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1.2.1 En Europe

Dans l’Union Européenne, presque tous les pays se sont dotés d’une stratégie nationale de lutte contre l’alcool et, dans beaucoup de cas, elle est associée au « Plan d’action européen visant à réduire l’usage nocif de l’alcool 2012-2020 » promu par l’Organisation mondiale de la santé [23].

Ce plan se divise en 4 grands axes: coordination/réduction de la demande, réduction de l’offre, coopération internationale et observation/recherche [30].

Les dix domaines d'actions mentionnés par le plan d'action européen:

- leadership, sensibilisation et engagement: les pays doivent s'engager et mettre en oeuvre une politique et des plans d'action en matière de lutte contre l'alcool;

- Action de services de santé: améliorer la prévention primaire, secondaire et tertiaire du secteur de la santé;

- Action communautaires et sur le lieu de travail: augmenter les programmes en matière de lutte contre l'alcool au niveau des établissements scolaires, des municipalités et des entreprises;

- Politique de lutte contre l'alcool au volant;

- Réduction de la disponibilité de l'alcool: notamment pour les personnes en état d'ébriété et les jeunes en dessous de l'âge légal;

- Marketing des boissons alcoolisées: empêcher les publicités et les pratiques commerciales inappropriées notamment afin de protéger les jeunes;

- Politique de prix: par la fiscalité;

- Réduction des risques de l'intoxication alcoolique: lutter contre la mortalité et en particulier contre les traumatismes intentionnels et non intentionnels dus à la consommation d'alcool;

- Réduction de l'impact sur la santé publique de l'alcool illicite: lutter contre le marché illégal;

- Suivi et surveillance: publier des rapports sur l'alcool [30].

Le Conseil de l’Europe fournit les éléments édificateurs d’une réponse harmonisée au plan européen, en désignant des terrains d’intervention prioritaires. Dans sa stratégie antidrogue 2013-2020, comme dans la précédente, il prône une approche rationnalisée de prévention et exhorte les États membres à développer des approches dont la pertinence est scientifiquement démontrée [24].

convergence en termes de politiques sur l'alcool, des différences considérables subsistent sur le plan de la taxation et donnent lieu à des achats transfrontaliers, entravant ainsi la mise en application de stratégies efficaces dans de nombreux pays [31].

Les états de l'Union Européenne se mobilisent et se rencontrent pour discuter des problématiques de l'alcool, comme dans le projet « safer drinking scenes » piloté par le Forum français pour la Sécurité Urbaine (FFSU) et le Forum européen pour la sécurité urbaine (Efus). Dix villes d'Allemagne, Belgique, France (Bordeaux, Brest, La Rochelle), Italie et Pays-Bas y ont participé entre 2011 et 2013. L'objectif était d'échanger sur la prévention des consommations excessives d'alcool, de la réduction des risques et de la gestion de la vie nocturne à travers une confrontation des pratiques [32].

Il en ressort plusieurs exemples de mesures mises en place qui semblent efficaces. On peut citer comme exemple le “café Reggio” dans le quartier de la gare à Reggio Emilia en Italie qui est un lieu de rencontre sans alcool pour tous les habitants du quartier, avec activités pour enfants et familles. Il a été créé pour lutter contre l'alcoolisation dans les lieux publics. Les gérants font partie d'une équipe de prévention qui intervient aussi aux alentours du bar comme médiateurs de rue.

Autre mesure, “l'interdiction d'accès aux bars” à Stuttgart en Allemagne a été créée pour faire face aux comportements violents dans les établissements de nuit lors des alcoolisations excessives. Le projet met en relation les propriétaires d'établissements, la police et les services d'un huissier permettant: lorsqu'un un individu est violent dans un bar, ce dernier peut rédiger un rapport et bannir l'individu de tous le réseau d'établissements nocturnes pour une durée de deux ans. Cette interdiction a un effet dissuasif. En cas de récidive, une procédure légale est engagée. Cette mesure est similaire à ce qui existe en Angleterre: “Behave ou Be Banned”. Le projet “Safer drinking Scenes” met également en avant des exemples français tels que les “veilleurs de nuit” à Nantes ou le “Soul tram” à Bordeaux, entre autres.

1.2.2 En France

La Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) coordonne la politique de prévention des usages de drogues licites ou illicites, en lien avec les ministères, au regard des orientations définies par les plans gouvernementaux. Ces orientations sont cohérentes avec la stratégie à long terme définie par le Conseil de l’Europe [24].

Le Conseil de modération et de prévention (créé par le décret du 14 février 2006) conseille les pouvoirs publics dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de prévention spécifiques à l’alcool. La présence en son sein de députés et sénateurs porte-parole de la viticulture suscite néanmoins de vifs débats [24].

Les adolescents et jeunes adultes ont été régulièrement placés au cœur des politiques de santé publique au cours des dernières années. Un plan « Santé des jeunes » centré sur les 16-25 ans a été présenté par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports en février 2008, suivi d’une série de mesures spécifiques énoncées dans la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » en juillet 2009.

Le président de la République, François Hollande, en a également fait un des points-clés de son mandat en termes d’actions relevant du champ sanitaire et social. Il a notamment conforté la place de la prévention des comportements à risque des jeunes, et en particulier

l’alcoolisation et le tabagisme, parmi les priorités du troisième plan cancer annoncé le 4 décembre 2012 lors des journées annuelles de l’Institut National du Cancer [4].

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