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Milieu humain et activités socio-économiques

CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

3.4. Milieu humain et activités socio-économiques

Dans le processus de peuplement, les Bariba semblent être les premiers suivis des peulh puis des autres ethnies. Les populations venues de l’Atacora sont surtout à la recherche de terres fertiles pour l’agriculture. Une partie constitue la main-d’œuvre agricole pendant la saison des pluies et à la récolte du coton y compris celles venues des pays voisins (Togo, Burkina Faso) (PDC Sinendé, 2010).

3.4.1. Caractéristiques démographiques de la population de la commune 3.4.1.1. Tendances démographiques

Au Recensement Général de la Population et l’Habitat de février 2002 (RGPH3), la population de Sinendé est de 63 373 habitants contre 40 769 habitants en 1992 soit un accroissement intercensitaire de 4,51%. Cet indicateur fait des records, la moyenne départementale étant de 4,37% et la moyenne nationale de 3,25 %. La population féminine est de 31707 et celle des hommes de 31666 (RGPH3, 2002).

Les 63373 habitants de Sinendé se répartissent au sein des quatre arrondissements avec

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 13 25 984 habitants. Le chef lieu abrite 41% de la population de la commune suivie de très loin par l’arrondissement de Sèkèrè (14 314 habitants soit 23%). L’arrondissement de Sikki est peuplé de 12 398 habitants soit 20% de la population de la commune. Celui de Fô-Bouré abrite 10 677 habitants représentant 18% de la population de la commune.

A côté de ce mouvement naturel on observe dans la commune de Sinendé des migrations de populations. En effet, le phénomène d’urbanisation dans la commune a entraîné le départ des populations du secteur primaire (agriculture) vers d’autres secteurs (tertiaire). En effet, à la recherche d’emploi, de diplômes et pour des raisons de commerce, les ressortissants de la Commune se déplacent vers d’autres localités telles que Bembérékè, Nikki, Parakou, Kandi et même vers d’autres pays comme le Nigeria. Il faut signaler les déplacements saisonniers (transhumance) des éleveurs Peulhs vers les arrondissements voisins ou vers d’autres communes.

Ces migrations, même si elles ont des avantages tels que l’acquisition de certains biens de luxe (moto, moulin radio, télévision), provoquent le dépeuplement de la Commune et la baisse de la production agricole.

Par ailleurs, les immigrants des communes limitrophes de l’Atacora et d’autres pays comme le Nigeria (Ibo), le Burkina Faso, le Niger et le Togo arrivent dans la Commune en quête de terres agricoles et pour des raisons de commerce ce qui fait de la Commune une zone d’attraction. Ce phénomène, bien qu’ayant des avantages comme le développement du commerce, est l’une des causes de diverses maladies, de l’insécurité, du vol et une surexploitation des terres cultivables.

3.4.2. Caractéristiques socio-économiques de la population

Il convient de noter que seul le secteur primaire comprenant essentiellement l’agriculture est relativement développé. La commune ne dispose d’aucune usine de transformation, le secteur secondaire est quasi inexistant. Quant au secteur tertiaire il est composé des services déconcentrés de l’Etat, des ONG, et Projets en activité dans la Commune, ainsi que les activités commerciales dominées par l’informel.

Enfin, mentionnons que la population d’âges actifs (15-59 ans) représente 42,7 % de la population totale contre 44,9 % pour le département du Borgou et 47,7 % pour l’ensemble national. La transformation est essentiellement pratiquée par les femmes. La transformation se fait, soit individuellement, soit en groupement avec l’appui des ONG ou certains projets. Les activités de transformation très couramment rencontrées dans la commune sont la

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 14 transformation de soja en fromage, la transformation du manioc en gari, la transformation du maïs en ses dérivées classiques (pâte, boisson, bouillie), la transformation de l’arachide en huile et galette, la transformation des amandes de karité en beurre ; la transformation du néré en moutarde.

Dans les secteurs de la transformation, les matières premières (produits agricoles, produits de la cueillette) sont travaillées à l’aide des moyens rudimentaires, tels que les moulins recensés par le diagnostic. Les hommes et les femmes (en nombre plus important), organisés en groupements ou non, vendent les produits transformés en grande partie sur les 5 marchés locaux que compte la Commune. Les produits locaux sont souvent peu compétitifs vis-à-vis des produits importés. Cela s’explique par l’utilisation des matériels archaïques, la cherté et l’accès difficile aux matières premières et au crédit, le faible niveau de qualification technique des acteurs/trices, l’inefficacité des groupements et le bradage / mévente des produits.

Le potentiel du commerce est lié à l’abondance de produits agropastoraux et artisanaux commercialisables, d’une part à l’existence des marchés locaux et d’autre part. Il existe 9 importants marchés (Sikki, Gessoubani, Sinendé centre, Sékéré, Fô-bouré, Yara,

sèrou, Niaro, Sokka) et de petits marchés dans toutes les communautés sauf à Bouro et Kparo). On y dénombre 07 boucheries (Sékéré, Yara, Sinendé, Gessoubani, Fô-bouré, Sikki, Niaro). 44 boutiques dont 21 buvettes, 1 marché de bétail (Sikki) ,02 ateliers de menuiseries (1Sinendé, 1 à Fô-Bouré) 03 scieries, 01 station SONACOP non fonctionnelle, 21 cuves à pétrole. Il s’agit là de l’essentiel des équipements marchants de la Commune. La détérioration des termes d’échanges commerciaux des produits locaux par rapport aux produits de l’étranger, ajoutée au coût trop élevé du transport fragilise le secteur.

L’apiculture prend de plus en plus d’importance et se produit dans tous les arrondissements.

En 2002 on a dénombré, au total ,239 apiculteurs dont 33 femmes (PDC, 2010).

Les secteurs productifs générateurs d’emplois et de revenus sont caractérisés par l’utilisation des moyens de production rudimentaires rendant de ce fait très pénibles les activités de l’agriculture. Cette activité est rendue possible grâce à la disponibilité des terres cultivables, des pâturages, des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs et des structures d’encadrement

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 15 culturales sur brûlis, la jachère, l’assolement sont-ils fortement répandus dans la Commune.

Le travail est essentiellement manuel mais certains producteurs utilisent la culture attelée ou motorisée.

La fertilisation des sols est tributaire des engrais chimiques. L’engrais organique est très peu développé. Les grands types de cultures de la commune sont : la culture vivrière (igname, manioc, maïs, niébé, soja, sorgho, riz), la culture de rente ( Coton, arachide, riz) La production de tubercules et racines domine en terme de valeur.

Le maraîchage occupe également la communauté dans les localités où existent surtout les bas-fonds (Yara, Fô-bouko, Sakarou, Diadia.

La production industrielle quant à elle est dominée par le coton.

3.4.2.2. Pêche

Dans la Commune de Sinendé, il existe 09 barrages de pisciculture couvrant une superficie de 820 ares dont 555 ares ont été empoissonnés. Le rendement moyen est de 22,5kg de poisson soit 12,5 tonnes par an (PDC, 2010).

La pêche continentale sur l’Alibori, qui est le plus important cours d’eau, arrosant la commune n’est pas évaluée. Il en est de même de celle opérée sur les autres cours d’eau saisonniers qui tarissent pendant la saison sèche.

Les neuf ( 09) retenues d’eau ou barrages sont localisées dans les villages de Yara, Sèkèrè, Guessoubani, Sinendé, Didia, Sikki, Sikki-Gando, Sakarou et Fô-bouko.

D’une manière générale les pécheurs utilisent des techniques archaïques de pêche (Ligne, paniers etc. …)

3.4.2.3. Elevage

L’élevage constitue la seconde activité mais très peu tourné vers un élevage économique.

Parmi les espèces élevées dans la commune on peut citer les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, les équins, la volaille.

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 16 3.4.2.4. Artisanat et tourisme

Les principales activités artisanales se résument en la forge, le tissage, la couture la poterie, la vannerie, la fabrication des nattes, la maçonnerie, la menuiserie la scierie, et la mécanique.

La forge est réservée au « sékobou » qui est une caste. Les produits portent sur les outils agricoles vendus localement.

L’artisanat contribue faiblement à l’économie locale. Mais, il est confronté aux mêmes problèmes que les autres secteurs à savoir :

 La faible qualification professionnelle des artisans,

 L’utilisation des matériels archaïques ou rudimentaires,

 La concurrence des produits importés.

Toutefois, les artisans disposent d’un collectif au niveau de la commune composé de tous les corps de métiers. Il s’organise pour bénéficier des formations par le Bureau d’Appui aux Artisans et Artisanes (BAA) et est affilié à la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB).

Quant au tourisme, il fait figure de famille pauvre. Cependant, certains sites touristiques potentiels existent parmi lesquels on peut citer :

 Les mares a caïmans de Yara et de Sèkèrè,

 Les mares sacrées de Diadia,

 Les vestiges des ossements de lion sacrés à Fô-Bouko,

 Forêt sacrée de Fô-Son à Fô-Bouko (PDC Sinendé, 2010).

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