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Les migrations internationales

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CHAPITRE I : MIGRATIONS ET TRANSFERTS : UN ETAT DES LIEUX

2. Tendances de la migration interne et externe

2.2 Les migrations internationales

Le Mali est un pays d'émigration par excellence. Cependant, il accueille depuis plus de deux décennies de plus en plus de personnes d'origine étrangère, provenant essentiellement des pays de la sous région ouest africaine. En 2009, le RGPH a dénombré près de 500 000 immigrés dont 56,5 % étaient originaires des quatre pays limitrophes que sont le Burkina Faso (20,1 %), la Côte d'Ivoire (16,9 %), la Guinée Conakry (14,9 %) et le Sénégal (4,6 %) (Cissé et Doumbia, 2012).

Après avoir doublé entre les recensements de 1976 et 1998, la population étrangère résidant au Mali a triplé au cours de la période intercensitaire 1998 - 2009 (cf. graphique 2 ci-dessous).

Cette hausse de la population immigrante sur le territoire malien pourrait s'expliquer par la stabilité que le pays a connue au cours de cette période pendant que l'instabilité politique et les conflits sévissaient dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest. Le Mali a ainsi accueilli des réfugiés en provenance des pays comme la Mauritanie (suite au conflit qui l'a opposé au Sénégal en 1989), la Côte d'Ivoire (suite à la crise politique à partir de 2002), la Sierra Leone (suite aux conflits internes au cours des années 1990). Selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, le Mali a accueilli en 2008 environ 6 000 réfugiés mauritaniens, surtout dans la région de Kayes, 2 000 réfugiés ivoiriens et 1 000 réfugiés sierra léonais (Ballo, 2009).

Par ailleurs, depuis le début des années 2000, le Mali est devenu un important espace de transit pour les migrants subsahariens souhaitant rejoindre l'Europe. Cette situation est favorisée par la position charnière du pays entre l'Afrique subsaharienne et le Maghreb et l'existence des conventions de libre circulation au sein de la CEDEAO et d'accords bilatéraux d'établissement et de circulation des personnes avec certains pays d'Afrique centrale et du Maghreb (Cameroun, Algérie et Maroc).

Malgré l'accroissement important de leur effectif, les immigrants représentent un faible pourcentage de la population résidente, probablement du fait de la forte croissance démographique consécutive au taux de fécondité toujours élevé au Mali. Après une baisse de 1,2 % en 1976 à 0,8 % en 1987, la proportion de la population étrangère a connu une hausse régulière pour atteindre 3,4 % en 2009 après 1,7 % en 1998.

Graphique 2 : Evolution de la population immigrante au Mali entre 1976 et 2009

Source : INSTAT, RGPH [1976, 1987, 1998, 2009]

En plus des étrangers établis, on dénombre également des Maliens qui, après un séjour de plus de six mois à l'extérieur, sont revenus s'installer au pays. Ils sont appelés migrants internationaux de retour.

2.2.1 Les migrants internationaux de retour

La proportion de Maliens qui résidaient antérieurement à l'étranger a augmenté de 1,5 point de pourcentage entre 1998 et 2011 (cf. tableau 6). Ce qui montre un accroissement de processus de retour des migrants maliens. Cette vague de retour s'explique principalement par l'instabilité politique et la montée de la xénophobie dans certains principaux pays d'accueil.

Quelle que soit la période, la proportion de migrants de retour est plus élevée dans le district

de Bamako où elle est passée de 4,4 % à 7,9 % de la population résidente. Ce résultat peut suggérer que certains migrants de retour choisissent de s'installer dans la capitale plutôt que de retourner dans leur localité d'origine. Selon les résultats de l'EMOP, 5,9 % de la population malienne avaient effectué au moins un séjour à l'extérieur. Cette proportion est plus élevée dans les régions de Mopti, Sikasso et Gao dont les migrations sont particulièrement orientées vers d'autres pays africains.

Tableau 6 : Répartition des migrants maliens internationaux de retour par région

Année 1998 2009 2011

Source : INSTAT, [RGPH (1998, 2009) et EMOP 2011], nos calculs

A côté des migrants de retour, on dénombre des personnes de nationalité malienne qui sont nées à l'extérieur. Elles représentent environ 2,0 % de la population résidente. Cette proportion n'a pas fondamentalement varié dans le temps. Toutes les régions accueillent des enfants issus de l'émigration. Cependant, la proportion est plus élevée dans le district de Bamako et ce quelle que soit la période.

Tableau 7 : Proportion de la population résidente née à l'étranger et de nationalité malienne

Année 1993 1998 2009 2011

Source : RMMU, 1992/93 ; INSTAT, [RGPH 1998, 2009 et EMOP, 2011], nos calculs.

(*) Jusqu'en 1991, Kidal était un cercle de la région de Gao

2.2.2 Les migrants internationaux récents

En 2009, il a été dénombré plus de 108 000 personnes ayant quitté le pays pour s'installer à l'étranger au cours des cinq années précédant le recensement (INSTAT, RGPH 2009, nos calculs). Les pays africains restent les principales destinations des émigrés maliens : 72,3 % d'entre eux résident en Afrique dont 46,1 % pour les pays de l'Afrique de l'Ouest (tableau 8).

Près d'un tiers des migrants s'est établi en Côte d'Ivoire qui reste le principal pays de destination malgré un fléchissement par rapport à 1993 où elle accueillait plus de la moitié (53,5 %) des émigrés internationaux maliens (RMMU, 1996). Ce pays est la destination de six émigrés sur dix originaires de Sikasso et Mopti. S'agissant de la France, elle accueille un migrant malien sur dix, particulièrement en provenance de Kayes et Bamako.

Tableau 8 : Répartition (%) des émigrés des cinq dernières selon la région de départ et la destination

Région de étaient estimées à environ 790 000 personnes. Elles résident actuellement soit dans une autre localité du pays (migrants internes), soit à l'extérieur (migrants internationaux). Les migrants internes sont estimés à près de 462 000 personnes, soit 58,4 % des migrants. Ils sont originaires de tout le pays mais avec des disparités selon les régions et les milieux de résidence. Les tests de Khi deux réalisés (Tableau A2 en annexe) montrent que les différences, aussi bien entre région que milieu de résidence, sont significatives au seuil de 5 %. Les régions de Sikasso, Kayes et Ségou constituent les principaux pôles de départ. Alors que ces trois régions comptent moins de la moitié de la population résidente, six migrants sur

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