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Alerter et informer

Dans le document Peste porcine classique : le cas allemand (Page 83-86)

PARTIE IV : LES MESURES DE LUTTE CONTRE LA PPC EN ALLEMAGNE

D. Alerter et informer

Les autorités vétérinaires, les éleveurs, les chasseurs et le public doivent travailler ensemble pour optimiser leur lutte (anonyme, 1999).

Il est essentiel que le public soit aussi conscient du problème, des risques et des mesures à prendre ou à respecter (anonyme, 1999), afin, par exemple, de ne pas laisser de déchets de pique-nique dans la nature. Il est également essentiel que les chasseurs connaissent les modes de transmission de la PPC et portent ainsi attention aux déchets de la chasse et à l’hygiène des véhicules notamment.

Un programme en 12 points a été rédigé à l’attention des chasseurs de Rhénanie-Palatinat pour la saison de chasse 2003-2004. Ce programme a été mis au point par le Ministère de

l’Environnement et de la Forêt en association avec les différentes associations de chasse de la région, preuve de la coopération efficace entre les partenaires. Il rassemble des mesures en vue de l’élimination de la PPC et de la réduction des effectifs de sangliers.

Voici le contenu résumé qui permet de donner des orientations et des recommandations claires aux chasseurs (Groupement des éleveurs allemands).

1. Il est demandé de poursuivre une chasse intensive, l’objectif au printemps étant de réduire la densité à moins de 2 animaux par 100 ha de zone boisée. Cet objectif est d’autant plus important à atteindre dans les zones réglementées (zones de vaccination)

2. La chasse doit être axée sur les marcassins (jusqu’à 6 mois), les bêtes rousses (de 6 mois à un an) et les bêtes de compagnie (de 1 à 2 ans) ; l’autre cible concerne les laies qui n’élèvent plus de marcassins, en particulier en automne et en hiver (avant la période de mise-bas). La proportion à atteindre dans les tableaux de chasse est la suivante : 15% de laies, au moins 70% de marcassins de moins de 1 an.

3. Il est essentiel que les restrictions en matière de chasse soient minimales : chasse intensive toute l’année ; pas de limitation de poids ; ininterruption pendant la période de mise-bas. 4. De grandes battues doivent être organisées sur l’ensemble des territoires infectés en association avec les multiples groupements de chasseurs de la région : deux à trois grandes battues par an, en particulier pendant la saison hivernale, sont recommandées. Seuls les chiens de la région infectée peuvent participer à ces battues, afin de ne pas disséminer le virus. 5. A l’occasion des chasses, une distribution d’appâts vaccinaux peut être effectuée. La société de chasse se déclare prête à la réaliser gratuitement. En-dehors de la zone de vaccination, la densité de mise en place des appâts ne doit pas dépasser 1 appât par 100 ha de forêts et dans la mesure du possible chaque appât doit être éloigné d’au moins 1000 m de l’exploitation porcine la plus proche, afin de ne pas attirer les sangliers à proximité des exploitations.

6. La disposition de pièges pour les marcassins est encouragée. L’efficacité reconnue de ces pièges doit être promue sur l’ensemble des domaines de chasse.

7. Les restrictions de chasse sont levées. Les seuls animaux à épargner sont les laies suiveuses suitées et les laies meneuses.

8. La prime au tir de 25 euros par marcassin atteignant un poids de 10 kg (âgé de 3 mois) est maintenue dans les zones vaccinales. Dans ces zones, les indemnisations des chasseurs pour le gibier abattu, qui se révèle positif au test de détection virale, sont poursuivies.

9. La commercialisation du gibier, provenant des secteurs de vaccination, fera l’objet d’une valorisation régionale.

10. Les chasseurs invités et les titulaires des permis de chasse des services des eaux et forêts ne devront pas payer de cotisation pour chasser en Rhénanie-Palatinat.

11. Comme les propriétaires de domaines de chasse, les agriculteurs sont priés d’améliorer l’infrastructure de chasse en assistant les chasseurs. En particulier, il est nécessaire que l’agriculture permette, à travers des soutiens aux agriculteurs, une intensification de la chasse : ménager des couloirs non cultivés entre les champs et les lisières de forêts, autoriser les tirs fauchant dans ces zones, promouvoir la communication agriculteur-titulaires de permis de chasse, en informant rapidement les chasseurs de la présence de sangliers dans les champs de maïs par exemple.

12. Les administrations des cantons doivent épuiser toutes les possibilités de transferts des droits d’inspection des trichines pendant la période de lutte contre la PPC.

Tous les partenaires, chasseurs, agriculteurs, éleveurs, propriétaires des domaines de chasse se déclarent prêts à faciliter la mise en œuvre des mesures et à respecter les mesures d’hygiène qui les accompagnent.

Il ressort donc de cette étude que l’Allemagne réussit à endiguer ses cas de PPC chez les sangliers avec plus ou moins d’efficacité. C’est réellement l’adjonction des mesures de chasse et des mesures vaccinales qui concourent à l’obtention des résultats, bien que nous ayons séparé les deux pour des raisons d’organisation dans notre propos. Ces stratégies sont relativement récentes et sont basées sur les expériences du terrain. Tirant enseignement des erreurs passées, les stratégies évoluent. Cependant, beaucoup de connaissances sont encore à parfaire dans le domaine de cette population sauvage et de la répercussion des mesures sur celle-ci.

Cette étude permet ainsi de différencier radicalement la lutte chez les porcs domestiques, exercée à court terme et dont les mesures sont systématisées, de la lutte chez les sangliers, livrée à plus ou moins long terme et spécifique d’un territoire.

Dans le document Peste porcine classique : le cas allemand (Page 83-86)