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Etudions l'écoulement submergé en détail, puis comparons le à l'écoulement émergé à 93% car celui-ci contient plus de données de mesure que les deux autres écoulements émergés.

Des prols transversaux des composantes de la vitesse moyenne U, V et W sont présentés sur la gure3.33. Plus on s'approche de la surface libre et moins il y a de diérence de vitesse moyenne longitudinale U entre la veine rapide et la zone lente derrière les maisons (diérence de 15 cm/s au fond à z/h = 0, 12 et diérence de 3 cm/s à z/h = 1, 34 proche de la surface libre). Cela est un résultat attendu compte tenu des prols de vitesse au-dessus d'obstacles ou au-dessus de banquettes que l'on peut trouver dans la littérature (Larrarte and Cottineau, 2008). Pour ces obstacles submergés, le maximum de vitesse moyenne longitudinale U se situe à la surface libre. La vitesse moyenne U est dominante.

La vitesse moyenne V (cf. gure3.33) présente deux comportements diérents :

3.4 MAISONS SUBMERGÉES À 148% 115 est maximale en valeur absolue au niveau des arêtes longitudinales des maisons, endroits des détachements tourbillonnaires. Au centre des veines rapides, le gradient transversale de vitesse s'annule ∂U

∂y ≈ 0, le point d'inexion de la vitesse est présent indiquant un prol de vitesse instable. Ce comportement est le même que pour les écoulements avec maisons émergées ;

 au-dessus de l'obstacle entre z/h = 1 à z/h = 1, 34, la vitesse est toujours positive, il n'y a

plus présence de détachements tourbillonnaires car il n'y a plus de maisons. Ici, la hauteur de l'obstacle est une frontière qui sépare deux types d'écoulements.

Concernant la vitesse verticale W , pour toutes les positions verticales la même forme et la même valeur de la vitesse sont visibles sur la gure3.33. La vitesse W reste proche de zéro.

Les uctuations de vitesses U0 (cf. gure 3.34) sont pour toutes les positions verticales z/h du même ordre de grandeur autour de 2, 5 cm/s donc divisées par 6 par rapport à la valeur de la vitesse moyenne U. Le prol de vitesse est plat.

Les uctuations de vitesses V0 (cf. gure3.34) oscillent très peu et sont pour toutes les positions z/hautour de 1, 5 cm/s.

Les uctuations de W0 (cf. gure 3.34) oscillent peu et sont pour toutes les positions verticales du même ordre de grandeur autour de 2, 5 cm/s. Les uctuations de W0 sont deux fois plus importantes que la vitesse moyenne W qui elle est proche de zéro.

U0, V0 et W0 sont beaucoup plus faibles à la surface libre. Les tenseurs de Reynolds U0V0 (cf. gure3.35) sont diérents selon la position verticale z/h :

 pour z/h = 0, 12 et z/h = 0, 42, positions verticales situées en-dessous de la hauteur de

l'obstacle h, les uctuations oscillent entre 2, 5 cm/s et −2, 5 cm/s avec une alternance de vitesse positive et négative à chaque arête de maison au niveau des détachements tourbil- lonnaires et un point d'inexion au milieu des veines rapides indiquant un prol de vitesse instable. Ce comportement est identique aux écoulements avec maisons émergées ;

 pour z/h = 1, hauteur totale de l'obstacle h, le comportement est le même que précédemment

mais avec une uctuation plus faible allant de 2 cm/s à 2, 5 cm/s ;

 pour z/h = 1, 34 proche de la surface libre, la uctuation oscille entre 1 cm/s et −1 cm/s

avec des minima au niveau des arêtes des maisons et des maxima au milieu des veines rapides et du milieu des maisons. Ce changement de comportement est lié au fait que l'écoulement proche de la surface libre est moins impacté par les obstacles.

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Figure 3.33: Prols transversaux des composantes de la vitesse moyenne U, V et W à diérentes altitudes z/h pour les maisons submergées à 148%

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Figure 3.34: Prols transversaux des uctuations de vitesse U0, V0et W0pour diérentes altitudes z/hpour les maisons submergées à 148%

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Figure 3.35: Prols transversaux des tenseurs de Reynolds pour diérentes altitudes z/h pour les maisons submergées à 148%

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Figure 3.36: Energie cinétique turbulente en fonction de la position y/(L/2) pour diérentes alti- tudes z/h

L'énergie cinétique turbulente TKE (cf. gure3.36) est du même ordre de grandeur pour les 2 po- sitions verticales z/h avec des uctuations moins marquées de ± 2 cm2/s2pour la position proche surface libre contrairement aux autres positions verticales qui oscillent à ± 5 cm2/s2.

L'intensité turbulente moyenne T I est plus faible que pour l'écoulement émergé à 93%, ici, 30% < T Imoyen3D< 60%(cf. gure3.37). Les pics de TI se situent au niveau de l'altitude z/h = 1 au niveau des maisons et autour de l'arête de la maison H3(y/(L/2) ≈ 5, 5).

Regardons plus en détail la cartographie des prols de vitesses moyennes U, V et W au niveau du motif central. La gure 3.38montre que même si la vitesse est mesurée à une position x sans obstacle, la présence des obstacles est visible sur le prol de vitesse avec un ralentissement de y/(L/2) allant de 5 à 5, 4 et de 6, 7 à 7. Dans la veine rapide, la vitesse accélère avec un max- imum de 21 cm/s au niveau de la surface libre et un maximum de vitesse est présent autour de l'altitude z/h = 0, 7. Le prol de vitesse n'est plus complètement parabolique. De plus, au-dessus de l'obstacle à z/h > 1, l'écoulement accélère. Ici, il n'y a pas présence de prol de vitesse typique des canaux étroits mais bien un prol de vitesse typique des canaux larges car le prol est une composition d'un début de prol parabolique et d'un prol logarithmique.

La vitesse latérale cartographiée sur la gure 3.38 indique que l'écoulement présente deux com- portements : en-dessous de l'obstacle z/h < 1, on retrouve la présence de courants secondaires et au-dessus de l'obstacle à z/h > 1, l'écoulement ralenti.

Concernant la vitesse verticale W , pour toutes les positions verticales la même forme et la même valeur de la vitesse sont visibles sur la gure3.33. La vitesse W reste proche de zéro.

prenant la totalité de la largeur et hauteur de la veine centrale avec des vitesses faibles et négatives comptises entre -1 cm/s et 1 cm/s. De plus, derrière les maisons un tourbillon se forme et au-dessus et en dessous de la maison deux tourbillons sont visibles.

Figure 3.37: Isocontours de la distribution transverse de l'Intensité Turbulente 3D au niveau du motif central pour l'écoulement à 148%. Les cercles noirs indiquent l'emplacement des points de mesure ADV

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Figure 3.38: Distribution transversale des composantes de vitesse moyenne U, V et W , mesurée à l'ADV, au niveau du motif central à la position x = 12 m

Les courants secondaires sont typiques des canaux larges. Ils existent mais sont beaucoup moins marqués qu'en canal étroit. Au-dessus des maisons des tourbillons se forment.

Figure 3.39: Cartographie des courants secondaires Usselon z/h en fonction de la position y/(L/2)

Figure 3.40: Prols verticaux de vitesse moyenne longitudinale mesurés à la PIV et à l'ADV. Maisons avec obstacles faiblement submergées à 148%

3.4 MAISONS SUBMERGÉES À 148% 123 La comparaison des prols PIV et ADV (cf. gure3.40) montre que les deux méthodes de mesure convergent vers le même prol de vitesse à y/(L/2) = 6. Remarquons qu'en dessous de l'altitude de la maison z/D = 0, 7, un prol vertical de vitesse de forme parabolique se forme, puis le gradient de vitesse au niveau de la maison entraîne un changement du prol de vitesse. Donc, concernant l'écoulement submergé, deux largeurs le caractérisent : Ly− `y = 7, 9 cm jusqu'au niveau de la maison h et B = 1 m au dessus. Son rapport de forme devient alors égale à :

Ly− `y/D = 7, 9/5, 92 = 1, 33 et B/D = 100/2, 88 = 34, 7.

Une valeur du rapport de forme transverse Ary est inférieure à 5 (canal étroit) et l'autre supérieure (canal large). Cependant, les prols verticaux de vitesse moyenne longitudinale U ne montrent pas de forme parabolique au centre de la veine centrale sur toute la colonne d'eau, uniquement un début de forme parabolique dans la zone en dessous de la maison, puis le prol de vitesse change et devient logarithmique. L'écoulement se comporte donc globalement comme un écoulement en canal large, ce qui revient à dire que le rapport de forme B/D contrôle l'écoulement. Pourtant, les observations ont montré que cet écoulement est plus complexe que cela car il garde certaines carac- téristiques des écoulements avec obstacles émergés, notamment la présence de courants secondaires au niveau de l'obstacle comme pour les écoulements émergés. L'écoulement à D/h = 1, 48 se dénit plutôt comme une superposition verticale de deux écoulements de part et d'autre de z/h = 1 avec une zone de transition qui est une couche de mélange. Une schématisation de cet écoulement est visible sur la gure 3.41.

Les champs moyens de vitesse longitudinale U (cf. gure3.42) présentent un maximum de vitesse à la surface libre. La zone de mélange autour de z/h = 1 est visible. Les mesures à la position y3 étaient diciles à collecter à cause de la diérence de vitesse entre la surface libre et le fond. Le déplacement des particules étaient supérieur à 5 pixels en dessous de l'obstacle.

Les mesures liées au phénomène de seiche se trouve à l'annexe BŸA.1.

U [m/s] W [m/s] a) y1 d) y1 b) y2 e) y2 c) y3 f) y3

Figure 3.42: Champs de vitesse moyenne longitudinale U et verticale W selon l'axe Oy. Mesures dans le plan (Ox, Oz) aux positions y1, y2et y3 de l'écoulement à 148%

3.4 MAISONS SUBMERGÉES À 148% 125 a) y1 b) y2 c) y3

Figure 3.43: Champs de vorticité ωy selon l'axe Oy. Mesures dans le plan (Ox, Oz) aux positions y1, y2 et y3de l'écoulement à 148%

Synthèse :

Les uctuations de vitesse montrent que la position verticale proche de la surface libre est diérente des autres positions verticales. La distribution spatiale est diérente :

 autour de la position z/h = 1, une zone de transition est présente ;

 la structure verticale de la vitesse longitudinale est représentée par un prol logarithmique

typique des canaux larges.

3.5 Comparaison de l'écoulement émergé 93% avec l'écoulement

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