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4.1 Approche

Notre recherche se situe dans le cadre d’une approche compréhensive ; tout d’abord par intérêt et par choix personnel, ensuite parce qu’il s’agit de l’approche adoptée par l’équipe du projet Hy-Sup pour l’analyse des effets. Par notre participation à ce projet, nous avons pu bénéficier de la dynamique collective de travail pour construire notre réflexion, participer à l’élaboration des instruments de récolte des données et en réutiliser tout ou partie pour notre propre recherche (notamment le questionnaire destiné à l’attribution des types de dispositifs).

4.2 Sujets et recueil des données

Les enseignants interrogés

L’étude des effets des dispositifs de formation hybrides sur l’engagement professionnel a nécessité la mobilisation de plusieurs enseignants utilisant l’un des deux environnements technopédagogiques de l’Université de Genève (Dokeos ou Moodle). Nous avions prévu initialement de cibler notre étude sur les enseignants de la Faculté des sciences afin de faire écho à une précédente étude exploratoire sur les usages des outils des environnements institutionnels (Peltier, 2010). Devant la difficulté de recrutement des participants, nous avons décidé d’élargir notre échantillon à l’ensemble des facultés de l’Université. Sept enseignants, affiliés à différentes facultés, ont répondu positivement à notre appel. Nous avons renoncé à l’exploitation des données pour deux de nos participants. D’une part parce que les informations récoltées étaient peu pertinentes20 et, d’autre part, parce que l’un d’entre eux présentait un profil trop atypique par rapport à notre échantillon21. Précisons par ailleurs que nous avons veillé, lors de la rédaction de nos analyses, à assurer l’anonymat des personnes interrogées.

Chacun des participants nous a accordé de son temps à deux reprises. Lors d’une première rencontre, qui a eu lieu entre le 17 et le 22 février 2011, les enseignants ont répondu à un questionnaire en ligne, conçu collectivement par l’ensemble de l’équipe du projet Hy-Sup (voir questionnaire dans son intégralité en annexe 3). Ce questionnaire comportait, d’une part, les items utilisés lors du WP2 pour établir la typologie des dispositifs de formation hybrides, mais également des questions relatives aux effets perçus par les enseignants, selon les variables présentées dans le schéma général de la recherche Hy-Sup (voir en p. 14). Dans le cadre du projet européen, les objectifs liés à la passation de ce questionnaire étaient les suivants :

associer le dispositif de formation développé par l’enseignant à l’un des types décrits dans la

typologie Hy-Sup ;

valider le contenu du questionnaire (s’assurer de la compréhension des questions, des échelles de

réponses, etc.) ;

 valider le mode de traitement statistique de cet instrument en vue de son utilisation à plus grande échelle.

Dans le cadre de notre travail de mémoire, l’identification du type de dispositif expérimenté par chaque enseignant constituait une information capitale puisqu’elle concourait à répondre à notre seconde

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Pour des raisons de disponibilité et de calendrier, nous avons dû interroger ce participant avant que notre canevas d’entretien soit suffisamment abouti, ce qui a eu pour conséquence une récolte de données lacunaires et hors-propos.

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En effet, la quasi-totalité de nos participants fait partie du corps professoral alors que le participant pour lequel nous avons renoncé à interpréter les données officie comme coordinateur pédagogique et est peu en contact avec les étudiants.

question de recherche (liaison de la forme d’engagement de l’enseignant interrogé avec le type de dispositif expérimenté).

Les enseignants nous ont reçue une seconde fois, entre le 21 février et le 15 mars 2011, à l’occasion d’un entretien semi-directif d’une durée moyenne d’une heure. Rédigé sur la base de notre modèle théorique (cf. p. 40), le canevas d’entretien (présenté en annexe 1) comportait dix questions ouvertes. L’objectif de cet entretien était la récolte d’informations relatives aux éléments déclencheurs de leur engagement (prescription ou incitation institutionnelle, expériences antérieures ou rapportées, etc.), à leurs représentations (croyances, etc.) liées à l’enseignement, aux technologies, etc., à leurs buts, ainsi qu’à leurs perceptions de l’expérience vécue et leurs intentions d’actions ultérieures.

4.3 Types de données

Dans un premier temps, des données provoquées par questionnaire (questions fermées) ont été récoltées. Comme annoncé précédemment, le traitement quantitatif des données du questionnaire a été effectué par l’Université du Luxembourg. Cela nous a permis de connaître, pour chaque enseignant interrogé, le type de dispositif auquel il se rattache. L’ensemble des autres résultats recueillis (réponses aux questions sur les effets) ne fait pas partie intégrante de notre corpus puisque nous n’avons pas mené d’analyse systématique des résultats obtenus. Nous y avons toutefois largement puisé au moment de rédiger nos études de cas, lorsque nous avions besoin d’informations complémentaires sur telle ou telle variable (le sentiment d’auto-efficacité par exemple). Nous signalons d’ailleurs, au fil de notre analyse, lorsqu’un croisement quantitatif/qualitatif a été effectué.

Dans un deuxième temps, nous avons récolté des données suscitées par un entretien semi-directif (questions ouvertes). Ce corpus de données textuelles (retranscription fidèle de données sonores enregistrées) de première main nous a fourni les éléments nécessaires afin de mettre en évidence les similitudes, récurrences et divergences de perception des expériences rapportées par les enseignants.

4.4 Traitement des données

Le traitement des données a été réalisé par analyse catégorielle de contenu (méthode l’Ecuyer, 1990). Cette approche consiste à repérer les unités de sens (thèmes significatifs) contenues dans un corpus textuel et à les classer dans des catégories et sous-catégories définies. Trois approches de création des catégories sont possibles : les catégories sont créées sur la base d’un modèle préalable (modèle a priori), les catégories sont créées sur la base d’une préanalyse des données et d’une lecture flottante, itérative (modèle a posteriori). Ces deux premières approches peuvent être exclusives ou se combiner pour former une troisième approche. Dans ce cas, les catégories sont créées à la fois sur la base d’un modèle préalable et sur une lecture itérative (modèle mixte).

Nous avons privilégié cette troisième approche (modèle mixte) pour le traitement de nos données. Notre modèle théorique a servi dans un premier temps de base à la constitution des catégories (voir en annexe 2). Les intitulés et définitions de nos catégories préalables, ainsi que certains des éléments de la terminologie adoptée pour notre modèle théorique, ont ensuite été affinés en cours de codage. Ces quelques ajustements nous ont donné l’opportunité de clarifier notre modèle théorique et de nous assurer ainsi d’une plus grande cohérence entre les données récoltées et le cadre d’analyse. La fiabilité de notre mode de traitement des données a été testée à plusieurs reprises : par codages successifs

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permet également d’extraire des rapports par catégorie par exemple, ce qui apporte une aide non négligeable lors de la phase d’analyse.

4.5 Analyse et présentation des données

La trame de notre analyse étant prédéterminée par notre modèle théorique (l’intitulé des catégories et sous-catégorie correspondant aux différentes parties du modèle), cette phase de notre travail a principalement consisté à mettre en perspective la signification de chaque unité de sens codée et à rédiger ainsi nos études de cas. Nous avons délibérément choisi de ne pas insérer les citations dans le corps de notre texte mais de les présenter plutôt en notes de bas de page afin d’en faciliter la lecture. Les extraits proposés sont parfois plus larges que ce qui a été codé lors de la phase de traitement, dans le but de présenter une interprétation la plus contextualisée possible et par souci d’assurer une certaine validité scientifique à nos propos. Chaque étude de cas se conclut par une synthèse générale, complétée par une carte conceptuelle dont la structure est en tous points fidèle à notre modèle théorique.

Nous espérons que la confrontation de nos conclusions avec celles de l’équipe du projet Hy-Sup constituera une forme de validation et ouvrira des perspectives de discussion et de recherches complémentaires.

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