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Il s’agit d’une étude pilote, observationnelle et comparative.

Trente enfants et adolescents âgés de 10 à 17 ans ont été inclus dans l’étude sur une période de juin 2015 à janvier 2016.

Ils ont été répartis en deux groupes : un groupe de cas et un groupe de témoins. Le groupe de cas est divisé en sous-groupes avec l’un correspondant aux patientes atteintes d’AM d’âge inférieur à 14 ans au moment de l’inclusion et l’autre, correspondant aux patientes de 14 à 17 ans inclus. Le groupe de témoins correspondait à des patientes hospitalisées en psychiatrie pour un épisode dépressif majeur (EDM).

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A- Critères d’inclusion

Groupe cas Groupe témoins

Critères d’AM selon le DSM-IV Critères d’EDM selon le DSM-IV

Sexe féminin Sexe féminin

Âge de début du trouble ≤ 17 ans Âge de début du trouble ≤ 17 ans Hospitalisation à temps complet Hospitalisation à temps complet

B- Critères d’exclusion

Nous avons exclus les patients de sexe masculin et les patients dont les parents ou l’enfant avaient refusés de participer à l’étude pour l’ensemble des groupes.

Dans le groupe témoin, les patients avec des critères de trouble des conduites alimentaires (TCA) selon le DSM-IV ont été exclus.

II- Outil d’évaluation

A- Mini International Neuropsychiatry Interview for Children and Adolescent (MINI-KID)

Afin de confirmer les diagnostics d’AM, d’EDM et de vérifier la présence de comorbidités psychiatriques de l’axe I du DSM-IV associées, les patientes ont participé à un entretien semi- structuré, la Mini International Neuropsychiatry Interview for Children and Adolescent (MINI-KID) (Sheehan et al. 2010).

B- Children's Depression Inventory (CDI) et Children Depressive Rating Scale (CDRS)

Les patientes ont également répondu aux questionnaires d’auto-évaluation, la Children's Depression Inventory (CDI) (Kovacs et Beck 1981) et d’hétéro-évaluation, la Children Depressive Rating Scale (CDRS) (Poznanski et al. 1984) pour évaluer la sévérité de l’EDM. Les scores sont considérés comme pathologiques à partir de 15/54 pour la CDI et de 30/113 pour la CDRS.

C- Parental Bonding Instrument (PBI)

Le Parental Bonding Instrument (PBI) (Parker, Tupling, et Brown 1979) est un questionnaire valide et fiable de 25 items, formé de deux échelles qui permettent de mesurer, de manière « rétrospective », séparément les attitudes et les comportements de chacun des parents perçus par leur fille durant les seize premières années de sa vie.

Les participants sont invités à évaluer chaque parent sur une échelle de Likert à 4 points avec 0 : très semblable, 1 : modérément semblable, 2 : modérément différent, et 3 : très différent. Deux scores sont obtenus pour chaque parent, un score de soins et un score de surprotection.

L'échelle des soins regroupe à un pôle des items quantifiant la chaleur affective, l'intérêt et la disponibilité psychologique, et à l'autre, l'indifférence et le rejet. Un score élevé indique la présence de bons soins. L'échelle de surprotection oppose le contrôle, l'intrusion et l'infantilisation à l'encouragement de l'autonomie. Un score élevé révèle la présence de surprotection et de contrôle.

L'échelle des soins et l'échelle de surprotection peuvent être utilisées séparément ou ensemble comme un instrument d’évaluation du style parental.

Le style parental a été divisé par Parker en quatre types, identifiables par des degrés de soins et de surprotection différents en fonction des scores seuils (figure N° 2). Le premier, « lien optimal » a été défini par de forts soins et un score faible de surprotection, soit un soutien à l’autonomie. Le deuxième type est appelé « contrainte affectueuse» et se distingue par de faibles soins et une haute surprotection parentale. Le troisième a été associé à de forts soins et une haute surprotection et est appelé « contrôle affectif». Le quatrième, «lien négligent» a été associé à de faibles soins et un soutien à l’autonomie.

Le score seuil de l’échelle de soins est de 27 pour la mère et de 24 pour le père sur un total de 36. Plus les scores sont élevés et plus les soins sont importants et inversement.

Le score seuil de l’échelle de surprotection est de 13,5 pour la mère et de 12,5 pour le père sur un total de 39. Contrairement à l’échelle de soins, plus les scores de surprotection sont faibles et plus on tend vers un soutien à l’autonomie du parent envers l’enfant.

Le PBI n’est pas affecté par le sexe et l’âge de la personne répondant au questionnaire (Parker, Tupling, et Brown 1979). Il n’existe pas, à ce jour, de traduction française valide de cette échelle. Nous avons donc porté une grande attention à la traduction en utilisant la démarche habituelle de traduction et rétrotraduction (annexe N° 1).

SURPROTECTION Surprotection

Contrôle affectif Contrainte affectueuse SOINS Indifférence/rejet Soins

Négligent Optimal Soutien à l’autonomie

Figure N° 2 : Styles parentaux définis par le PBI.

D- Grille de recueil d’informations sur l’anorexie mentale

Dans le groupe AM, nous avons recueilli les données cliniques à partir d’une grille de recueil d’informations sur l’AM que nous avons développée (annexe N° 3).

Le niveau socio-économique a été évalué à partir du classement SES regroupé en 3 catégories (élevée, moyenne et faible).

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III-

Procédure

A- Étapes de la procédure

L’étude a été réalisée en plusieurs étapes:

1) La sélection des dossiers auprès des internes et médecins de chacune des trois unités de recrutement.

2) Le recueil de l’accord oral des parents par téléphone puis par écrit. 3) Le recueil de l’accord oral du patient.

4) Une revue des données démographiques et cliniques de la population cible à partir des dossiers-patients à l’aide de la grille de recueil d’informations d’AM.

5) Un entretien avec le patient afin de remplir les questionnaires d’auto et hétéro-évaluation. Toutes les données ont été secondairement anonymisées.

Des explications appropriées, compréhensibles, orales et écrites ont été fournies aux parents et à l’enfant. Les consentements éclairés écrits des parents et oraux des enfants ont été recueillis. Après accord de l’enfant et de ses parents, les questionnaires d’évaluation clinique ont été présentés à l’enfant.

Nous avons réalisé un entretien dans l’unité de soins où l’enfant était hospitalisé. Il durait en moyenne une heure par patient.

B- Lieu de recrutement

Les sujets ont été recrutés par nos soins, au sein du Pôle Universitaire de Psyhciatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du Professeur Bouvard, dans la file active des patients admis en hospitalisation au Service Universitaire de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUHEA) pour le groupe avec AM de 14 ans ou moins et à l’Unité de Psychiatrie Infanto- juvénile et de Liaison de Gironde (UPSILON) pour le groupe témoin de l’Hôpital Charles Perrens et enfin, du pôle du Docteur Pommereau au Centre Jean Abadie à l’Unité des Troubles des Conduites Alimentaires (UTCA) pour le groupe avec AM de 14 ans ou plus, dans la ville de Bordeaux.

IV-

Analyse statistique

Nous avons utilisé le logiciel SPSS pour analyser l’ensemble des données. La comparaison des moyennes a été réalisée par le test t de Student. La comparaison des pourcentages a été réalisée par le test du Χ2.

Enfin, l’analyse de corrélation, compte tenu de la taille de l’échantillon, a été réalisée à l’aide du test r de corrélation de Spearman.

Le seuil de significativité choisi a été un p < 0,05.

RÉSULTATS