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Chapitre I : Présentation du site de prélèvement des graines

V. Les menaces pesées sur la végétation

V.1. Influences anthropiques

Le processus d’anthropisation a largement façonné tous les complexes de végétations méditerranéenne au point qu’il est difficile sans référence au bioclimat de classer certaines structures de dégradation (Barbero et al., 1990). La dégradation des écosystèmes naturels, leur réduction ou leur fragmentation se traduit toujours par une modification plus ou moins importante, selon l’intensité de la pression qui s’y exerce, de leur composition et de leur dynamique. De ce fait, leurs qualités phytoécologiques sont perturbées et s’accompagnent toujours de la disparition, de la rareté ou de la vulnérabilité des espèces floristiques.

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L’instabilité et la vulnérabilité des formations végétales de la zone d’étude sous l’action de l’homme et de son troupeau pèsent lourdement depuis longtemps sur la biodiversité végétale.

Le milieu humain reste un élément déterminant dans la maîtrise de l’occupation des sols et l’identification des espaces. Une connaissance de quelques paramètres déterminants sur la dynamique de la population s’impose et permet d’appréhender le concept d’écodéveloppement et d’utilisation rationnelle des sols et des espaces de sorte que la répartition de la population reste une donnée écologique fondamentale constituant un indicateur important du rôle que joue chaque espace et de son utilisation.

La population de la région des monts du Tessala et également rurale vit essentiellement de l’élevage et de l’agriculture (tableau 15). Il faut bien reconnaître qu’une exploitation agricole occupe toujours plus d’un actif. Les femmes et les enfants sans être comptabilisés comme occupés à part entière, constituent pourtant une main d’œuvre indispensable (P.D.A.U., 2005).

Tableau 15. Répartition de la main d’œuvre (1987-1998) (P.D.A.U., 2005).

Branche 1987 1998

Agriculture 44.8 % 32. 3 %

Industrie / BTP 19.8 %

-Tertiaire 35.4 % 67.7 %

Total 100 % 100 %

V.2. Les incendie de forêts

Le facteur de dégradation le plus redoutable de la forêt algérienne et méditerranéenne est sans contexte l’incendie (Madoui, 2002 ; Missoumi et al., 2002). La surface parcourue annuellement par le feu varie entre 20.000 et 30.000 hectares.

Selon Trabaud (1970), le feu est une force écologique ancienne qui a modelé la plupart des communautés végétales, ainsi que les paysages du bassin méditerranéen.

C’est un facteur de dégradation redoutable, qu’aucun effort n’a pu juguler ce phénomène d’autant plus que la composition floristique des forêts algérienne est à dominance de résineux « Pinus halepensis ». (Benabdelli, 1998).

A ce sujet Bradstock et al. (2002) notent que le feu est un facteur essentiel pour l’organisation des communautés biologiques et en premier lieu de la végétation dans de nombreux biomes. La dynamique spatiale et temporelle des feux crée une mosaïque de brûlis

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de formes et de dimensions variables qui induit à son tour une mosaïque de végétation à différents stades dynamiques.

Notre zone d’étude est caractérisée par une saison sèche assez longue, surtout les deux mois juillet et août. L’incendie est très fréquent, durant cette période où la température arrive à son maximum et le dessèchement de la strate herbacée est accentué ce qui provoque un déclenchement des feux. Malgré la superficie boisée et la diversité des formations végétales, les incendies n’ont jamais cessé de les perturber, comme le montre le bilan des incendies de la conservation des forêts de Sidi Bel Abbès (tableau 16).

Tableau 16. Bilan des incendies des monts de Tessala [période (1996-2012)]

(Conservation des Forêts de SBA, 2012). Années Superficie incendiée

(ha) Formations végétales 1996-1997 9 ha Chêne vert 1997-1998 40 ha Maquis 1998-1999 0.2 ha / 1999-2000 / / 2000-2001 / / 2001-2002 / / 2002-2003 / / 2003-2004 3 ha Broussailles

2004-2005 30 ha Chêne vert, Pin d’Alep, Alfa et Diss

2005-2006 6 ha Pin d’Alep, Eucalyptus

2006-2007 / /

2007-2008 / /

2008-2009 / /

2009-2010 / /

2010-2011 3 ha Maquis dégradé

2011-2012 1 ha Chêne vert, Pin d’Alep et sous bois

V.3. Le surpâturage

Depuis longtemps l’homme à pratiqué l’élevage pour sa nourriture et sa survie, l’un des plus importants facteurs de dégradation de la phytodiversité. Le surpâturage provoque une

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dégradation des écosystèmes sylvo-pastoraux et de leur biodiversité, surtout dans les régions de forte concentration du cheptel. Il en résulte l’érosion des sols, la dégradation des ressources en eau et la perte de la biodiversité, ce qui donne lieu en cas d'aggravation à un processus de désertification avancé (Cherifi, 2013).

A partir des données recueillies au niveau de la direction des services agricoles de la wilaya de Sidi Bel Abbès en 2010, la répartition des effectifs du cheptel est représentée par la figure 33. L’élevage dans notre région est basé sur le pâturage qui représente une forme biotique de perturbation et /ou de stress selon son intensité et sa fréquence.

Le cheptel de la zone d’étude est composé principalement d’ovin, bovin et caprin répartis inégalement. Cette répartition explique sans aucun doute la forte pression anthropique du cheptel dans les zones de pâtures.

Le cheptel ovin reste dominant pendant toute l’année contrairement aux autres cheptels bovins et caprins qui restent constant.

Pour l’aviculture, la cuniculture et l’apiculture restent des activités à développer, compte tenu des conditions du milieu et de leur rôle dans le développement rural.

Figure 33. Répartition annuelle du cheptel dans la zone d’étude (direction des services

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Le pâturage est considéré, à tort d’ailleurs, comme une activité normale en forêt, parfois souhaitée, car le bétail participe au contrôle de la prolifération des strates arbustives et herbacées, hautement inflammables (Le Houerou, 1980).

Cependant, le surpâturage, causant un broutage excessif de la végétation et des jeunes plants forestiers empêche toute régénération, épuise les ressources disponibles, dégrade les parcours et les soumet à l’érosion. Dans les zones arides et semi-arides d’Afrique du Nord, le surpâturage est généralement considéré comme une cause essentielle de la dégradation des écosystèmes naturels (Le Houerou, 1968).

En Algérie, les éleveurs préconisent le pâturage libre du bétail, sans limitation de la densité de charge et sans clôtures (Montero et Canellas, 1998). En effet, et comme le signale Benabdelli (1996) : « nos forêts sont souvent solliciter par les pasteurs comme source d’appoint pour l’alimentation du bétail ».

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