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MÉTHODOLOGIE

Dans le document Consommation d’alcool des jeunes au cycle (Page 64-68)

Après avoir développé mes cadres théoriques, je vais brièvement expliquer la méthodologie avec laquelle j’ai travaillé pour effectuer la suite de ma recherche. Premièrement, je vais décrire le terrain d’enquête que j’ai sélectionné et l’échantillon choisi pour mes entretiens. Par la suite, je vais justifier la méthode de récolte pour laquelle j’ai opté en énonçant les différentes méthodes et techniques existantes, dont celle utilisée. Je relèverai par la suite les diverses questions éthiques qui concernent ma recherche.

3.1. TERRAIN D’ENQUÊTE

Le terrain d’enquête que j’ai sélectionné a été celui d’un cycle d’orientation en Valais. Ce choix a été fait en fonction de la tranche d’âge avec laquelle je souhaite travailler. En effet, les élèves du cycle sont âgés de 13 à 15 ans environ selon les annéesd’école. Ils n’ont donc pas encore l’âge légal de consommer de l’alcool et pourtant je soupçonne qu’une bonne partie d’entre eux en a déjà fait l’expérience.

Le cycle d’orientation est également un lieu mixte où tous les milieux sociaux sont réunis. Il a été de la sorte plus facile pour moi d’obtenir un résultat pouvant aboutir à la plus large représentation possible des habitudes de consommation des jeunes, tout en m’entretenant avec un petit échantillon.

Ma première étape a été de prendre contact avec le cycle d’orientation de Martigny par le biais d’un mail afin d’obtenir les autorisations pour effectuer mes entretiens. En effet, il m’a fallu obtenir l’accord des instances hiérarchiques pour pouvoir converser avec les jeunes du cycle et utiliser les informations récoltées pour mon travail. J’ai pu investiguer dans deux classes de troisième année sur treize classes existantes entre les deux cycles d’orientation de Martigny, l’âge des élèves étant plus propice à une hypothétique consommation d’alcool. Les classes m’ont été attribuées par la direction de manière aléatoire.

Dans un deuxième temps, je suis passée dans les classes afin d’expliquer brièvement aux élèves la raison de ma venue et ce que je voulais obtenir d’eux. Mes entretiens devant s’effectuer hors heures de cours (selon les instances concernées), ce moment a été très important afin de motiver les jeunes à participer à ma recherche et à m’accorder un peu de leur temps. Cette rencontre m’a permis également de relever les noms et contacts des élèves volontaires afin de pouvoir prendre rendez-vous avec eux en dehors de l’école.

Après réflexion, il me paraissait possible, pour avoir une vue d’ensemble, de sélectionner environ 6 à 8 élèves de deux classes avec lesquels je m’entretiendrais individuellement. Ce nombre me permettant d’obtenir un « échantillon » varié et d’analyser en profondeur leur propos. Le choix de deux classes provenait premièrement du fait qu’il n’y avait pas assez de jeunes volontaires dans une même classe pour avoir l’échantillon que je souhaitais. Voulant également m’entretenir avec tout type d’élèves, filles ou garçons, consommateur ou non, il m’était plus facile de travailler avec deux classes, cela m’offrant un plus large choix de personnes.

65 Ne pouvant pas effectuer mes entretiens durant les heures de cours, j’ai dû m’adapter à la disponibilité de chaque élève afin de trouver un lieu et un horaire adéquat. J’ai pu effectuer la plupart de mes entretiens directement après les heures de cours dans une salle du cycle, ce qui me permettait d’avoir un lieu calme et éviter aux jeunes d’avoir à se déplacer. La médiathèque de Martigny m’a également servi de lieu de rencontre lorsque les jeunes ne pouvaient pas se libérer la semaine. Mes entretiens duraient environ 45 minutes, le plus court s’étant déroulé en 30 minutes et le plus long ayant duré une heure entière.

Enfin, il m’avait paru intéressant également, pour mon analyse, d’échanger avec un ou deux professeurs de ces classes, cela afin de constater quel est l’impact du problème de consommation d’alcool des jeunes dans leur classe. Est-ce que celui-ci affecte le bon déroulement de leur enseignement, ou simplement savoir s’ils pensent que certains de leurs élèves consomment de manière régulière ou occasionnelle de l’alcool. Connaître aussi ce qui est mis en place de leur part ou de celle de la direction pour lutter contre ce problème social est un élément important pour la réalisation de mon travail. J’ai eu la chance de pouvoir m’entretenir directement avec le titulaire d’une des classes. Celui-ci étant plus à même de m’apporter un maximum de réponses à mes questions. Cet entretien, que je n’ai pas retranscrit intégralement, s’est révélé très intéressant et informatif. Il m’a permis d’apporter de nombreux éclaircissements à mes questions.

3.2. MÉTHODE DE RÉCOLTE

Je me suis entretenue avec des élèves de cycle d’orientation de Martigny en Valais dans le cadre de la réalisation de mon Travail de Bachelor. J’ai opté pour la méthode d’entretien semi-directive qui m’offrira un résultat plus adéquat pour l’analyse que je souhaite effectuer.

Pour expliquer ce choix, je vais décrire brièvement les différents types d’entretiens que l’on peut trouver, ainsi que les avantages et les désavantages que comprend la méthode semi-directive.

En général, chaque méthode d’entretien comprend plusieurs avantages selon les objectifs que l’on se fixe, elle permet :

« - L’analyse du sens que les acteurs donnent à leur pratique et aux événements auxquels ils sont confrontés : leurs systèmes de valeurs leurs repères normatifs, leurs interprétations de situations conflictuelles, etc.

- L’analyse d’un problème précis : ses données, ses enjeux, les différentes parties en présence, les systèmes de relations, etc.

- La reconstitution d’un processus d’action, d’expériences ou d’événement du passé. »112

Il existe trois types d’entretiens, qui sont choisis selon les données que l’on souhaite récolter pour notre analyse.

112 LEFÈVRE NICOLAS, L’entretien comme méthode de recherche, Master 1 SLEC – Méthodes et techniques d’enquête, [document PDF] Récupéré du site : http://staps.univ-lille2.fr/fileadmin/user_upload/ressources_peda/Masters/SLEC/entre_meth_recher.pdf, consulté le 08.10.2014, page 1

66 Premièrement, nous avons le type directif. Il se nomme ainsi, car il ne permet pas à la personne interrogée de développer sa réponse. Celle-ci devra se contenter de répondre uniquement à la question posée sans aller plus loin. La grille est donc faite de sorte que l’on puisse répondre le plus brièvement possible, sans avoir même à formuler une phrase pour y répondre clairement.

Ses avantages consistent en l’offre un cadre très sécurisant pour le chercheur. Cela permet d’avoir un guide d’entretien tout prêt où les questions sont posées dans un ordre préétabli et ne varieront pas selon l’enquêté et ses réponses. L’enquêteur se cantonne uniquement à poser ses questions et à retranscrire les réponses par mots ou en cochant simplement la case correspondante.

Les limites de ce genre d’entretien sont qu’il laisse très peu de marge de manœuvre à la personne interrogée.

Deuxièmement, on retrouve le type semi-directif. Il est donc ni entièrement ouvert, ni entièrement fermé. L’enquêteur va mener son entretien selon un certain nombre de thèmes ou de questions guides, relativement ouvertes, en lien avec son sujet de recherche. La formulation des questions offre plus de liberté à la personne interrogée pour répondre que ce soit avec les mots qu’elle souhaite ou dans l’ordre qui lui convient. Elle peut, si elle le désire, détailler sa réponse ou en expliquer la raison. Les questions ne sont pas forcément toutes posées, ou dans l’ordre dans lequel elles ont été notées, ou même formulées exactement de la même manière qu’elles avaient été écrites. Cette méthode d’entretien offre davantage de liberté pour le chercheur autant que pour l’enquêté. Un des rôles principaux de l’enquêteur est celui de recentrer l’entretien sur le sujet d’intérêt quand l’entretien s’en écarte.

Troisièmement, il existe le type dit libre. Celui-ci ne comporte pas de cadre prédéfini, il est effectué comme si l’on conversait de manière presque libre avec quelqu’un. Il est principalement utilisé lorsque l’on souhaite récolter un récit de vie ou retracer des trajectoires de vie pour comprendre une position ou situation. L’enquêteur doit faire en sorte de poser des questions qui ne limiteront pas l’entretien à quelques dimensions de la vie par exemple, mais plutôt à faire en sorte de pouvoir comprendre comment, selon sa trajectoire, l’individu a été amené vers telle ou telle position. Cette méthode d’entretien demande d’y consacrer plus de temps et se révèle également plus difficile pour le chercheur, dans le sens où il amassera un plus grand nombre d’informations qu’avec les autres types d’entretiens. Il est important que l’enquêteur parvienne à faire parler la personne sur son vécu pour que le dialogue s’établisse convenablement. Le chercheur doit en outre être capable de rebondir sans cesse sur ce que raconte l’enquêté, cela afin de ne pas laisser de la place à des vides qui pourraient casser le rythme de l’entretien. Le point fort de ce genre d’entretien est qu’il se révèle très riche lorsqu’il est correctement mené et exploité.

Pour ma part, j’ai privilégié le type semi-directif pour mener mes entretiens tout en sachant les avantages et les désavantages qu’il comprend. Je listerais ceux-ci comme :

- Avantages

o Permet de récolter des informations plus vastes

o Offre une certaine liberté de réponse à la personne interrogée o Permet de rebondir sur certaines réponses

- Désavantages

67 J’ai donc réalisé une grille d’entretien privilégiant des questions ni trop ouvertes, ni trop précises. Mes questions étaient séparées en trois parties afin de regrouper les éléments pouvant répondre à mes hypothèses. Le premier thème traité lors des entretiens concernait les pratiques des jeunes en matière d’alcool et leur vision du produit, cela se rapportant plus à la partie théorique des jeunes. J’ai ensuite orienté mes questions sur le domaine de la prévention, qu’elle soit à l’école ou ailleurs. J’ai abordé le sujet du contexte socio-culturel valaisan par après, tout en questionnant les jeunes sur leur contexte familial. Afin de rebondir sur les dires des élèves, j’ai improvisé quelques questions qui me paraissaient pertinentes et me permettaient de compléter mes entretiens. Cette grille s’est avérée être un outil indispensable et a contribué au bon déroulement de mes entretiens.

J’ai suivi ma grille et j’ai également utilisé un enregistreur, avec l’accord des élèves, afin de faciliter le travail de retranscription ultérieur.

3.3. ENJEUX ÉTHIQUES

Il me semble important, cela par souci éthique, de garantir l’anonymat des jeunes qui acceptent d’être interrogés. Premièrement, ils vont peut-être me révéler des choses qu’ils n’ont dites à personne et qu’ils ne souhaitent pas que leurs professeurs ou leur entourage apprenne. Il ne doit pas y avoir de conséquences suite à mes entretiens. Je vais donc utiliser des noms d’emprunt pour désigner chaque adolescent et je ferai attention à ne pas révéler des indices pouvant permettre de les identifier lors de leur brève description.

Dans un autre souci éthique, je veillerai lors de mes entretiens à ne pas entrer dans leur sphère privée. Les informations que je récolterai seront utilisées uniquement dans le but de mes recherches et ne seront pas transmises à des tierces personnes hors de ce contexte. Durant mes entretiens ainsi que durant l’analyse de ces derniers, j’ai été vigilante à adopter une posture de non-jugement par rapport au discours des jeunes. J’ai essayé de mettre en confiance les adolescents afin qu’ils puissent me parler ouvertement et ne ressentent pas l’envie de me cacher certains éléments.

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Dans le document Consommation d’alcool des jeunes au cycle (Page 64-68)