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Dans cette section, nous présentons les informations concernant les participants (section 5.1.1), le contenu (section 5.1.2) et la procédure suivie (section 5.1.3).

5.1.1 Participants

Les participants ont été recrutés par le biais d’internet où un lien vers un test en ligne était diffusé. La diffusion du test a été faite au LSF par un collègue sourd, pour toucher un public locuteur de la LSF. Le fait de posséder une connexion internet était une condition importante pour réaliser le questionnaire puisque celui-ci n’était disponible qu’en ligne. Les sessions où le test n’a pas été complété entièrement étaient exclues. Nous avons retenu 78 participants, tous de nationalité française, répartis en 3 groupes selon leur statut auditif (sourd ou entendant) et leur connaissance de la LSF23 (signeur ou non signeur). L’ensemble des sujets a passé le même test en ligne.

105 Le premier groupe était constitué de 22 Entendants Non Signeurs (ENS) : 9 hommes et 13 femmes (Moy-âge = 33.1, SD = 12.6 ans). Aucun n’avait de parents ou de proches utilisant la LSF et aucun n’avait suivi un apprentissage en LSF. Le deuxième groupe était constitué de 23 Entendants Signeurs (ES) : 5 hommes et 18 femmes (Moy-âge = 30.2, SD = 9.8 ans). La moyenne d’âge dont ils ont commencé à apprendre la LSF dans ce groupe était (Moy-âge = 20.6, SD = 7.4 ans. En moyenne les individus appartenant à ce groupe avaient une expérience en LSF de (M = 9.6 ans). Le troisième groupe était constitué de 33 Sourds Signeurs (SS) : 22 hommes et 11 femmes (Moy-âge = 39.4, SD = 9.7 ans). La moyenne d’âge dont ils ont commencé à apprendre la LSF dans ce groupe était (Moy-âge = 8.7, SD = 10.6 ans). En moyenne les individus appartenant à ce groupe avaient une expérience en LSF de (M = 30.7 ans).

5.1.2 Contenu

La même tâche du corpus que précédemment, qui consiste à la description de 25 photos (figure 5-1) a été utilisée dans cette étude. Nous avons choisi 8 photos parmi les 25. Ces descriptions ont été utilisées dans deux versions, où nous avons pris la vidéo d’une personne réelle (un signeur) et un avatar conçu à partir du squelette utilisé dans l’annotation. Dans le but de mesurer le taux d'informations transmises par les mouvements des bras et le reste du corps, nous avons utilisé un avatar sans les doigts et les expressions faciales.

Figure 5-1: Exemples de 4 scènes, décrites en Langue des Signes dans les vidéos Normales et Avatars. En haut à gauche : ville. En haut à droite : maison. En bas à gauche : magasin de vin. En bas à droite : dressing.

106 Nous avons obtenu 16 vidéos variant selon deux conditions : 8 vidéos où la description des scènes était réalisée par une personne réelle (condition Normale : CN) et 8 vidéos où un avatar (condition Avatar : CA) réalisait strictement les mêmes descriptions (figure 5-2). La dimension de chacune des vidéos était : 600 x 400 pixels. Les photos choisies appartenaient à 4 catégories différentes : ville, maison en construction, magasin de vin et dressing (figure 5-1). Pour chacune des catégories, 2 scènes différentes étaient présentées dans le test.

Figure 5-2: A gauche : extrait d’une vidéo Normale ; A droite : extrait d’une vidéo Avatar. Un ensemble de 15 photos (figure 5-3) a été créé pour chaque vidéo (CN et CA) ce qui donne 16 ensembles. Ces ensembles ont été utilisés comme planche de réponse. Un programme conçu à l’aide du logiciel Matlab™ a permis de créer des ensembles de photos aléatoires à partir de photos libres de droits collectées sur internet24. Quatre catégories de distracteurs ont été ajoutées (Mer, Bibliothèque, Forêt et Bois coupé) aux 4 catégories de base. Chaque catégorie

107 contenait 25 photos parmi lesquelles le programme sélectionnait aléatoirement celles utilisées pour créer la planche de réponse.

Figure 5-3: Exemple d’un ensemble de 15 photos présenté aux participants de l’étude. 3 photos en vert : Catégorie de la photo à retrouver, ici la photo 3 de la catégorie « pièce ». ; 9 photos en bleu : Autres catégories utilisées dans les autres essais (3 « Monument », 3 « Maison », 3 « Vin ») ; 3 photos en rouge : Catégorie « distractrice », ici « Bois coupé ».

Ce programme permettait, dans un premier temps, de disposer aléatoirement 15 photos dans une même planche de réponse. Il sélectionnait 3 photos aléatoires à partir de 5 catégories de photos différentes choisies par l’expérimentateur, incluant la bonne photo qui correspond à la vidéo de description. L’emplacement de la bonne photo a été choisi aléatoirement pour chaque planche. Chacune des 16 planches était associée à sa vidéo.

Ainsi le questionnaire était composé de 16 vidéos auxquelles étaient associées 16 ensembles de photos (ou planche de réponse) identiques pour tous les participants.

108 5.1.3 Procédure

Le logiciel LimeSurvey™ 25 a été utilisé pour réaliser le test (Schmitz, 2012). Le questionnaire conçu spécialement pour cette étude contenait les 16 vidéos descriptives (8 vidéos Avatars et 8 vidéos Normales) ainsi que les 16 planches de réponse. Afin de permettre une lecture des vidéos sur différents navigateurs internet (ex. Google Chrome, Mozilla Firefox et Internet Explorer), celles-ci ont été encodées sous différents formats (mp4, Webem, Ogv) et un code HTML spécifique était intégré dans le test. Ce test était disponible en ligne sur une période de trois semaines.

En accédant au questionnaire, des consignes étaient dispensées en français et en anglais écrit. Les consignes étaient rédigées de manière à être comprises par l’ensemble des participants, y compris par des personnes sourdes ayant un niveau de français écrit moyen.

Les participants remplissaient ensuite un ensemble de données les concernant (âge, nationalité, sexe). Selon que le participant rapportait pratiquer ou non la LSF, l’arborescence de questions n’était pas la même. Des questions supplémentaires sur l’âge d’apprentissage de la LSF, le lieu d’apprentissage de la LSF étaient proposées pour les individus ayant indiqué pratiquer la LSF. Nous avons inclus dans le test deux essais de familiarisation, dans les deux conditions CA et CN, permettant aux participants de se familiariser rapidement à la tâche. Le questionnaire était constitué de 2 blocs (Avatar et Normal) présentés l’un à la suite de l’autre. Les 8 vidéos au sein de chaque bloc étaient présentées dans un ordre aléatoire selon les sujets.

Afin que les participants ne regardent la vidéo qu’une seule fois, puis passent à la page suivante, nous avons limité la répétition du visionnage. Les commandes de contrôle des vidéos (jouer, arrêter, barre d’avancement) étaient supprimées et le retour en arrière était bloqué volontairement.

Chaque test se déroulait pour les deux conditions CA et CN de la manière suivante (figure 5-4) : suite à un compte à rebours de 4 secondes, une vidéo démarrait automatiquement. Une fois la vidéo terminée, le participant devait cliquer sur le bouton « suivant ». La page suivante affichait la planche de la réponse associée à la vidéo. Le participant devait alors indiquer, à l’aide du clavier, le numéro de la photo dont il pensait avoir reconnue la description. Une fois la réponse donnée, une nouvelle vidéo apparaissait. Une fois le test terminé, les réponses de

109 chaque participant étaient compilées au sein du logiciel LimeSurvey™ en ligne puis exportées dans un tableau Excel pour permettre leur analyse.

Figure 5-4: Illustration du déroulement d’un essai. A gauche : page sur laquelle était présentée la vidéo de description en LSF, ici en condition Avatar. L’onglet « suivant » en bas de la page permettait de passer à la page de réponse. A droite : L’ensemble de 15 photos contenant la bonne réponse, ici la photo 1. Le participant devait entrer sa réponse, à l’aide du clavier, dans le cadre vide en bas à gauche.