plusieurs locaux sont réservés aux activités du CREN. Tout d’abord, la pièce principale est utilisée pour recevoir les mères et leur(s) enfant(s), pour faire la pesée et prendre les mesures anthropométriques, ainsi que pour la distribution et la prise des repas et des suppléments nutritionnels, les causeries et l’entreposage d’aliments réfrigérés. La pièce comprend des chaises à l’intention de mères, un comptoir de service, une section de mesures anthropométriques, deux réfrigérateurs, des placards de rangement, des éviers, ainsi que des tableaux d’information. Ensuite, il y a une petite pièce dédiée à la pesée des ingrédients. On y retrouve les ingrédients non périssables, une balance à aliments et un espace de travail restreint. À proximité, on retrouve la cuisine comprenant un brûleur au gaz pour la cuisson des repas et tout le matériel de cuisine. En outre, dans cette pièce, un espace suffisant est disponible pour que quelques femmes puissent observer et apprendre les méthodes de préparation des repas. Une grande chambre pouvant accueillir 13 patients hospitalisés est aménagée à l’intérieur même du CREN.
Finalement, une cours intérieure relie toutes ces pièces entre elles.
Programmes de santé
Le dispensaire St-‐Martin, fondé en 1955, comprend plusieurs départements dont : grossesses, gynécologie, laboratoire et analyse, échographie, pharmacie, consultations prénatales, soins ambulants et centre de nutrition. Un programme de vaccination complet est offert aux enfants selon l’âge. L’administration de vitamine A est également disponible si nécessaire. À tous les 6 mois ou au besoin, on procède à un déparasitage des enfants. Des antibiotiques et des solutions de réhydratation sont administrés aux enfants souffrants de diarrhée. Le Resomal est priorisé pour réhydrater les enfants dénutris puisque cette solution est plus riche en potassium et faible en sodium.
Programmes de nutrition
À l’intérieur du dispensaire St-‐Martin, on retrouve le centre de récupération et d’éducation en nutrition où sont référés les enfants malnutris. Le parent doit obligatoirement accompagner son enfant durant tout le processus. L’implication du parent est priorisée pour la prise en charge la malnutrition de l’enfant. Les aliments utilisés pour la préparation des repas sont disponibles localement. Les critères d’admission sont :
o Enfant entre 6 et 59 mois;
o Indice poids/taille < 70% OMS ou < -‐3 score Z (NCHS/WHO) o Périmètre brachial < 115 mm
o Présence d’œdèmes bilatéraux
Les cas le plus sévères de malnutrition sont hospitalisés au CREN (patients internes). La durée d’hospitalisation est variable selon l’état du patient c’est-‐à-‐dire, d’une semaine à plus d’un mois. Les mères et leur(s) enfant(s) sont également hébergés et nourries au CREN. Des frais d’hospitalisation de 500 Francs CFA (environ 1,25$) par jour sont exigés couvrant l’alimentation et les suppléments nutritionnels. Dans un premier temps, les enfants hospitalisés reçoivent du F-‐75 six fois par jour puis lorsque l’état s’améliore, le F-‐100 est administré deux fois par jour combiné aux bouillies. Pour les enfants souffrant de malnutrition de type kwashiorkor, l’amélioration de l’état est constatée lors de la fonte des œdèmes et du retour de l’appétit. Ceci se fait habituellement en cinq à sept jours. Pour les patients atteints de malnutrition de type marasme, le retour de l’appétit est le principal indicateur de l’amélioration de l’état, habituellement constaté en un à deux jours.
Dès leur prise en charge les enfants hospitalisés reçoivent de la vitamine A, de la foldine 5 mg et du mebendazole. Ils sont également traités en cas d’infection par le biais d’antibiotiques et d’antipaludéens. Dans le cas où l’enfant n’est pas vacciné contre la rougeole, un vaccin lui est administré.
Les cas moins sévères sont vus en externe sur une base quotidienne. Ces patients
4.3.2 CREN de l’Institut de pédiatrie sociale (IPS)
L’Institut de pédiatrie sociale est un institut universitaire créé en 1964. Il est chapeauté à la fois par le Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale du Sénégal et par la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université de Dakar.
L’IPS reçoit de l’aide financière et matérielle en provenance du Fonds Européen de Développement (FED), de l’UNICEF et du Centre international de l’Enfance (CIE). Les revenus du personnel sont couverts par l’État du Sénégal. Quant aux autres ressources financières, elles proviennent de la contribution communautaire ce qui lui permet d’être autosuffisant.
L’IPS poursuit diverses missions. D’abord, il vise la formation du personnel œuvrant dans le domaine de la médecine infantile préventive. Aussi, il a pour but d’assurer les soins aux enfants de 0 à 15 ans, ainsi qu’aux femmes enceintes. L’institut poursuit également la mission d’éduquer le public en matière d’hygiène de la femme enceinte et de l’enfant. On y fait également de la recherche sur divers sujets en lien avec la santé de la clientèle cible. La population accueillie à l’IPS provient surtout de Guédiawaye et de Pikine, considérant son emplacement géographique.
Les services offerts au centre sont :
§ Vaccination
§ Surveillance de la grossesse
§ Consultation du nourrisson
§ Consultation du couple mère-‐enfant
§ Consultation prénatale
§ Analyses de laboratoire
Les coûts associés à ces services varient de 100 à 1500 Francs CFA.
Aménagement physique
Un bâtiment de l’IPS est consacré à une école maternelle. Le Ministère de la Petite Enfance assure l’encadrement de cette dernière. Un deuxième bâtiment est consacré aux sciences sociales et un troisième regroupe les services médicaux.
Ressources humaines
L’Institut de pédiatrie sociale comprend plusieurs employés dont pédiatres, médecins stagiaires, sages-‐femmes, assistantes sociales, infirmières, techniciens de laboratoire, agents de santé communautaire et le personnel administratif.
Fonctionnement du milieu
Les consultations médicales sont assurées par un médecin pédiatre, un médecin stagiaire, une sage-‐femme ou une infirmière. On procède d’abord à l’inscription de l’enfant dans le registre. Au cours des consultations, des informations pertinentes sont ajoutées à la fiche individuelle et au carnet de santé conservés précieusement par la mère. Selon le besoin, des solutions de réhydratation orales sont administrées aux enfants. L’Institut de pédiatrie sociale comprend un CREN qui occupe une légère part de l’ensemble des activités. Celui-‐ci fonctionne tel un hôpital de jour. Les services sont offerts du lundi au vendredi de 9h à 14h (variable). En tête du CREN, il y a Mme Niang, infirmière. Pour sa part, Mme Gaye est en charge de la cuisine. Les enfants admis ont été référés au préalable lors de consultations à l’institut même ou encore, à l’extérieur. Le centre reçoit en moyenne 16 enfants malnutris par jour.
L’achalandage est plus important lors de la saison de l’hivernage. Tout dépendant de la sévérité de la malnutrition, les enfants sont divisés en trois catégories. D’abord, il y a les enfants atteints de malnutrition modérée, qui seront suivis un à deux jours par semaine jusqu’à l’atteinte des objectifs pondéraux. Ensuite, il y a les enfants souffrant de malnutrition sévère, qui devront être suivis à tous les jours jusqu’à l’atteinte des courbes normales. Finalement, il y a ceux dont la croissance est considérée comme étant normale, qui recevront des conseils de prévention par
l’infirmière. En moyenne, les enfants doivent se rendre au centre pendant environ un mois. L’approche est basée sur une alimentation suffisante en énergie et en protéines. Les aliments utilisés sont de provenance locale et ce, afin que les mères puissent reproduire aisément les recettes à la maison après les suivis. Que ce soit pour le kwashiorkor ou le marasme, le menu utilisé est le même.