• Aucun résultat trouvé

2. Chapitre 2 : Référentiels internationaux de la qualité environnementale dans le

2.2 Cahier des charges d’une méthode simplifiée d’aide au choix d’éco-matériaux pour

2.2.4 Choix d’une méthodologie d’analyse et d’expérimentation

2.2.4.5 Mesure et traduction en approche financière de management

12,25 $/ft²/an Economie de 10 % (estimation) soit 1,35 $/ft²/an ; valeur moyenne prise en considération : 5 % par an soit 0,65 $/ft²/an

Tableau 26 : Estimation de coûts et d‟économies de coûts liés au poste « operation and

maintenance » dans les bâtiments publics américains [STURM, 2002]84

Solution

conventionnelle Solution verte Plus value technique Surfaces de bâtiments non réfléchissantes Surfaces de bâtiments réfléchissantes Augmentation de la durée de vie de 20 % ex toitures végétalisées : 30 à 50 ans

Tableau 27 : Exemple de plus value technique apportée par une solution verte [KATS, 2003]

Pourtant, les gains sur les dépenses de fonctionnement du poste « entretien et maintenance / réception de travaux » en cumul sur 20 ans pour les bâtiments tertiaires, représentent près de 16 % des gains totaux, entre un bâtiment vert et un bâtiment classique [SELLIER, 2004].

L‟étude multicritère en cycle de vie, avec une analyse plus particulière sur les apports techniques, d‟éco-solutions par rapport aux solutions conventionnelles (et le lien avec les opérations de maintenance / remplacement) pour le secteur du bâtiment semble donc pertinente puisque la plupart des données manquantes concernent ce poste d‟évaluation.

Enfin, au-delà des coûts et bénéfices des bâtiments verts par rapport aux bâtiments conventionnels, aucun temps ou taux de retour sur investissement n‟est pas donné. Ils complèteraient pourtant parfaitement les raisonnements avec le souci de vulgarisation à destination des consommateurs finaux : occupants des bâtiments, maîtres d‟ouvrages ou entreprises chargées de la maintenance.

2.2.4.5 Mesure et traduction en approche financière de management durable, le ratio « coûts / bénéfices »

Un référentiel d‟indicateurs de management durable doit permettre in-fine de monétariser les propositions d‟indicateurs macro-économiques, en clair de ramener les propositions multicritères à des indicateurs utilisables pour un gestionnaire d‟entreprise du secteur du bâtiment.

Pour pouvoir effectuer un choix entre une solution conventionnelle et une solution « éco », cela semble essentiel.

Au final, on propose donc un faisceau d‟indicateurs financiers de management durable, déjà repris dans la proposition d‟indicateurs croisés en 2.2.3.2 « les typologies d‟indicateurs, tableau 18 :

- les surcoûts,

- les coûts évités ou bénéfices

- le temps de retour sur investissement - et le ratio « coûts / bénéfices » actualisé.

Le surcoût a pour base la comparaison entre le coût initial ou coût en capital d‟une

solution 1 et le coût initial d‟une solution 2. Si l‟une des solutions présente un coût plus important que l‟autre, le surcoût existe. Un surcoût négatif n‟a donc pas de fondement, on parle alors de solution économe.

Les coûts évités ou bénéfices sont fondés sur deux approches :

- soit le temps d‟amortissement d‟un investissement classique, qui permet d‟inscrire les valeurs amorties annuellement comme déductibles de l‟investissement initial, pour considérer à l‟issue de la durée d‟amortissement que l‟investissement ne coûte plus rien et donc que des bénéfices liés à l‟usage supplémentaire sont possibles

- soit un bénéfice réel, qualifié et quantifié par rapport à une solution conventionnelle jugée moins performante que la solution de remplacement étudiée

Un exemple : un revêtement de mur nécessite d‟être remplacé tous les dix ans, un autre plus performant uniquement tous les 20 ans, dans un bâtiment dont la durée de vie typique est de 50 ans. Le premier revêtement devra être renouvelé 5 fois sur 50 ans, le deuxième revêtement 2,5 fois seulement. Le coût évité ou bénéfice présenté par la solution 2 représente à minima 2,5 fois le coût de renouvellement de la solution 1.

Le temps de retour sur investissement : directement issu des deux premiers concepts

présentés ci-dessus, le temps de retour « return on investment » permet d‟apprécier le temps à partir duquel un investissement ne coûte plus mais génère des profits pouvant être considérés comme bénéfices. L‟exemple typique souvent utilisé est celui des systèmes de production d‟énergie renouvelable qui coûtent en investissement mais rapportent, de par leur fonction, de l‟énergie gratuite.

Par exemple les panneaux solaires photovoltaïques qui permettent de produire, à partir de cellules photovoltaïques, de l‟électricité « verte ».

Un panneau solaire photovolatique au silicium polychristallin est caractérisé par une puissance en Watts crète « Wc ».

Les prix diffèrent suivant le type de pose et le modèle de capteur utilisé.

Type de pose Coût du Kwc en € HT

Sur toiture 6000 à 7500 €

Sur toit plate (terrasse) 6500 à 7800 € En intégration toiture 7000 à 9000 €

Tableau 28 : Coût de 10 m² de panneaux solaires photovoltaïques en fonction de leur mise en

Exemple pour 1 kWc installé (10 m² de panneaux en moyenne) :

Nord France Centre France Sud France Corse DOM Production solaire / an 1000 kWh 1100 kWh 1200 kWh 1200 kWh 1500 kWh Tarif de rachat du kWh (HT) 0,5 € 0,5 € 0,5 € 0,5 € 0,5 € Revenus par an 500 € 550 € 600 € 600 € 750 €

Tableau 29 : Simulations de production d‟énergie et de revenus générés annuels, en Kwh

pour 1 kWc installé et en €, en fonction des régions françaises.

Un tableau comparatif de l‟installation d‟une centrale photovoltaïque sur un toit dans les villes de Lille et de Bastia :

Ville Lille Bastia

Type d'installation Installation de 10 m² de capteur, une puissance de 1kWc sur une toiture, éléments de connexion, onduleur et pose, connexion au réseau.

Prix de l'installation sans

subventions 7 500 €

Subvention Régionale 2€/Wc soit 2000€

Subvention de la Ville 1,2 €/Wc soit 1200 €

Total des subventions 3 200 €

Crédit d'impôt de 50% 2 150 € 3 750 €

Prix de l'installation avec

subventions 2 150 € 3 750 €

Gisement solaire régional < 1220 kwh/m²/an > 1760 kwh/m²/an

Production solaire par an 1000 kWh 1800 kWh

Taux de rachat de l'électricité

par EDF 0,5 €/kWh 0,5 €/kWh

Revenus par an 500 € 900 €

Temps pour rentabiliser le

système sans subventions 15 ans 8,33 ans

Temps pour rentabiliser le

système avec subventions 4,3 ans 4,16 ans

Tableau 30 : Temps de retour sur investissement pour 1 kwc ou 10 m² de panneaux solaires

photovoltaïques, en fonction de leur implantation en France.

10 m² de panneaux installés fournissent en moyenne 1 KWc en puissance installée, soit 1000 Kwh/an en Nord Pas de Calais, et jusqu‟à 1800 kwh/an en Corse.

Le tarif d‟achat « contraint » de l‟électricité verte par EDF en France, pour les panneaux solaires photovoltaïques raccordés au réseau et bénéficiant d‟un crédit d‟impôt « énergies renouvelables » de 50 % TTC sur la facture « matériel », est de 50 centimes

d‟euros au kwh (0,5 €/kwh).

La production annuelle d‟électricité pour 10 m² de panneaux de 1 kwc génère donc un profit de 500 € par an en Nord Pas de Calais et 900 euros par an en Corse.

Le coût initial des 10 m² de panneaux est de 7500 € TTC, l‟amortissement de

l‟investissement se réalisera en 4 ans en moyenne avec subventions, en Nord Pas de Calais

(primes régionales ou locales complémentaires) ou en Corse.

Le temps de retour sur investissement est donc de 4 ans à compter de l‟investissement initial.

Si la durée de vie typique des 10 m² de panneaux solaires photovoltaiques est de 20 ans, le panneau génèrera donc 16 années de production d‟électricité au-delà du point mort (temps de retour sur investissement) soit 16 x 500 € = 8000 € de bénéfices en Nord Pas de Calais et 14 400 € en Corse, sur la durée de vie typique (20 ans).

Enfin, le ratio coûts / bénéfices actualisé permet de valoriser le temps de retour sur investissement d‟un point de vue quantitatif : les coûts divisés par les bénéfices d‟un projet permettent de comprendre immédiatement si un projet mérite ou non d‟être réalisé.

L‟interprétation est la suivante :

- ratio coûts / bénéfices > 1 : les coûts sont supérieurs aux bénéfices, le projet n‟est pas considéré comme rentable,

- ratio coûts / bénéfices < 1 : les coûts sont inférieurs aux bénéfices, le projet peut être considéré comme rentable,

- ratio coûts / bénéfices = 1 : les coûts sont égaux aux bénéfices, le projet mérite une attention qui peut être complétée par des ratios complémentaires avant de finaliser la décision d‟investissement.

Le ratio de l‟investissement consenti au regard des bénéfices réalisés sur la durée de vie typique du panneau sera donc de 2150 € / 8000 € soit 0,268 en Nord Pas de Calais et 3750 € / 14 400 € = 0,2604 en Corse.

Un ratio coûts / bénéfices pour être intéressant doit être égal ou inférieur à 1, ce qui signifie que les bénéfices ont compensé à minima les coûts (égal à 1) ou que les bénéfices ont dépassé le coût initial (inférieur à 1).

Région Coût initial sans subventions Coût final avec subventions Temps de retour sur investissement Durée de vie typique Bénéfices générés au-delà du ROI Ratio coûts / bénéfices sur DVT (avec subventions) Rentable si<1 En Nord Pas de

Calais 7500 € 2150 € 4 ans 20 ans 8000 € 0,268

En Corse 7500 € 3750 € 4 ans 20 ans 14 400 € 0,26

L‟exemple des panneaux solaires photovoltaïques sert de référence à notre raisonnement multicritères comparatif en cycle de vie : les systèmes de production d‟énergies renouvelables sont plus simples à analyser que les systèmes constructifs, notamment parce que les bénéfices produits sont rapidement quantifiables (l‟énergie est rapidement quantifiable en euros ou dollars).

Pour l‟étude d‟un matériau ou composant constructif comme un bloc porteur, un isolant ou un parement extérieur, le passage du qualitatif au quantitatif est plus délicat et doit être réalisé sur la base du recueil d‟un maximum d‟informations objectives: les enquêtes de terrain auprès d‟entreprises spécialisées, de maîtres d‟ouvrages impliqués, l‟utilisation de bases de prix professionnelles et la synthèse d‟articles spécialisés.

C‟est ce que nous proposons de réaliser dans le cadre de notre étude, avec pour finalité ultime l‟expression de ratios coûts / bénéfices entre des solutions conventionnelles et des solutions « éco »

2.2.5 Choix des systèmes constructifs : disponibilité et approvisionnement sur la zone