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CHAPITRE IV: EVALUATION DES VALEURS DE PERFORMANCE DE DEUX TESTS

V.5. CONCLUSION

L’analyse des données est une étape importante dans l’appréciation de la situation épidémiologique sur le terrain, Elle a pour avantage d’apporter une meilleure connaissance de la configuration géographique de la maladie et d’estimer l’influence des différents paramètres important liés à sa propagation au sein de la population. L’objectif essentiel est la mise à disposition d’informations nécessaires à la mise en œuvre des stratégies de lutte adaptée. Notre étude a en cela le mérite d’amorcer des réponses par rapport la situation épidémiologie dans le delta central du Niger pouvant servir de pistes de réflexion pour des études plus approfondies sur l’état de la PPCB à une échelle nationale afin d’aboutir à une lutte efficace contre la maladie.

L’analyse des données a permis de mettre en évidence des variations qualitatives importante entre les deux régions liées aux patrons de variation sans qu’une différence quantitative importante de la prévalence de la PPCB entre les deux régions soit observée. Nous avons focalisé nos analyses sur la proportion d’animaux positifs aux tests de diagnostic sérologiques par rapport au nombre d’animaux échantillonnés. Ces tests sérologiques ne reflètent probablement qu’imparfaitement le statut épidémiologique des animaux échantillonnés. En effet, la pathogénèse de la PPCB est assez complexe, le statut sérologique ne reflète pas forcement le statut épidémiologique de l’animal à cause des séroconversions rapides et fréquentes. La sensibilité et la spécificité des tests de diagnostic utilisés dans cette étude (cELISA et CFT) sont assez bonnes et sont ceux recommandés par l’OIE actuellement dans le dépistage et le diagnostic sérologique. Cependant il convient d’admettre que ces tests ne sont pas parfaits et qu’il existe toujours une proportion de faux négatifs ou de faux positifs qui peuvent influer sur l’étude de la prévalence à l’échelle du troupeau surtout dans les zones à

faible prévalence. En outre la durée d’incubation assez longue de la maladie et le passage rapide à une phase chronique constituent des incertitudes permanentes sur le statut épidémiologique réel de l’animal lors d’une étude transversale comme la nôtre.

Malgré ces sources d’incertitude, nos données nous ont permis d'estimer la séroprévalence dans les différents compartiments liés au mode d’élevage, à la taille des troupeaux et aux caractéristiques géographiques des deux régions administratives de la zone d’étude. Il est important de constater que le niveau moyen de prévalence ne semble pas différer significativement entre les deux régions d’étude. Ceci dénote une endémicité de la maladie dans l’ensemble de l’aire de la zone d’étude. Ainsi, la maladie semble évoluer à bas bruit dans le cheptel bovin dans le delta central du Niger. Cependant, d’importantes différences qualitatives liées aux patrons de variation semblent se dégager entre les deux régions. Cette étude n’a sans doute pas une couverture géographique suffisante pour généraliser les tendances observées à une échelle nationale afin de démontrer de manière efficace, l’influence des principaux facteurs impliqués dans la propagation de la PPCB. Afin de mieux appréhender et de confirmer les variations de la prévalence observée il serait dans l’idéal nécessaire d’entreprendre une étude longitudinale couvrant tout le territoire national et tenant compte de la caractérisation plus détaillée de la structure des troupeaux, du mode d’élevage en cours dans les différentes régions, mais aussi des importants mouvements et trajets des animaux dans les processus de migrations dans l’espace et le temps. Il est évident que dans un pays où l’élevage est de type extensif, le mouvement des animaux est un facteur contraignant à la mise en place d’une étude longitudinale. Suivre les animaux dans leur mouvement n’est pas aisé et en outre les coûts d’une telle enquête même si elle porte sur un nombre limité d’animaux sont exorbitants. La réflexion doit alors être menée pour l’obtention de données fiables de manière continue et à moindre frais. Cependant, cela permettra de mieux élucider l’influence de la taille de la population sur la propagation de la PPCB, de vérifier les variations de la prévalence entre les zones géographiques hiérarchiques au niveau des communes, cercles et régions. En outre, la confirmation des niveaux d’agrégation permettra une hiérarchisation des niveaux de risque et de classer les zones géographiques en fonction de leur statut épidémiologique. L’objectif serait alors la détermination des troupeaux susceptibles d’être à l’origine de la propagation de la maladie et de mettre en place des stratégies adaptées.

Une stratégie de récolte de données assez fiable et objective sur le statut sanitaire des troupeaux est la mise en place d’un système de qualification sanitaire des troupeaux par rapport à la PPCB. Dans le mode de fonctionnement actif d’un tel système, les animaux

bénéficient de suivis permanents par un contrôle sanitaire continu sur l’ensemble du cheptel concerné ou un échantillon assez largement représentatif de celui-ci pouvant refléter l’état sanitaire du troupeau. Ces données pourront alimenter un réseau d’épidemiosurveillance et servir de base à une étude épidémiologique à large échelle pouvant répondre fidèlement à la réalité sur le terrain, établir l’étendue de la PPCB et cerner les influences des différents facteurs intervenant dans la propagation de la maladie. En outre, elle servira de base de réflexion à la mise en place d’une stratégie nationale de lutte voire d’éradication.

CHAPITRE VI : QUALIFICATION SANITAIRE DES TROUPEAUX ET AIDE À