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2.1- MATÉRIEL

2.1.1- A

PPAREILS DE MESURES DES PARAMÈTRES ABIOTIQUES Divers appareils ont été utilisés pour la mesure des paramètres physiques et chimiques. Un navigateur GPS MLR SP12X a servi à la localisation des stations. La conductivité a été mesurée à l’aide d’un conductimètre de type HACH, modèle 44600. Un pH-mètre de type WTW a permis de mesurer le pH et la température de l’eau. La mesure de l’oxygène dissous a été réalisée au moyen d’un oxymètre de type WTW. Un disque de Secchi a servi à la détermination de la transparence. Une sonde Master a permis de jauger la profondeur des cours d’eau. Cinq flotteurs, un chronomètre et un décamètre ont été utilisés pour la détermination de la vitesse du courant. Le dosage des nitrates et phosphates a été effectué à l’aide d’un spectrophotomètre de marque SHIMADZU UV1205.

2.1.2- M

ATÉRIEL DE PRÉLÈVEMENT ET D

OBSERVATION DES MICROALGUES

Deux communautés d’algues (pélagiques et périphytiques) ont été échantillonnées dans cette étude. Les algues pélagiques ont été prélevées à l’aide d’un filet à plancton et d’une bouteille hydrologique de type Van Dorn de capacité 2,5 litres. La bouteille hydrologique est constituée d’un cylindre, de deux ventouses, d’un messager, d’un robinet et d’une corde graduée (Figure 5). Concernant le filet à plancton, il a une forme conique, une maille de 50 µm, une longueur de 108 cm et une ouverture de 34 cm de diamètre (Figure 6). Le prélèvement effectué avec la bouteille hydrologique complète celui du filet à plancton afin de minimiser les pertes d’organismes liés aux mailles du filet. Le

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 23 périphyton a été recueilli au moyen d’une brosse à poils bien séparés. De l’acide nitrique technique, une plaque chauffante et une centrifugeuse ont été utilisés pour le nettoyage des frustules des Diatomées.

Figure 5 : Bouteille hydrologique de type Van Dorn utilisée pour le prélèvement des algues pélagiques (A = tube PVC, B = Vantouse, C = corde graduée, D = robinet, E = messager).

Figure 6 : Filet à plancton utilisé pour le prélèvement des algues pélagiques (A = filet, B = collecteur, C = robinet).

Des lames et des lamelles ont été utilisées pour les montages. L’observation des taxons a été effectuée à l’aide d’un microscope de type Olympus BX40 muni d’une chambre claire. Un appareil photographique

D

E

C B

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 24 numérique de marque Sony 7,2 méga pixels a permis de photographier les taxons.

2.2- MÉTHODES

2.2.1-D

ESCRIPTION DES STATIONS D

ÉCHANTILLONNAGE

Deux stations de prélèvement, une en amont (1) et l’autre en aval (2), ont été retenues sur chacune des rivières Soumié (stations S1 et S2), Éholié (stations E1 et E2), Éhania (stations Eh1 et Eh2) et Noé (stations N1 et N2) (Figure 7). Elles ont été choisies en tenant compte de leur accessibilité et de la zonation hydrologique.

Figure 7 : Localisation des rivières et des stations d’échantillonnage (modifiée de

KONAN et al., 2006); S = Soumié, E = Éholié, Eh = Éhania, N = Noé, 1 = amont, 2 =

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 25 Les caractéristiques de chacune des stations échantillonnées sont consignées dans le tableau II. Les stations des cours d’eau prospectés sont entourées par des plaines, exceptée la station d’Akakro qui est dans une vallée en U et celle d’Affiénou dans une vallée asymétrique. Les stations sont caractérisées par la présence de plantations et de forêts classées (forêts de type ombrophile sempervirent) sur les bassins versants et les rives de certaines stations. Les stations d’Affiénou, M’Possa et Noé sont situées à proximité de villages. La végétation aquatique à Nymphaea lotus (Nymphaeaceae) est présente seulement à Affiénou avec 30% de recouvrement. Une vue partielle des différentes stations d’échantillonnage est également donnée (Figure 8).

Tableau II : Caractéristiques des sites d’échantillonnage

Rivières Sites prospectés

Coordonnées géographiques

Relief

environnant Occupation des sols

Végétation aquatique (% recouvrement) Anoblékro (S1) 05° 47'54'' N et 03° 34'95'' O Plaine Bambous de Chine, plantations de palmiers à huile, de cacaoyers et d’hévéas 0 Soumié Pont Soumié (S2) 05° 38'03' N ' et 03° 24'56'' O

Plaine Plantation de cacaoyers,

forêt intégrale protégée 0 Akakro (E1)

05° 47'36'' N et 03° 08'25'' O

Vallée en U Forêt et plantations de

cacaoyers et de caféiers 0 Éholié Sanhouman (E2) 05° 37'58'' N et 03° 09'94'' O

Plaine Plantations de cacaoyers

et palmiers à huile 0 Affiénou (Eh1) 05° 37'39'' N et 02° 85'43'' O Vallée asymétrique Village, Plantations de cacaoyers 30 Éhania Pont Éhania (Eh2) 05° 27'71" N et 02° 77'02" O

Plaine Plantations de cacaoyers 0

M’Possa (N1) 05° 44'37" N et 02° 78'30" O Plaine Village, bambous de Chine, plantations de cacaoyers et de palmiers à huile 0 Noé Noé (N2) 05° 33'73'' N et 02° 74'99'' O Plaine Village, Bambous de Chine et plantations de

cacaoyers par endroits

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Figure 8 : Vue partielle des stations des rivières étudiées ; Soumié (A = Anoblékro, B = Pont Soumié), Éholié (C= Akakro, D = Sanhouman), Éhania (E = Affiénou, F = Pont Éhania) et Noé (G = M’possa, H = Noé village).

H G A B C E F D

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2.2.2-M

ESURE DES PARAMÈTRES ABIOTIQUES

Huit campagnes d’échantillonnage ont été réalisées de juillet 2003 à mars 2005. Ces campagnes couvrent les quatre saisons climatiques. Les paramètres abiotiques tels que la conductivité (CND), le pH, la température, l’oxygène dissous (OD), la transparence, la profondeur et la vitesse du courant ont été mesurés in situ entre 08 heures et 10 heures du matin aux différentes stations. Pour la concentration en nitrates, un prélèvement d’eau de surface a été effectué à chaque campagne et conservé dans une bouteille de 1 litre à la température de 4°C.

Au laboratoire, les concentrations en nitrates et en phosphates ont été déterminées selon les normes T90-110 et T90-023 (AFNOR, 1994).

Concernant la conductivité, l’oxygène dissous, le pH et la température, les appareils de mesure préalablement calibrés sont mis sous tension, ensuite leurs sondes sont plongées dans l’eau. La sélection de la fonction désirée (CND, pH, température ou OD) permet d’obtenir la valeur du paramètre mesuré sur l’écran d’affichage.

Pour la détermination de la transparence des eaux, un disque de Secchi a été immergé jusqu’à disparition complète. Ensuite, le disque a été remonté lentement et la profondeur à laquelle il redevient visible correspond à la transparence.

La canopée et la composition du substrat ont été évaluées visuellement et exprimées en pourcentage de couverture du site selon les méthodes de ARAB et al.(2004) etRIOS &BAILEY (2006).

La détermination de la vitesse du courant a été faite selon GORDON et al. (1994) et SOLDNER et al. (2004). Il s’est agi de noter le temps que met un

flotteur pour parcourir une distance de 5 m. Cette opération a été répétée cinq fois et le temps moyen a été considéré pour le calcul de la vitesse. Celle-ci est alors égale à la distance parcourue (5 m) rapportée au temps moyen.

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Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 28 Quant à la profondeur, elle a été mesurée sur une même radiale (ou largeur) perpendiculaire au lit de la rivière. Les mesures ont été effectuées à des intervalles de 5 m à partir d’une des rives. La profondeur à une station donnée correspond à la moyenne des différentes profondeurs élémentaires mesurées. Le débit a été déduit à partir de la méthode des vitesses telle que décrite par GORDON et al. (1994).

2.2.3- P

RÉLÈVEMENT DES ALGUES

Le prélèvement des algues pélagiques a consisté à plonger la bouteille hydrologique, préalablement armée, dans l’eau à une profondeur de 0,5 m. Ensuite, le messager est lâché pour déclencher la fermeture de la bouteille par les ventouses afin d’emprisonner l’eau. La bouteille hydrologique est retirée et un échantillon d’eau est recueilli dans un pilulier de 30 mL en ouvrant le robinet de la bouteille. En outre, des prélèvements ont été réalisés au filet à plancton. Pour ce faire, une traction sur une distance de 10 m a été effectuée avec le filet. Cette opération permet d’obtenir une concentration algale qui est ensuite recueillie dans un pilulier de 30 mL au niveau du collecteur.

Concernant l’échantillonnage du périphyton, divers supports immergés (feuilles, troncs d’arbres morts (bois), pierres) ont été brossés. Cette opération a été effectuée sur les parties supérieures des macrophytes (Nénuphars), des troncs d’arbres morts et des pierres. Une surface de 10 cm2 a été lavée avec la brosse. Le biofilm est conservé dans un pilulier de 30 mL.

Tous les échantillons ont été fixés au formol à la concentration finale de 5%.

2.2.4-I

DENTIFICATION ET DÉNOMBREMENT DES ALGUES

À l’exception des diatomées, les autres microalgues ont été observées, après sédimentation des échantillons, au microscope muni d’une chambre claire, entre lames et lamelles.

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Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 29 La systématique des diatomées étant basée sur l’ornementation des frustules, il est nécessaire de les débarasser de la matière organique (RUMEAU & COSTE, 1988). Dans cette étude, un traitement chimique a été réalisé. Une aliquote (5 mL) de l’échantillon préalablement homogénéisé est placée dans un tube en verre thermorésistant. Un même volume d’acide nitrique technique (40° Baumé) est ajouté et le tout est porté au feu sur une plaque chauffante jusqu’à élimination de toute la matière organique, c’est-à-dire jusqu’à disparition du dégagement de vapeurs brunes d’acide nitreux (LECLERCQ & MAQUET, 1987). La préparation obtenue est purifiée par centrifugation à une vitesse minimale de 1500 tr/min pendant trois minutes. Le surnageant acide est éliminé et le culot récupéré est remis en suspension dans de l’eau distillée. Quelques gouttes de cette suspension sont déposées sur une lamelle et séchées sur une plaque chauffante en veillant à avoir une répartition homogène du matériel (LECLERCQ

& MAQUET, 1987 ; RUMEAU & COSTE, 1988 ; PRYGIEL & COSTE, 2000). La lamelle est observée au microscope (objectif 10x) afin de vérifier si la densité de la préparation est convenable (une centaine de Diatomées au maximum par champ microscopique). Si la densité convient, une goutte de Naphrax (une résine de montage particulièrement réfringeante d’indice de réfraction 1,73), est déposée sur une lame porte-objet. La lamelle séchée est appliquée sur la lame de façon à couler les valves dans la résine. L’ensemble est ensuite placé sur une plaque chauffante. Après ébullition de la résine, le tout (lame et lamelle) est retiré, placé sur une surface plane et une légère pression est immédiatement appliquée sur la lamelle de sorte à faire disparaître les bulles d’air (PRYGIEL & COSTE, 2000).

L’identification des taxons a été effectuée jusqu’au niveau spécifique ou infraspécifique à l’aide des travaux (clés et/ou description) de DESIKACHARY

(1959), KRIEGER & GERLOFF (1962, 1965 et 1969),FOGED (1966), PRESCOTT et al. (1975), COMPÈRE (1975a, 1975b, 1976, 1977, 1980, 1986, 1989, 1991 et 2000), KOMÀREK & FOTT (1983), KRAMMER & LANGE-BERTALOT (1986, 1988

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 30 et 1991), CARTER & DENNY (1987), COCQUYT (1998), KOMÀREK & ANAGNOSTIDIS (1998, 2005), OUATTARA et al. (2000), PRYGIEL & COSTE

(2000), DINGLEY (2001), JOHN et al., (2004), SOPHIA et al. (2005), GUIRY & GUIRY (2007) et JAHN &KUSBER (2007).

Le comptage des taxons pélagiques et périphytiques a été effectué après homogénéisation des échantillons. Concernant les algues pélagiques, seuls les échantillons recueillis à l’aide de la bouteille hydrologique ont été pris en compte. Une fraction est prélevée puis montée entre lame et lamelle. Ce montage est observé au microscope trioculaire. Le nombre de montages à considérer a été déterminé par la méthode d’UEHLINGER mentionnée dans LAZZARO (1981). Selon cette méthode, pour un échantillon donné, plusieurs montages sont observés jusqu’à ce que le nombre d’espèces rencontrées ne varie plus. Cette opération est réalisée pour l’ensemble des rivières prospectées. Le nombre de montages retenu pour l’ensemble des échantillons, est le nombre le plus élevé à partir duquel l’effectif des espèces tend vers une constante. Dans cette étude, le nombre de montages par échantillon a été fixé à cinq.

La densité des algues pélagiques et périphytiques est exprimée en nombre de cellules par unité de volume (cellules/L).

2.2.5-C

ARACTÉRISATION DU PEUPLEMENT ALGAL

2.2.5.1- Richesse spécifique

C’est le nombre total d’espèces recensées dans un site donné et/ou à un moment donné.

2.2.5.2- Indice de diversité spécifique de Shannon-Wiener

La diversité a été évaluée par l’indice de diversité de Shannon-Wiener (H’). Selon KREBS (1989), cet indice permet de mesurer le degré d’organisation du peuplement. L’indice de diversité de Shannon est fonction de la probabilité qi de présence de chaque espèce i dans un ensemble d’individus. H’ est exprimé en

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 31 unités d’information par individu ou bits par individu. La diversité est minimale lorsque H’ tend vers 0. Elle est maximale quand H’ tend vers l’infini (WASHINGTON, 1984). H’ se calcule selon la formule (1) :

( ) ( )

i R i i

Log q

q

H

s 2 1

'= ∑ ×

= (1)

qi = proportion de la iième espèce (i variant de 1 à Rs) ; Rs = nombre total d’espèces.

2.2.5.3- Indice d’équitabilité

L’équitabilité (E) permet d’étudier la régularité de la distribution des espèces (PIELOU, 1969). Elle varie entre 0 et 1 et traduit la qualité d’organisation d’un peuplement (DAJOZ, 2000). Une équitabilité faible indique que le peuplement est dominé par peu d’espèces. Elle tend vers 1 lorsque toutes les espèces ont la même abondance. Sa formule est :

(Log R

s

)

H

E

2

'

=

(2)

H' = indice de diversité de Shannon-Wiener ; Rs = nombre total d’espèces.

2.2.5.4- Pourcentage d’occurrence

Cette méthode renseigne sur les préférences de milieu (habitat) d’une espèce donnée. Elle consiste à compter le nombre de fois que l’espèce i apparaît dans les prélèvements (DAJOZ, 2000). Ce nombre est exprimé en pourcentage du nombre total de relevés et donne des informations sur les espèces fréquemment rencontrées dans un hydrosystème sans aucune indication sur l’importance quantitative des espèces rencontrées (LAUZANNE, 1976 ; HYSLOP, 1980). Il se calcule comme suit :

Chapitre II : Matériel et méthodes

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F

F

F

t i×100 = (3)

Fi = nombre de relevés contenant l’espèce i ; Ft = nombre total de relevés effectués.

En fonction de la valeur de F, trois groupes d’espèces sont distingués : - espèces constantes (F ≥ 50 %) ;

- espèces accessoires (25 % ≤ F < 50 %) ; - espèces accidentelles (F < 25 %).

2.2.5.5- Indice de similarité de Sorenson

La similarité déterminant la ressemblance entre deux communautés (habitats) a été estimée par l’indice de similarité de Sorenson. Cet indice varie de 0 (absence de similarité) à 1 (milieux identiques) (DAJOZ, 1982). La formule est la suivante :

b

a

j

Cs

+

= 2

(4)

a= nombre d’espèces présentes dans le milieu A b= nombre d’espèces présentes dans le milieu B j= nombre d’espèces communes aux 2 milieux

2.2.6- T

RAITEMENTS STATISTIQUES

2.2.6.1- Régression multiple pas à pas ascendante

La régression multiple pas à pas ascendante a été utilisée pour déterminer les paramètres physiques et chimiques qui influencent significativement la distribution des taxons. Cette analyse s’effectue sur une variable dépendante

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 33 continue en fonction de prédicteur continu. La méthode pas à pas ascendante est basée sur la sélection ascendante des prédicteurs (paramètres abiotiques dans notre cas). Pour un taxon donné, le coefficient F d’inclusion est calculé pour chaque variable. La valeur du F d’inclusion détermine si la contribution d’une variable à la régression doit être significative pour être ajoutée à l’équation (YOUNGER, 1985 ; STEVENS, 1986 ; DARLINGTON, 1990). L’influence des prédicteurs sur le taxon considéré est significative lorsque la valeur de p associée au coefficient F est inférieure ou égale à 0,05. L’amplitude des coefficients Bêta permet de comparer la contribution relative de chaque variable indépendante dans la prévision de la variable dépendante. Les valeurs de t et de p donnent une bonne indication de l’impact de la variable prédictive sur la variable dépendante. Une valeur absolue élevée de t et une faible valeur de p suggèrent que le paramètre concerné a un fort impact sur les densités des algues. Ce test a été effectué avec le logiciel STATISTICA 7.1 (STATSOFT, 2005).

2.2.6.2- Analyse en composantes principales

L’Analyse en Composantes Principales (ACP) a été utilisée pour ordonner les stations en fonction des paramètres abiotiques. L’ACP est sensible aux effectifs élevés et aux doubles absences ; il apparaît de fausses similarités entre échantillons par absences d’espèces (PRODON & LEBRETON, 1994). De ce fait, selon ces auteurs, l’ACP est réservée à l’analyse des tableaux de variables de milieu dont les variations sont souvent monotones.

Le logiciel R version 2.0.1 (IHAKA & GENTLEMAN, 1996) muni du package ade 4 (THIOULOUSE et al., 1997) a été ultilisé pour cette analyse.

2.2.6.3- Analyse factorielle des correspondances

L’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) met en évidence des facteurs successifs non corrélés. Cette analyse résume la réponse commune d’un ensemble d’espèces à des facteurs communs (PRODON & LEBRETON, 1994).

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 34 Selon ces auteurs, la distribution des espèces étant essentiellement unimodale, l’utilisation de l’AFC est plus indiquée.

Elle a été appliquée à la composition du peuplement afin de regrouper les stations d’échantillonnage en fonction de leurs similarités floristiques. Cette analyse a été effectuée avec le logiciel R version 2.0.1 (IHAKA & GENTLEMAN, 1996) muni du package ade 4 (THIOULOUSE et al., 1997).

2.2.6.4- Cartes auto-organisatrices

L’algorithme des cartes auto-organisatrices « Self Organizing Map (SOM) » ou cartes de Kohonen (KOHONEN, 1982 et 1995) a été utilisé pour

ordonner les échantillons à partir des assemblages d’espèces. Ce sont des modèles neuronaux qui partagent avec les algorithmes classiques d’ordination, l’idée de représenter des données multidimensionnelles dans un espace de dimensions inférieures (généralement un plan). Contrairement aux méthodes classiques, les SOM traitent avec beaucoup d’efficacité les données extrêmes (espèces rares par exemple) très souvent contenues dans les bases de données écologiques (BROSSE et al., 2001 ; GIRAUDEL & LEK, 2001). De plus, LEK et al. (1996 et 2000), BROSSE et al. (1999a, b et c) et L et al. (1999) ont montré l’efficacité des SOM dans l’étude des phénomènes écologiques, caractérisés généralement par des processus non linéaires. C’est une technique de classification non linéaire capable de montrer des profils simplifiés à partir des bases de données complexes en identifiant des groupes semblables (KOHONEN, 2001). Les SOM se composent habituellement de deux couches de neurones. La couche d’entrée, constituée par la matrice du jeu de données, est directement reliée à la couche bidimensionnelle de sortie dite carte de Kohonen composée par des neurones artificiels de sortie (Figure 9).

L’apprentissage est dit concurrentiel car il engendre une compétition d’activité des nœuds du modèle vis-à-vis des données d’entrée. Étant donné qu’aucune indication sur les classes résultantes susceptibles d’être obtenues

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 35 n’est fournie au système, cet apprentissage compétitif est également dit non supervisé. Ce procédé recherche itérativement des similarités parmi les données observées et les représente dans la carte de sortie en préservant les voisinages. À la fin de l’apprentissage, une carte est obtenue et dans chaque hexagone obtenu se trouve un objet virtuel pour lequel les valeurs des descripteurs ont été calculées. Ces objets virtuels représentent la distribution des objets réels.

Les étapes de l’algorithme des cartes de Kohonen se résument comme suit :

• (1) les objets virtuels sont initialisés par des objets choisis de façon aléatoire parmi les objets réels du jeu de données ;

• (2) un objet réel est choisi de façon aléatoire et présenté à la couche d’entrée ;

• (3) la distance entre cet objet et chaque objet virtuel est calculée ;

• (4) l’objet virtuel le plus proche est déclaré « neurone vainqueur » ou « Best Matching Unit » (BMU) ;

• (5) tous les neurones au voisinage du BMU sont modifiés (phase de mise en ordre et d’ajustement). S1 . . . Sj sp1 X11 . . . X1j . . . . . . . . . . . . spi Xi1 . . . Xij N1 . . . Nj P11 . . . P1j sp1 . . . . . . . . . . . . Pi1 . . . Pij spi N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 E s p è c e s E s p è c e s Stations d’échantillonnage Poids de connexion Carte SOM de

sortie Couche de sortie

Neurones de sortie Couche d’entrée S1 . . . Sj sp1 X11 . . . X1j . . . . . . . . . . . . spi Xi1 . . . Xij N1 . . . Nj P11 . . . P1j sp1 . . . . . . . . . . . . Pi1 . . . Pij spi N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 S1 . . . Sj sp1 X11 . . . X1j . . . . . . . . . . . . spi Xi1 . . . Xij N1 . . . Nj P11 . . . P1j sp1 . . . . . . . . . . . . Pi1 . . . Pij spi N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 N1 N5 N9 N2 N6 N10 N11 N7 N3 N4 N8 N12 E s p è c e s E s p è c e s Stations d’échantillonnage Poids de connexion Carte SOM de

sortie Couche de sortie

Neurones de sortie

Couche d’entrée

Figure 9 : Schéma simplifié du principe de fonctionnement de la carte

auto-organisatrice de Kohonen (d’après AGUILAR IBARRA, 2004) ; la couche d’entrée

contient les données de présence-absence (xij) pour chaque observation ou station d’échantillonnage (sj) ; une fois que la SOM a trouvé les poids de connexion (pij) en erreur minimale d’apprentissage, on obtient la carte et la couche de sortie.

Chapitre II : Matériel et méthodes

Thèse Unique en Sciences et Gestion de l’Environnement – Université Abobo-Adjamé 36 Le choix de la taille de la carte est un paramètre déterminant pour détecter au mieux l’écart entre les données. Par exemple, si la carte est trop grande, c’est-à-dire si le nombre d’unités de la carte est largement supérieur au nombre d'échantillons, les données seront trop dispersées par le modèle. L’apprentissage se fait donc avec différentes tailles de carte et la taille optimale est choisie en minimisant les erreurs dites de quantification (QE) et de topographie (TE). Selon KOHONEN (2001), la QE qui mesure la résolution de la carte est la moyenne des distances entre chaque vecteur d’entrée et son BMU. La TE représente la proportion des vecteurs de données pour lesquels les 1er et 2ème BMU ne sont pas adjacents. Elle est donc utilisée pour mesurer la préservation de la typologie

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