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: Mener l’enquête

Albert Londres, Marseille, porte du sud. Arléa, 2008, chapitre VI, p.53-54

Etape 1 : Mener l’enquête

Niveau 1

1. Menez l’enquête et répondez aux cinq questions du journaliste ( cf Séance 3 ).

Niveau 2

Reliez chaque phrase à la bonne proposition : ●ouvriers Les dockers sont des ●commerçants ● chauffeurs

Ils se rendent ● Place du Capitole ● Place de la Joliette ●Place de la Concorde

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Qu’est-ce qu’un docker ? On vous répondra : « C’est un homme qui charge ou décharge les navires dans les ports. » Eh bien ! celui qui aura fait cette réponse, si exacte qu’elle puisse paraître, ne vous aura rien répondu de bon.

Évidemment, un docker est un homme qui coltine des ballots dans les docks. Mais quel est cet homme qui s’est fait docker ? On apprend à être mécanicien, chaudronnier ou maçon. On devient docker. Être mineur, forgeron, ébéniste, c’est avoir un métier. Docker n’en est pas un. On n’est pas ouvrier en étant docker. Si les circonstances l’exigeaient, il me faudrait du temps pour être horloger, couvreur ou vitrier. Le lendemain matin, à sept heures, je serais docker. On rencontre des ouvriers parmi les dockers, ce sont justement des ouvriers sans travail. Un docker est un homme qui travaille durement pour la seule raison qu’il n’a rien à faire.

Mais il faut manger.

D’où viennent-ils ? Ils ont couché à la Belle-de-Mai. C’est le quartier le plus accueillant pour les gens en peine.

Mais d’où venaient-ils ? Ce sont des nomades français, arabes, syriens, espagnols, belges, italiens. Que font-ils à Marseille, puisqu’ils n’ont rien à y faire ? Ils y font les dockers !

(… ) Ceux-là ne peuvent cacher leur profession, ce sont les charbonniers. On va au charbon quand on ne peut plus, mais plus du tout, faire autre chose. Un charbonnier de quai est moins ouvrier encore qu’un docker. Il est un déchet du port, un débris de la vie. (…)

Il n’y a pas d’Arabes, pas de nègres chez les charbonniers. Ils sont immédiatement après le dernier barreau de l’échelle sociale, c’est-à-dire tout à fait par terre.

Ce sont des Blancs d’Europe : déserteurs espagnols, grecs, enfin de tout ! Des Français. Je n’ai rien su d’eux. Un seul m’a dit quelques mots dans ce souterrain du quai des Anglais où j’allais les voir manger. (… )

C’est la légion étrangère sociale !

Albert Londres, Marseille, Porte du Sud. Arléa, 2020, chapitre VI, p.54 Etape 2 : Marseille et ses travailleurs

Niveau 1

1. En quoi consiste le métier de Docker ?

2. De quels pays viennent-ils ? Quel constat peut-on faire ? (Lien avec la séance Marseille, terre d’exilés)

3. Quelle hiérarchie Albert Londres établit-il entre les travailleurs des quais ?

4. Quelle expression emploie-t-il pour désigner la catégorie sociale la plus défavorisée ? Expliquez cette expression.

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Niveau 2

1. Reliez chaque titre à un paragraphe : Le métier de charbonnier

La nationalité des dockers Le métier de docker

2. Donnez la définition du métier de docker. (Trouvez dans le texte ce que fait le docker comme travail).

3. Quel est le métier le plus difficile décrit dans le texte ?

Extrait 3

Le soir ils traversent de nouveau la place. Ceux-ci ont brouetté5 de la chaux. Dur travail ; ils ont toussé souvent depuis ce matin. Ceux-là sont saupoudrés d’une poudre couleur chair, ce sont les porteurs de sacs de blé. Mauvaise, la poussière du blé, surtout dans les cales. Ils ont bu beaucoup. D’autres ont déchargé des tonnes de cacahuètes. Les saletés qu’ils ont dans les cheveux viennent de Pondichéry6. Ceux-ci crachent, c’est à cause du salpêtre7. Ces autres pleurent, ils ont entassé du soufre. En voilà qui frottent leurs mains sur la bordure du trottoir, pierre ponce municipale ; ils étaient au gambier ! Ces hommes de bronze qui luisent comme des lépreux hindous sortent de la mine de plomb. En voilà qui ont les bras qui « grelottent ». On a envie de leur donner de la quinine8, mais ils n’ont pas la malaria, ce ne sont que des hommes de treuil. Et voici les hommes des barils de ciment, ils se secouent. Ces autres surgissent du noir animal. Il en est qui empoisonnent : ils travaillent aux matières périssables. Ces plus vieux qui semblent si fatigués et qui rapportent un léger butin ce sont les chiffonniers9 de la mer.

Riches de vingt-six francs, tous vont maintenant faire les hommes libres dans le grand Marseille aux bras toujours ouverts.

Albert Londres, Marseille, Porte du Sud. Arléa, 2008, chapitre VI, p.57

5. Quels aspects du monde ouvrier Albert Londres décrit-il ? Relevez des expressions significatives.

6. Relevez une comparaison et expliquez-la.

7. Que dénonce-t-il dans cet extrait ?

Pour les élèves en difficultés, l’imagier peut être un bon outil d’étayage. Il est aussi possible d’adapter le texte (voir annexes 1 et 2).

5 Brouetter : soulever avec une brouette.

6 Pondichéry : Territoire en Inde.

7 Salpêtre : Tâches sur les murs à cause de l’humidité.

8 Quinine : Médicament contre la malaria

9 Chiffonnier : Personne qui ramasse des chiffons et autres objets abandonnées pour les revendre.

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Extrait 4 :

Les hommes qu’elles réunissent vivent exactement le contraire de la vie des autres hommes. Tous ont bien un métier, seulement ils ne l’exercent que lorsqu’ils vont se promener. La promenade terminée, ils n’ont plus rien à faire. Pour travailler, ils se promènent environ trois cents jours par an. Ils se promènent sur une piste circulaire appelée pont et qui rappellerait un vélodrome pour peu que l’on eût pris soin d’en relever les virages.

Ce ne sont pas des cyclistes. Ce sont des mécaniciens, des médecins, des intendants, des capitaines. Pendant qu’ils tournent sur cette piste, cette piste tourne autour de la terre. Ils conduisent, ils actionnent, ils soignent, ils ravitaillent, accrochés à une mappemonde atteinte du mouvement perpétuel. Ils voient trois fois plus d’hiver et d’été que sur le calendrier. Ils arrêtent le ventilateur pour charger le calorifère10. Ils jonglent avec les habits de drap, les habits de toile, les fourrures, les casques coloniaux et les bonnets de peaux de lapin. Midi n’est jamais midi à leurs montres. Ils passent leur existence à avancer ou à reculer leurs aiguilles. À Pâques, ils quittent Marseille. Ils naviguent quatorze jours, ils se retrouvent au Pirée. Tous les magasins sont fermés. Ils demandent pourquoi. On leur répond que c’est lundi de Pâques !

Ils ont des quantités d’amis et régulièrement, plusieurs fois l’an, ils vont rendre visite à tous, dans leur quartier : à Alger, à Tunis, à Suez, à Djibouti, à Zanzibar, à la Réunion, à Colombo, à Java, à Sydney, à Nouméa, à Papeete. Et, quand ils les quittent, le soir après le dîner, courant vers le bateau, ils leurs crient : « À bientôt ! »

Songez à l’embarras de la police dans le cas où l’un des ces hommes mourrait dans la rue sans pièce d’identité et un jour qu’il serait en civil. ! (…) Pour eux, l’année n’est pas divisée en jours, en semaines, en mois, mais en voyages. Le voyage est l’unité de leur temps.

Albert Londres, Marseille, Porte du Sud. Arléa, 2008, chapitre IX, p.82-83 1. Quels autres métiers sont évoqués ici ? Pourquoi ?

2. Relevez tous les verbes qui témoignent des actions réalisées quotidiennement par les marins.

Quel est le temps utilisé ici ? (Évoquer avec les élèves le fait que la valeur du présent est ici celui qui traduit l’habitude)

3. Entourez sur le planisphère ci-dessous, tous les lieux évoqués dans cet extrait. Quelle phrase du texte pourrait-on associer à cette carte ?

4. Quels seraient les questions selon vous, que se poserait un policier « dans le cas où l’un de ces hommes mourrait dans la rue sans pièce d’identité et un jour qu’il serait en civil. » ?

5. Aimeriez-vous exercer un tel métier ? Justifiez votre choix.

Schéma de synthèse : Complétez le schéma à partir des réponses aux questions et des extraits étudiés.

10 Calorifère : Appareil de chauffage Extrait 1 : Albert Londres

évoque………

………

………

Extrait 2 : Le journaliste présente le métier de………. et met en avant………

………

………

Extrait 3 : Le reporter explique que ces métiers sont

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SEANCE 7 : LE VOYAGE DU REPORTER : DU PORT AU PHARE !

Albert Londres, porte-t-il un regard objectif sur Marseille ? Quel message cherche-t-il à nous transmettre ?

Au préalable pour la séance : les notions d’objectivité et de subjectivité Vidéo du CLEMI : Les journalistes sont-ils objectifs ? 4 mars 2021.

https://www.youtube.com/watch?v=g3aX7SpJY6s

❖ Lien pour réaliser le QCM et le texte à trous afin de vérifier que les élèves ont compris ces deux notions : https://www.quiziniere.com/#/PartageExercice/7G85OXWNGK

Allez à Marseille. Marseille vous répondra. Cette ville est une leçon. L’indifférence coupable des contemporains ne la désarme pas. Attentive, elle écoute la voix du vaste monde et, forte de son expérience, elle engage, en notre nom, la conversation avec la terre entière. Un oriflamme claquant au vent sur l’infini de l’horizon, voilà Marseille. Elle double son port d’un arrière-port. Ses Compagnies de navigation lancent chaque année des paquebots plus beaux que des châteaux. Les autres grandes nations font cependant davantage. Aidons Marseille dans sa montée. Toute l’Italie est derrière Gênes pour le pousser. La France ne connaît de Marseille que Marius et le mistral...

Albert Londres, Marseille, Porte du Sud. Arléa, 2008, chapitre XIV, p. 133-134 Etape 1 : Albert Londres, subjectif ou objectif ?

Niveau 1

1. Dans le texte, relevez deux adjectifs qualificatifs et un groupe de mots qui définissent Marseille. Ont-ils une valeur méliorative ou péjorative ?

2. Connaissez -vous des expressions courantes (expressions idiomatiques) avec le mot leçon. Pourquoi Albert Londres affirme-t-il que « Marseille est une leçon » ?

3. Quel est le rôle du reporter dans cet extrait ? Selon vous, Albert Londres est-il objectif ? Eléments de réponse

Deux adjectifs mélioratifs « attentive » / « forte » qui traduisent le point de vue d’A. Londres. L’expression

« Marseille est une leçon » suggère que cette ville est riche d’enseignement et le reporter se positionne presque en « moraliste ».

Informer/ faire découvrir Marseille -Changer l’image de la ville de Marseille (stéréotypes/clichés).

Albert Londres est subjectif car il expose son point de vue sur la ville mais il s’appuie sur des faits pour informer ses lecteurs.

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Niveau 2

1.Soulignez dans le texte 2 mots et un groupe de mots qui valorisent Marseille.

2. Cochez les bonnes réponses.

Dans cet extrait, le reporter cherche à :

 donner une image négative de Marseille

 donner une image positive de Marseille

 inciter à mieux connaître Marseille en informant les Français.

 faire du tort à Marseille en diffusant des stéréotypes.

 changer les idées que les Français ont de Marseille.

3.Selon vous, entourez la bonne réponse

Albert Londres est subjectif car il donne son avis sur la ville de Marseille .

Albert Londres est objectif car il ne donne pas son avis sur la ville de Marseille.

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