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Sur le réseau hydrographique, les zones infestées touchent à égalité milieux artificialisés et habitats naturels, dont une grande majorité des ripisylves.

Tableau 3 : types de milieux impactés par les renouées du Japon

Figure 10 : ripisylve en cours d'invasion sur le Dorsan (St-Félix) et berge urbanisée infestée sur la Sierroz

(Aix-les-23

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carte 1.5.

Les milieux artificialisés correspondent très souvent à des ouvrages : digues en terre ou maçonnées, enrochements, perrés, talus routier, etc. ce qui rend encore plus difficile les actions de gestion. L'arrachage des nouveaux plants devient rapidement impossible, quand les rhizomes ont déjà pénétré les anfractuosités des ouvrages ; les fauches sont très difficiles du fait de la raideur des talus ; le broyage mécanique risque d'aggraver la situation en dispersant la plante. De plus, les renouées du Japon génèrent des surcoûts de restauration ou d'aménagement de ces ouvrages : traitement des matériaux infestés et multiples précautions pour ne pas disperser la plante.

Les ouvrages bordant le Sierroz à Aix-les-Bains et la Leysse au Bourget du Lac sont tout particulièrement concernés par ces problèmes. Sur le Sierroz très infesté, il est trop tard pour éviter l'installation de la plante dans les ouvrages de protection. Mais sur la Leysse au Bourget du Lac, il devient urgent d'éviter toute nouvelle implantation de renouées du Japon.

Sur le lac, les zones impactées sont essentiellement des zones artificialisées et soulignent l'importance de l'origine des points d'introduction (voie ferrée, usagers du lac, espaces privatifs, abbaye de Hautecombe,...). L'impact sur les habitats naturels touche à égalité des ripisylves et des roselières.

Figure 12 : invasion du littoral du lac

Figure 11 : ouvrages en berge infestés sur la Leysse et le Sierroz

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carte 1.5.

L'abbaye de Hautecombe présente de vastes zones infestées à l'origine de nouvelles contaminations sur 1.5 km au Nord et au Sud de celle-ci. D'après les photographies aériennes, il semble que les zones largement infestées soient liées à des travaux réalisés entre 1980 et 1999 (voie d'accès en remblais). Il est possible que ces remblais aient été déjà contaminés par la plante, ou que les terrassements aient provoqué l'étalement d'un gros massif déjà existant en 1980. Sur ce site, deux clones différents (mâle et femelle) sont présents pouvant aussi indiquer les deux origines.

Le premier a colonisé complètement le remblai de la voie d'accès, alors que le deuxième est sur la zone littorale mélangé parfois avec le premier.

Figure 13 : site infesté de l'abbaye de Hautecombe.

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CCEAU/MB - Réf. 120 - - juin 2011 - Photo 2006. Diffusion CPNS.

Reproduction interdite.

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L'impact sur les milieux remarquables du lac comme les roselières est particulièrement grave comme le montre l'illustration suivante sur les roselières à l'Est de Portout. Ce site est le plus intéressant, car il est peu influencé par des actions de gestion, qui peuvent accélérer ou freiner le processus d'invasion.

Les tracés de 1999 et 2006 sont issus d'une photo-interprétation, les tracés rouges sont issus de relevés GPS sur le terrain. En 2010, les zones infestées couvrent 2200 m², soit 20 % de cette zone humide remarquable.

Les surfaces infestées ont évolué ainsi sur le secteur visible aux 3 périodes sur les photographies aériennes :

- 1999 : 220 m² - 2006 : 840 m² - 2010 : 1500 m²

Cela correspond en moyenne à un étalement des zones infestées sur 1 m de distance et indiquerait que la contamination initiale du site s'est faite dans les années "90".

Les surfaces infestées progressent faiblement en valeur absolue au début de la contamination, mais aujourd'hui chaque nouvelle saison végétative permet à la plante des conquêtes importantes (+ 450 m²/an). A terme avec l'extension des massifs et les nouvelles implantations permanentes, c'est toute la frange littorale qui sera infestée. Compte-tenu de l'expansion passée et si le processus se poursuit à la même vitesse, dans 15 à 20 ans les renouées du Japon formeront un cordon continu sur ce site.

Figure 14 : progression de l'invasion des zones humides du lac (Portout Est)

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Par ailleurs, les massifs semblent avoir atteints une limite d’expansion au Nord lié à la présence d’une nappe quasi affleurante. Les massifs continuent par contre de s'étendre vers le Sud et la roselière humide.

Enfin, l'alignement de l'implantation des massifs montrerait que les échouages de tiges ou rhizomes, qui réussissent à s'enraciner se font à des côtes élevées du lac, qui correspondent à des niveaux estivaux et à la période la plus propice à l'installation des renouées du Japon. Les niveaux estivaux élevés ralentiraient par conséquent l'invasion des zones les plus basses et donc les plus humides. Aussi, abaisser le niveau du lac en période végétative pour favoriser la régénération des roselières, favorisera également l'installation des renouées du Japon sur les secteurs ainsi exondés.

Aux Buttets, l'entretien du site (broyage des ligneux) a pu accélérer l'extension des plantes. De plus, ce secteur est soumis à des flux apparemment importants de propagules, probablement apportés par la Leysse.

Ainsi presque toutes les zones humides remarquables du lac sont déjà fortement colonisées par des renouées du Japon avec des % d'infestation, qui peuvent atteindre localement 20 à 40% de la surface en zone humide : au moins 3250 m² infesté aux Buttets, 1350 m² à Chatillon Nord, 2200 m² à Pourtout Est.

Figure 15 : broyage des ligneux et échouage de tiges ou rhizomes venant probablement de la Leysse, dans la zone humide des Buttets (Sud du lac).

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Comme pour les rivières, les ouvrages bordant le lac se font colonisés par des renouées du Japon, ce qui pose les même contraintes de gestion ou d'aménagement. Ainsi le projet en cours à Aix-les-Bains de création d'un cheminement piéton au fil de l'eau montre que la gestion des renouées a un impact financier très significatif, puisqu'elle multiplie par deux le poste lié aux plantations et créations d'espaces verts.

Figure 16 : ouvrages infestés au bord du lac

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La part des zones infestées situées sur le lac est tout à fait importante sur le bassin versant, puisqu'elle représente 30% des surfaces. La propagation sur le lac se fait essentiellement de proche en proche à partir des points d'introduction comme pour les rivières. Les zones les plus infestées sont donc toujours à proximité des "sources" les plus importantes de flux de propagules.

La répartition "démographique" des massifs avec 40% d'implantations récentes montrent la forte dynamique de colonisation du lac.

Les expériences réalisées par ailleurs montrent que : - les tiges flottent,

- les rhizomes vivants attachés à des tiges flottent,

- les rhizomes vivants attachés à des parties dépérissantes flottent, - les rhizomes vivants détachés du reste de la plante coulent.

Tableau 4 : contamination du lac du Bourget

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