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La voie de contagion principalement connue de la PPCB est respiratoire, essentiellement lors d’un contact direct, étroit et prolongé entre animal porteur de germe et un animal sain. Le germe se transmet sous forme de particules fines dans les aérosols émis lors de la toux d’animaux malades. La contagion est favorisée par les rassemblements d’animaux dans un espace confiné comme les parcs et les marchés à bétails mais aussi lors de mouvements massifs d’animaux au cours de la transhumance par exemple qui met ensemble des troupeaux d’origine diverses sur les aires de pâturages ou les points d’eau. En outre, l’achat d’un animal malade peut constituer une source de contagion d’un troupeau malade à un autre sain ou d’une localité à une autre. Bien que le rôle des animaux porteurs chroniques ne soit pas démontré dans la transmission de la maladie, ils semblent jouer un rôle important dans la persistance ou la résurgence de la maladie dans les élevages. Aussi, la contagion indirecte par l’intermédiaire de l’eau ou des aliments a été démontrée mais semble être une source assez négligeable dans la transmission de la maladie (Provost, 1987; Masiga et al. 1996; Regalla et al. 1996 ; Thiaucourt et al. 2003 ; Niang et al. 2004).

II. Symptomatologie

La PPCB peut se manifester cliniquement chez un sujet après une période d’incubation très variable allant de deux semaines à plusieurs mois. A près infection, quatre formes de la maladie sont classiquement observées : une forme suraiguë (non clinique en général), une forme aiguë et une forme subaiguë (où les signes cliniques sont généralement observés) et enfin une forme chronique dont les signes cliniques sont généralement absents. Plusieurs auteurs ont décrit les formes cliniques de la maladie avec les symptômes observés lors de l’infection par MmmSC (Orue et al. 1961 ; Provost et al. 1987 ; Masiga et al. 1996 ; Belli et al. 1989 ; Niang et al. 2004) on observe ainsi :

A) La forme suraiguë

Elle se caractérise par une mort rapide de l’animal sans apparition de signes cliniques chez moins de 10% des animaux infectés, elle s’observe le plus souvent au début d’une épizootie.

B) La forme aiguë

On observe des signes d’hyperthermie pouvant aller au delà de 40°C, de l’abattement, une dyspnée, une anorexie, une toux sèche douloureuse, une matité unilatérale à la percussion. L’animal présente des difficultés motrices, se tient sur les membres antérieurs écartés, le dos

arqué, le cou tendu, la bouche ouverte, un écoulement de mucus et les naseaux dilatés avec ou sans jetage (Figure 6). Chez les femelles, on observe en plus une baisse de la production laitière. Cette forme est observée chez près de 20% des malades et près de 50% des animaux malades meurent dans les trois semaines suivant l’apparition des signes cliniques.

C) La forme subaiguë

Elle est la plus courante et touche presque la moitié des animaux malades. Les animaux atteints présentent des signes cliniques pareils à la forme précédente mais plus atténués.

D) La forme chronique

Dans cette forme, on observe une régression ou parfois une disparition des signes cliniques. Une fièvre intermittente, un manque d’appétit avec perte de poids ainsi que des troubles respiratoires sont observés. En outre, on observe des douleurs articulaires des genoux, consécutives à une arthrite le plus souvent chez les jeunes.

Figure 6: animal malade de PPCB (Photo M. Niang , animal expérimental, LCV) III. Lésions

L’examen post mortem montre des lésions généralement unilatérales mais variées. Sur le plan lésionnel, on observe un aspect de pneumonie séro-fibrineuse (Figure 7), un liquide pleural (Figure 7) qui recouvre le poumon avec une adhérence du poumon aux côtes sous jacentes (Figure12), des poumons hépatisés et marbrés (Figure 8 et 9). Dans les formes chroniques de la maladie, on retrouve parfois dans les poumons une encapsulation fibrineuse (une capsule fibreuse avec nécrose pulmonaire) de taille variable dans le poumon appelé séquestre (Figure 10 et 11). Un prélèvement du liquide pleural et une analyse au laboratoire permet dans certains cas une culture de germe et le diagnostic de la maladie.

Figure 7: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Poumon Forme aiguë de PPCB avec accumulation d’une quantité abondante de liquide pleural dans la cavité thoracique (Photo M. Niang, autopsie animaux expérimentaux, LCV)

Figure 8: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Poumon Forme aiguë de PPCB aspect Marbré typique de la maladie (Photo M. Niang, autopsie animaux expérimentaux, LCV)

Figure 9: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Hépatisation du poumon gauche, dépôt de fibrine notoire sur le poumon droit (Photo M. Niang, autopsie animaux expérimentaux, LCV)

Figure 10: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Lésions chroniques avec dépôt fibrineux du séquestre

Figure 11: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Poumon Forme chronique de PPCB , séquestre ouvert (Photo M. Niang, autopsie animaux expérimentaux, LCV)

Figure 12: lésions de péripneumonie contagieuse bovine : Forme chronique de PPCB avec adhérence du poumon à la paroi costale (Photo auteur, autopsie animaux expérimentaux, LCV)

IV. Le Diagnostic

A) Diagnostic direct

Le diagnostic direct de la PPCB peut se faire directement sur l’animal vivant (clinique) à partir des informations recueillies sur l’animal ou le troupeau portant essentiellement sur les données épidémiologiques ou les signes visibles de la maladie. Mais aussi sur les animaux morts ou abattus (anatomopathologie) portant sur les lésions post-mortem. Le diagnostic

direct n’apporte qu’une forte suspicion sur l’identité de la maladie, il est donc nécessaire de procéder à une confirmation de l’infection par MmmSC par des analyses de laboratoire afin de différencier la PPCB avec les maladies présentant aussi des symptômes pulmonaires essentiellement comme les bronchopneumonies bactériennes et virales, les infections à

Mycobacterium bovis, la septicémie hémorragique etc.

B) Diagnostic indirect

Il est basé sur les analyses de laboratoire à partir d’échantillons prélevés sur l’animal : il peut s’agir d’isolement de l’agent pathogène dans du matériel biologique (liquide pleural, fragment de poumon, ganglion lymphatique), de diagnostic sérologique (sérums sanguin) ou à l’aide de la PCR.

Diagnostic bactériologique

Nocard et Roux furent les premiers en 1898 à réussir l’isolement de l’agent (Mycoplasma

mycoïdes subsp. mycoïdes) de la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) sur milieu de culture. L’isolement du germe peut être réalisé à partir de prélèvements sur l’animal vivant (écouvillon nasal, produit de jetage, lavage broncho-alvéolaire ou lavage trachéo-bronchique et le liquide pleural), sur l’animal mort ou autopsié (fragment de poumon, nœuds lymphatique de l’arbre trachéo-bronchique et le liquide pleural). Sa croissance nécessite des milieux de culture plus ou moins spécifiques et l’identification est faite par des tests biochimiques et un test d’inhibition de croissance.

Au Laboratoire Central Vétérinaire de Bamako (Mali) pour l'isolement de MmmSC, les principaux milieux utilisés sont : le Milieu H.I.B., le Milieu de Gourlay, le Milieu Hayflick, le Milieu A.C.

L’isolement et l’identification de MmmSC se fait en plusieurs étapes : l’ensemencement puis le clonage, tests d’identification provisoire (Morphologie des colonies, examen des colonies par la coloration de Diènes, test de sensitivité à la digitonine, épreuves d’identification biochimique par le test de détection de la phosphatase, test de liquéfaction du sérum, test de détection de films et spots) et tests d’identification définitive (épreuves d’immunofluorescence, épreuve d’inhibition de croissance, épreuve d’immuno-diffusion sur gélose, immuno-dépôt sur membrane de filtration-dot-MF- immuno-histochimie, épreuve d’identification des acides nucléiques).

La plupart des épreuves doivent être mises en œuvre dans un laboratoire spécialisé de référence afin de permettre l’identification complète de la souche de mycoplasme.

Epreuves Sérologiques

La sérologie est une épreuve technique qui vise à déceler et/ou doser les anticorps produits par les animaux contre MmmSC. Cette technique est utilisée aussi bien dans les études épidémiologiques (pour l’évaluation de la séroprévalence de la PPCB dans les différents niveaux des systèmes d’exploitation du cheptel) que dans les analyses courantes de laboratoire pour confirmer la présence de la PPCB dans le cheptel lors de suspicion de la maladie ou des foyers récurrents. La sérologie est une épreuve indirecte à partir de sérum principalement ou le liquide pleural mais aussi le broyat de poumon plus rarement. La techniques sérologiques de référence recommandées par l’OIE sont : la réaction de fixation du complément développée par Campbell et Turner (1953) et aussi la technique de l’ELISA de compétition ou cELISA (technique immuno-enzymatique de détection des anticorps dirigés contre un épitope spécifique) mis au point par Le Goff et Thiaucourt (1998). Les tests sur des animaux seuls peuvent induire en erreur, parce que l'animal peut être en phase initiale de la maladie avant que des anticorps spécifiques ne soient produits ou dans la phase chronique de la maladie quand très peu d'animaux sont séropositifs.

- Epreuve d’Immuno-empreinte (Immunoblotting test) :

La séparation par électrophorèse des différents antigènes de MmmSC par cette technique permet d’obtenir une image plus détaillée de la réponse immunitaire des animaux. Il devrait être principalement utilisé comme test de confirmation, après d’autres tests et devrait être utilisé chaque fois que l’on suspecte une fausse réaction par le test de fixation de complément. Une sensibilité et une spécificité immuno-dominante ont été retrouvées (OIE, 2008 ; Nicholas et al. 1996).

- Test d’immuno-diffusion sur gelose (AGID) :

Ce test recherche l’antigène circulant (galactane) contenu dans le liquide pathologique (liquide pleural ou broyat de poumons) en présence d’un d’immuno-sérum puissant spécifique d’espèce connu. Il est fondé sur la formation de lignes de précipité aux points de rencontre de l’antigène soluble et de l’anticorps lorsque les deux réactifs sont en concentration optimale.

- Test d’agglutination sur lame(TAL) :

C’est une méthode rapide de diagnostic sérologique basée sur l’agglutination d’un antigène qui est une suspension dense de mycoplasmes marqués à l’acide tamponné et coloré sous l’action des anticorps homologues présents dans le sang entier ou de sérum. Ce test est développé pour la détection des agglutines spécifiques et détecte seulement les animaux dans les stades précoces de la maladie. Il devrait être utilisé seulement à l’échelle d’un troupeau (Priestley et al. 1951, Turner et al. 1963).

- Test d’agglutination sur latex :

Ce test est une variante du test d’agglutination sur lame mais plus simple à interpréter que ce dernier (March et al. 2003).

Diagnostic moléculaire

La détection de fragments d’ADN peut s’effectuer soit par la technique d’hybridation moléculaire, soit par la méthode d’amplification en chaîne polymérase (PCR).

Amplification en chaîne par polymérase (PCR) : La PCR est un système de test en tubes pour la réplication d’un fragment de l’ADN spécifique d’un mycoplasme qui permet à la séquence cible choisie de ce dernier d’être amplifiée sélectivement en plusieurs millions de copies au cours de plusieurs cycles. Cet outil moléculaire de diagnostic rapide et spécifique qu’est la PCR a permis l’identification de MmmSC et sa mise en évidence dans le liquide pleural (Bashiruddin et al. 1998; Dedieu et al. 1994).

V. Moyens de lutte

La lutte contre la PPCB passe essentiellement par le respect des mesures de prophylaxie sanitaire (la surveillance, le contrôle des mouvements et l’abattage) et de prophylaxie médicale (la vaccination préventive).

Surveillance :

La surveillance clinique nécessite une grande maitrise des principales caractéristiques qui déterminent l’expression de la maladie chez un animal aussi bien par les éleveurs que par les agents des services vétérinaires. Les connaissances des principaux indicateurs cliniques des différentes maladies sur l’animal vivant ont été acquises et transmises par les éleveurs de génération en génération suite à de longues années de pratique de terrain. Cette expérience leur offre parfois la capacité à effectuer un diagnostic différentiel pourtant pas aisé entre les principales maladies animales respiratoires surtout entre la PPCB et les autres pathologies respiratoires qui peuvent prêter à confusion. La surveillance à l’échelle des abattoirs est un bon indicateur anatomopathologique de l’existence de la maladie dans une population. Elle permet un examen post mortem des cas de maladie afin de déterminer les formes qui sévissent dans les zones de provenances des animaux et d’évaluer le risque de propagation de la maladie à partir de celle-ci. Il n’en demeure pas moins que le meilleur indicateur épidémiologique reste la sérosurveillance qui permet à la fois de renseigner sur le statut des cas cliniques ou douteux mais aussi une surveillance des animaux aux frontières et dans les différentes localités du pays en dehors des foyers afin de détecter ceux-ci de manière précoce et d’en limiter l’étendue ou tout simplement anticiper leur survenue. Malheureusement au

cours de cette surveillance, les éleveurs rechignent à déclarer les cas cliniques observés à cause des conséquences économiques qu’une mesure de police sanitaire peut coûter.

Contrôle des mouvements

Lorsque la PPCB est suspectée dans un ou plusieurs troupeaux d’une localité, les mesures de police sanitaire exigent une séquestration immédiate des animaux afin que des investigations nécessaires soient menées pour confirmer ou non la maladie. En cas de confirmation, une des mesures fondamentales permettant de limiter la propagation de la PPCB est la restriction des mouvements des troupeaux dans lesquels la maladie a été détectée ou simplement suspectée. Dans ce cas de figure, les animaux de commerce doivent être accompagnés de certificat de vaccination et ceux destinés à la boucherie doivent être transportés en camion jusqu’à l’abattoir de destination (Sylla et al. 1995). La préconisation d’un contrôle strict des mouvements d’animaux en provenance de zones d’enzooties (zones à risque) vers les autres localités du pays est une mesure de police sanitaire visant à proscrire l’aire de la maladie. Cependant le contrôle des mouvements, établi par un certain nombre de mesures, reste difficile avec les pratiques nomades (transhumance) et les échanges commerciaux internationaux (FAO, 2004).

Abattage

Lors des foyers récurrents, l’abattage systématique des animaux malades et éventuellement contaminés ainsi que les troupeaux en contact avec ceux-ci (Stamping-out) est la principale mesure d’intervention permettant l’éradication de la maladie. Cela nécessite de vastes campagnes de sensibilisation des éleveurs avec l’implication des autorités administratives et des leaders d’opinion, l’indemnisation des éleveurs facilite l’application de telles mesures (Provost et al. 1987). Ainsi, au Botswana, dans les années 95-96, une mesure extrême d’abattage d’environ 320 000 têtes de bovins d’une zone infectée a été préconisée afin d’éradiquer la maladie avec indemnisation des propriétaires et réintroduction de 70000 animaux sains en remplacement de la diminution massive du cheptel après abattage (Amanfu et al. 2000).

Dans beaucoup de pays africains où l’élevage est pastoral, il est difficile d’appliquer de telles mesures en raison du coût très élevé des indemnisations et des restrictions de mouvements d’animaux que les économies locales ne pourront pas supporter (Masiga et al. 1996; OIE, 1999, Provost et al. 1996).

Vaccination

La vaccination est une prophylaxie médicale contre la PPCB connue depuis l’antiquité par plusieurs peuples à travers le monde ; elle a consisté à inoculer des broyats de fragments de poumons, liquide pleural ou lait caillé infectés dans le chanfrein ou dans la queue afin de provoquer une réaction immunitaire de l’animal. Ce type de procédé provoque des réactions inflammatoires parfois graves (De Rochebrune et al. 1880, Gouassou, 1964, Provost et al. 1970 ; Thiaucourt et al. 2004). Plusieurs vaccins ont été par le passé mis au point à partir des souches V5, KH3J et T1 ; ceux-ci ont été abandonnés en raison des réactions post vaccinales multiples observées et l’apparition de cas de maladie avec la vaccination en raison de leur virulence.

Actuellement, la souche vaccinale utilisée dans la plupart des pays africains est la souche T1-44 ou le T1-SR. Elle date de 1952 avec l’isolement de la souche T1 en Tanzanie et après T1-44 passages sur œufs embryonnés, la souche fut atténuée et donna naissance au vaccin actuel T1/44 mais aussi un mutant résistant à la streptomycine dit T1/SR qui est utilisé comme second vaccin (Sheriff et al., 1952). Ce dernier présente les mêmes qualités immunogènes mais provoque moins de problèmes post-vaccinaux que le précédent (Provost et al. 1987). Les vaccins (T1/44 et T1/SR) actuellement utilisés contre la PPCB induisent moins de réaction post-vaccinale et une bonne protection immunitaire d’une durée d’environ 6 mois maximum supposant une revaccination. Mais le plus souvent une seule vaccination est couramment pratiquée (Thiaucourt et al. 2004).

Au Mali, une campagne de vaccination est lancée chaque année afin d’immuniser le cheptel national. Malheureusement, l’impact de cette campagne sur la PPCB n’est pas très perceptible. Des taux de couverture vaccinales importants sont annoncés chaque année par les services vétérinaires mais le constat sur le terrain montre que la PPCB est toujours endémique te ceci dans toutes les régions du Mali. Par exemple, suivant les informations recueillies auprès des services locaux à Koulikoro, lors de la campagne de vaccination de vaccination 2009/2010, 797 454 bovins ont été vaccinés sur une programmation de 851 600 soit un taux de réalisation de la vaccination d’environ 91,14% avec une couverture vaccinale estimée de 81, 05% du cheptel de la région. Cependant, les résultats préliminaires d’une étude épidémiologique au Mali, une prévalence individuelle de 11,24%(95%IC ; 10,29-12,19%) avait été observé par Niang et al. (2009), avec une prévalence troupeau de 82, 14% dans la région de Koulikoro, pendant que la prévalence individuelle sur l’ensemble du territoire était d’environ 18,11% (95%IC ; 17,68 - 18,54%). Ces différentes observations, poussent à une

hypothèse très plausible qui serait qu’une grande partie du cheptel national n’est pas répertorié et serait pas soumise à la vaccination annuelle contre la PPCB.

Traitement des animaux cliniques

En lieu et place de la vaccination certains éleveurs préfèrent traiter les animaux présentant des cas cliniques car beaucoup trouvent cela plus économique que les vaccinations annuelles coûteuses et pouvant provoquer parfois des réactions post-vaccinales. Ils utilisent alors des tétracyclines, macrolides et fluoroquinolones de façon clandestine car l’utilisation des produits injectables par les éleveurs est interdite dans la plupart des pays d’Afrique. Ces produits sont disponibles sur tous les marchés et leur utilisation semblerait guérir les malades, masquer les signes cliniques et diminuer les mortalités.

L’utilisation des antibiotiques a été pendant longtemps déconseillée dans le traitement des cas cliniques de PPCB car susceptible de favoriser l’apparition dans le troupeau de cas chroniques non cliniques et de provoquer l’apparition de phénomènes de résistance des animaux aux antibiotiques (Provost et al. 1968). Aucune évidence non plus n’a pas été trouvée dans la réduction du risque de mortalité dans les troupeaux de bovins en Ethiopie avec un traitement à la tétracycline (Lesnoff et al. 2004). Cependant, des essais in vitro de plusieurs molécules d’antibiotique ont montré un effet mycoplasmostatique et mycoplasmicide (Ayling et al. 2000; Ayling et al. 2005) et ces derniers temps, certains chercheurs encouragent même leurs utilisations dans le traitement de la PPCB. Ainsi, Huebschle et al. (2006) ont montré que l’utilisation de Danofloxacin (AdvocinTM) dans le traitement des animaux infectés inhibe la transmission de la maladie aux autres animaux du même troupeau et empêcherait le développement des cas cliniques chez ceux en contact. De même, Niang et al. (2007 ; 2010a) ont montré la guérison clinique de la maladie chez les animaux naturellement infectés et traités par l’oxytétracycline, mais la guérison bactériologique n’était pas totale car il a été possible de ré-isoler MmmSC chez certains animaux. Toutefois, ces animaux infectés et traités n’ont pas transmis la maladie dans les conditions de station et cela malgré un contact étroit et prolongé avec des bovins susceptibles.

Il est très difficile de contrôler l’utilisation des produits à usage vétérinaire par les éleveurs, car la pratique de la médecine vétérinaire se privatise et certains praticiens sont plus commerçants que professionnels. Dans un tel contexte, une utilisation à grande échelle et surtout à des doses mal adaptées risquerait à court ou long terme d’être la cause d’une part des résistances aux antibiotiques et surtout de provoquer la chronicité de la PPCB chez les animaux infectés bien que la transmission de la maladie par ceux-ci ne soit pas démontrée même suite à des stress sévères et d’injection de corticostéroïdes (Windsor et al. 1977). Plus

récemment, Niang et al. (2010b) étudiant l’effet de l’oxytétracycline L.A dans la formation de séquestres (développement de statut de porteurs chroniques) chez les animaux expérimentalement infectés de la PPCB a ont démontré que ce traitement ne joue pas un rôle déterminant dans la formation de séquestres. En effet un seul animal parmi les animaux