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1. Présentation de la zone d’étude 1-1. Situation géographique

La wilaya de Constantine est située entre latitude 36° 17' et la longitude 6° 37', soit en plein centre de l’Est algérien. Elle se trouve à 431 km à Est de la capitale Alger.

Cependant, la région est caractérisée par des repères géographiques hétérogènes vis à de sa position et du niveau de la mer. Elle s’étend sur une superficie de 2297,20 Km², limitée au Nord par la Wilaya de Skikda, au Sud par la Wilaya de Oum El- Bouaghi, à l’Est par la Wilaya de Guelma et à l’Ouest par la Wilaya de Mila.

Figure 25 : Localisation de la wilaya de Constantine (ANDI, 2013). 1-2. Aspect Administratif

Administrativement, la wilaya est divisée en 12 communes organisées en 6 daïras (Fig 26) (ANDI ,2013).

Figure 26 : Les communes de la wilaya de Constantine (ANDI, 2013). 1-3. Climat

La région d’étude est soumise à l’influence d’un climat méditerranéen caractérisé par des précipitations irrégulières et une longue période de sècheresse. Il est cependant de type semi-aride frais où on observe deux périodes distinctes l’une sèche et chaude (133 jours) et l’autre humide et froide (197 jours) (Kherief-Naceraddine, 2006).

1-3-1. Précipitations

La wilaya de Constantine se distingue par une pluviométrie annuelle de 556,14 mm soit 46,34 mm mensuellement, mais les niveaux maximums de pluie sont enregistrés durant les mois de Novembre, Décembre et Janvier, par contre Juillet et Août sont marqués par de faibles précipitations (Frahtia-Benotmane, 2015).

1-3-2. Température

La température moyenne annuelle de la wilaya de Constantine est de 16°C. Cependant, elle varie sensiblement de 7,2°C au mois de Janvier à 26°C au mois d’Août. A cet effet, deux périodes sont observées l’une chaude et sèche s’étalant de Juin à Septembre, et l’autre plus longue soit du mois d’Octobre à Mars. Cependant, Avril et Mai sont caractérisés par des températures fraiches et ambiantes (Frahtia-Benotmane, 2015).

1-3-3. Vent

La région d’étude est soumise à des vents dominants avec une vitesse moyenne de 2,57 m/s annuellement dont les plus importants sont les vents du Sud ou Sirocco, observés à n’importe quelle époque de l’année (Kherief-Naceraddine, 2006).

1-4. Relief

La wilaya de Constantine est une zone de transition entre le Nord avec un relief accidenté et le Sud avec la planitude de l’espace (hautes plaines). A cet effet, il faut signaler que l’altitude varie entre 300 m dans la vallée du Rhumel à 1350 m à Djebel Sidi Driss. Cependant, les trois grandes zones de sa structure sont :

 La zone montagneuse

Située au Nord de la Wilaya, elle présente un relief montagneux et accidenté qui se prolonge au Nord-Est par le massif du Djebel Ouahch et de Chettaba à l'Ouest.

 La zone intérieure

Elle est constituée d'une série de dépressions et bassins, qui sont des couloirs naturels issus des contacts entre le Tell et les hautes plaines du Sud. Elle est caractérisée par les vallées supérieure du Rhumel et de Boumerzoug, alors que celle de l'Oued Smendou converge avec celle du Rhumel inférieur.

 La zone Sud

Se caractérise par la régularité de son relief où les territoires d’Ouled Rahmoune et Ain-Abid débutent les hautes plaines qui se prolongent jusqu’à la Wilaya de Oum El Bouaghi (Ain M’lila) (Site Web 06 consulté le 05/04/2019).

1-5. Hydrologie

Le groupement de communes est drainé par un réseau hydrographique important, constitué essentiellement de deux oueds principaux (Rhumel et Boumerzoug) et leurs affluents (Mebarki, 2005). Selon le même auteur, les ressources hydriques sont de deux types :

 Les ressources en eaux superficielles

Malgré le chevelu hydrographique dense, l’exploitation des ressources naturelles reste très faible suite à la topographie et la nature lithologique de la région qui ne favorise pas la construction de barrages ou des retenues collinaires.

 Les ressources en eaux souterraines

Sur le plan hydrogéologique, la prédominance de formation moyennement à faiblement Mio-Pliocène des marnes, des conglomérats et des calcaire lacustres (Mebarki, 2005).

1-6. Végétation

Au niveau de la wilaya, les seuls milieux naturels demeurent les écosystèmes forestiers dominants avec une superficie de 18 399 ha et les écosystèmes lacustres limités (retenues collinaires et étangs).

1-7. Infrastructures sanitaires

La wilaya de Constantine constitue la capitale sanitaire de la région Est et même au niveau National vu ses infrastructures et la qualité de l’encadrement (fig. 27).

Figure 27 : Les indices de l’infrastructure sanitaire(ANDI, 2013). 2. Objectifs

2-1. Objectif principal

-Déterminer la fréquence des cas de leishmaniose cutanée diagnostiqués au service de Parasitologie-Mycologie médicales au laboratoire centrale du CHU de Constantine entre le 03 Février et le 07 Mars 2019.

-Réaliser une enquête statistique rétrospective entre de 2009-2018 afin d’établir quelques paramètres épidémiologiques de l’affection.

3,7 lits pour 1000

habitants

01 médecin pour

360 habitants

01 pharmacien

pour 2701

habitants

01 dentiste pour

2141 habitants

01 paramédicale

pour 213

habitants

2-2. Objectif secondaire

- Illustrer un profil épidémiologique des cas inclus dans l'étude. - Décrire les modalités de la prise en charge des cas et leurs résultats.

Figure 28 : Centre Hospitalo Universitaire Ben Badis de Constantine (Photo originale). 3. Techniques utilisées pour le diagnostic de la leishmaniose

3-1. Examen microscopique

L’examen microscopique est une technique de mise en évidence du parasite qui apporte le diagnostic de certitude. Le matériel biologique utilisé reste notamment le frottis de moelle osseuse ou l’étalement sur lame de grattage cutané. La mise en évidence est réalisée au microscope après coloration (May-Grünwald Geimsa) afin de nous permettre l’observation des formes amastigotes intra ou extracellulaires. Cependant, la recherche de ces dernières nécessite des compétences d’un observateur expérimenté (SFM, 2015 et AFEPM, 2016).

3-2. Culture

La culture dans les laboratoires spécialisés est réalisée à partir des mêmes échantillons que ceux utilisés pour l’examen microscopique. Il s’agit d’une technique lente qui peut nécessiter plusieurs repiquages à une semaine d’intervalle et permet la mise en évidence du parasite qui se présente sous forme promastigote (SFM, 2015 et AFEPM, 2016).

3-3. Sérologie

La recherche d’anticorps sériques est considérée comme un élément majeur du diagnostic de la leishmaniose viscérale. En effet, cette maladie s'accompagne d'une réponse

toutefois faire défaut chez l'immunodéprimé. Alors que les leishmanioses cutanées et cutanéomuqueuses sont peu expressives sur le plan sérologique.

Cependant, les limites de cette recherche se résument en la détection des anticorps (Ac) sériques plusieurs années, après un épisode de leishmaniose viscérale, ainsi, il reste difficile de différencier aisément une infection récente d’une autre ancienne. En effet, les référentiels français régissant la pratique actuelle retiennent comme techniques l’Enzymo-Immuno-Assay (EIA) et l’Immuno Fluorescence Indirecte(IFI) pour la recherche des anticorps (Ac) sériques, et la limitent aux formes viscérales (SFM, 2015 et AFEPM, 2016).

3-4. Mise en évidence de l’ADN parasitaire

La mise en évidence de l’ADN parasitaire par amplification génique peut s’effectuer à partir notamment de prélèvements cutanés, de moelle osseuse ou sanguins. Cette technique est présentée comme ayant de meilleures performances diagnostiques. Elle est utilisée pour le diagnostic et également pour le suivi des patients atteints d’une leishmaniose viscérale. Notons que la PCR positive d’un patient immunodéprimé après traitement est considérée comme un marqueur précoce de rechute (SFM, 2015 et AFEPM, 2016).

Plusieurs méthodes cibles de l’amplification sont disponibles, dont les plus fréquemment utilisées sont l’ADN du kinétoplaste (ADN mitochondrial hautement répété), le gène codant pour l’ARN polymérase II et l’ADN ribosomique (18S) (SFM, 2015 ; CNR, 2014 ; 2015) (Ruiter et al., 2014).

4. Etapes de diagnostic

Les prélèvements de produits pathologiques et les soins des malades sont faits à l’aide du matériel décrits ci-dessous.

4-1. Matériel et réactifs du laboratoire 4-1-1. Matériel utilisé

Gants ; Plateau ; Lames bistouris ; Lames port objets ; Compresses purifiées ; Sparadrap ; Support des lames pour la coloration ; Micropipettes ; Embouts de pipette ; Pots transparents ; Papier filtre ; Tube conique ; Séchoir ; Microscope optique.

4-1-2. Réactifs

Eau oxygénée ; Méthanol ; Eau distillée ; Giemsa ; Huile d’immersion ; May-Grunwald (MG).

Figure 29 : Matériel et réactifs du prélèvement (Photo originale).

Figure 31 : Matériel et réactifs de lecture (Photo originale). 4-2. Prélèvements

 Pour chaque patient, bien avant de procéder au prélèvement, on établit une fiche de renseignement comportant, l'âge, le sexe, le lieu de résidence habituelle, les déplacements effectués avant la survenue des lésions (Notion de séjour en zone d'endémie), le siège des lésions, et le traitement en cours.

 Désinfecter la lésion avec de l'eau oxygénée (il faut éviter l’éthanol puisqu'il favorise la fixation des formes amastigotes).

 Pour ramener la sérosité, on gratte la périphérie des lésions, entre la peau saine et la bordure inflammatoire avec un vaccinostyle stérile.

 Pour réaliser des frottis cutanés, on étale le prélèvement sur des lames gravées préalablement.

4-3. Examen direct

Il consiste à rechercher après coloration les leishmanies dans l'étalement du produit de grattage.

 Après le prélèvement ; le frottis sanguin séché à l'air est fixé avec 2 ml de méthanol que l'on laisse agir pendant 3 minutes.

 Laisser s'égoutter le méthanol en inclinant la lame et sans lavage préalable, recouvrir la lame avec le colorant de Giemsa préparé et dilué au 1/10 ème avec de l'eau tamponnée (pH 7- 7.2) ou de l'eau de robinet et laisser sécher à l’air.

 Après 20 minutes, laver la lame avec de l'eau de robinet puis laissez-la sécher à l’air.  Lecture au grossissement ×100 à l’huile d'immersion.

Figure 32 : Les étapes de l’examen direct : A- Séchage du frottis sanguin. B- la coloration par le colorant Giemsa. C- Rinçage des lames. D- séchage les lames sur du papier absorbant

(Photo originale).

Les leishmanies apparaissent comme des cellules ovoïdes de taille variable (2 à 6 μm), avec un cytoplasme bleu, un noyau arrondi de couleur rouge et un kinétoplaste plus sombre sous forme de bâtonnet, alors que l’amastigote est situé à l'intérieur des cellules phagocytaires mononuclées.

Figure 33 : Formes amastigotes des leishmanies, sur un prélèvement coloré par Giemsa (Observation au microscope à l'objectif 100) (Photo originale).

Figure 34 : Observation des Leishmania sur lames (Photo originale).

Figure 35 : Forme amastigote de Leishmania (Photo originale). 5. Enquête épidémiologique de la leishmaniose

L’enquête épidémiologique de la leishmaniose est menée durant les dernières 10 années (2009-2018). Les données des cas de leishmaniose sont prélevées à partir des fiches de renseignement du laboratoire central du CHU de Constantine. Les cas de leishmaniose sont recensés dans les différentes communes de la wilaya de Constantine en tenant compte de l’année, du mois, de l’âge et du sexe…etc. Les données ont été soumises à des analyses statistiques, où le nombre de cas de la leishmaniose est décrit en fonction des déférents facteurs climatique à l’aide d’un modèle linéaire (régression linéaire simple et multiple), où le test de Student (t-Student) a mis en évidence la signification des coefficients du modèle au seuil 5%.

Chapitre III :

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