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Mesures de prophylaxie sanitaire offensive

Dans le document Peste porcine classique : le cas allemand (Page 72-74)

PARTIE IV : LES MESURES DE LUTTE CONTRE LA PPC EN ALLEMAGNE

B. Mesures de prophylaxie sanitaire offensive

Les foyers de PPC identifiés chez les porcs domestiques en Allemagne ont tous été éliminés par l’abattage total des animaux dans les exploitations contaminées et en contact. Pour l’heure, ni l’Allemagne, ni l’Union Européenne n’ont eu recours à la vaccination d’urgence envisagée précédemment.

Rappelons les mesures systématiquement appliquées selon la directive européenne 2001/89/CE (anonyme, 2001a ; anonyme, 2003d).

 Lors de suspicion de PPC dans une exploitation de porcs domestiques, les mesures à prendre sont (anonyme, 2001a) :

- contrôle de l’enregistrement et de l’identification des porcs de l’exploitation - recensement et séquestration de tous les animaux

- dépistage de la PPC par les procédures officielles (anonyme, 2001b) (tests de diagnostic développés dans la partie I). Un résultat positif à la détection d’antigènes viraux par la méthode Elisa entraîne un soupçon préofficiel (qui tient compte de la forte proportion de faux positifs égale à 5%). Le soupçon officiel est reconnu à partir du moment où des signes cliniques apparaissent ou avec le retour positif à l’isolement viral sur culture cellulaire, qui reste la méthode de référence.

- contrôle des entrées et sorties des personnes et des véhicules - enquête épidémiologique

 S'il y a confirmation de l'infection, les autorités compétentes procèdent (anonyme, 2001a) :

- à l’abattage de tous les porcs de l’exploitation et à la destruction des cadavres sous contrôle officiel,

- au nettoyage et désinfection à la soude caustique à 2% des locaux, matériel et véhicules contaminés,

- au prélèvement d’échantillons afin de déterminer le délai écoulé entre l’introduction de virus et l’application des mesures officielles,

- à l’identification du type génétique,

- à l’abattage des porcs des exploitations contacts identifiées sur la base de l’enquête épidémiologique et au prélèvement d’échantillons en vue de la confirmation de la PPC - à la mise en place d'une zone de protection de 3 km de rayon et d'une zone de

¤ Dans la zone de protection, il est procédé aux recensements des élevages, aux visites vétérinaires et aux analyses sérologiques dans les différentes exploitations porcines. Il y a interdiction de mouvements de porcs et des produits de porcs pendant au minimum 30 jours, sauf dérogation. Les animaux, après ce délai, et après avoir subi au minimum un examen clinique pour les porcs d’abattage et un examen clinique accompagné d’analyses sérologiques et virologiques pour les porcs d’exploitation peuvent sortir de la zone.

¤ Dans la zone de surveillance, il y a également recensement de tous les animaux, détention des porcs sur leur lieu d’exploitation pour une durée minimale de 21 jours, nettoyage et désinfection des locaux et matériels.

Concrètement, une mission de l’Office alimentaire et vétérinaire (délégation de la Commission européenne) effectuée en janvier 2003 apporte quelques commentaires quant à l’application desdites mesures concernant les foyers de PPC de Rhénanie-Palatinat (anonyme, 2003b). A la date du rapport, l’enregistrement des élevages dans la base nationale n’était pas entièrement effectué. Le système d’identification des porcs était opérationnel et conforme aux exigences de l’UE (système alphanumérique à 12 caractères). Les taux d’échantillonnages réalisés lors des transports de porcs des zones surveillées (présence de PPC chez les sangliers) vers les zones libres étaient inférieurs aux prescriptions européennes.

Quelques lacunes ont été notées dans la gestion des 10 foyers recensés au cours de l’année 2002. Les délais de notification des soupçons préofficiels et officiels auprès des vétérinaires officiels ont été longs. D’autre part, certaines dérogations locales ont été accordées quant aux mouvements d’animaux dans un même canton, sans échantillonnage préalable.

Le gouvernement de la Rhénanie-Palatinat, dans sa réponse à la commission, s’efforce de systématiser et de rectifier les mesures en question, mais on s’aperçoit des quelques décalages entre les recommandations et leurs applications sur le terrain.

III. Mesures en vue du contrôle de la PPC chez les sangliers

La PPC a affecté une grande partie du territoire allemand au cours de ces dix dernières années. Dans de nombreuses métapopulations de sangliers, la circulation virale a persisté plusieurs années créant ainsi des zones enzootiques de PPC (anonyme, 1999). C’est à cette situation particulière que les Lander allemands doivent faire face. L’élimination du virus de la PPC dans ces zones enzootiques se révèle plus difficile que lors de situations épizootiques (anonyme, 1999).

Les expériences, les essais terrains successifs ont permis de tester, d’évaluer et d’améliorer les moyens les plus adaptés pour l’Allemagne. La réponse adoptée, dans la lutte contre la PPC, se compose ainsi d’une conjonction de différentes mesures. L’ensemble montre son efficacité dans la lutte contre la PPC dans la population sauvage.

Dans un premier temps, sur un territoire donné, il s’agit de connaître et d’identifier les sous- populations de sangliers infectés. Puis, en partenariat avec les différents acteurs de terrain, un plan de lutte est proposé, adopté et enfin appliqué. Le but est de réduire le nombre d’animaux susceptibles d’être infectés en-dessous du niveau critique pour lequel la propagation du virus s’interrompt et en conséquence l’épizootie s’éteint d’elle même. Ce niveau critique est fixé à 2 animaux par km2 ou encore 220 animaux par 100 km2 (anonyme, 1999). A cet effet, deux méthodes sont employées en Allemagne : une méthode directe contre l’infection virale par l’immunisation orale des sangliers et une méthode indirecte par la chasse. Celle-ci, en effet,

agit indirectement en réduisant la taille et la densité de la population de sangliers donc la transmission virale.

Dans le document Peste porcine classique : le cas allemand (Page 72-74)