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Marronnage, maltraitance et risque invasif :

Cacatua haematuropygia)

OISEAUX Perroquets Perroquet gris du

1.4. Marronnage, maltraitance et risque invasif :

L'introduction d'espèces étrangères et leur prolifération, sont aujourd'huiconsidéréesau

niveau mondial comme la deuxième cause de perte de biodiversité, après ladestructiondeshabitats.

L'introduction et l'installation d'espèces nouvelles sont des phénomènes anciens.Maisils

ont pris une ampleur croissante du fait de la forte augmentation

desintroductionsd'origine humaine, volontaires ou accidentelles, facilitée par la multiplicité des voiesdecommunication et l'intensification deséchanges.

Force est de constater que certains NAC devenant trop imposants ou

dangereux,leurspropriétaires les abandonnent dans la nature [64].

Cela représente un danger pour la biodiversité. Les NAC se retrouvent alors dansunmilieu auquel ils ne sont pas adaptés. Et s'ils survivent, c'est souvent au

75 détrimentdesespèceslocales.

Ces espèces introduites peuvent donner lieu à une prolifération avec desimpactsmassifs sur les écosystèmes autochtones. On parle alors d'espècesenvahissantes.

Pendant sept mois, un enquêteur de PETA US, association de défense des droits des animaux, a infiltré un des entrepôts du grossiste international US Global Exotics (USGE) à Arlington, au Texas. C'était l'un des plus importants grossistes d'animaux pour animaleries. L'entreprise USGE vendait et achetait des mammifères, des reptiles, des amphibiens, des arachnides et d'autres animaux provenant du monde entier : Égypte, Salvador, Vietnam, Ghana, Indonésie, Pays-Bas, Chine, Allemagne, Guyane, Suriname, Nouvelle-Zélande... Capturés dans la nature et arrachés à leur habitat sauvage, ils étaient expédiés à USGE dans des conditions déplorables[58].

Les animaux qui survivaient au voyage, arrivés à USGE, étaient parfois conservés pendant plusieurs jours ou semaines dans des taies d'oreillers, des boîtes d'expédition, ou même dans des bouteilles de boisson en plastique, sans eau ninourri1me.

USGB confinait généralement pas moins de 60.000 animaux (une estimation prudente), avec une équipe de seulement trois ou quatre personnes pour les gérer. Des mines de milliers d'animaux : hamsters, gerbilles, hérissons, chinchillas, furets, serpents, lézards, tortues, grenouilles et d'autres animaux exotiques, tels que wallabys, paresseux, fourmiliers et kinkajous y souffraient terriblement.

Beaucoup mouraient lentement et douloureusement à la suite d'un confinement continu et contigu, de fin salubrité et du manque de soins. Ils étaient non seulement privés de leur habitat naturel, mais aussi de la satisfaction de leurs besoins les plus élémentaires : nourriture, eau, soins vétérinaires.

Les animaux étaient enfermés dans des bacs stériles, des cages sombres, des récipients de métal, pendant des semaines, voire des mois, conduisant à des comportements désespérés répétitifs et stéréotypés. Enfermés dans leur cage, ils se blessaient en tentant de s'évader, se lacéraient dans les combats avec leurs congénères, pour un peu d'espace et de nourriture. Les

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animaux blessés, mortellement ou non, se comptaient par centaines. On pouvait voir des lézards, des serpents... gelés dans le congélateur où ils avaient étaient enfermés encore vivants et mettaient beaucoup de temps po'Ul' mourir.

Enfin, ceux qui survivaient à la faim, à la déshydratation, au stress, à la maladie et aux blessures étaient vendus aux magasins, éleveurs et distributeurs au niveau international : Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Autriche, Taïwan, Guatemala, Allemagne, Japon, Suisse, France, Chine, Corée du Sud, Corée du Nord, Malaisie, Italie, Hongrie, Thai1ande, Suède, Espagne, Canada , États-Unis) [58].

L'entreprise a fermé ses portes en décembre 2009, à la suite de poursuites judiciaires. Mais il n'est pas difficile d'imaginer que d'autres organismes continuent ce trafic, que les acheteurs de NAC, ignorants -ou non- alimentent.

Le transport des animaux, de leur habitat naturel jusqu'à celui de leur nouveau propriétaire, est une abominable souffrance. Et pourtant, même une fois arrivés à destination, leur malheur continu.

En effet, parce qu'ils sont souvent mal informés, les propriétaires de NAC se voient malgré eux faire du mal à leurs animaux. Ce n'est bien souvent qu'après l'achat de l'animal qu'ils mesurent réellement les conséquences d'un tel engagement. Vite dépassés par les événements, les propriétaires préfèrent alors se débarrasser de l'animal qui finit au mieux dans un refuge, mais bien souvent abandonné lâchement sans plus de précaution.

Les iguanes verts viennent souvent pour des problèmes de malformations osseuses consécutives à un déséquilibre alimentaire et une carence lumineuse, ou encore pour un mal de ponte chez les femelles, appelé rétention d'œufs. C'est aussi le cas de certaines tortues aquatiques ou terrestres. Ces mêmes tortues terrestres sont souvent victimes d'accidents de tondeuses à gazon ou de morsures de chien. Le python royal souffre fréquemment d'anorexie car il vit mal la captivité alors qu'il s'agit du serpent le plus vendu au monde. Des caméléons, très fragiles, m'arrivent affamés car le maître est à cours d'insectes vivants pour les nourrir, ou déshydratés car la température est souvent, pour leur bien-être, trop élevée. Les gros pythons et les boas, qui ont pris un bon coup de froid, souffrent de graves atteintes buccales

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et respiratoires. Au printemps, les tortues terrestres qui ont mal hiberné attrapent aussi de belles rhinites qui s'éternisent et n'en finissent plus de récidiver. En fait, toutes ces maladies n'existent pas dans la nature et ne sont provoquées que par de mauvaises conditions de captivité [18].

Tout cela m’amène à poser la question : « Les animaux au Maroc sont-ils plus maltraités qu’ailleurs ? »

Il ne faut pas se tromper non plus, au Maroc les animaux domestiques sont bien sûr exploités pour les besoins de l’être humain (des transporteurs le cas des ânes), pendant que d’autres sont élevés pour le commerce où pour leurs viandes.

Or, le Maroc n’est pas ce « cauchemar pour animaux» que semble décrire bon nombres d’activistes de la toile. D’autant plus que plus le temps passe, plus apparaissent des groupes et des associations qui travaille à combler le vide qui existait en la matière. Il y a cependant au Maroc, des pratiques, qui expliquent parfaitement la réputation ignoble du royaume quant à la maltraitance animale : le trafic et l’exploitation des animaux sauvages[56].

2. RISQUE INFECTIEUX POUR LA SOCIETE :