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Comme décrit plus avant, le site de Goro est caractérisé par des bassins ou alvéoles de larges dimensions, fermés ou non, séparés par des crêtes acérées. Ces bassins ont longtemps été considérés comme des systèmes indépendants en particulier en ce qui concerne le réseau hydrographique. Les travaux de traçage des circulations fluides réalisés sur la zone de Goro ont montré qu’il en est rien. Si la péridotite saine présente une conductivité hydraulique très faible, des écoulements sont néanmoins possibles à la faveur d’un réseau de failles au niveau de l’endokarst ou karst inférieur de Genna et al. (2005a & b). Des écoulements d’eau souterraine, depuis des bassins versants fermés topographiquement vers des bassins adjacents en passant sous les crêtes ou reliefs résiduels) ont été observés (Projet Goro Nickel, 2007).

Fig u re 130 : Effo n d re m e n t d e la c u ira s s e s u r le s ite d e Go ro .

Fig u re 132 : Tro u d u Ta h itie n (Min e d e Go ro , Ma s s if d u S u d ) e n J u in 2010.

Fig u re 134 : Fo n d d e d o lin e s u r le c h a n tie r Tra zy (Ma s s if d u Ko n ia m b o ).

Fig u re 136 : P h o to g ra p h ie e t c o u p e in te rp ré ta tive à tra ve rs u n e d o lin e (Ma s s if d e P o ro ). Le s c h iffre s c o rre s p o n d e n t à la lo c a lis a tio n d e s p h o to s d e la fig u re s u iva n te .

Des lapiez comparables à ceux développés en terrains carbonatés ont été localement observés sur les sites de Poro et du Koniambo (Fig. 137 & 138). Ils correspondent à la base du profil d’altération portée à l’affleurement et dégagée des altérites.

Fig u re 137 : Dé ta il d e s fig u re s d ’a lté ra tio n o b s e rvé e s a u s e in d ’u n e d o lin e (c f. fig u re p ré c é d e n te p o u r la lo c a lis a tio n d e s p h o to g ra p h ie s ). 1 : Cu ira s s e m o n tra n t d e s fig u re s d e

re s é d im e n ta tio n . 2 : En tra în e m e n t d e s a lté rite s d a n s u n e fra c tu re d u b e d ro c k. 3 : Be d ro c k s a p ro litis é le lo n g d ’u n e fis s u re e t e n tra în e m e n t d e s a lté rite s d a n s u n e s tru c tu re

o u ve rte d a n s le b e d ro c k d e m ê m e o rie n ta tio n q u e la fis s u re . 4 : Fig u re d e d is s o lu tio n d u b e d ro c k. 5 : Fig u re d e s a p ro litis a tio n d u b e d ro c k.

Fig u re 138 : La p ia z s u r p é rid o tite s u r le m a s s if d u Ko n ia m b o (P h o to A. Ge n n a , d a n s Ge n n a e t a l., 2005b ).

COMP ARAIS ON ENTRE GIS EMENTS DE MONTAGNE ET DE P LAINE

5.4.

Les dolines observées sur le site de Goro, en domaine de bassin, ne sont pas bordées de reliefs résiduels identiques à ceux observés sur les massifs situés en altitude. Sur le site de Goro, les dolines les plus développés montrent une dynamique caractérisée par un élargissement essentiellement horizontal guidé par les directions structurales à l’origine de ces dépressions. Les aquifères profonds, composés de la zone de transition et de la saprolite, et de socle, au niveau du bedrock, sont localement actifs (ex. : Trou du Tahitien) et permettent l’évacuation des altérites lors des périodes de vidange de ces dépressions. Il en résulte une mise à nu du bedrock qui affleure dans le fond des cavités. Ce réseau souterrain peut être colmaté par les altérites et donner naissance à des lacs de dolines.

Nous ne disposons pas de données hydrologiques similaires à celles de Goro pour les autres massifs de péridotite de Nouvelle-Calédonie. Sur les sites visités, la morphologie en entonnoirs des dolines est facilement reconnaissable. Cette morphologie indique qu’à un moment donné de son histoire, des sous-tirages ont eu lieu avec une évacuation des altérites en profondeur dans un réseau de conduits probablement identiques à ceux identifiés sur le site de Goro. Sur les massifs de Nakéty, du Boulinda, de Poro, ces dépressions plus ou moins fermées sont comblées par des altérites en cours d’exploration ou d’exploitation. Aucune évidence n’a été trouvée permettant d’affirmer que ces dolines sont encore actives. Il semble plus probable qu’ils s’agissent de témoins plus ou moins fossilisés de systèmes ayant fonctionné depuis la mise en place de la nappe de péridotite et au cours d’une partie au moins des épisodes de surrection successifs. L’évolution actuelle des profils d’altération préservés au cœur de ces alvéoles est

difficile à imaginer, à la fois en ce qui concerne les départs éventuels de matériaux meubles qu’au niveau de l’évolution de leurs teneurs en Ni et Co. Des dépôts récents provenant de l’altération mécanique des reliefs bordiers sont visibles mais seul l’examen de sondages réalisés sur ces différentes structures et des bilans hydrogéochimiques permettrait de comprendre leur fonctionnement.

KARS T ET DIS TRIBUTION DES TENEURS EN NI ET CO

5.5.

Nous ne disposons pas de données de terrain et de sondages suffisantes pour étudier l’influence des processus karstiques sur les caractéristiques des latérites jaunes et sur la distribution des teneurs en Ni et Co.

A l’échelle régionale, il est à présent établi que les processus karstiques ont permis l’individualisation d’alvéoles d’altération de dimensions variables et plus ou moins puissantes. Au cours du soulèvement générale de la Nouvelle-Calédonie, certaines de ces alvéoles ont été partiellement ou totalement détruites. Seule la partie Sud du Massif du Sud semble avoir été préservée de cette évolution d’où l’existence de vastes alvéoles d’altération caractérisées par un profil d’altération généralement épais.

Des alvéoles de dimensions moindres ont été localement préservées sur les massifs aujourd’hui situés en altitude (massifs de la côte Ouest et du Nord du Massif du Sud). Des profils d’altération localement puissants y sont rencontrés comme par exemple sur les chantiers Trazy et Manguen (Massif du Koniambo).

A partir des données géochimiques dont nous disposions sur les massifs du Koniambo et de Goro, des essais de caractérisation des teneurs en Ni et Co au voisinage des structures karstiques ont été réalisées.

5.5.1. CHANTIER TRAZY (MASSIF DU KONIAMBO)

Sur le chantier Trazy, des sondages à maille relativement large encadrent une zone de doline représentée sur la figure 139. En période de pluie, cette dépression peu profonde se remplit d’eau qui s’infiltre progressivement dans le sol. Lors de la mission de décembre 2011, cette doline était à sec.

Afin d’étudier l’influence de cette structure sur la distribution des teneurs en Ni et Co dans les latérites, deux zones ont été sélectionnées. La première est composée de quatre sondages situés dans un rayon d’environ 55 m du centre de la doline. La seconde comprend onze sondages forés dans un rayon de 165 m du centre de la doline. Les résultats des teneurs moyennes en Ni, Co et éléments majeurs dans ces deux zones sont regroupés dans le tableau 11.

La zone 1 et la zone 2 montrent des teneurs moyennes en Ni et Co tout à fait comparables entre elles à celles observées sur la totalité des sondages du chantier Trazy. Ce résultat suggère qu’il n’y a vraisemblablement pas d’effet majeur de la présence d’une structure drainante comme une doline sur la distribution des teneurs en Ni et Co, en tout cas dans un rayon de 55 m du cœur de cette structure. A l’échelle des sondages, on observe une augmentation classique des teneurs en Ni et Co du haut vers la base de l’horizon de latérite jaune.

Fig u re 139 : Lo c a lis a tio n d e s s o n d a g e s s é le c tio n n é s p o u r é tu d ie r le s va ria tio n s d e te n e u rs e n Ni e t Co a u vo is in a g e d ’u n e d o lin e s u r le c h a n tie r Tra zy (Ma s s if d u

Ko n ia m b o ).

Ta b le a u 11 : Ca ra c té ris tiq u e s g é o c h im iq u e s m o ye n n e s d e s é c h a n tillo n s d e la té rite ro u g e e t ja u n e d e s s o n d a g e s e n c a d ra n t u n e d o lin e s u r le c h a n tie r Tra zy (Ma s s if d u Ko n ia m b o ). La g é o c h im ie m o ye n n e d e s m ê m e s h o rizo n s d ’a lté ra tio n d e s s o n d a g e s d e l’e n s e m b le d u

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