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E n cette saison estivale, le Valais connaît une anim a­ tion inaccoutum ée. Le tourism e bat son plein et le trafic autom obile connaît une densité probablem ent jamais éga­ lée.

Il se trouve bien des hôteliers p o u r trouver que la clientèle est quelque peu désargentée et pour regretter l’époque héroïque où nos hôtes, moins nombreux, d ép en ­ saient davantage et vivaient sur un plus grand pied.

Il faut à cet égard sim plem ent constater que les voya­ ges ont cessé d ’être l’apanage des gens aisés et accepter comme un bienfait que les couches les plus modestes de la population cherchent à voir du pays et à s’évader.

Mais parm i ces milliers de visiteurs, peu d ’entre eux se doutent du misérable sort réservé cette année à de nombreux paysans rivés à cette terre qui donne l’ap p a­ rence de la richesse et du bien-être.

C ’est m aintenant, en effet, que les méfaits des intem ­ péries se m ontrent dans toute leur cruauté.

Pour beaucoup cela se trad u it sim plem ent p a r la sup­ pression de cette tâche agréable entre toutes qui est celle de la récolte.

Il y a eu du travail, de la peine, des frais, mais échelles et paniers sont condam nés à rester tristem ent à leur place.

Asperges e t fraises ont pro d u it très modestem ent. Les abricots n ’ont subsisté que dans une petite zone et n ’ap­ p orteront un certain gain q u ’à une poignée de chan­ ceux, encore q u ’on ne saurait les jalouser car l’an dernier ils ont connu la misère.

O n qualifie d ’ores e t déjà d ’insignifiante la récolte de poires et de pommes, tandis que le vignoble prom et moins des deux tiers de ce q u ’il pourrait norm alem ent donner.

Beaucoup se sont rabattus sur des cultures annuelles telles que celles de la tom ate et du chou-fleur et l’on espère se rattrap er u n p eu de ce côté-là, bien q u ’il ne sau­ rait être question, en réalité, q u e d ’une faible com pensa­ tion.

Voilà donc le Valais pour une année allégé considéra­ blem ent du souci m ajeur de l’écoulement, souci qui a m ê­ me été la cause d ’un assombrissement de notre vie p u b li­ que ces dernières années.

E n lieu et place apparaissent les tracas financiers dont seuls p euvent se rendre com pte ceux qui ont approché de

près la situation des familles paysannes et qui savent avec quel optimisme nos Valaisans ont investi des fonds et en ont em pruntés aux cours des dernières décennies pour se hisser à un niveau social plus élevé.

Il faut, pour résister à des coups si durs, une force morale considérable qui fort heureusem ent ne fait pas dé­ faut.

A dmirable en définitive est l’attitude de nos cam pa­ gnards, que l’on dit parfois pleurnicheurs, mais qui gé­ néralem ent savent très rapidem ent se rem ettre en face des réalités.

Il n ’en dem eure pas moins que l'économ ie du pays va se ressentir douloureusem ent de cette situation e t c’est à l’autom ne q u ’il faudra se reporter pour l’apprécier dans toute sa nudité.

Une consolation dem eure. C ’est que malgré tout le travail reste abondant dans d ’autres secteurs et que cer­ tains peuvent trouver une petite com pensation en chan­ geant m om entaném ent d ’occupation.

Le danger de tout cela réside dans l’abandon progres­ sif de la terre qui m anque déjà de bras et qui pourrait en m anquer davantage encore dans un proche avenir.

O n a beau adm irer les gens qui ont le goût du risque. Parfois on se m et à com prendre ceux qui le perdent.

E t pourtant, non, il ne faut point se laisser aller !

La revue « Treize Etoiles »

c /a -n d & rrt& n -a S e / e

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Nous expédions chaque mois « Treize Etoiles » jusqu'aux îles Canaries, à Québec, Buenos Aires, New York. Stockholm, Lisbonne. Le Caire, Marrakech, Mogador, Rabat, Casablanca, San Francisco, Florence, Naples, Venise, Rome, Bo­ logne, Londres, Brighton, Monte-Carlo, Anvers, Bruxelles, Gand, Liège, Stuttgart, Francfort, Amsterdam, D en Haag, Rotterdam , Nice, C an­ nes, Marseille, Luxembourg, Liège, Turin,

jy: Gênes, etc.

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E S Q U I S S E T O P O N Y M I Q U E

L à - h a u t b r u i s s e n t l e s m é l è z e s

« L e m élèze est le plus gracieux, le plus p itto re s­ q u e aussi de nos conifères suisses. Il n ’a pas la grave m ajesté d u pin ni la rég u larité im posante d u sapin. C ’est l'a rb re des clim ats secs ; il est la c a ra ctéristiq u e des m on tag n es valaisannes, aux­ quelles il d o n n e un cac h e t spécial.

Sans le m élèze, les paysages valaisans m a n ­ q u e ra ie n t d e l ’élégance qui e n c a d re si m erv eilleu ­ sem ent les rustiques m azots et les alpages m ai­ gres, secs et fleuris. L e m élèze est le co m p lém en t n atu rel, forcé, de l’alpe valaisanne. S’il n ’était, il fa u d ra it l'in v en ter. »

C ’est p a r ce bel éloge q u e E rro d en se a p r é ­ senté le m élèze, à la fin d u XIX" siècle, dans le « B ulletin d e l ’association p o u r la p ro tectio n des p lantes » créée sur l’initiative d u D r h. c. H en ry C orrevon. C e tte association, n ée en Suisse ro m a n ­ de, est la m ère d e n o tre L ig u e suisse p o u r la p ro tectio n de la n atu re.

Puis l’a u te u r re p re n d l’exposé d u D r C hrist, le célèb re b o tan iste, dans son b e a u travail sur la « F lo re suisse et ses origines ».

« L e m élèze, en italien « larice », en allem an d « L a e rc h e », en ro m an ch e « L arisch », en patois de Suisse ro m an d e « larze ». Pinus Larix L. est l’a rb re c a ractéristiq u e des Alpes centrales et, en m êm e tem ps, l ’expression la plus com plète d e son clim at continental. G râce à son feuillage form é d ’aiguilles fines et délicates — et qui to m b e n t à l’a p p ro c h e de l ’hiver — il su p p o rte, mieux que to u t au tre, la sécheresse excessive e t la rig u eu r des frimas. Son écorce ru d e et à sillons épais r a p ­ pelle celle d u chêne, mais elle est d e co u leu r plus vive, plus ro u g eâtre. L ’E v en ia sulpina, lichen d ’un b e a u jau n e citron, le rev êt d ’une p a ru re plus b ril­ lan te q u e ne le fait p o u r d ’autres arb res to u te a u tre m ousse ou to u t a u tre lichen.

Jeu n e, le m élèze de nos m ontagnes a le tronc très droit, ce n ’est q u ’à un âge avancé q u e q u e l­ ques-unes de ses b ran ch es s’épaississent à l ’instar de celles d u chêne, s’é ta le n t et se re c o u rb e n t, d o n ­ n a n t ainsi à l’a rb re plus de c aractère e t d ’indivi­ d u alité, il a tte in t souvent des dim ensions colos­ sales. Il n ’est pas ra re de re n c o n tre r des m élèzes de 80 pieds de h a u te u r et d e 6 pieds de d ia ­ m ètre. »

Nous devons c é d e r la place à l ’illustration qui, mieux q u e la prose la m eilleure, c a p tiv era l ’a tte n ­ tion d e ceux qui s’in téressen t à ce b e a u conifère des hauteurs.

N otre dessein est d e relever ici q uelques-unes des traces laissées en toponym ie e t en a n th ro p o ­ nym ie p a r la « larze » valaisanne.

Relevons les toponym es ci-après :

1. Larsaley, se situ a n t sur le te rrito ire de Bover- nier, tandis que

2. L arsaz est non loin d ’Orsières.

3. L arschi, sur In d e n ; plus h a u t le passage très scabreux d u

4.

L arsc h itritt p e rm e tta n t d e se re n d re de la v a l­ lée de L oèche-les-B ains dans le massif du W ild ­ stru b el ;

5. L arsey ou le L arzey est un p ro m o n to ire dans la région d u Six-Blanc. B eau p o in t d e vue m é ­ connu, à proxim ité d e p âtu rag es, à trois h eu res de S em brancher.

Il existe un to rre n t d u L arzey situé dans un a u tre massif, sur le v ersan t ouest des D ents-de- M orcles. Il s’ag it d ’u n des deux bras supérieurs d u T orrent-S ec, à la lim ite des cantons de V aud et Valais.

C e d e rn ie r c an to n co m p te encore des dérivés d e m o in d re im portance.

6. Les L arzes, sur T rie n t ;

7. Les L arzettes, dans la région d e F u lly ; 8. L e L arzay, dans la région d e C on they.

Il reste à p a rle r des an th ro p o n y m es d o n t nous ne connaissons q u ’un seul : D elarze.

Il y a u ra it encore b e a u c o u p d e choses extrê­ m em en t cap tiv an tes à exposer au sujet d u m élèze, la v aleur de son bois, l ’u tilité de sa résine, etc. Mais, com m e déjà dit, nous devons en renvoyer la plus g ra n d e p a rtie à un article su bséquent. Relevons toutefois q u e S e n d tn e r fait re m a rq u e r q u e si ce bois est d ’une tex tu re si consistante et si serrée, ce n ’est pas p arce q u ’il est im b ib é de résine com m e le bois des racines d u pin ; cela est d û to u t sim p lem en t à un épaississem ent considé­ rab le des m em b ran es cellulaires qui finissent p a r rem plir tous les espaces in term éd iaires. E n Valais,

V ie u x m é l è z e se p r o f i l a n t s u r l e g la c ie r d e S a le in a z

( P h o to D a r b e l l a y , M a r ti g n y )

on voit des chalets construits en m élèze qui rem o n ten t au XVe siècle ; ils sont e n tiè re m e n t noircis p a r le soleil ; le bois en est aussi sain e t aussi in ta c t q u e s’ils é ta ie n t neufs.

E rro d en se, l ’a u te u r de l’éloge cité en tête de cet exposé, com plète sa belle descrip tio n p a r ces lignes : « L e b r u it d u v e n t dans les ram eau x d e m élèze est une sorte de frô lem en t doux ag réab le à l’oreille, e t son feuillage, d u v e rt le plus ten d re, donne à l'a rb re b e a u c o u p d ’élégance et d e grâce.

D ans les stations où, com m e dans le H aut-V alais, au K ipferw ald, il se m êle au b o u leau , le paysage p re n d q u e lq u e chose de fin, d e lum ineux et d ’aérien ; on se croirait tra n sp o rté to u t à coup d ans les forêts des contrées sibériennes. »

C ’est sur ces com plim ents à l’adresse du m élè­ ze valaisan q u e nous p renons congé d e ce bel arb re, orgueil et fierté d e nos m onts, en lui d isan t non pas « ad ieu » mais bien « au revoir ».

/ /, - m o is J e S P O R T S

Les tireurs valaisans se d é fe n d e n t bien...

Le cham pionnat suisse de groupes 1957 prendra fin le 1er septem bre, à Olten. La grande cité soleuroise recevra ce jour-là les 32 formations sélectionnées à travers le pays par le jeu des éliminatoires cantonales d ’abord puis natio­ nales ensuite. C ’est dire que la finale d ’O lten réunira en principe les meilleurs tireurs de Suisse.

Au nom bre de ceux-ci, nous avons le plaisir de com p­ ter plusieurs Valaisans puisque trois groupes de chez nous, Viège-Sports, Sion L a Cible et Saint-Nicolas se sont brillam m ent qualifiés p o u r la journée im patiem m ent a tten ­ due du 1er septembre. Ces équipes se sont si bien com por­ tées au cours des trois éliminatoires principales q u ’un clas­ sem ent général établi à ce jour les placerait aux 2°, 3” et 9° rangs. U n chiffre illustrera mieux que tous les com­ m entaires la « forme » de nos tireurs : les cinq de Viège ont réalisé une m oyenne de 91,12 points sur 100 p o u r les trois derniers tours, ceux de Sion ont fait encore un peu mieux avec 91,26. Les hommes de Saint-Nicolas totalisè­ ren t 89,2. C’est to u t sim plem ent magnifique.

Nos cyclistes ont b e a u c o u p roulé

Ces dernières semaines ont été m arquées p a r une acti­ vité presque fébrile chez nos coureurs cyclistes. U ne demi- douzaine au moins de courses les m obilisèrent dim anche après dim anche sur les routes valaisannes. Cela déb u ta p ar l’épreuve de côte M artigny-Cham pex qui ne fu t pas l’ap a­ nage d ’u n régional mais d ’un Lucernois, W ern er Bemet. Si Raphy Pellaud, du VC Excelsior Martigny, p u t se classer 5°, les autres concurrents issus des clubs de la vallée du Rhône durent se contenter des m iettes souverainem ent laissées p o u r com pte p a r les coureurs de Suisse além ani­ que. On ne les invitera plus !

L e VC Eclair de Sierre a été mis à contribution deux fois en h u it jours p o u r l’organisation de la course de côte Grône-Loye et de la course contre la m ontre de la F é d é ­ ration valaisanne. La prem ière fut gagnée p a r le Sédu- nois Antoine H éritier et la seconde p a r le Sierrois Charles Epiney. Mais, dans la course contre la m ontre, c’est fina­ lem ent le M artignerain Jean Luisier qui fit la m eilleure affaire en p re n a n t la deuxième place ce jour-là et la p re ­ mière du classement général après deux épreuves sur trois pour le titre de cham pion valaisan 1957.

Les Français marchent plus vite q u e nous !

2 h. 58’ 25” . Tel a été le temps mis p a r le cham pion français Richard Seibert, de Morez, p o u r couvrir les 28 kilomètres du 11" M artigny-Cham pex pédestre le 28 juillet dernier. Ce temps devait être de loin le m eilleur de la journée et am éliorait de quelque 8 m inutes celui réalisé p ar le Suisse G uillard en 1956. On ne sait pas qui pourra faire mieux que Seibert si l’on ajoute que le cham pion suisse André C huard arriva à Champex 13 m inutes après.

Précisons q u ’au nom bre des 60 concurrents qui p a r­ ticipèrent à cette m agnifique épreuve (on en fera certai­ nem ent une classique au sein de la FSM), on notait les fameux m archeurs G ilbert Righetti (héros solitaire d ’un Genève-Milan), Jacob K um m enacher (vedette d ’un Stras- bourg-Paris), le vétéran valaisan Aimé C arrupt (vainqueur d ’un T our du Léman), ainsi que le cham pion de Bour­ gogne Jean Cuénot, de Besançon, et son com patriote Ray­ m ond Genre. C ’est dire que le CM Treize Etoiles de M ar­ tigny, d ’entente avec l’O T de Champex, a m arqué une belle coche le 28 juillet.

Z ry d toujours mieux

Le Valais com pte enfin un athlète qui p eut rivaliser avec les meilleurs de Suisse. Nous avons nom m é René Zryd, de Naters. Cham pion rom and du décathlon en 1956,

il a réédité son exploit récem m ent à L a Chaux-de-Fonds dans le cadre de la F ête rom ande de gymnastique. Mais ce qui est beaucoup mieux, c’est que Z iyd a dépassé lar­ gem ent les 5000 points, laissant ses plus dangereux con­ currents à 300 ou 400 points derrière lui.

N otre bel athlète s’est surpassé ensuite à la F ête valai­ sanne d ’athlétism e léger à Vouvry en totalisant 5173 points, nouveau record cantonal. Zryd courut le 100 m è­ tres en 11”3, le 400 mètres en 52”6, sauta en hauteur 1 m. 72 et 6 m. 62 en longueur. Le jour où il améliora le saut à la perche (qu’il ne passe q u ’à 3 m.), Zryd sera dangereux pour les plus forts. Or, comme notre H aut- Valaisan sait ce q u ’il veut, parions q u ’il n ’aura bientôt plus de points faibles...

U n e s c r i m e u r q u i p r o m e t : le j e u n e S é d u n o i s R i b o r d y , s é ­ l e c t i o n n é p a r la F . S. E . p o u r les c h a m p i o n n a t s d u m o n d e .

Le fo o tb a ll re p re n d ses droits

L a pause estivale a pris fin voici quelques semaines déjà pour la p lu p a rt des clubs valaisans. Les joueurs ont été rappelés p o u r des matches amicaux (lire d ’entraîne­ m ent) ou de Coupe suisse. Il s’agissait d ’être prêts pour le 25 août, date à laquelle débuta le cham pionnat 1957/58.

P eut-on ém ettre aujourd’hui déjà des prévisions ? ce serait aller trop vite en besogne. Mais rien ne nous em pêche de penser que les principales équipes valaisannes feront mieux que se défendre d urant cette saison. Elles n ’ont pas été affaiblies p ar de profonds rem aniem ents, ni par des changem ents d ’entraîneurs. G uhl est resté au FC Sion (qu’il a conduit en LN B), Renko conduira à nouveau les « grenat » du Martigny-Sports, tandis que M onay diri­ gera com me p ar le passé l’équipe-fanion du FC Mon- they. Le FC Sierre seul a changé d ’entraîneur, mais il n ’a fait que rappeler son ancien chef, Gustave Gôlz. Tout ceci est, certes, de bon augure.

Sait-on que le Valais alignera la saison prochaine 64 équipes actives et 43 équipes de juniors ? Le football se porte décidém ent bien dans ce cher Vieux-Pays.

A h s e r v ic e de l ' a u t o m o b i l i s t e

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