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Mettre en place un parcours d’accompagnement vers et dans l’intérim – option mobilité

IV. Conclusion et préconisations

3) Mettre en place un parcours d’accompagnement vers et dans l’intérim – option mobilité

Quand des jeunes en difficulté parviennent à décrocher une mission en intérim, nous nous rendons compte que, dans la plupart des situations, ils sont en capacité de tenir l’emploi, de respecter les tâches qui leurs sont confiées…

Cependant, avec le temps, il y a toujours un facteur extérieur (mobilité, famille…) ou personnel (absence des codes…) qui vient compromettre la mission ou son renouvellement. J’ai pu échanger avec plusieurs jeunes à ce sujet et notamment Erwan25: Il ne possède pas le permis de conduire et habite dans un village sans transports en commun. Il a trouvé une mission en intérim où il pouvait se rendre en co-voiturage avec un voisin. Cependant, au bout de 2 semaines, son voisin a été en panne de voiture et ne pouvait plus l’accompagner. De ce fait, il n’a pas pu continuer sa mission. Erwan ne maîtrisant pas suffisamment les codes et usages dans les entreprises, n’a pas pris la peine d’avertir l’agence d’emploi et l’entreprise. De ce fait, il a été « blacklisté » par l’agence qui ne l’a jamais recontacté.

Avec du recul, il apparait qu’il ne savait pas comment expliquer sa situation et avait peur du retour de son employeur, il a donc préféré fuir cette situation.

Nous nous sommes rendus compte, lors d’échanges entre conseillers, qu’il n’est pas rare que des jeunes que nous accompagnons se retrouvent dans cette situation. Il faudrait renforcer le lien entre le conseiller Mission locale et l’agence d’emploi pour pouvoir accompagner le jeune dans ces situations particulières. Par exemple, dans le cas cité précédemment, si nous avions eu connaissance rapidement de l’absence du jeune, nous aurions alors pu le recontacter, faire un point et essayer de trouver une solution en collaboration avec l’agence pour consolider ce retour à l’emploi.

Ces situations sont également le reflet d’une méconnaissance des codes et usages qui s’appliquent en entreprise. Cet apprentissage ne se fait pas ou peu à l’école, c’est au cours des rencontres qu’ils font, par des échanges avec leurs proches et surtout par des immersions en entreprise que ces jeunes peuvent commencer à maîtriser ces savoirs. Et c’est en concomitance avec ces auto-apprentissages que nous, conseillers de Mission locale, nous pouvons accompagner ces jeunes dans l’acquisition de pratiques professionnelles.

Nous proposons de faire des points réguliers en binôme, conseiller du jeune et référent du jeune dans l’entreprise, ce qui permettrait de travailler ensemble et sûrement plus efficacement sur ces différents points. En complémentarité, il faudrait mettre en place des formations sur les Softskills26. Celles-ci sont au nombre de 15 : la résolution de problèmes, la confiance, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, la communication, la gestion du temps, la gestion du stress, la créativité, l’esprit d’entreprendre, l’audace, la motivation, la vision et la visualisation, la présence, le sens du collectif et la curiosité.

26 Forbes, Compétences attendues en entreprise, septembre 2017 https://www.

Il faudrait donc pouvoir proposer aux jeunes des formations adaptées à leur situation et permettant à chaque fois de travailler sur plusieurs de ces softkills en même temps.

Dans le cadre d’un dispositif particulier, la « Garantie Jeunes », nous travaillons sur l’apprentissage de ces connaissances par le biais d’ateliers collectifs. Il faut étendre ces ateliers à l’ensemble des jeunes qui sont à la recherche d’un emploi, voire à tous les jeunes accompagnés par la Mission locale.

Un autre obstacle majeur dans l’accès à l’emploi des jeunes est l’absence du permis de conduire et de voiture. Nous connaissons tous l’expression du :

« serpent qui se mord la queue ». Sans permis, il est difficile de trouver un emploi et sans emploi il est impossible de financer son permis de conduire et sa propre voiture. Il existe quelques rares aides qui peuvent être mobilisées par la Mission locale pour participer au financement de ce permis, mais elles ne sont pas suffisantes pour des jeunes qui ne disposent d’aucun revenu et qui ne peuvent la plupart du temps pas avoir l’aide de leur famille. Pour aider ces jeunes, il faut mettre en place des partenariats au niveau local et/ou départemental avec les auto-écoles pour échanger sur les tarifs, la pédagogie ou autres, et avec les agences d’emploi pour la mobilisation des aides importantes qui peuvent être accordées par le FASTT ou par Pôle Emploi.

Dans l’objectif de répondre à ces différentes problématiques, la Mission locale, au cours de l’année 202027, veut mettre en place différents partenariats pour accompagner les jeunes vers et dans l’emploi. L’objectif est d’aider les jeunes à financer leur permis de conduire tout en accédant à l’emploi. Une dizaine de jeunes pourrait participer à la première vague expérimentale de ce projet. Ils travailleront en intérim pendant 3 mois minimum, une partie de

leur salaire sera « réservé » pour leur permis de conduire, et la Mission locale mettra tout en œuvre, avec le soutien des collectivités locales, pour garantir la mobilité du jeune en attendant le fameux permis. Pour le financement de ce précieux sésame, nous mènerons des négociations avec des auto-écoles du territoire pour négocier des tarifs préférentiels. Des rencontres sont d’ores et déjà en cours avec des partenaires potentiels pour pouvoir mettre en place ce projet. En renforçant notre accompagnement pendant les missions des jeunes en intérim, nous pourrons, organiser l’apprentissage ou la meilleure maîtrise des Softskills par ces jeunes pour faciliter leur intégration en entreprise ou pour leurs prochains emplois. Cette organisation individualisée pour chaque jeune se fera en étroite collaboration avec les conseillers experts de la Mission locale, avec nos partenaires organismes de formation, avec les agences d’emploi, et avec l’entreprise où le jeune travaille.

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