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Le membre gauche est de 2 centimètres 1/2 plus court qu'à droite

Au-dessous de l'acromion est une dépression; la tête

humérale

se

trouve dans le creux axillaire.

Cette luxation, réduite par uneextension énergique avec

mouvement

derotation,sereproduisit àdixreprises différentes.

Appareil plâtré pendant quinze semaines,

remplacé

par un

bandage

roulé; la luxation ne reparut plus.

Actuellement, étatnormal; un peu d'atrophie à

gauche.

Conclusion. Luxation intra-capsulaire congénitale à cause

de

l'absence degonflement, d'inflammation,deraideur

articulaire, et facilité

de réduction.

Cettemême année, E. Kùsterprésenta

à la Société médicale

de Berlin un enfant d'un an ayant une

luxation congénitale

des deux humérus, en arrière.

ObservationIX(Kùster).

Tandis que, surle bras droit, on n'observepasd'autre

anomalie

que

la fixation de l'humérus avec Taxe longitudinal en avant et en

bas,

fixation provoquée par la luxation, le bras gauche

présente

une

tout

autreconformation: il estégalementdirigé en avantet en

bas, mais

en

même temps si fortement en pronation que la paume

de la main est

dirigéeen haut. En même temps, l'articulation de la

main et celle du

coudesontenperpétuelle flexion,trèsfacile àvaincre dans

la première,

mais offrantunegrande résistance dans le coude parla forte

tension du

biceps. On nepeut précisersi cetterésistance repose surune

torsion du

tendonlongdubiceps, obligé desuivreun chemin

détourné,

ou sur une

innervation anormale. La première hypothèse paraît

la plus vraisem¬

blable. L'orateurse propose d'étudier plus

complètement la cause de la

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présente monstruosité dansunrapportprochain surles luxations congé¬

nitales. Ilnefaitaujourd'hui queprésenterl'enfant, parcequ'il

al'inten-tionde tenteruneopération qui changerait lafigurede ce cas.

Comme c'est surtout le bras gauche qui deviendrait utilisable,

l'orateur veut exciser l'articulation et fixer sa position dans le cotyle probablement atrophié. L'interventionchirurgicalefaite avec les précau¬

tionsantiseptiques présenterait d'autant moins de danger qu'il ne s'agit vraisemblablement pas d'une véritable articulation. On doit encore se

demandersion peut arriverà une utilisationdel'articulationdel'épaule,

etdansquelle mesure; en aucun cas, l'orateur ne se résoudrait àune

résection. Sil'opérationde la première articulation réussit, on opérera aussi plus tard la deuxième. (Berlin. kliniscli. Wochens., 1, jan¬

vier1879.)

La question des luxations congénitales de l'épaule resta, semble-t-il, depuis cette époque dans l'oubli le plus profond.

Peut-être les observations manquèrent-elles? Quoi qu'il en soit, ce n'est qu'en 1895 que le sujet fut repris par Lewis, répétiteurd'orthopédie à lapoliclinique de Philadelphie.

Observation X(Berta Lewis).

En août1894, JosephS..., âgé de onze mois, fut porté àlapoliclinique

delà Société de Neurologie de Philadelphie, parce qu'àsanaissanceil

était paralysé du bras droit. Un examen pratiqué par le Dr William

Mac-Connell et moi-même nous montraqu'il n'y avait pas de perte de

forcemusculairedans aucundes muscles de lamain ou de l'avant-bras, mais qu'il y avait immobilisation de l'épaule. Le cas fut conservé à la

Société orthopédique du mêmehôpital, quand je visde nouveauun cas semblable en compagnie du Dr John Torrance Rugh; lamère nous fitle

récit suivant:

L'enfant était le 23septembre 1893;le travail fut long et difficile.

Il fallut une application de forceps pour extraire la tète de l'enfant.

L'extraction des épaules fut laborieuse, difficile, et nécessital'emploi

d'une certainepression sur l'enfant, mais l'histoire ne ditpas nettement

si lesdoigts ou un crochet furent appliqués. Quand l'enfant fut né, il

était trop choqué pour qu'on pût l'examiner; il fut immédiatement enveloppé dans de la ouate. Le deuxième jour, la nourrice appela

l'attention du médecin sur la déformation du bras droit; mais il ny prêta pasd'attention, dit la mère, et un peu plus tard, pour rassurer la

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famille, il ditque dans peu de tempsle bras redeviendrait droit, etque

ce n'était qu'un petit incident dû à la

compression. On

ne

fit rien

jusqu'àla fin de latroisième semaine,époque à

laquelle le médecin de

lafamille revint et la mère appelason attention surle bras. Il l'examina

etappliqua unbandage,en plaçant lebras à peu près dans

la position

deVelpeau. Ce traitement futcontinué pendant deux mois. Au bout de

ce temps, rien ne fut changé à la situation du malade. L'anxiétéde la

mèreneputêtrecalméepar l'assuranceque le bras

redeviendrait droit

si ellenefaisait rien,que seulementun nerf avait été touché. Le peude

croyance en ce sage conseil(?) la fit venir à la Société de

Neurologie.

L'examen, pratiqué dans le serviced'orthopédie, montra la fixation

du

bras à l'épaule droite. La tête de l'humérus, saillante au-dessus

de

l'épine de l'omoplate, en arrièredel'acromion, estfixéesolidement dans

cette position. La tète et le col de l'humérus étaient assez nettement

ébauchés. Les muscles étant très ramollis par suite du manque d'exer¬

cice, la rotation de l'humérus produisait dans tout son axe une prona¬

tion exagérée de l'avanl-bras et de la main. L'enfant fut

endormi

à

l'éther pour qu'on pût compléter lediagnostic et réduire cette

diffor¬

mité, malgré lepeu d'étendue du mouvementet l'âge de lalésion.

Des adhérences fibreuses solides étaient prévues, mais quand la

libérationfutobtenue, et l'épaule fixée, l'extension appliquéesur le

bras

déterminalatêtehuméraleàglisser facilement dans la cavité glénoïde.

Aucuneadhérencene s'étant formée, larotation,l'adduction, l'abduc¬

tion, tous les mouvements enfin étaient libres. Alors se présenta la

cpiestionde maintenir laréduction, comme nous pouvions l'obteniravec

des muscles et des ligaments postérieurs anormalement

contractés,

tandis queles ligaments et les muscles antérieurs étaientrelâchés.

Le seul moyen nous fut suggéré par le DrRugh,d'appliquerun appa¬

reilplâtré maintenant le bras dansla position réduite, à savoir : exten¬

sion latérale,le bras et l'avant-bras étant appliqués contre le tronc jusqu'au niveau de l'autre épaule. Ainsi fut fait. L'appareil plâtré

fut

faitjusqu'aupoignet; il futchangéle huitièmejourparcequ'on

s'aperçut

quelatête del'humérus avait un peuglisséen arrière.Lebras fut

alors

légèrement mis en extension postérieurement au plan du tronc, etun

deuxième appareil plâtré fut appliqué. Dans celui-ci, comme

dans le

premier, l'appareil fut porté autour du tronc sur l'épaule, et en

bas,

jusqu'à l'angle inférieur de l'omoplate, sur le bras droit,

jusqu'au poi¬

gnet. L'enfant futincommodé les deux premièresnuits, mais

il devint

tranquilleet ne parut pas souffrirdepuis lors.

Cetraitement fut continué pendant huit semaines; alors on

enleva

1appareil,etle bras setrouvait dans uneposition à peu près

normale.

Ily a unelégère rigidité de l'épaule; lasupination est

difficile, la

pro-nation très exagérée. Les mouvementsavecmassageetélectricité ont

été

employés dans le traitement. Des mouvements passifs dans toutes les directions normales et du massagedes muscles du bras et de l'épaule

ont été pratiqués à chaque visite de l'enfantà notre clinique.La mère

même aété initiéeàlapratique du massage journalier.

En résumé, c'est un cas aussirare qu'intéressant etinstructif. Jen'ai pu trouver aucun cas de luxation sus-épineuse congénitale. Des gens

plus autorisés assurent que ces prétendus cas de luxations ont étédes fractures, des épiphyses; mais nous sommes certain que nous avons affaireàun cas de luxation sus-épineusede l'épaule droite, puisque la

têtede l'os était nettement placée au-dessus de l'épine de l'omoplate,et

que si c'eût été une fractureou un décollement épiphysaire, la réduc¬

tion n'aurait pu s'opérersi facilement.

Depuis, Scûdder écrit {Amer. Journ. of med. Se., fé¬

vrier 1898) : «J'aivudans maclinique, durant l'hiver dernier,

deux malades présentant : le premier, une véritable luxation congénitale de l'épaule; le deuxième, une luxation

traumati-que de l'épaule survenue probablement à la naissance. »

Observation XI (Scûdder).

S..., fille d'environ trois ans. L'enfant vint en présentation du

sommet et fut accouchée sans instruments. Le travail se fit sans

difficulté;à aucun moment on ne nota qu'il y eût un traumatisme du

...membresupérieur droit. La position de ce membre supérieur est vue dans laphotographie. Le coude droit est éloigné du flanc; l'avant-bras

et l'humérus sont tous deux légèrement fléchis : l'avant-bras est en pronation légère; l'humérus en rotation interne, de telle sorte que le condyle interne regardeen arrière. On sent latêtede l'humérus sousle

tiers externe de l'épine de l'omoplate, un peu en dehors de l'acromion.

Les mouvementsvolontaires sontlimités. La cavité glénoïde ne peutse sentir; l'omoplate est petite. Si le membre supérieur est tourné en dehors, onpeut voirla tête huméraledisparaître dela partie dorsalede l'omoplate eton peut la sentir se mouvoir en avant, tout auprès de la positionnormale de la cavité glénoïde. Le mouvement de rotation ter¬

miné, la tête de l'os retourne à sa première position sous l'épine

de

l'omoplate. Pendant que la tête de l'os est rapprochée de la position

normale, sion essaie de rapprocher le bras ducorps, un mouvement

de

l'omoplate se produit, l'humérus étant entraîné avec l'omoplate. La description de l'attitude, en ce cas,pourrait bien être celle du deuxième

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cas,tantelles se ressemblent étroitement l'une à l'autre. Dans le pre¬

mier cas, dansune mesureexactedes osdes membres supérieurs. Voici

les résultats observés:

Longueurde laclavicule droite: 2 pouces 7/8.

Longueur de laclavicule gauche :3 pouces1/8.

De l'acromiônaucondyleexternede l'humérus droit: 5 pouces 1/2.

Del'acromionau condyle externede l'humérus gauche: 5pouces7/8.

Longueur du radius droit: 5 pouces.

Longueurdu radius gauche: 5 pouces 1/2.

Longueurdu cubitus droit: 4pouces.7/8.

Longueurdu cubitusgauche: 5 pouces 3/8.

Au niveau du plan passantà3/4 depouce au-dessus du mamelon en avant, et à traverslacinquièmedorsale,en arrière,lethorax droitmesure

10 pouces etle gauche 10pouces1/4.

L'omoplate droite est plus petite que la gauche.

En comparant ces deux cas, on verra que dans le deuxième le

traumatismea probablement joué unegrande part, ainsique lemettent

enévidence legonflementdubraset la difficulté de l'accouchement.Ces luxations traumatiques sont apparemmentpeu rares. Dans le premier

cas, les faits que le travail de l'accouchement fut facile et que les fers

ne furent pasemployés, que, d'autrepart, aucunelésion du bras ne tut

notée pendant lapremière ou la deuxièmesemaine après la naissance,

quel'enfant, à aucunmoment,ne restasans se servir du bras, maisau

contraire l'utilisa toujours, et qu'il y eut un arrêt de développementde

tous les osdu membre supérieur: touscesfaits me semblent conclureà

la déformation congénitale.

La photographie aux rayons X du premier cas montre une diffé¬

rence marquée dans les os des deux articulations de l'épaule. L'inter¬

prétation la plus convenable des conditions vues dans la photographie

est extrêmementdifficile, mais le fait que-le coté droit diffère matériel¬

lement en grandeur et en forme des os formant l'articulation estévi¬

dent. L'absencedesos dans la région de lacavitéglénoïdeest trèsfacile

à remarquer. Le petit côté des épiphyses liumérales se joint bien. Je

nai trouvéaucun rapport des mesures faites dans d'autres cas de luxa¬

tioncongénitalede l'épaule. Mais il semble tout à fait probable que le

caractèredistinctif entre la luxation purement traumatique survenant

a lanaissanceet la luxation congénitale vraie, estquedans la luxation congénitale vraie il y a toujours un arrêt de développementdes osdu

membre supérieur. Dans les deuxcas rapportés en 1890, aucuneopéra¬

tion ne fut accordée; dans les deux cas rapportés aujourd'hui, il est

probablequel'opérationsera permise.

De l'analogie avec les luxations congénitales de la hanche, il

semble-— 32

rait que celte difformité de l'épaule est probablement due à unarrêtde développementde la cavité glénoïdeetde la têtede l'humérus.

Ces photographiesaux rayons X permettent de voir que dans la posi¬

tion normale de la cavité glénoïde existe une cavité rudimentaire,et quelacavité glénoïde occupéepar latête rudimentaire de l'humérusest développéedans une position anormale. De telle sorte que, ainsi qu'il

était insinuédans la relation des deux cas originaux, le terme de dépla¬

cement congénital de l'épaule serait meilleur que le terme de luxation congénitale.

Le traitement opératoire du déplacement congénital vrai de l'épaule

ne peut être formulé jusqu'à ce que les conditions existantes soient

examinées etpesées dans chaque cas en particulier.

Enfin Kirmisson, dans son Traité des Maladies chirurgi¬

cales d'origine congénitale, consacre un article sommaire aux luxations de l'épaule : après avoir constatéque cette affection

est d'une extrême rareté, la plupart des cas étant dus à la paralysie ou à des traumatismes pendant l'accouchement, il

reconnaît trois variétés de luxations :

1° Sous-coracoïdienne; 2° En haut (sus-acromiale);

3° En arrière (sous-acromiale et sous-épineuse).

Il dit, en outre, n'avoir constaté qu'une luxation

congé¬

nitale sous-acromiale chez une jeune fille de quatorze ans:

« Le membre était atrophié et plus court; les mouvements

de l'épaule, particulièrement l'élévation, étaient très incom¬

plets. »

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