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Pour rappel, les différents sites étudiés dans le Massif du Sud ne font pas partie des secteurs retenus pour l’intégralité du projet NICKAL (à l’exception de Goro) mais l’étude du massif Dunite 78, anciennement exploité pour son nickel, a permis d’accéder à des structures oblique ou « plates » relativement profondes, rarement observées dans les fosses d’exploitation actuelles, qui semblent avoir limité la migration du nickel en profondeur. Ce site sera donc traité de manière plus détaillée que les cinq autres. Ces cinq autres sites ne présentaient pas de minéralisation supergène de nickel mais leur étude a permis d’apporter un jeu de données structurales supplémentaire.

4.3.8.1. Ma s s if Du n ite 78

Le massif Dunite 78 se situe dans le Massif du Sud, au sud-ouest du lac de Yaté à proximité du col des Deux Tétons. Anciennement exploité pour son nickel, ce site est entaillé par quelques carrières localisées à des altitudes d’environ 300 m.

L’analyse linéamentaire de ce massif (Fig. 81) montre qu’il est marqué dans sa partie centrale par un relief principal orienté NE-SW. Des crêtes, beaucoup plus fréquentes et d’orientation E- W sont également observables, notamment dans la partie Sud et sur le versant Est du relief principal. Au Nord de ce dernier, les alignements N-S et NW-SE dominent.

Le massif est constitué principalement de dunite. Sa base est marquée par une alternance dunite/harzburgite laissant apparaître un rubanement bien marqué et relativement constant (Fig. 82a et b) sur l’ensemble du massif. La foliation étant parallèle au rubanement sur l’ensemble du site, nous les nommerons S0-1. S0-1 présente une orientation moyenne N110° et pend toujours vers le SW d’environ 30° (Fig. 83).

Fig u re 80 : Ma s s if d e Gwa N’Do ro - Ka d jitra (NMC). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t d e s d iffé re n ts typ e s d e fa ille s re n c o n tré s s u r le m a s s if. i) P ro je c tio n

d e s p la n s (g ra n d c e rc le ) e t d e s s trie s , ii) P ro je c tio n d e s p ô le s d e p la n s , iii) Ro s e d e s ve n ts (d ire c tio n m o ye n n e p a r fa m ille d e p la n s ).

La partie sommitale du massif présente une lithologie à aspect plus cumulatif laissant penser à la présence d’une ancienne chambre magmatique au sein du complexe dunitique. Cette partie du massif est marquée par des occurrences de minéralisation de chromite rubanée parallèle à S0-1 (Fig. 82c et d).

Fig u re 81 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). Id e n tific a tio n d e s s tru c tu re s p a r lin é a m e n ts à p a rtir d u MNT.

Fig u re 82 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). (a ) e t (b ) Ru b a n e m e n t-Fo lia tio n (S 0-1) m a rq u é p a r l’a lte rn a n c e d u n ite -h a rzb u rg ite , (c ) e t (d ) Ch ro m ite ru b a n é e .

Fig u re 83 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d u ru b a n e m e n t e t d e S 0-1 s u r le c a n e va s d e S c h m id t. i) g ra n d s c e rc le s , ii) d ia g ra m m e d e d e n s ité , iii) ro s e

L’épaisseur des latérites est plus importante dans la partie basse du site à l’exception de deux zones situées au cœur du massif. Ce relief est bordé par une importante formation appelée la « formation fluvio-lacustre » (thèse en cours, N. Folcher, UNC).

Sur ce massif, la tectonique extensive (Fig.84) est principalement représentée par des failles normales généralement orientées E-W (N90°) et à pendage assez prononcé vers le Nord même si quelques structure plus « plates » pendent aussi bien vers le Nord que le Sud (Fig. 85a). Quelques failles présentent d’autres orientations mais ces familles sont moins marquées que la précédente : N50°, N143° et N173°.

Fig u re 84 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). a ) Fa ille n o rm a le E-W. b ) Fa ille n o rm a le N-S d é c a la n t u n filo n d e p yro xé n ite , c ) Fra c tu ra tio n E–W a ffe c ta n t le s p é rid o tite s , d ) Fa ille

in ve rs e ré u tilis a n t u n e d is c o n tin u ité lith o lo g iq u e (filo n d e g a b b ro ) e t fa ille n o rm a le à c h rys o tile d ’a ttitu d e s im ila ire .

Fig u re 85 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t d e s d iffé re n ts typ e s d e fa ille s re n c o n tré s s u r le te rra in . i) g ra n d s c e rc le s , ii)

Cette tectonique extensive vient souvent réutiliser de grandes structures décrochantes. En effet, il n’est pas rare d’observer sur le terrain des plans portant deux générations de stries, les plus récentes étant généralement marquées par de la silice ou de la garniérite, striées selon un mouvement normal et les plus anciennes, par de la serpentine (antigorite, lizardite) striée subhorizontalement. Des mouvements composites ont également été observés.

Les failles inverses présentent une orientation moyenne N145° (Fig. 85b) et des pendages variables. Par ailleurs, ces structures ont parfois réutilisé des discontinuités lithologiques plus anciennes comme les filons de gabbro (Fig. 84d).

Les phases de décrochements présentent trois orientations majeures, N13°, N52° et N96° avec une dominance E-W. Leur pendage est variable en direction et en valeur mais on observe une dominance des structures fortement pentées (Fig. 85c).

Les trois grandes directions exprimées par les failles à cinématique indéterminée s’inscrivent dans les orientations décrites précédemment (Fig. 85d).

De nombreux filons gabbroïques, felsiques et ultramafiques (pyroxénite, dunite et wherlite) parcourent le massif. Les filons gabbroïques et felsiques de la Grande Terre ont tous été datés entre 50 Ma et 55 Ma (Cluzel et al., 2012). Le plus souvent ces filons sont très altérés, il n’était donc pas toujours aisé de mesurer leur direction.

Les filons felsiques sont principalement orientés E-W et N50° (Fig. 86), même si un filon majeur au niveau de la carrière 2 présente une orientation NW-SE (Fig. 87). Les filons de gabbro présentent également ces orientations, à savoir N90°, N40° et N135° (Fig. 86). Un réseau constitué de quelques filons orientés N16° a cependant été observé au SW de la carrière 2. Cette famille semble s’aligner avec l’axe du relief principal décrit lors de l’analyse linéamentaire (Fig. 81). Certains filons, notamment les filons felsiques, sont affectés par des mouvements décrochants post 53 Ma (Fig. 88a et b).

Fig u re 86 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d e s filo n s s u r le c a n e va s d e S c h m id t. i) P ro je c tio n d e s p la n s (g ra n d c e rc le ), ii) P ro je c tio n d e s p ô le s d e

Fig u re 87 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ), c a rriè re 2. Filo n fe ls iq u e m in é ra lis é e t d a té à 53 Ma (Clu ze l e t a l., 2012).

Fig u re 88 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). a ) e t b ) Filo n s fe ls iq u e s c is a illé s re s p e c tive m e n t e n d e xtre e t s e n e s tre , (c ) e t (d ) Filo n n e ts s e p e n tin e u x c is a illé s .

De petits filonnets serpentineux se développent très souvent dans des filons ou bancs dunitiques, ces derniers étant liés à des circulations de fluides primaires au sein du manteau avant l’obduction. Ces filonnets sont parfois cisaillés comme l’illustre la figure 88c et d. Ils sont la plupart du temps subverticaux ou subhorizontaux (sills) et semblent également jouer un rôle dans l’initiation des processus de karstification en plus des grandes discontinuités tectoniques. Une illustration des filons ultramafiques est proposée dans la figure 89.

Fig u re 89 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). Filo n s u ltra m a fiq u e s re c o u p a n t le s p é rid o tite s e t a ffe c té s p a r la fra c tu ra tio n . a ), b ), c ) e t d ) Diffé re n te s vu e d u s ite . e ) S c h é m a

Le massif Dunite 78 présente quatre réseaux de discontinuités tectoniques majeures : N0°, N52°, N93° et N136° (Fig. 90a). Les plans orientés E-W sont les plus abondants suivis par les N-S. L’intensité des pendages reste très variable à l’échelle du massif mais les structures abruptes semblent prédominer.

Fig u re 90 : Ma s s if d e Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t. (a ) De l’e n s e m b le d e s p la n s d e fra c tu ra tio n m e s u ré (Fa ille s e t d ia c la s e s ), (b ) De s p rin c ip a le s s tru c tu re s n ic ké lifè re s , (c ) De s p rin c ip a le s s tru c tu re s a ve c

re m p lis s a g e d e s ilic e s u p e rg è n e . i) P ro je c tio n d e s p la n s (g ra n d c e rc le ), ii) d ia g ra m m e d e d e n s ité , iii) ro s e d e s ve n ts .

La minéralisation nickélifère se répartit sur l’ensemble des réseaux observés sur le site (Fig. 90b), mais l’on note cependant une dominance des plans minéralisés orientés ENE-WSW. La figure 91 illustre un grand plan E-W très serpentinisé et minéralisé en nickel. Cette discontinuité semble se poursuivre plus à l’ouest au niveau d’une ancienne carrière (carrière 1, Fig. 92). Pour rappel, c’est ce type de structure abrupte que les mineurs nomment en général « sillon ». Ce dernier est recoupé par une discontinuité également serpentinisée et nickelifère, d’orientation N73°-N80° et de pendage beaucoup plus faible. L’intersection de ces deux structures semble avoir joué un rôle important dans le contrôle et le piégeage du nickel sur cette portion du massif. En effet, ces deux plans sont intensément serpentinisés et donc imperméables. Les eaux superficielles chargées en nickel ont alors probablement emprunté la discontinuité abrupte, qui semble avoir fonctionné comme un drain. Cette migration a certainement été stoppée ou limitée lors de la rencontre avec la structure oblique qui a fait écran et a entrainé la précipitation du nickel (Fig. 93).

Il est possible de penser que la partie supérieure de ce sillon était le siège d’une minéralisation intense, et qu’aujourd’hui, sous l’effet de l’érosion intense présente dans les climats tropicaux comme ici en Nouvelle-Calédonie, ce gisement a disparu.

Par ailleurs, ce sillon a probablement joué un rôle dans l’approfondissement de l’altération, ce qui expliquerait la présence de latérite épaisse au centre du massif.

Fig u re 91 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). P o in t GP S 51. a ) Gra n d e s tru c tu re E-W (« s illo n ») à m o u ve m e n t n o rm a l-s e n e s tre re c o u p é e p a r u n e s tru c tu re o b liq u e ; c e s d e u x

p la n s s o n t trè s s e rp e n tin is é s e t m in é ra lis é s e n n ic ke l. b ) Co n tin u ité d e c e « s illo n » a u n ive a u d ’u n e a n c ie n n e c a rriè re (c a rriè re 1) s itu é e p lu s à l’o u e s t. c ) Vu e ra p p ro c h é e d e s

Fig u re 92 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). Ca rriè re 1. Co n tin u ité d u « s illo n » e t d e la s tru c tu re o b liq u e a u n ive a u d e la c a rriè re . (a ), (b ), (c ) e t (d ) Diffé re n te s vu e d e la c a rriè re .

Fig u re 93 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ). S c h é m a illu s tra n t le p ié g e a g e d u n ic ke l p a r d e u x s tru c tu re s s e rp e n tin is é e s , l’u n e fa vo ris a n t le d ra in a g e e t l’a u tre jo u a n t c o m m e u n

é c ra n .

Les discontinuités tectoniques ne sont pas les seules structures ayant permis le piégeage du nickel. Les filons semblent également jouer un rôle important. En effet, de nombreux filons gabbroïques et felsiques minéralisés principalement sur leurs épontes et orientés majoritairement E-W ou N-S et ont été observés sur le terrain (Fig. 94).

Fig u re 94 : Ma s s if Du n ite 78 (Ma s s if d u S u d ) : a ) Filo n fe ls iq u e a lté ré s u b ve rtic a l, s e rp e n tin is é e n b o rd u re e t m in é ra lis é s u r c e s é p o n te s . b ) S c h é m a illu s tra n t la p h o to (a ).

c ) S e rp e n tin is a tio n in te n s e e n b o rd u re d u filo n . d ) S c h é m a illu s tra n t le d ra in a g e d e la m in é ra lis a tio n n ic ké lifè re p a r le s filo n s .

Ces structures sont en général très altérées et donc plus perméables que les péridotites encaissantes. Les filons subverticaux et serpentinisés en bordure ont, semble-t-il, joué comme un drain pour la propagation du nickel en profondeur, au même titre que les discontinuités abruptes décrites précédemment (Fig. 94).

La difficulté sur ce massif, est d’établir un ordre entre les différentes familles de fracturation. Les discontinuités E-W sont relativement développées et minéralisées (Fig. 90b). Les réseaux N-S et NE-SW le sont également mais la minéralisation y est moins développée. Les plans NW-SE sont peu présents à l’affleurement et peu minéralisés. La minéralisation siliceuse est en revanche principalement portée par cette famille (Fig. 90c).

Sur Dunite 78, l’étude a cependant permis de montrer un contrôle majeur des structures E-W à fort pendage ou « plates » à pendage Nord sur le piégeage de la minéralisation. L’ordre 1 est par conséquent attribué à ce réseau. L’ordre 2 est assigné aux discontinuités N-S et NE-SW qui semble également concentrer cette minéralisation. La famille N130° se voit attribué l’ordre 3. Ce dernier réseau est en effet peu développé et minéralisé et peu d’alignements de ce type ont été observés lors de l’analyse linéamentaire (Fig. 81).

4.3.8.2. Cre e k Ou é n a ro u

Le Creek Ouénarou est localisé dans le Massif du Sud à proximité du Parc de la Rivière Bleue et du lac de Yaté. Les affleurements le long de ce creek sont constitués principalement de harzburgite qui laisse parfois apparaitre un rubanement bien marqué par une alternance avec des bancs dunitiques et parallèle à la foliation. S0-1 présente une orientation moyenne N128° et pend toujours vers le SW sur ce site (Fig.95).

Fig u re 95

:

Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d e S 0-1 s u r le c a n e va s d e S c h m id t. i) g ra n d s c e rc le s , ii) d ia g ra m m e d e d e n s ité , iii) ro s e d e s ve n ts . La tectonique extensive est orientée selon trois directions principales : N6°, N70° et N103° (Fig. 96a). Les structures pendent aussi bien vers le Nord, le Sud, l’Est ou l’Ouest. Les failles inverses orientées N130° et N178°sont subverticales ou à pendage NE (Fig. 96b). Les décrochements présentent une orientation N-S et E-W de même que les structures à cinématique indéterminée (Fig. 96c et d).

Fig u re 96 : Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t d e s d iffé re n ts typ e s d e fa ille s re n c o n tré s s u r le te rra in . i) g ra n d s c e rc le s , ii)

De nombreux filons felsiques minéralisés aux épontes généralement par du chrysotile sont présents le long du creek. Les filons E-W à pendage Nord sont les plus fréquents à l’affleurement (Fig. 97).

Par ailleurs, un grand nombre de filonnets serpentineux a été observé. Quatre réseaux ont été identifiés mais le plus développé est le réseau NE-SW (Fig. 97).

Fig u re 97 : Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d e s filo n s s u r le c a n e va s d e S c h m id t. i) P ro je c tio n d e s p la n s (g ra n d c e rc le ), ii) P ro je c tio n d e s p ô le s d e

p la n s , iii) Ro s e d e s ve n ts (d ire c tio n m o ye n n e p a r fa m ille d e p la n s ).

Sur ce site les fractures sont nombreuses et s’orientent suivant quatre directions majeures : N30°, N80°, N126° et N163° (Fig. 98). Les familles N30° et N126°sont les plus fréquentes et semblent contrôler la cascade. Le réseau NE-SW l’a contrôlée dans sa partie basse alors que la partie haute est structurée par le réseau NW-SE (Fig. 99 et Fig. 100).

Fig u re 98 : Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t d e l’e n s e m b le d e s p la n s d e fra c tu ra tio n m e s u ré (Fa ille s e t d ia c la s e s ).

Fig u re 99 : Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). S c h é m a s tru c tu ra l d u s e c te u r é tu d ié d a n s le c re e k. Le s s tru c tu re s E-W s e m b le c o n trô le r le c re e k d a n s la p a rtie h a u te d e la c a s c a d e

s itu é e à l’o u e s t a lo rs q u ’à la b a s e d e c e tte d e rn iè re , le ré s e a u N-S s e m b le p re n d re le c o n trô le .

Fig u re 100 : Cre e k Ou é n a ro u (Ma s s if d u S u d ). a ) Vu e d e la p a rtie b a s s e d e la c a s c a d e . b ) S tru c tu re s N-S d é c o u p a n t le c re e k d a n s la p a rtie h a u te . c ) S tru c tu re s E-W d é c o u p a n t le

c re e k d a n s la p a rtie b a s s e . d ) Gra n d p la n à ve rg e n c e S E d a n s la p a rtie h a u te d u s ite . Au c u n e s trie n ’a é té o b s e rvé e s u r c e p la n p o u rta n t s e rp e n tin is é p a r e n d ro it.

4.3.8.3. Bo rd u re Es t d u m a s s if d u Mo n t-Do re

Le Mont-Dore est situé sur la côte Ouest du Massif du Sud. A la base de sa bordure Est orientée N130°, les péridotites du massif sont au contact avec la semelle serpentinisée. Cette limite Est est affectée par un décrochement majoritairement dextre orienté NW-SE et caractérisé par des mylonites cataclastiques (Fig. 101 et Fig. 102). Ces dernières présentent des clastes centimétriques à décamétriques et une matrice très serpentinisée et schistosée. Ce décrochement subvertical est recoupé par une faille à pendage Nord (~40°) et à cinématique normale (Fig. 103).

Fig u re 101 : Bo rd u re Es t d u m a s s if d u Mo n t Do re (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d e la s c h is to s ité m ylo n itiq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t.

4.3.8.4. Co l d e N’Go

Le col de N’Go est également localisé sur la bordure Ouest du Massif du sud au SE du Mont- Dore. Les roches caractérisant ce site sont des harzburgites. Ces dernières ont subi une tectonique extensive orientée principalement selon trois direction : N10°, N73° et N138° (Fig. 104a et Fig. 105a). Les réseaux N-S et NW-SE sont les mieux marqués à l’affleurement, le premier étant majoritairement à pendage Est. Par ailleurs, les plans à pendage Nord de cette seconde famille sont souvent injectés de latérite et semblent contrôler l’altération (Fig.105a). Les failles inverses sont nombreuses sur ce site. Elles s’orientent selon quatre directions majeures : N0°, N37°, N100° et N140° (Fig. 104b et Fig.105c). Leur pendage est très variable en direction et en intensité. Les structures décrochantes sont pour la plupart orientées N56° à pendage NW mais deux autres réseaux ont aussi été observés, à savoir, N98° et N170° (Fig.104c et Fig.105b). D’autres discontinuités dont la cinématique n’a pu être déterminée montrent également ces orientations (Fig. 104d).

Par ailleurs, de nombreux filons de hornblendite orientés E-W et NW-SE (Fig.105c et d et Fig.106) recoupent les péridotites du secteur. Certains semblent colmater d’anciennes structures inverses anté-55 Ma (Fig. 105c).

Fig u re 102

:

Bo rd u re Es t d u m a s s if d u Mo n t Do re (Ma s s if d u S u d ). a ) Cis a ille m e n t N130° m a jo rita ire m e n t à c in é m a tiq u e d e xtre e t d é ve lo p p é e n tre la s e m e lle s e rp e n tin e u s e e t le s p é rid o tite s p lu s s a in e s d e la b a s e d u Mo n t Do re . b ), c ) e t d ) « Mylo n ite c a ta c la s tiq u e »

m a rq u a n t le d é c ro c h e m e n t. Le s c la s te s c e n tim é triq u e s à d é c a m é triq u e s s o n t d e s p é rid o tite s . P lu s ie u rs c in é m a tiq u e s o n t é té o b s e rvé e s m a is le s d e xtre s s o n t le s p lu s

Fig u re 103

:

Bo rd u re Es t d u m a s s if d u Mo n t Do re (Ma s s if d u S u d ). S c h é m a illu s tra n t le d é c ro c h e m e n t N130° s itu é s u r la b o rd u re Es t d u m a s s if e t e xp rim é e p a r d e s m ylo n ite s

c a ta c la s tiq u e s . Ce s d e rn iè re s s o n t re c o u p é e s p a r u n e s tru c tu re n o rm a le p o s t- d é c ro c h e m e n t p e n d a n t fa ib le m e n t ve rs le NE.

Figure 104 : Col de N’Go (Massif du Sud). Projection stéréographique sur le canevas de Schmidt des différents types de failles rencontrés sur le terrain. i) grands cercles, ii) diagramme de densité, iii) rose

Fig u re 105 : Co l d e N’Go (Ma s s if d u S u d ). a ) Ré s e a u d e fa ille s n o rm a le in je c té d e la té rite . b ) S e rp e n tin e c is a illé e s e lo n u n e c in é m a tiq u e s e n e s tre . c ) Filo n N120° s e rp e n tin is é in je c té d a n s u n e s tru c tu re à je u in ve rs e e t a n té 50-55 Ma . d ) L’e n s e m b le d e l’a ffle u re m e n t

Fig u re 106

:

Co l d e N’Go (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e d e s filo n s s u r le c a n e va s d e S c h m id t. i) P ro je c tio n d e s p la n s (g ra n d c e rc le ), ii) P ro je c tio n d e s p ô le s d e

p la n s , iii) Ro s e d e s ve n ts (d ire c tio n m o ye n n e p a r fa m ille d e p la n s ).

4.3.8.5. Co l d e P ro n y

Le col de Prony est situé approximativement à 5 km au SE du col de N’Go et se trouve perché à une altitude d’environ 330 m. Seuls quelques affleurements en bordure de route ont été étudiés. Les roches du site sont principalement marquées par des alternances de dunites et d’harzburgites altérées en surface et laissant apparaître d’importantes épaisseurs de latérites. D’après la carte géologique, la zone semble affectée par des grandes failles NW-SE recoupées par des structures NE-SW ou E-W.

L’étude structurale du secteur a permis d’identifier une tectonique extensive orientée selon trois grandes directions : N24°, N82° et N130° (Fig. 107a). Le réseau NNE-SSW présente des structures subverticales ou à pendage Ouest, la famille E-W est plutôt à pendage Nord alors que les plans NW-SE sont inclinés vers le SW.

De nombreux décrochement ont également été identifiés. Ces derniers présentent pratiquement les mêmes directions, à savoir N38°, N92° et N150°. Les familles NE-SW et E-W sont les plus fréquentes à l’affleurement. Le pendage de ces structures est par ailleurs très hétérogène en direction et en intensité mais l’on note tout de même une dominance des plans à pendage N ou NW (Fig. 107b).

Au niveau de ce col, la fracturation E-W à fort pendage Sud semble initier la saprolitisation des péridotites. Ce réseau est d’ailleurs souvent injecté de latérites. Ces structures se retrouvent plus bas dans des péridotites plus serpentinisées et nettement moins altérées (Fig.108a et b).

4.3.8.6. An c ie n n e m in e An n a -Ma d e le in e

L’ancienne mine Anna-Madeleine est localisée au SE du lac de Yaté dans le Massif du Sud et fut exploitée pour son minerai chromifère. Les péridotites du secteur sont des harzburgites intercalées de bancs dunitiques. La tectonique extensive est caractérisée par des failles normales orientées N88° et N128° et pendant vers le Nord (Fig. 109a). Seule une faille inverse

à pendage SW a été mesurée (Fig. 109b). Les décrochements sont en revanche nombreux sur cette portion de la mine. Ces derniers s’alignent suivant un axe N-S et N125° (Fig. 109c et Fig.110a et b). Le premier réseau est à pendage Est et le second présente principalement des structures à pendage SW.

Par ailleurs, l’altération du secteur semble principalement contrôlée par les failles normales E-W qui sont souvent injectées de latérite (Fig. 110c).

Fig u re 107: Co l d e P ro n y (Ma s s if d u S u d ). P ro je c tio n s té ré o g ra p h iq u e s u r le c a n e va s d e S c h m id t d e s d iffé re n ts typ e s d e fa ille s re n c o n tré s s u r le te rra in . i) g ra n d s c e rc le s , ii)

Fig u re 108 : Co l d e P ro n y (Ma s s if d u S u d ). Fra c tu ra tio n s E-W q u i s e m b le in itie r la s a p ro litis a tio n d e s p é rid o tite s (Ba n c s u p é rie u r). Ce ré s e a u e s t d ’a ille u rs s o u ve n t in je c té

d e la té rite s . b ) Ce s s tru c tu re s s e re tro u ve p lu s b a s d a n s d e s p é rid o tite s p lu s s e rp e n tin is é e s . L’a lté ra tio n y e s t b e a u c o u p m o in s d é ve lo p p é e .

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