Les maux de gorge

Une inflammation au niveau de la cavité buccale, du pharynx et/ou du larynx peut entraîner une douleur pharyngée à l’origine des maux de gorge. Ils peuvent également s’accompagner de difficultés à la déglutition.

Les questions suivantes ont permis d’établir le profil de délivrance des 93 pharmaciens ayant participés à l’enquête. Chaque question peut comporter plusieurs réponses.

Concernant une demande de traitement allopathique contre un mal de gorge, 54,8 % des pharmaciens répondants délivrent sans outil ni aide extérieure, 34,4 % préfèrent vérifier dans un référentiel, 6,5 % demandent l’avis à un collaborateur et 17,2 % orientent la patiente vers une consultation médicale.

Figure 46 : attitude du pharmacien devant une proposition de traitement allopathique contre des maux de gorge.

51 32

6

16

Conseils et délivrance sans aide extérieure Vérification dans un référentiel (RCP, CRAT…) Demande de confirmation à un collaborateur Abstention et orientation vers une consultation

médicale

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Figure 47 : attitude du pharmacien devant une proposition de traitement allopathique contre les maux de gorge en fonction de la situation professionnelle.

Les pharmaciens répondants délivrent préférentiellement sans outil ni aide extérieure, cependant, les titulaires sont plus nombreux à le faire. On observe quelques disparités selon la situation professionnelle : les adjoint(e)s et remplaçant(e)s sont presque 10 fois plus nombreux que les titulaires à solliciter l’aide d’un collaborateur, mais ils sont beaucoup moins à orienter la patiente vers une consultation médicale.

Tableau 14 : attitude du pharmacien devant une proposition de traitement allopathique contre les maux de gorge en fonction de la durée d’exercice.

En pourcentage moins d'un an entre 1 et 10 ans entre 11 et 20 ans entre 21 et 30 ans depuis plus de 30 ans Conseils et délivrance sans aide

extérieure 20 63,4 62,5 40 63,6

Vérification dans un référentiel

(RCP, CRAT…) 70 31,7 25 26,7 36,4

Demande de confirmation à un

collaborateur 40 0 6,2 6,7 0

Abstention et orientation vers

une consultation médicale 0 12,2 12,5 40 27,3

59 27,9 1,6 19,7 52,2 43,5 13 17,4 33,3 55,5 22,2 0 Conseils et délivrance sans aide extérieure Vérification dans un référentiel (RCP, CRAT…) Demande de confirmation à un collaborateur Abstention et orientation vers une consultation médicale Nom b re d e p h a rm a ci e n s.

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On observe que le nombre de pharmaciens délivrant un conseil ou un traitement sans aide extérieure ne varie pas proportionnellement à l’augmentation du nombre d’années. Les pharmaciens exerçant depuis moins d’un an sont les plus nombreux à vérifier dans un référentiel avant la délivrance : ils sont deux fois plus nombreux que les plus de 30 ans d’expérience. A contrario, ces derniers sont trois fois plus nombreux que le groupe des « moins d’un an d’expérience » à délivrer sans outil ni aide extérieure. On peut noter également que plus les pharmaciens ont d’années d’expérience, moins ils demandent confirmation à un collaborateur. De plus, ce sont les pharmaciens de plus de 20 ans d’expérience qui s’abstiennent et orientent majoritairement la patiente vers une consultation médicale.

Quatre spécialités allopathiques leur étaient proposées : gargarismes à l’eau salée, paracétamol (Doliprane®), pastilles Valda® et flurbiprofène (Strefen®). 3,2 % des 93 pharmaciens ont choisi les gargarismes à l’eau salée, 61,3 % le paracétamol, 4,3 % les pastilles Valda® et aucun le flurbiprofène (Strefen®).

Figure 48 : spécialités indiquées dans les maux de gorge choisies par les pharmaciens.

Les gargarismes à l’eau salée peuvent être réalisés simplement par la patiente. On ajoute à un verre d’eau une cuillère à café de sel, on porte le tout à ébullition et on laisse refroidir avant utilisation. L’opération peut être renouvelée plusieurs fois par jour.

3

57 4

0

54

Gargarisme à l'eau salée Paracétamol (Doliprane®) Pastilles Valda® Flurbiprofène (Strefen®) Autre

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Le paracétamol est l’antalgique et l’antipyrétique de première intention à utiliser chez la femme enceinte comme nous l’avons vu précédemment.

Les pastilles Valda® contiennent des extraits de menthe et d’eucalyptus. Ces extraits sont à éviter durant la grossesse car leur utilisation chez la femme enceinte est mal connue, surtout en association avec d’autres agents terpéniques.

Le flurbiprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) dérivé de l’acide aryl carboxylique. L'inhibition de la synthèse des prostaglandines peut affecter le déroulement de la grossesse et/ou le développement de l'embryon ou du fœtus.

D’après des études cliniques et épidémiologiques, le flurbiprofène serait à l’origine d’une augmentation des fausses couches (X2) essentiellement en début de grossesse, et d’une toxicité fœtale cardiaque et rénale, parfois irréversible, voire fatale et surtout à partir de 24 semaines d’aménorrhée. Le risque augmente en fonction de la dose et de la durée de traitement. A l’approche du terme, des accidents aigus sont possibles. Le flurbiprofène peut entraîner une constriction partielle ou totale du canal artériel à l’origine d’une insuffisance cardiaque ou d’une atteinte de la fonction rénale. L’appareil cardiopulmonaire et la fonction rénale se mettent en place dès l’organogenèse (deux premiers mois de grossesse), l’utilisation d’AINS avant 24 SA, en particulier au long cours, doit être très prudente.

On retiendra que le flurbiprofène est déconseillé avant 24 SA et contre-indiqué à partir de 24 SA (CRAT, 2013) (RCP, 2012).

En pratique, on conseillera à la femme enceinte se plaignant de maux de gorge, d’effectuer des gargarismes à l’eau salée et d’utiliser du paracétamol.

58,1 % des pharmaciens répondant proposent d’autres spécialités telles que : Lysopaine®, Maxilase®, Strepsil®, collutoire Eludril®, Hexaspray®, Activox®, Homéovox® et des bonbons au miel.

Il n’y a pas de données fiables d’absence de tératogenèse chez l’animal pour la Lysopaine®, ni d’études cliniques suffisantes. La prise de Lysopaine® pendant la grossesse est donc déconseillée (RCP, 2015).

Concernant le Maxilase®, il n'existe pas de données de tératogenèse chez l'animal et aucun effet malformatif ou fœtotoxique n’est apparu à ce jour. Cependant, le suivi des grossesses

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exposées est insuffisant pour exclure tout risque. Par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser ce médicament pendant la grossesse (RCP, 2010).

Faute de données, l’Eludril® collutoire et Strepsil® ne sont pas conseillés chez la femme enceinte (RCP, 2015 ; RCP, 2012).

Il n’y a pas de données fiables d’absence de tératogenèse chez l’animal pour l’Hexaspray®, ni d’études cliniques suffisantes. Sa prise pendant la grossesse est donc déconseillée (RCP, 2013).

Nous appliquerons les mêmes précautions pour l’Activox® (RCP, 2014).

Cependant, l’Homéovox® peut être utilisé chez la femme enceinte quel que soit le terme.

78,5 % des pharmaciens répondant ont proposé une alternative thérapeutique non allopathique : ils sont 97,3 % à favoriser l’homéopathie, 15,1 % à avoir recours à la phytothérapie et 6,8 % proposent un traitement par aromathérapie.

Figure 49 : « type » d'alternative thérapeutique choisi par les pharmaciens dans le cadre des maux de gorge de la femme enceinte.

Concernant les maux de gorge chez la femme enceinte, l’enquête montre que les pharmaciens traitent facilement cette pathologie à l’officine sans avoir recours à une aide extérieure telle que des ouvrages de référence. Cependant, une partie non négligeable des pharmaciens oriente la patiente vers une consultation médicale. Une angine bactérienne peut être à l’origine de ces douleurs, des maux de gorges non soulagés et accompagnés d’autres symptômes peuvent donc justifier l’orientation vers une consultation médicale. Dans la majorité des cas, les pharmaciens délivrent le traitement de référence concernant la douleur.

71 11 5 Homéopathie Phytothérapie Aromathérapie Nombre de pharmaciens.

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Cependant, ils sont peu nombreux à conseiller des gargarismes à l’eau salée. De plus, ils sont nombreux à choisir une alternative thérapeutique, pas toujours conseillée chez la femme enceinte. Cette tendance peut s’expliquer par un manque de connaissance des traitements de première intention chez la femme enceinte. D’autres pharmaciens préfèrent utiliser des spécialités non allopathiques et dans ce cas, c’est l’homéopathie qui est très largement favorisée.