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Pratiques de gestion de la fertilité des sols au Nord Bénin :

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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REPUBLIQUE DU BENIN

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI (UAC)

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI (EPAC) CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT

OPTION : Production Végétale

Rapport de fin de formation pour l’obtention d’une Licence professionnelle

Présenté par : BABIO B. Yacoubou

Superviseur : Co-Superviseur :

Dr. Daniel C. CHOUGOUROU HENADJE C. Gildas

Maître de Conférences des Université du CAMES Ingénieur Agronome Enseignant Chercheur à l’EPAC/UAC

Année académique : 2016-2017

Pratiques de gestion de la fertilité des sols au Nord Bénin : Cas des

populations de la Commune de Sinendé

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page ii

Certification

Je certifie que la présente étude a été réalisée par BABIO B. Yacoubou à l’Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi, sous ma supervision en vue de l’obtention du Diplôme de Licence professionnelle Option Production végétale.

Superviseur

Dr. Daniel C. CHOUGOUROU

Maître de Conférences des Universités du CAMES Enseignant chercheur à l’EPAC/ UAC

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page iii

Dédicace

Je dédie ce travail :

A mon père et à ma mère pour tous les sacrifices qu’ils ont consentis pour mon instruction.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page iv

Remerciements

Je saisis la présente occasion pour adresser mes sincères remerciements à tous ceux qui m’ont aidé de diverses manières pour la réalisation de ce travail. Mes remerciements vont en direction des autorités de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont donnée. J’adresse ma profonde gratitude aux personnes ci- dessous :

Docteur Daniel C. CHOUGOUROU, Maître de Conférences des Universités du Cames, Enseignant-Chercheur à l’EPAC qui malgré ses multiples occupations a supervisé ce travail ;

Ir. C. Gildas HENADJE, pour sa disponibilité et la qualité de ses apports ;

A tous mes collègues de la Section Communale pour le Développement Agricole de la commune de Sinendé ;

Au président et aux membres du jury, vous qui avez l’insigne honneur de juger le présent travail malgré vos multiples occupations, pour votre souci de contribuer à la réussite de ceux que vous formez pour une vie professionnelle compétitive, recevez ici nos hommages respectueux et sincères ;

A tous ceux ou celles que nous avons oubliés de citer ; veuillez nous en excuser, seul Dieu pourra vous remercier pour nous ;

Humble reconnaissance, à tous ceux qui de près ou de loin, ont œuvré à la confection de cette œuvre.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page v Table des matières

Certification ... ii

Dédicace ... iii

Remerciements ... iv

Résumé ... ix

Introduction ... 1

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ... 2

1.1. Problématique ... 2

1.2. Objectifs de l’étude ... 3

1.2.1. Objectif global ... 3

1.2.2. Objectifs spécifiques ... 3

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE ... 4

2.1. Notion de fertilité des sols ... 4

2.2. Gestion de la fertilité des sols ... 5

2.3. Gestion Intégrée de la fertilité des sols ... 7

CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ... 10

3.1. Situation géographique ... 10

3.2. Climat ... 11

3.3. Géomorphologie et hydrographie ... 12

3.4. Milieu humain et activités socio-économiques ... 12

3.4.1. Caractéristiques démographiques de la population de la Commune ... 12

3.4.1.1. Tendances démographiques ... 12

3.4.2. Caractéristiques socio-économiques de la population ... 13

3.4.2.1. Agriculture ... 14

3.4.2.2. Pêche ... 15

3.4.2.3. Elevage ... 15

3.4.2.4. Artisanat et tourisme ... 16

CHAPITRE 4 : APPROCHE METHODOLOGIQUE ... 17

4.1. Phase préparatoire ... 17

4.2. Echantillonnage ... 17

4.3. Collecte des données ... 17

4.4. Analyse des données ... 18

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page vi

CHAPITRE 5 : RESULTATS ET DISCUSSION ... 19

5.1. Résultats ... 19

5.1.1. Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés ... 19

5.1.2. Pratiques endogènes de gestion de la fertilité des sols ... 19

5.1.3. Pratiques nouvelles et introduites ... 20

5.1.3.1. Pratiques Communes à l’ensemble de la zone d’étude ... 20

5.1.3.2. Pratiques de gestion particulières aux zones à forte pression foncière ... 22

5.1.4. Stratégies de la gestion de la fertilité des sols ... 22

5.1.5. Contraintes au développement des stratégies endogènes ... 23

5.1.6. Contraintes à l’adoption des stratégies nouvelles ... 24

5.2. Discussion ... 26

Conclusion et suggestions ... 28

Références bibliographiques ... 29

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page vii Liste des figures

Figure 1 : Présentation de la Commune de Sinendé. ... 10

Figure 2: Diagramme climatique de Franquin de la région de Parakou ... 11

Liste des tableaux Tableau 1 : Répartition des enquêtés par village d’étude. ... 17

Tableau 2 : Profil et caractéristiques des enquêtés ... 19

Tableau 3 : Modes de valorisation des résidus de récolte ... 21

Tableau 4 : Inventaire des pratiques de gestion de la fertilité des sols par arrondissement ... 23

Liste des photos Photo 1 : Lieu de parcage des bovins ... 20

Photo2 :Parcage des bovins………...22

Photo 3 : Bovins en pâture dans un champ ... 24

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page viii Liste des sigles et abréviations

CARDER : Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural UAC : Université d’Abomey Calavi

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey Calavi

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et Agriculture GRN : Gestion des Ressources Naturelles

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique ONG : Organisation Non Gouvernementale

PDC : Plan de Développement Communal SONEB : Société Nationale des Eaux du Bénin

SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page ix

Résumé

La présente étude a porté sur l’analyse des différentes pratiques de gestion de la fertilité des sols par les populations de la Commune de Sinendé. Les entretiens et les questionnaires sont les principaux outils de collectes de données. L’enquête a visé au total 87 producteurs potentiels de la Commune de Sinendé. Ces producteurs sont choisis de façon aléatoire et selon la méthode de boule de neige. Plusieurs pratiques de gestion de la fertilité sont identifiées dans la zone d’étude. Ces pratiques sont regroupées en deux grands groupes. Il s’agit des pratiques endogènes et des pratiques introduites. Les résultats d’analyse nous ont montrés que la pratique la plus ancienne a trait à la gestion de l’eau pour mieux tirer profit de la terre. L’application des engrais minéraux à partir du premier sarclage est une introduction de la vulgarisation. Le parcage rotatif direct pratiqué par les agro-éleveurs est aussi une pratique ancienne pour valoriser les déjections des animaux et les résidus de récolte. La contrainte majeure évoquée pour les pratiques anciennes est le déplacement continu des champs. Ce déplacement a pour conséquence l’éloignement des habitations des champs créant ainsi des pertes de résidus de récoltes pour divers usages. En somme, la pratique de gestion de la fertilité des sols dans la Commune de Sinendé est pleine essor mais il faut d’effort supplémentaire pour rentabiliser la production agricole.

Mots clés : Pratiques paysannes, Gestion de fertilité, Commune de Sinendé.

Abstract

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 1

Introduction

L'économie du Bénin est dominée en grande partie par l'agriculture, l’élevage et la sylviculture. Ces trois secteurs occupent presque 86% de la population active, produisent presque les deux tiers de la richesse nationale d’exportation et plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB), (Annuaire Statistique, 2004). Malgré tout, l’agriculture béninoise reste en deçà des attentes des populations. Cette situation tient à une faible production agricole qui s’oppose à une croissance rapide de la population (3% par an).

Les petits exploitants agricoles d’Afrique sub-saharienne se trouvent dans des situations précaires, d’où résultent des niveaux de production souvent très inférieurs à ce qu’ils obtiendraient dans des conditions plus favorables. Les agriculteurs sont très tributaires de la fertilité de leurs sols, qui constitue souvent une de leurs ressources essentielles. La fertilité du sol, définie comme un ensemble de facteurs chimiques, physiques et biologiques qui détermine le potentiel des terres, est en général faible en Afrique. Combinée à un climat souvent défavorable, il en résulte une pression intense sur la terre, même quand la densité de la population est relativement faible (Breman, 1995) ce qui mène à une dégradation rapide des sols dans de nombreuses zones d’Afrique sub-saharienne. Sanchez et al. (1997) affirment que

« l’épuisement des sols dans les petites exploitations agricoles est la cause biophysique fondamentale du déclin de la production alimentaire par tête en Afrique sub-saharienne ».

Les ressources naturelles du Bénin dont les terres fertiles, les forêts, les terres de culture, les eaux poissonneuses sont en proie à une mauvaise gestion. L’une des conséquences à ce gaspillage des ressources est la baisse de la fertilité des sols et une chute considérable des rendements des cultures (Vissoh, 1994). Le Bénin a une population constituée à près de 80 % de ruraux (Adam et Boko, 1993). Cette couche contribue pour près de 40 % au produit intérieur brut du pays à travers l’agriculture (Biaou, 1998) . L’un des problèmes majeurs qui affectent aujourd’hui cette agriculture dans le nord du Bénin est la baisse de la fertilité des sols (Alohou et Agossou, 1998). Elle est due à la forte poussée démographique, doublée d’une extension rapide de la culture cotonnière. C’est pourquoi la gestion de la fertilité des sols doit jouer un rôle central dans toute intervention visant à améliorer la productivité agricole.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 2

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE

1.1. Problématique

La dégradation de la fertilité des sols comme l’une des causes majeures de la crise de l’agriculture béninoise est de plus en plus reconnue. En effet, plus de 70% des terres arabes de l’Afrique au sud du Sahara seraient de fertilité faible ou très faible (Pieri, 1989). De plus, selon certains auteurs, les frontières agricoles sont déjà atteintes dans plusieurs pays d’Afrique (Eicher et Baker, 1982) et pire, les agriculteurs de l’Afrique de l’Ouest auraient déjà de façon générale épuisé leurs sols (Kaboré S., 1996).

Le problème de la baisse de fertilité des sols est donc très préoccupant pour les économies africaines dont le caractère prépondérant de l’agriculture est connu. C’est le cas du Bénin dont l’agriculture contribue pour près de 35% au PIB, emploie 70% de la population active et participe pour plus de 60% aux recettes d’exportation (Honlonkou, 1999).

Malheureusement, la politique agricole béninoise a été trop sectorielle. Elle a longtemps mis l’accent sur la production cotonnière avec un système d’incitations appropriées au moyen de prix aux producteurs, des services d’encadrement et des subventions affectées aux intrants.

Cette option a entraîné des crises dont la disparition de la jachère alors que les systèmes agricoles demeurent peu évolués, la dégradation de la fertilité des sols, et par conséquent la baisse de la productivité agricole et la multiplicité des zones d’insécurité alimentaire.

Lorsque nous prenons particulièrement le cas du Sud-Bénin, la pression de l’homme est prédominante dans la préservation du paysage végétal car le sud du Bénin est considéré comme l’une des régions les plus peuplées de l’Afrique de l’Ouest. Dans ces conditions, l’agriculture perd de plus en plus sa durabilité car la disparition des jachères comme moyen de régénération naturelle des sols s’accompagne rarement des améliorations conséquentes du système cultural. D’où le poids des facteurs démographiques dans la crise de l’agriculture béninoise. Par ailleurs, la contrainte majeure des exploitations agricoles au nord du Bénin est la baisse progressive de la fertilité des sols, c'est-à-dire de leur capacité de production. La mise en jachère des terres après quelques années de culture, combinée à la colonisation des nouvelles terres, a longtemps été la solution à cette contrainte ; mais elle n’est plus possible, du fait de l’évolution de la démographie et donc de l’extension des domaines cultivés (Amidou et al., 2003).

La baisse de fertilité de ces sols a fait l’objet de nombreux travaux de recherches agricoles qui ont permis de mettre au point et de vulgariser un certain nombre de technologies pour le maintien et la restauration de la fertilité des sols. Cependant, les efforts consentis par le

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 3 gouvernement, le niveau de productivité des sols reste tout de même inquiétant car les méthodes utilisées n’associaient pas toujours les producteurs à l’ensemble du processus d’innovation. Adégbidi, (1992) pense alors que la recherche gagnerait à être à l’écoute de ses clients. Mieux, il croit que cette recherche devra notamment faire l’état des lieux en ce qui concerne la technicité réelle du paysannat, les potentialités de son environnement et, enfin et surtout les aspirations profondes des masses rurales.

C’est dans cette perspective que s’inscrit le présent travail intitulé « Pratiques de gestion de la fertilité des sols au Nord Bénin : Cas des populations de la commune de Sinendé ».

Ce travail a été organisé en cinq (05) chapitres : le premier chapitre présente le cadre théorique, le deuxième présente la description du milieu d’étude, le troisième la revue de littérature, le quatrième présente l’approche méthodologique et enfin le cinquième chapitre présente les résultats et discussions.

1.2. Objectifs de l’étude 1.2.1. Objectif global

L’objectif global de la présente étude est d’analyser la gestion de la fertilité des sols pratiquée par les populations de la Commune de Sinendé.

1.2.2. Objectifs spécifiques De façon spécifique il s’agira de :

 inventorier les formes de gestion de la fertilité des sols de la commune de Sinendé,

 analyser les différentes formes de gestion de la fertilité des sols de la Commune,

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 4

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE

Cette section définit et discute certains concepts très utilisés dans les développements qui vont suivre. Elle est destinée à préciser les sens des concepts employés et à rendre la lecture plus soutenue.

2.1. Notion de fertilité des sols

Selon Clément (1981), la fertilité d’un sol dans un climat donné représente son aptitude à assurer de façon régulière et répétée la croissance des cultures et l’obtention des récoltes. Elle est la résultante de ses trois composantes chimique, physique et biologique. Pour Albrecht et al. (1998), la fertilité désigne très généralement un ensemble de propriétés du sol relatives aux conditions d’exploitation et qui exprime à la fois dans la production: diversité des espèces cultivées, quantité, qualité et régularité des récoltes, et dans les moyens techniques à mettre en œuvre pour l’obtenir: façons culturales, temps de repos, fumure.

Quant à Kanté (2001), la notion de fertilité dépasse la disponibilité en éléments nutritifs, elle englobe en particulier la teneur en matière organique du sol, sa structure, sa capacité de rétention en eau et son activité biologique.

De même, pour Pieri (1989) et Djegui (1992), la fertilité d’un sol désigne sa capacité à alimenter les plantes en éléments nutritifs, en eau, en oxygène et en chaleur afin d’assurer l’abondance des récoltes quand on lui applique les techniques agricoles qui lui conviennent le mieux.

Par contre, Boiffin et Sebillote cité par Glitho (2001) faisant remarquer la diversité des aptitudes culturales d’un sol, arrivent à contester l’intérêt même du terme fertilité et la considèrent comme une notion floue, peu opérante et préfèrent celle d’aptitudes culturales qu’ils définissent comme le jugement global portée sur un milieu du triple point de vue des potentialités, des risques qui seront estimés à travers l’analyse de la souplesse et de la sécurité dans le choix de la mise en œuvre des systèmes de culture. On reconnaît aujourd’hui que la fertilité des sols, longtemps considérée comme naturelle peut être acquise au moyen d’actions d’aménagements et de mise en valeur de terres réputées pauvres et des territoires conquis sur la mer. Clément (1981), estime que la fertilité d’une terre agricole peut être appréciée quant les autres facteurs de production ont été convenablement utilisés. C’est en fait ce mot

«convenablement» qui pose le problème de l’indétermination du potentiel de fertilité dans les pays sous-développés où l’utilisation du capital productif est faible.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 5 De même, Reboul (1989), écartait l’idée d’établir un critère synthétique d’appréciation de la fertilité agronomique en raison même des diverses définitions. Selon ce dernier, les critères de fertilité posent avant tout un problème de patience vis-à-vis de la situation étudiée et dépendent des pratiques sociales. La fertilité agronomique est donc valorisable dans les limites que lui confèrent notamment les moyens de travail et la qualification professionnelle du producteur. On ne peut donc dire qu’un champ est plus fertile qu’un autre à moins de connaître les degrés d’habileté et d’initiatives des producteurs et la somme de capital et de travail dont ils disposent. Marshall (1989), cité par Gnangassi (2003), continue en disant que le mot «fertilité» ne peut avoir de sens puisque sa mesure dépend du capital engagé et est à cet instant confondue avec le mot «rentabilité».

2.2. Gestion de la fertilité des sols

Selon Pieri (1989), gérer la fertilité, c’est agir pour maintenir, parfois améliorer, le statut organique, minéral, physique et biologique des sols en vue d’atteindre un certain niveau de production et de façon durable. Le système cultural basé sur la rotation culture/ jachère de longue durée permettait traditionnellement de gérer la fertilité de ces sols. Après la déforestation et le brûlis, le sol était cultivé avec mise à feu des résidus de récolte pendant quelques années avant d’être abandonné pour une période de jachère suffisamment longue (environ 10 ans ) pouvant permettre la restauration de sa fertilité. Selon Azontondé (2000), cet agro-système pratiqué par les paysans africains produisait assez pour satisfaire les besoins des populations sans endommager l’environnement. Toutefois, le même auteur pense que ce système demandait d’assez grandes étendues de terres pour répondre aux besoins d’une faible population. Cependant, depuis les trois dernières décennies, ce système n’est plus à l’équilibre sous l’effet d’une part, d’une forte poussée démographique et d’autre part, des contraintes d’ordre climatiques et socio-économiques. Le Bénin a entrepris des activités de conservation des sols dès les années 1964 (Honlonkou, 1999).

Dans le sud et le centre du pays, elles se résument en des techniques d’agro- foresterie.

Les cultures vivrières sont associées à des palmeraies-vignobles occupant peu à peu l’espace et contribuant à protéger et à régénérer le sol jusqu’à son exploitation. Selon Raymond et Beauval (1991), 11.000 ha officiels de coton dans le département du Mono seraient cultivés de cette manière. Toutefois, au centre du pays et dans le Nord du département du Zou (actuel département des Collines), un système analogue à celui des palmeraies-vignobles est basé, là bas sur l’anacardier et concerne plusieurs milliers d’hectares de cultures vivrières. Comme autre forme de gestion de la fertilité des sols, il y eut l’usage de plantes légumineuses en

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 6 cultures associées comme engrais verts. D’autres formes d’engrais vert traditionnels consistent à enterrer de l’herbe et des résidus de récoltes précédentes sous les billons ou les buttes de terres sur lesquelles sont plantées les cultures.

Cette technique est largement répandue dans le département du Zou au Bénin (CARDER.

Zou, cité par Quenum, 1995). Au Bénin, le manioc est fréquemment employé comme culture intercalaire sur le plateau Adja (Quenum, 1986). Au total, il y eut des méthodes de gestion de la fertilité des sols au Bénin. Cependant, elles n’ont pas été accompagnées de fortes augmentations des rendements (Azontondé 2000). D’où la nécessité de mettre en place d’autres modes de gestion des sols. Ces solutions existent heureusement.

Au Bénin, les recherches sur les méthodes de conservation des sols sont encore très récentes et assurées par les institutions telles que l’INRAB, la FSA, l’IITA.

Par ailleurs, les expériences menées dans les stations de recherche montrant que les techniques biologiques de conservation de sols peuvent augmenter substantiellement la production (Quenum, 1995). C’est l’exemple de l’utilisation de l’acacia ( Acacia albida) qui est une légumineuse capable de doubler les rendements partout où il est présent (IITA, 1992).

On la rencontre à l’état sauvage dans les champs entre les cultures annuelles dans les zones arides et semi-arides. Outre son aptitude à fixer l’azote, elle perd ses feuilles en saison pluvieuse pour fournir de la matière organique au sol et éviter d’entrer en compétition pour la lumière et l’eau avec les cultures semées sous l’arbre; en saison sèche, elle reverdit pour protéger le sol contre l’insolation (Lahuec, 1980 ; cité par Quenum, 1995) et fournit du fourrage pour les petits ruminants. Suite à des essais agronomiques, les légumineuses annuelles ont révélé des effets positifs à long terme sur la fertilité des sols et des rendements.

C’est ainsi qu’Azontondé (1993 et 1998) propose pour une productivité durable du maïs et l’amélioration du stock organique et azoté, un système d’association du maïs à une légumineuse de couverture, Mucuna pruriens. Cette technique de jachère courte (une saison de culture) à base de pois mascate (Mucuna pruriens), introduite au Bénin en 1987, est l’une des techniques de fertilisation du sol dont l’impact sur le rendement est le plus grand (Quenum, 1995). Cette technologie permet une diversité d’utilisation. Elle contrôle les adventices comme Imperata. Elle sert de plante de couverture et d’engrais vert, générant une biomasse très importante en 6 mois seulement de jachère. Mieux, son adoption exige un faible décaissement de fonds initial (Honlonkou, 1999). Notons enfin, que malgré toutes ces méthodes de gestion de la fertilité des sols pratiqués au Bénin, les rendements sur ces sols demeurent faibles. D’où la nécessité d’une combinaison de diverses techniques.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 7 2.3. Gestion Intégrée de la fertilité des sols

L’amélioration substantielle de la productivité des systèmes agricoles s’avère indispensable pour supporter l’accroissement sans cesse des populations rurales et urbaines dans le monde en développement. En raison de la pression croissante sur les terres, l’intensification agricole des systèmes de productions existants est souvent le seul moyen d’augmenter la production agricole de ces pays. Cependant, il y a un souci concernant la durabilité des systèmes de production dans beaucoup de pays en voie de développement. La gestion durable des sols en agriculture selon la FAO (2002), consiste à utiliser les sols pour la génération de produits agricoles dans le but de répondre aux modifications des besoins humains tout en préservant la fonction socio-économique et écologique des sols à long terme.

C’est ainsi que Honlonkou (1999), affirme que parmi la gamme des techniques de fertilisation existantes, les chercheurs accordent de plus en plus d’attention aux techniques agronomiques (à base de matières organiques). De plus, la validité sociale des technologies agricoles est jugée de part leur impact sur la durabilité des systèmes agricoles. L’approche basée sur les techniques agronomiques cherche à développer des technologies rentables, mais également conservatrices, voire réparatrices de l’environnement (Mounier, 1992). Elles sont alors destinées à assurer une agriculture durable aux générations futures. Certes, l’abandon total de l’engrais minéral n’est pas à l’ordre du jour car il reste un bon complément de l’engrais organique pour la fourniture d’oligo-éléments essentiels (Gnangassi, 2003).

Néanmoins, son utilisation exclusive entraîne à terme un épuisement et une acidification des sols. Des rendements extrêmement élevés peuvent être obtenus en combinant les techniques biologiques et l’usage des engrais minéraux. Cette approche a été l’une des préoccupations de Greenland (1962) il y a une quarantaine d’année. Dans le même ordre d’idée Scholes et al.

(1994) pense qu’il y a cinq principes de base pour conserver la fertilité des sols dans les écosystèmes agricoles durables à savoir:

- les éléments minéraux retirés du sol doivent être restitués;

- la condition physique du sol doit être maintenue, ce qui veut dire que le niveau d’humus doit être maintenu constant ou augmenté.

- il ne doit y avoir de développement d’adventices, de ravageurs et de maladies;

- il ne doit y avoir une augmentation de l’acidité du sol ou autres éléments toxiques (produits chimiques par exemple);

- L’érosion du sol doit être contrôlée pour être égale ou inférieure à la vitesse de formation du sol.

(17)

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 8 C’est dans le souci de répondre à ces exigences du sol que Djegui (1992) cité par Gnangassi (2003) propose trois voies possibles pour l’amélioration de la fertilité des terres de barre. Il s’agit de:

- l’apport de matières organiques pour reconstituer le stock humique du sol;

- le travail du sol

- la fumure et les amendements minéraux.

Par ces diverses explications, on constate que la solution aux problèmes d’amélioration de la fertilité des sols est d’adopter des pratiques intégratives. C’est ainsi qu’Azontondé (2000) exprime la nécessité de mettre en place d’autres modes de gestion intégrant à la fois la conservation des sols et l’augmentation des rendements. C’est ce processus qui aboutit à l’incorporation dans le système de production des produits autrefois appelés déchets fumiers animaux et d’ordures ménagères. Cependant, ces quantités restent faibles pour satisfaire les besoins alimentaires sans cesse croissants de la population mondiale (Sasakawa global 2002).

C’est pour tenter d’apporter une solution aux problèmes de baisse de rendements, de dégradation de la fertilité des sols au Bénin que le Centre Internationale pour la Fertilité des Sols et le développement (IFDC) et le Laboratoire des Sciences du Sols, des Eaux et Environnement (LSSEE) mettent en place des pratiques de gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFC). La GIFC vise notamment à:

- restaurer les stocks de nutriments du sol;

- réduire les pertes de nutriments de l’environnement;

- intensifier le recyclage des nutriments au champ;

- améliorer l’efficacité des intrants externes.

Dans le but d’atteindre les objectifs ci-dessus, le projet a mis en place un paquet technologique dont pour la culture du maïs on a:

- le semis d’une variété précoce de maïs à savoir le DMR-SRW;

- l’utilisation optimale du Phosphate Naturel du Togo (300kg/ha) comme fumier de fond en début de culture;

- l’utilisation des engrais 200kg/ha NPKSB (14-23-14-5-1) + 200kg d’Urée.

- le recyclage des résidus de récolte et apport d’ordures ménagères;

- l’utilisation des engrais NPK et Urée.

- semis du Mucuna ou Aeschynomene en association avec le maïs, - épandage d’engrais par enfouissement;

- 2 à 3 sarclages pendant le cycle du maïs:

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 9 - la rotation Maïs-Niébé (niébé en deuxième saison) (Djenontin 2002).

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 10

CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

3.1. Situation géographique

La Commune de Sinendé est située au Nord Ouest du département du Borgou et s’étend sur une superficie de 2.289 km. Elle est limitée au nord par la commune de Gogounou, au sud par celle de N’Dali, à l’est par Bembèrèkè et à l’ouest par les communes de Ouassa-Péhunco et Djougou (figure 1). Elle est à 623 km de Cotonou (capitale économique du Bénin) et à environ 150 km de Parakou, chef-lieu du département.

Figure 1 : Présentation de la Commune de Sinendé.

Source des données : www.maplibrary.orget données terrains

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 11 3.2. Climat

Le climat est de type soudano-guinéen avec deux saisons : une saison pluvieuse s’étendant d’Avril à Octobre, soit environ six (6) mois de pluie et d’une saison sèche allant de la mi- octobre à la mi-avril. La hauteur d’eau annuellement enregistrée varie entre 1000 mm et 1600 mm (PDC Sinendé, 2010).

Figure 2: Diagramme climatique de Franquin de la région de Parakou (données pluviométriques de 1963 à 2009 ; ETP de 1965 à 2009)

Le diagramme climatique de la zone d’étude (Parakou) a été établi selon la méthode de Franquin (1969) en combinant la pluviométrie et l’évapotranspiration potentielle (ETP). L’analyse de ces courbes (figure1) montre une distribution unimodale de la pluviométrie moyenne mensuelle sur 39 ans dans la région de Parakou. La période sèche est définie comme étant les mois où la pluviométrie est inférieure à la moitié de l’évapotranspiration potentielle.

On note ainsi dans le milieu d’étude deux saisons : une saison pluvieuse et une saison sèche. Une saison sèche qui dure cinq mois de mi-octobre à mi-avril et une saison pluvieuse qui occupe le reste de l’année. Cependant, il n’est pas rare de constater des pluies durant tout le mois d’octobre et le début du mois de novembre (donnée ASECNA, 2005-2010). Les mois de décembre à février sont influencés par l’

harmattan (un vent sec et froid). Les précipitations moyennes annuelles sont de 1200 mm.

0 50 100 150 200 250 300

J F M A M J J A S O N D

(P,ETP et ETP/2) en mm

Mois de l'année

Précipitations ETP

ETP/2

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 12 3.3. Géomorphologie et hydrographie

Le relief général est une pénéplaine plus ou moins vallonnée dont l’altitude moyenne avoisine les 350m. Il se présente sous forme de plateaux et de collines sur le prolongement Ouest de mont Bembéréké. Ces collines sont situées à l’est et au nord de l’arrondissement de Sinendé (Kossia, Niaro). Cette pénéplaine se rattache à une vaste surface d’aplanissement dont les témoins traduisent un aplanissement poussé de roches anciennes et présentent une légère inclinaison vers le Nord. Parfois cuirassée, cette pénéplaine est souvent marquée par une succession d’amples ondulations d’amplitudes moyennes de 5km aux versants connexes et en pente douce (carte de géomorphologie).

Le principal cours d’eau qui traverse la Commune est l’Alibori sur 306 Km avec ses affluents que sont Niyori, Souédarou,Dandarou et Daousso. Il traverse la fort classée de l’Aliboti Supérieur en passant par Gessoubani , Gorobani . Les autres cours d’eau qui sont des bras de cours d’eau saisonniers tarissent tous pendant la saison sèche laissant ainsi la population face à de sérieux problèmes d’eau.

Le réseau des eaux souterraines est exploité par la SONEB qui alimente les communautés de Sékérè, Niaro et Sinendé en eau potable. La commune regorge de nombreux petits cours d’eau très favorables au maraîchage (PDC Sinendé, 2010).

3.4. Milieu humain et activités socio-économiques

Dans le processus de peuplement, les Bariba semblent être les premiers suivis des peulh puis des autres ethnies. Les populations venues de l’Atacora sont surtout à la recherche de terres fertiles pour l’agriculture. Une partie constitue la main-d’œuvre agricole pendant la saison des pluies et à la récolte du coton y compris celles venues des pays voisins (Togo, Burkina Faso) (PDC Sinendé, 2010).

3.4.1. Caractéristiques démographiques de la population de la commune 3.4.1.1. Tendances démographiques

Au Recensement Général de la Population et l’Habitat de février 2002 (RGPH3), la population de Sinendé est de 63 373 habitants contre 40 769 habitants en 1992 soit un accroissement intercensitaire de 4,51%. Cet indicateur fait des records, la moyenne départementale étant de 4,37% et la moyenne nationale de 3,25 %. La population féminine est de 31707 et celle des hommes de 31666 (RGPH3, 2002).

Les 63373 habitants de Sinendé se répartissent au sein des quatre arrondissements avec

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 13 25 984 habitants. Le chef lieu abrite 41% de la population de la commune suivie de très loin par l’arrondissement de Sèkèrè (14 314 habitants soit 23%). L’arrondissement de Sikki est peuplé de 12 398 habitants soit 20% de la population de la commune. Celui de Fô-Bouré abrite 10 677 habitants représentant 18% de la population de la commune.

A côté de ce mouvement naturel on observe dans la commune de Sinendé des migrations de populations. En effet, le phénomène d’urbanisation dans la commune a entraîné le départ des populations du secteur primaire (agriculture) vers d’autres secteurs (tertiaire). En effet, à la recherche d’emploi, de diplômes et pour des raisons de commerce, les ressortissants de la Commune se déplacent vers d’autres localités telles que Bembérékè, Nikki, Parakou, Kandi et même vers d’autres pays comme le Nigeria. Il faut signaler les déplacements saisonniers (transhumance) des éleveurs Peulhs vers les arrondissements voisins ou vers d’autres communes.

Ces migrations, même si elles ont des avantages tels que l’acquisition de certains biens de luxe (moto, moulin radio, télévision), provoquent le dépeuplement de la Commune et la baisse de la production agricole.

Par ailleurs, les immigrants des communes limitrophes de l’Atacora et d’autres pays comme le Nigeria (Ibo), le Burkina Faso, le Niger et le Togo arrivent dans la Commune en quête de terres agricoles et pour des raisons de commerce ce qui fait de la Commune une zone d’attraction. Ce phénomène, bien qu’ayant des avantages comme le développement du commerce, est l’une des causes de diverses maladies, de l’insécurité, du vol et une surexploitation des terres cultivables.

3.4.2. Caractéristiques socio-économiques de la population

Il convient de noter que seul le secteur primaire comprenant essentiellement l’agriculture est relativement développé. La commune ne dispose d’aucune usine de transformation, le secteur secondaire est quasi inexistant. Quant au secteur tertiaire il est composé des services déconcentrés de l’Etat, des ONG, et Projets en activité dans la Commune, ainsi que les activités commerciales dominées par l’informel.

Enfin, mentionnons que la population d’âges actifs (15-59 ans) représente 42,7 % de la population totale contre 44,9 % pour le département du Borgou et 47,7 % pour l’ensemble national. La transformation est essentiellement pratiquée par les femmes. La transformation se fait, soit individuellement, soit en groupement avec l’appui des ONG ou certains projets. Les activités de transformation très couramment rencontrées dans la commune sont la

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 14 transformation de soja en fromage, la transformation du manioc en gari, la transformation du maïs en ses dérivées classiques (pâte, boisson, bouillie), la transformation de l’arachide en huile et galette, la transformation des amandes de karité en beurre ; la transformation du néré en moutarde.

Dans les secteurs de la transformation, les matières premières (produits agricoles, produits de la cueillette) sont travaillées à l’aide des moyens rudimentaires, tels que les moulins recensés par le diagnostic. Les hommes et les femmes (en nombre plus important), organisés en groupements ou non, vendent les produits transformés en grande partie sur les 5 marchés locaux que compte la Commune. Les produits locaux sont souvent peu compétitifs vis-à-vis des produits importés. Cela s’explique par l’utilisation des matériels archaïques, la cherté et l’accès difficile aux matières premières et au crédit, le faible niveau de qualification technique des acteurs/trices, l’inefficacité des groupements et le bradage / mévente des produits.

Le potentiel du commerce est lié à l’abondance de produits agropastoraux et artisanaux commercialisables, d’une part à l’existence des marchés locaux et d’autre part. Il existe 9 importants marchés (Sikki, Gessoubani, Sinendé centre, Sékéré, Fô-bouré, Yara,

sèrou, Niaro, Sokka) et de petits marchés dans toutes les communautés sauf à Bouro et Kparo). On y dénombre 07 boucheries (Sékéré, Yara, Sinendé, Gessoubani, Fô-bouré, Sikki, Niaro). 44 boutiques dont 21 buvettes, 1 marché de bétail (Sikki) ,02 ateliers de menuiseries (1Sinendé, 1 à Fô-Bouré) 03 scieries, 01 station SONACOP non fonctionnelle, 21 cuves à pétrole. Il s’agit là de l’essentiel des équipements marchants de la Commune. La détérioration des termes d’échanges commerciaux des produits locaux par rapport aux produits de l’étranger, ajoutée au coût trop élevé du transport fragilise le secteur.

L’apiculture prend de plus en plus d’importance et se produit dans tous les arrondissements.

En 2002 on a dénombré, au total ,239 apiculteurs dont 33 femmes (PDC, 2010).

Les secteurs productifs générateurs d’emplois et de revenus sont caractérisés par l’utilisation des moyens de production rudimentaires rendant de ce fait très pénibles les activités de production. Il s’agit de l’agriculture et l’élevage, de la pêche, de la gestion des ressources naturelles (GRN), des carrières et des mines, de la transformation et l’artisanat et du commerce.

3.4.2.1. Agriculture

Comme dans la plupart des Communes rurales du Bénin l’économie locale est basée sur l’agriculture. Cette activité est rendue possible grâce à la disponibilité des terres cultivables, des pâturages, des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs et des structures d’encadrement

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 15 et de financement (Centre Régional pour la promotion Agricole (CeRPA), projets (PDRT), ONG, CLCAM, UNICEF, COBEMAG. Le nombre de ménages agricoles s’est accru entre 1992 et 2002 passant de 3 887 à 4

654 soit un accroissement de 19,73 %. Cependant la proportion de la population agricole a chuté de 16,32% passant de 91,85 % en 1992 à 75,53% en 2002. Aussi, les techniques culturales sur brûlis, la jachère, l’assolement sont-ils fortement répandus dans la Commune.

Le travail est essentiellement manuel mais certains producteurs utilisent la culture attelée ou motorisée.

La fertilisation des sols est tributaire des engrais chimiques. L’engrais organique est très peu développé. Les grands types de cultures de la commune sont : la culture vivrière (igname, manioc, maïs, niébé, soja, sorgho, riz), la culture de rente ( Coton, arachide, riz) La production de tubercules et racines domine en terme de valeur.

Le maraîchage occupe également la communauté dans les localités où existent surtout les bas- fonds (Yara, Fô-bouko, Sakarou, Diadia.

La production industrielle quant à elle est dominée par le coton.

3.4.2.2. Pêche

Dans la Commune de Sinendé, il existe 09 barrages de pisciculture couvrant une superficie de 820 ares dont 555 ares ont été empoissonnés. Le rendement moyen est de 22,5kg de poisson soit 12,5 tonnes par an (PDC, 2010).

La pêche continentale sur l’Alibori, qui est le plus important cours d’eau, arrosant la commune n’est pas évaluée. Il en est de même de celle opérée sur les autres cours d’eau saisonniers qui tarissent pendant la saison sèche.

Les neuf ( 09) retenues d’eau ou barrages sont localisées dans les villages de Yara, Sèkèrè, Guessoubani, Sinendé, Didia, Sikki, Sikki-Gando, Sakarou et Fô-bouko.

D’une manière générale les pécheurs utilisent des techniques archaïques de pêche (Ligne, paniers etc. …)

3.4.2.3. Elevage

L’élevage constitue la seconde activité mais très peu tourné vers un élevage économique.

Parmi les espèces élevées dans la commune on peut citer les bovins, les caprins, les ovins, les porcins, les équins, la volaille.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 16 3.4.2.4. Artisanat et tourisme

Les principales activités artisanales se résument en la forge, le tissage, la couture la poterie, la vannerie, la fabrication des nattes, la maçonnerie, la menuiserie la scierie, et la mécanique.

La forge est réservée au « sékobou » qui est une caste. Les produits portent sur les outils agricoles vendus localement.

L’artisanat contribue faiblement à l’économie locale. Mais, il est confronté aux mêmes problèmes que les autres secteurs à savoir :

 La faible qualification professionnelle des artisans,

 L’utilisation des matériels archaïques ou rudimentaires,

 La concurrence des produits importés.

Toutefois, les artisans disposent d’un collectif au niveau de la commune composé de tous les corps de métiers. Il s’organise pour bénéficier des formations par le Bureau d’Appui aux Artisans et Artisanes (BAA) et est affilié à la Fédération Nationale des Artisans du Bénin (FENAB).

Quant au tourisme, il fait figure de famille pauvre. Cependant, certains sites touristiques potentiels existent parmi lesquels on peut citer :

 Les mares a caïmans de Yara et de Sèkèrè,

 Les mares sacrées de Diadia,

 Les vestiges des ossements de lion sacrés à Fô-Bouko,

 Forêt sacrée de Fô-Son à Fô-Bouko (PDC Sinendé, 2010).

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 17

CHAPITRE 4 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

L’étude est de type prospectif à visée descriptive et analytique. La méthodologie adoptée se base alors sur l’analyse des données quantitative et qualitative. L’étude est conduite en trois phases: une phase préparatoire, celle de la collecte des données sur le terrain et enfin le traitement et l’analyse des données.

4.1. Phase préparatoire

Cette phase à consister à la collecte d’ouvrage qui nous ont permis de mieux cerner les contours du sujet de recherche. De façon spécifique, il a été question de sélectionner un certain nombre d’ouvrages ayant rapport avec notre sujet et de relever les différents points de vue des auteurs par rapport au thème. Pour ce faire, la bibliothèque de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), le centre de documentation de la faculté des Sciences Agronomiques (FSA) ont été parcourus.

Enfin, pour mieux appréhender certains phénomènes, la quête de données complémentaires à celles issues de la recherche documentaire s’est imposée. Il s’agit des données climatologiques, démographiques et cartographiques du milieu d’étude.

4.2. Echantillonnage

La présente investigation vise les exploitants agricoles de la Commune de Sinendé. Les exploitations agricoles mécanisées ou non et celles pratiquant à la fois l’agriculture et l’élevage sont les types d’exploitation pris en compte pour l’investigation. Les producteurs sont choisis de façon aléatoire par la méthode de boule de neige. Le tableau1 présente la répartition des enquêtés par arrondissement dans la Commune de Sinendé.

Tableau 1 : Répartition des enquêtés par village d’étude.

Communes Arrondissements Nombres d’enquêtés

Sinendé

Sikki 26

Sinendé 23

Sekere 20

FÔ-Bouré 18

Total 87

4.3. Collecte des données

Des interviews formels auprès de personnes ressources telles que, les chefs traditionnels, les notables, les chefs de quartiers et les responsables communaux sont d’abord effectués pour

(27)

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 18 avoir un aperçu général et une description globale de la gestion de la fertilité des terres dans le milieu d’étude. Ensuite, des enquêtes formelles auprès des producteurs potentiels sont faites.

Elles se sont effectuées au niveau des ménages et concernent entre autre le système de production (les activités productives) et la pratique de la gestion de la fertilité. Ces informations nous ont permis de faire l’inventaire des formes de gestion de la fertilité des terres dans la zone d’étude. Les données sont collectées à base de questionnaires.

4.4. Analyse des données

Les données recueillies ont été enregistrées dans le tableur Excel. Différents graphiques sont utilisés pour rendre compte des résultats de l’analyse des données. L’observation est participante et la triangulation nous a permis de vérifier les informations recueillies.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 19

CHAPITRE 5 : RESULTATS ET DISCUSSION

5.1. Résultats

5.1.1. Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés

En ce qui concerne le profil des maraîchers, on note une prédominance des chefs d’exploitations hommes (93,39%) par rapport aux chefs d’exploitation femmes (6,61%). Ces résultats montrent que l’agriculture est pratiquée dans la Commune de Sinendé aussi bien par les hommes que par les femmes. Il faut cependant noter que la faible représentativité des femmes est du à la pénibilité de l’activité.

Pour ce qui est de l’âge des producteurs une moyenne de 32ans (Tableau 2) est déterminée. Ce qui indique que les acteurs de l’agriculture dans la zone d’étude sont d’un âge avancé.

L’entrée des jeunes dans cette activité est freinée par les difficultés d’accès à la terre et la pénibilité du travail. La majorité (40,88%) des exploitants agricoles sont alphabétisée.

Tableau 2 : Profil et caractéristiques des enquêtés

Paramètres Caractéristiques

Commune Arrondissements

de Sinendé Sikki Sinendé Sekere FÔ-Bouré

Effectifs des enquêtés 87 26 23 20 18

Sexe

Hommes (%) 93,39 88,46 95,65 95,00 94,44

Femmes (%) 6,61 11,54 4,35 5,00 5,56

Ages

Age moyen des exploitants

agricoles 32 26 35 37 29

Niveau d'instruction

Primaire 13,63 15,38 13,04 15,00 11,11

Collège, niveau1 8,41 3,85 8,70 10,00 11,11

Collège, niveau 2 11,05 3,85 l8,70 15,00 16,67

Supérieur 14,35 7,69 13,04 20,00 16,67

Alphabétisé(e) 40,88 46,15 43,48 35,00 38,89

Non instruit(e) 11,67 23,08 13,04 5,00 5,56

5.1.2. Pratiques endogènes de gestion de la fertilité des sols

La première pratique et la plus ancienne a trait à la gestion de l’eau pour mieux tirer profit de la terre. Ainsi pour une nouvelle défriche, l’infiltration des eaux des premières pluies dans le sol est nécessaire avant le labour suivi immédiatement du semis alors que pour les sols manifestant une tendance de baisse de production, le labour et le semis ont lieu dès les

(29)

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 20 premières pluies. Le parcage rotatif direct du troupeau bovin autour de l’habitat est une pratique des éleveurs peulhs qui leur permet de restaurer leurs champs de céréales. Le contrat de parcage est issu de la pratique des peulhs et permet aux agriculteurs de restaurer la fertilité de leurs champs avec les troupeaux des éleveurs peulhs.

Photo 1 : Lieu de parcage des bovins 5.1.3. Pratiques nouvelles et introduites

5.1.3.1. Pratiques communes à l’ensemble de la zone d’étude

L’application des engrais minéraux à partir du premier sarclage est une introduction de la vulgarisation. Les engrais minéraux appliqués varient peu selon les cultures et les doses appliquées sont modulées selon que la parcelle est amendée ou non et selon les objectifs de production ou de la capacité d’investissement de l’exploitation. Les doses d’engrais sont réduites de moitié au moins quand ils viennent en complément à la matière organique issue du parcage ou du fumier.

L’amendement des sols nécessite des quantités importantes de matière organique et en conséquence les exploitants agricoles ont recours à plusieurs techniques de production.

(30)

Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 21 Le fumier est produit à partir des résidus de récolte, des refus de fourrage et des déjections animales dès la fin de la saison sèche soit dans les parcs-étables ou dans les fosses (tableau 3).

En début de saison de pluie, le produit accumulé progressivement est transporté au champ et épandu avant le labour. Le compostage des résidus de récolte avec ou non les déjections animales dans les fosses est une alternative à la production du fumier qui permet aussi la valorisation des résidus de récolte. Le paillage des champs avec les résidus de céréales est systématique dans les zones à forte pression foncière. L’installation des plantes de couverture comme le mucuna est d’introduction très récente et n’est pas encore généralisée.

La rotation des cultures se réalise en tenant compte des exigences en fertilité des sols de la culture suivante, des objectifs de production de l’exploitation et du mode de préparation du sol. Quand l’exploitation vise une culture de rente, le précédent cultural peut être l’igname, le coton ou le maïs et quand elle vise la subsistance, le précédent est le coton ou le maïs si une parcelle constitue la sole et, une légumineuse ou une céréale si les parcelles qui constituent la sole sont multiples. Le labour à plat est alors exécuté en lieu et place du billonnage quand la sole est composée d’une seule parcelle.

Tableau 3 : Modes de valorisation des résidus de récoltes Arrondissements Utilisation des résidus de récolte

Sikki

Pâture des animaux Incinération avec pâture

Collecte et stockage des pailles de céréales et

des fanes de légumineuses pour l’alimentation des bœufs de trait

Sinendé

Pâture des animaux Compostage

Incinération avec pâture

Sekere

Pâture des animaux Incinération avec pâture

Collecte et stockage des pailles de céréales et

des fanes de légumineuses pour l’alimentation des bœufs de trait Pâture des animaux

Collecte et stockage des pailles de céréales et

des fanes de légumineuses pour l’alimentation des bœufs de trait FÔ-Bouré Paillage des champs céréaliers

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 22 5.1.3.2. Pratiques de gestion particulières aux zones à forte pression foncière

Le parcage rotatif direct pratiqué à l’instar des agro-éleveurs peuls dans les champs de céréales est aussi une pratique ancienne qui permet de valoriser les déjections animales et les résidus de récolte in situ autour des habitats de l’exploitation agricole. Il consiste à déplacer le lieu de parcage nocturne du troupeau bovin dans un champ tous les 7 à 10 jours pendant toute la saison sèche. Les déjections liquides mouillent la paille en place et s’infiltrent aussi dans le sol. La paille en place est broyée et mélangée aux déjections solides et au sable du lieu de parcage. En début de saison de pluie les résidus grossiers et les déjections solides séchées sont rassemblés et incinérés.

PHOTO 2 : Parcage des bovins dans l’arrondissement de Sikki

5.1.4. Stratégies de la gestion de la fertilité des sols

Dans les exploitations agricoles à forte pression foncière, le parcage rotatif direct des bœufs se réalise dans les champs attenants aux concessions et le fumier des parcs ou des fosses sont destinées aux champs proches des concessions (tableau 4). Ces champs sont répartis entre la culture du coton et les céréales sèches. La rotation des cultures sur ces champs et l’apport complémentaire d’engrais minéraux permettent une exploitation continue de ces terres. Cette rotation de cultures est intercalée par les légumineuses comme le mucuan. Dans les zones a forte pression foncière, les exploitations agricoles ont surtout recours au contrat de parcage dans les champs destinés aux vivriers et au coton, aux engrais minéraux dans les champs de

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 23 coton et sur les champs maraîchers et à la rotation des cultures toujours à cause de l’arrière effet des engrais minéraux. Dans les zones à faible pression foncière, les engrais minéraux sont appliqués surtout sur le coton et les rotations et associations de cultures intègrent non seulement la valorisation de l’arrière effet des engrais minéraux, mais aussi le contrôle du Striga avec les légumineuses vivrières. Notons aussi que les déjections des ovins sont utilisées dans Commune de Sinendé mais à faible proportion.

Tableau 4 : Inventaire des pratiques de gestion de la fertilité des sols par arrondissement Arrondissements Pratiques de gestion de la fertilité des sols

Sikki

Jachère de courte durée Rotation des cultures Parcage des bovins Engrais minéraux Sinendé

Parcage rotatif des bovins Engrais minéraux

Sekere

Jachère de courte durée Engrais minéraux Rotation des cultures

Utilisation des légumineuses Jachère de longue durée Engrais minéraux

Rotation des cultures

FÔ-Bouré Parcage des bovins

5.1.5. Contraintes au développement des stratégies endogènes

Les contraintes évoquées pour les pratiques anciennes sont le déplacement continu des champs et leur éloignement des habitations et la perte des résidus de récolte pour l’alimentation des animaux et la production du fumier. Celles relatives au parcage rotatif direct sont la taille du troupeau, la situation des terres à restaurer par rapport à l’habitat de l’exploitant et enfin l’alimentation et l’abreuvement des animaux pendant la période de sécheresse.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 24 PHOTO 3 :BOVINS EN PATURE DANS UN CHAMP A SEKERE

5.1.6. Contraintes à l’adoption des stratégies nouvelles

La production de fumier ou le parcage direct n’est possible qu’avec la constitution de troupeaux de bœufs et la mécanisation de l’exploitation. Les risques de maladies encourus par les bœufs, dans un parc où les déjections et les refus de fourrage sont maintenus, sont aussi très élevés surtout pendant la saison des pluies.

L’absence d’une charrette dans l’exploitation agricole limite le transport du fumier au champ et l’approvisionnement du parc en litière. Le nombre d’attelage limité à une ou deux paires de bœufs ne permet d’avoir dans les exploitations un effectif important de bœufs de trait et ceci limite la capacité de production de fumier. Le recours à un berger peul pour la conduite du troupeau constitue une limite quand ce dernier déplace le troupeau hors du terroir à la recherche de bon pâturage. Enfin, la concurrence quant à l’utilisation des résidus de récolte, soit pour l’alimentation des bœufs ou pour la litière, soit pour les usages domestiques s’accroît surtout dans les zones à forte pression foncière. Le paillage suivi de l’enfouissement de la

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 25 biomasse n’est pas souvent réalisé à cause de la chaîne incomplète de culture attelée dans l’exploitation agricole.

L’utilisation des engrais minéraux nécessite les entretiens multiples et des investissements importants de la part de l’exploitant agricole. Si les crédits pour les intrants les soulagent pour la culture du coton, les engrais minéraux pour les cultures vivrières ne sont pas disponibles et ne bénéficient pas d’un système de crédit.

Les divers types d’engrais minéraux préconisés par la recherche ne sont pas toujours disponibles et les prix de cession des engrais pratiqués sont, pour les exploitants agricoles, exorbitants.

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 26 5.2. Discussion

Les exploitants agricoles de la zone d’étude ont recours à plusieurs pratiques à la fois pour gérer la fertilité de leurs terres. Des études antérieures menées au nord du Bénin mentionnent ce comportement (de Haan, 1997; Wennink et al.,1999) qui se retrouve aussi dans toute la région soudano-sahélienne (Pieri,1989; Jabbar,1994). Les pratiques les plus utilisées dans les diverses combinaisons sont, la rotation des cultures, le parcage rotatif direct, le paillage et les apports d’engrais minéraux ou de fumure organique sous forme de fumier ou de compost.

La diversité des pratiques témoigne aussi de l’adaptation des exploitants à de nouvelles situations et aussi de l’inadéquation des solutions apportées par la recherche et la vulgarisation. La jachère, la fertilisation organique et minérale et la rotation des cultures constituent les types de pratiques en cours quelle que soit la zone. Mais l’intensité d’utilisation des pratiques varie suivant la pression foncière et l’importance de la culture du coton. Les pratiques sont plus diversifiées quand la pression foncière est de plus en plus forte et quand la jachère disparaît. La diversification des pratiques est aussi fonction du niveau d’intégration de l’agriculture et de l’élevage dans l’exploitation agricole. Des observations similaires sont faites dans des études menées dans la sous-région soudano-sahélienne surtout en zone cotonnière (Savadogo. et al., 1998) et ont conduit les auteurs à préconiser la promotion des cultures de rente comme le coton et le maïs pour une durabilité plus grande des systèmes d’exploitation.

Dans les zones où la pression foncière est relativement faible, les résidus de récolte ne sont pas utilisés pour la gestion de la fertilité des sols. Dans les zones où la pression foncière est forte, le paillage des champs avec les résidus de récolte, suivi ou non du parcage rotatif direct, contribue au maintien de la fertilité des sols. Plusieurs auteurs ont observé cette tendance à l’utilisation des résidus de récolte en Afrique de l’Ouest (Pieri, 1989 ; McIntire et al., 1992).

Les innovations introduites pour la production de la fumure organique sont le compostage ou la production du fumier dans les étables fumières. Ces innovations visent l’amélioration des techniques endogènes de production de la matière organique et la valorisation des résidus de récolte. Elles ont été aussi développées comme technologies d’appoint à l’introduction de la culture attelée et à l’intensification de la culture du coton. Cette approche est aussi signalée dans toute la sous-région soudano-sahélienne (Piéri, 1989 ; Giraudy 1998). La transformation des résidus en compost ou en fumier est limitée aux exploitations disposant d’une charrette ou dont les champs sont proches des lieux de production. En effet à l’instar des observations faites dans les zones cotonnières au Mali et au Burkina-faso (Berger, 1996 ; Bosma et al,

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 27 1995), le transport des résidus du lieu de production de la fumure organique et de ce dernier au champ, constitue un handicap sérieux surtout quand l’exploitation ne dispose pas d’une importante main-d’œuvre familiale. Les technologies traditionnelles que constituent le parcage rotatif direct, ou la collecte et l’épandage de la poudrette de parc, permettent encore aux exploitations agricoles d’amender leurs terres. Le parcage rotatif direct est courant chez les agro-éleveurs et chez les éleveurs peuls et permet d’éparpiller dans le champ les déjections animales au cours de la saison sèche. Les autres pratiques qui impliquent une collecte et un stockage et ensuite le transport du produit sont peu utilisées.

L’approche systémique et l’approche gestion des ressources naturelles guident l’analyse des pratiques de gestion de la fertilité des terres. Cette analyse tient compte de l’exploitation agricole et du terroir villageois. Chaque pratique est alors évaluée par rapport à sa contribution au revenu de l’exploitation agricole ou par rapport à sa contribution à la durabilité du système de production, tant au niveau de l’exploitation qu’au niveau du terroir villageois. Il se dégage de cette analyse que les pratiques intensives qui sont d’introduction récente pour corriger ou améliorer les pratiques extensives limites et ont parfois un impact négatif. Il est donc nécessaire de repenser les nouvelles technologies par rapport à ces limites et d’améliorer réellement les pratiques endogènes déjà bien ancrées dans la vie des exploitants agricoles.

Les entretiens font ressortir que les exploitants agricoles ont reçu l’information et ont des connaissances sur la production du fumier. Des fosses creusées à côté des parcs en bois avec ou sans abri dans certaines exploitations attestent qu’il y a eu, au moins un moment, la pratique soit de compostage soit de production de fumier. Dans la plupart des parcs visités il n’y a pas de litière. Dans les parcs-étables, les résidus de fourrages sont balayés et mis de côté ou dans une fosse avec les déjections solides. Il y a réellement donc eu une expérience de production de fumier les années antérieures, mais qui a tourné court pour des raisons diverses.

Il ressort des entretiens que les modèles de production proposés n’entrent pas dans le système d’activités et les objectifs des exploitations agricoles. Les principales contraintes évoquées ont trait, à l’investissement financier (bœufs de trait, charrette, parc étable avec abri), à l’investissement en main-d’œuvre et enfin au faible rendement du capital investi et de la main-d’œuvre par rapport à la superficie amendée. Des constats similaires sont établis lors des évaluations faites suite à la promotion de ces technologies en Afrique de l’Ouest (Pieri, 1989 ; Giraudy et Samanké, 1995 ; Dugué ; 1995).

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Rapport de stage de Licence professionnelle/EPAC/UAC Page 28

Conclusion et suggestions

La situation actuelle de la gestion de la fertilité des sols n’est pas satisfaisante. Les solutions mises en œuvre demeurent partielles. Les nouvelles technologies introduites par la vulgarisation sont peu adoptées, car leurs conditions de réalisation ne sont pas remplies. Le transport de la litière et du fumier et la sédentarisation des exploitations constituent les principaux freins à leur adoption. Il faut développer des modèles qui tiennent compte des systèmes de production en cours, en résolvant les problèmes (i) de transport, (ii) du lieu d’implantation du parc et (iii) de la période de production du fumier.

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